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BULLETIN
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SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANCE •
POUR L'ANNEE 1921
AVIS
Les membres de la Société sont iiislaminent priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, (ous les envois (farijeid el les mandais
à Monsieur le Trésorier
'i DE LA Société zoologique de France
28, rue Serpente, Paris (VI").
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SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANGE
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
OUÂRA.NTE-SIXIÈME VOLUME
ANNÉE 1921
PARIS
AU gïÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIOUE DE FRANCE 28, liUK Sehpexte (nùrE(> des Sociétés savantes)
1921
EXTRAIT DU RÈGLEMENT
DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
La Société zooloyique de France, fondée le 8 juin 1876, icconnue d'utilité publique le 16 déceniljrcISyO, comprend des înemùres hono- raires, des membres correspondants et des membres titulaires.
Les membres titulaires nouveaux sont élus eu séance publique sur la présentation de deux membres îmcien^ ; ils doivent un droit fixe d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 20 francs, celle-ci exigible à partir du 1" janvier et devant être transmise sans frais au trésorier. Toutefois la Société peut faire toucher à domicile aux frais du débiteur. Les membres démissionnaires ne sont dégagés de la cotisation que pour les années qui suivent celle de leur démission (art. 4 delà loi sur les Associations). Tout mendjre qui n'a pas payé sa cotisation cesse de recevoir les publications de l'année courante et est, au bout de trois ans de non-paiement, considéré comme démissionnaire. On peut s'alIVanchir de la cotisation par le versement d'une sonune de 300 francs qui confère le titre démembre à vie. Les metvbres donateurs sont ceux qui ont versé au moins oOO francs; ils sont de droit mem- bres du Conseil.
Les séances de la Société sont publiques. La dernière du mois de février est d'ordinaire V Assemblée (jénérale annuelle, qui est habituelle- ment accompagnée de séances de démonstration et d'une conférence.
La bibliothèque est ouverte au siège social les lundis et vendredis de 2 heures à 4 h. 1/2 ; le prêt à domicile des volumes reliés est auto- risé pour les mend)res habitant l'aris.
Le Bulletin publie de courtes notes, acceptées par la Commission de publication et ne comportant que des figures dans le texte ; il n'en est envoyé aux auteurs (}u'une seule épreuve ; à défaut de son retour dans un délai maximum de cinq jours, les corrections indispensables sont faites d'oflice. Depuis le l'^' janvier 1920, la Société ne donne plus de tirés à part gratuits; elle peut, dans la mesure de ses disponibili- tés, dispenser du remboursement des frais declichage pour les figures au trait. Les personnes étrangères à la Société peuvent faire présenter des communications par un membre. Les Mémoires pouvant comporter des planches hors texte, sont l'objet de souscriptions spéciales.
11 est d'usage dans les publications de la Société d'appliquer les règles de la nomenclature adoptées par les Congrès internationaux de zoologie, de faire commencer tout nom d'être vivant (animal'ou plante) par une majuscule, d écrire en italique les noms scientifiques latins et d'employer pour les indications bibliographiques les abréviations usi- tées dans le Zoological Record (19U5). H est recommandé de ne déposer que des manuscrits définitifs et lisiblement écrits : les frais de correc- tion supplémentaires entraînés par les remaniements importants ou par l'état des manuscrits étant à la charge des auteurs (art. 66 du règle- ment). Les dessins doivent être remis en même temps que les manus crits et exécutés de façon à pouvoir être immédiatement reproduits.
Le Secrétaire général, gérant, A. IIOBEIIT.
LISTE
DES
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
AU 1" JUIN 1921
Avec la date de leur admission
Le nom dca membres fondateurs est précédé de la lettre F, celui des membres donateurs est suivi des lettres M. D., celui des membres à vie, des lettres M. V.
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE 1805. GuiART (Prof. Jules), élu le 13 février 1917.
BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE
1889. Secques (F.), élu le 23 février 1911.
MEMBRES HONORAIRES
1915. Bashford Dean, professeur de zoologie (Vertébrés), Columbia University, New-York (Etats-Unis).
1918. BouLENGER (G. -A.), correspondant de l'Académie des sciences. Jardin botanique de l'Etat à Bruxelles (Belgi- que).
1921. Dubois (Alphonse), conservateur honoraire du Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles, villa « Rayon de soleil », à Goxyde-Dunes (Belgique).
1915. GiLSON (Gustave), directeur du Musée d'histoire naturelle de Belgique, professeur à l'Université de Louvain (Belgique).
1901. Grassi, professeur d'anatomie comparée à l'Université, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie).
1920. IIallez (D"" Paul), professeur honoraire à l'Université, 98, rue Jean-Bart. à Lille (Nord).
190 1 . Ijima (Isao), professeur de zoologie à l'Université (Collège of science), à Tokyo (Japon).
1920. JuLix (Charles), mem])re correspondant de l'Académie
VI
royale de Belgique, professeur à FUniversité, L. L. D. (St Andrews), directeur de l'Institut d'anatomie. 18, rue de Pitteurs, à Liège (Helgi([ue).
1913. L.vNKESTER (E. Ray), directeur du Hritisli Muscuui, 20, Thurloc place, South Kensingtou, à Londres (Angle- terre).
J9()l. Laveran (A.), membre de l'Institut, membre de l'Acadé- mie de médecine, 2o, rue du Montparnasse, à Paris (6**).
1897. Nansen (Fridtjof), professeur d'océanograpliie à l'Univer- sité de Christiania (Norvège).
1915. Neuma>'n (Georges), correspondant de l'Académie des sciences, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, en retraite, à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées).
1909. PerrOxNCito (D'' Edoardo), correspondant de l'Académie des sciences, de l'Acadéuiie de médecine et de la Société de biologie, professeur à l'Université et à l'Ecole vétérinaire, 40, corso Valcntino, à Turin (Italie).
1920. Railliet (A.), membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur honoraire à l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine).
1909. Sars (G. 0.), professeur à l'Université, à Christiania (Norvège).
191:3. Wesenberg-Lund (Cari), directeur du Laboratoire biolo- gique, Slotsgade, llillcrod (Danemark).
1918. WiLsoN (Edmund B.), professeur de zoologie, Coluuibia Uuiversity, New- York (Etats-Unis).
1902. ZoGRAF (D' Nicolas de), professeur à l'Université (Musée polytechnique), cà Moscou (Russie).
MEMBRES CORRESPONDANTS
1(S90. IIonsT (D"' R._), couservateur au Musée d'histoire natu- relle, à Leyde (Hollande).
1897. Sluiter (C. Ph.), professeur à l'Uuiversité, à Amsterdam (Hollande).
1891. Vejdovsky (Franz), professeui- à l'Université de Bohème, à Prague (Bohême).
MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1) P Branicki (comte Constantin), décédé en 18S4.
(1) l'ar une delibrralion en date du âo janvier 1885, le Conseil a décidé de maintenir perpolnelleujenl en tête du Bulletin la liste des membres donateurs décédés.
VII
1892. Brian (Alfred), décédé en 1915.
1892. IkANCHARD (Si""' R.), née Ghancel, décédée en 1918.
F BlaiNCHaud, (prof. R.), décédé en 1919. 1888. Gha^ckl (M"-^ Aline), décédée en 1889. 1891. Ghancel (M'"° Marins) décédée en 1919. 1888. GuiîRNE (baron Frédéric de), décédé en 1888.
F Hamonville (baron d'), décédé en 1899.
F Hugo (comte Léopold), décédé en 1895. 1904. Meillassoux (J.-B.), décédé en 1913. 1886. ScHLUMBERGER (Gharlcs), décédé en 1905. 1876. Semallé (vicomte René de), décédé en 1894.
F Vian (Jules), décédé en 1904.
MEMBRES MORTS POUR LA PATRIE (1)
1909. Garreta (Léon), sous-lieutenant au 225^ régiment d'infan- terie, tué dans la nuit du 23 au 24 août 1914, à Magi- mont, près Bouillon (Belgique).
1914. Brément (Ernest), sergent au 51*' d'infanterie, tué le 21 octobre 1914, à Vienne-le-Ghàteau (Argonne).
1914. Baume-Pluvinel (marquis G. de la), automobiliste militaire, tué le 31 octobre 1914, à Hoog, près Ypres (Belgique).
1906. Arenberg (prince Ernest d'), lieutenant au 232'' d'infan-
terie, mort le 20 mars 1915, des suites de trois bles- sures reçues le 21 octobre 1914, en Woëvre.
1914. Stique (Georges), caporal au 315'' d'infanterie, 5^ conipa- gnie, tué à Auberive-siir-Suippe, le 25 septembre 1915.
1909. Benoist (René), lieutenant, disparu à ïahure, le 12 octo- bre 1915.
1907. Montezuma (Gaston), capitaine aviateur-observateur, tué
au cours d'un combat aérien au-dessus d'Aure (Gham- pagne), le 22 i\ovembre 1915. 1913. Regnard (Emile), canonnier, puis brigadier téléphoniste au 45" d'artillerie, 2" groupe, tué à Maurepasle 18 sep- tembre 1916.
MEMBRES TITULAIRES (2) 1903. Abric (Paul), licencié ès-sciences, château de Gormeil, à Fox-Amphoux (Var).
(1) Par délibération du 9 mars 11)15, le Conseil a décidé do maintenir perpétuel- lement en tête du Bulletin les membres' morts pour la patrie.
{H) La Société s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (Art. Il du rèfjlement).
VIIl
1890. Albert l*'" (S. A. S.), prince de Monaco (M. D.), associé étranger de l'Académie des sciences, 19, avenue du Président Wilson, à Paris (16'*).
1889. Alluaud (Charles), conservateur du Musée d'histoire natu- relle de l'Institut chérifien, avenue Mauley-Yoïissef, à Rabat (Maroc).
1920. AiNDERSON (D"" Ch. W.), préparateur à la Faculté de méde-
cine, 43, rue Richer, à Paris (9*^).
1921. André (Marc), place de l'Eglise, à Sucy-en-Rrie (Seine-
et-Oise). 1906. Anfrie (Emile), naturaliste, 3, rue de Paris, à Lisieux
(Calvados). 1921. Angel (Fernand), préparateur au Muséum, 57, rue Cuvier,
à Paris (5-^). 1905. Anthony (D"^ Raoul), assistant au Muséum, 55, rue de
RufFon, à Paris (5"').
1919. Aramboirg (Camille), membre de la Société géologique
de France, 75, rue de Mostaganem, à Oran (Algérie).
1920. Arné (Paul) licencié ès-sciences, 121, rue Judaïque, à
Rordeaux (Gironde). 1893. Arrigoni degli Odui (comte), professeur à l'Université, à
Padoue (Italie). 1897. Artault (D-- Stéphen), 20, rue de l'Abbé-de-l'Epée, à
Paris (5«). 1920. Association des anciennes élèves de l'école Edgar-Quinct,
63, rue des Martyrs, à Paris (9"). 1895. AuBERT (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire
naturelle, palais de Longchamp, à Marseille (Rouches-
du-Rhône).
1920. Aubertot, préparateur de zoologie à la Faculté des scien-
ces, à Strasbourg (Ras-Rhin).
1913. AuDiGÉ, maître de conférences à la Faculté des sciences de Caen, 28, rue de la Mer, à Luc (Calvados).
1911. Auriol (M'"« d') (M. V.), Hôtel Terminus (Gare Saint- Lazare), à Paris (8*").
1921. Rabaulï (Guy), associé du Muséum, 10, rue Camille
Périer, à Chatou (Seine-et-Oise). 1920. Ragnall (Richard S.), (M. V ), director of engeneering Works, Rydal Mount, Rlaydon on Tyne, Durham (Angleterre).
IX
11)20. Barthélémy, chef de travaux à Tlnstitut zoologique de l'Université, 23, rue de Reims, à Strasbourg- (Bas-Rhin).
IS79. Bavav (Arthur), pharmacien en chef de la marine, en retraite, correspondant du Muséum, 82, rue Lauriston, à Paris (16").
1921. Bavard (André), naturaliste cinématographiste, 20, ave- nue Aubert, à Vincennes (Seine).
1903. Bkauchamp (D»" Paul Marais de) (M. V.), chargé de cours à la Faculté des sciences, directeur de l'Office central de faunistique, 6, rue Berbisey, à Dijon (Gôte-d'Or).
1899. Bedot (D"" xMaurice), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse).
1910. Beouaert (J.) (M. V.), de Cland, 172 W., 81st. street, New- York City N. Y. (Etats-Unis).
1920. Berland (Lucien), assistant au Muséum, 30, boulevard St-Marcel, à Paris (o«).
1906. Berner (Paul), directeur de l'Ecole d'horlogerie, à La Chaux-de-Fonds (Suisse).
1920. Bézagu (Capitaine Louis), 61, cours d'Aquitaine, à Bor- deaux (Gironde).
1889. Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère).
1892. Bibliothèque de l'Université, à Rennes (Ille-et-Vilaine).
1892. Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 19, via Bomana, à Florence (Italie).
1920. Bibliothèque publique, 20, Souk el Attarin, à Tunis.
1884. BiGNON (M"'' Fanny), docteur ès-sciences, 61 , rue Claude- Bernard, à Paris (5^).
1920. Billard (Armand), professeur à la Faculté des sciences de Poitiers (Vienne).
1909. Billiard (G.) (M. V.), assistant de bactériologie à la fon- dation ophthalmologique A. de Rothschild, 22, rue Manin, à Paris (19').
1906. Blaizot (Ludovic), à l'Institut Pasteur, à Tunis (Tunisie).
1891. Blanc (Edouard) (M. V.), explorateur, à la Société de géographie, 184, boulevard St-Germain, à Paris (6").
1909. Blanc (D'' Georges), à l'Institut Pasteur hellénique, à -Athènes (Grèce).
1919. Blanchard-Chancel (Camille), 14, rue de la République à St-Germain en Laye (Seine-et-Oise).
1883. Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Univer- sité, 17, paseo del Obelisci), à Madrid (lilspagne).
1882. Bo.\APARTE (prince Roland) (M. D.), membre de l'Insti- tut, 10, avenue d'iéna, à Paris (IG'').
1903. Bonnet (Aniédce) (M. D.j, chargé de cours à la Faculté
des sciences, bihliotliécaire-archiviste-conservateur de la Société linnéenne, l, quai de la Guillotière, à Lyon (Rhùne). .
190i. BoRcÉ.v (loan), docteur ès-sciences, professeur à l'Univer- sité, à Jassy (Roumanie).
1906. Bordas (D'" L.), professeur à la Faculté des sciences, à Renues (lUe-et-Vilaine).
1920. BouNOURE, maître de conférences de biologie générale à la Faculté des sciences de Strasbourg (Bas-Rhin).
1897. BouTAN (D' Louis), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Bordeaux (Gironde).
1890. Bouvier (E. L.), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 14, avenue Voltaire, à Maisons- Laftitte (Seine-et-Oise).
1911. BouvRAiN ((^leorges), licencié ès-sciences naturelles, pré- jîarateur à la Faculté des sciences, 33 /»/.v, avenue Reille, à Paris (14'').
1889. Branicki (comte Xavier) (M. V.), 10. rue Wiejska, à Var- sovie (Pologrne).
1920. Brian (Alessandro), o, coi-so Firenze, à ( iénes (Italie).
1894. Brolemann (Henri) (M. V.), boite n° 22, à l*au (Basses- Pyrénées).
1896. Brumpt (D"" Emile) iM. V.), docteur ès-sciences, membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Ecole de médecine, à Paris (6'').
1905. BuEN (Odôn de) (M. D.), sénateur, professeur à l'Univer- sité de Madrid, directeur du Laboratoire de biologie marine des Baléares à Palma-de-Mallorca et de la sta- tion de Malag-a, Lagasca 1 Ki, à Madrid (p]spagne).
1904. BuGNiON (D'' Edouard), professeur honoraire d'anatomie
humaine et d'endjryolog'ie à l'Université de Lausanne, la Luciole, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhùne). F Bureau (D*" Louis) (M. V.), directeur du Musée, profes- seur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure).
XI
'ol-
1920. BuRR (x\dolphe), conservateur adjoint du Musée zoologi que de l'Université et de la ville, 29, boulevard de la Victoire, à Strasbourg' (Bas-Rhin).
1902. Galvet (Louis), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
1902. Caru: (Paul) (M. D.), correspondant du Muséum, à
Curepipe (île Maurice).
1919. Gastellanos (Prof. Israël), Villanueva, 3, Jésus del Monte, Habana (Guba).
1919. Gathelin (D"" P.), chirurgien en chef de l'hôpital d'urolo- gie, 21, avenue Pierre P'" de Serbie, à Paris (16®).
1909. Gaullery (Maurice), professeur de zoologie, évolution des êtres organisés, à la Sorbonne, 6, rue Mizon, à Paris (15«).
1903. Gaziot (commandant E.), 24, quai Lunel, à Nice (Alpes-
Maritimes). 1914. Gépèdk (Gasimir), docteur ès-sciences, préparateur à la
Faculté des sciences, 30, avenue Reille, à Paris (14'). 1919. Gharanaud (Paul) (M. V.), corres23ondant du Muséum, 12,
rue de Go.ndé., à Paris (6'').
1906. Ghappellier (A.), licencié ès-sciences, ingénieur agro-
nome, 80, boulevard St-Ger main, à Paris (5®).
1904. GhaïtOiN (Edouard), maître de conférences, à Flnstitut
de biologie générale, à l'Université de Strasbourg-
(Bas-Rhin). 1919. Ghevey (Pierre), licencié ès-sciences naturelles, jDrépara-
teur à la Faculté des sciences, à Glermont-Ferrand
(Puy-de-Dôme). 1884. Ghevreux (Edouard) (M. D.), route du Gap, à Bône,
(Algérie).
1899. Ghoraut (D*" A.), 3, rue GhaufTard, à Avignon (Vaucluse),
1907. Ghopard (Lucien), docteur ès-sciences naturelles, 2, square
Arago, à Paris (13'^). 1912. GiucA, médecin- vétérinaire, à l'Université, à Belgrade
(Serbie). 1912. GoRNiLLOT (D'' Gharles), 39, rue Gazan, à Paris (14«). 1887. GosMOvici (D"" Léon G.), professeur à l'Université,
11, strada Godrescu, à Jassy (Roumanie).
1900. GouTiÈRE (D'' H..), membre de l'Académie de médecine,
XII
*
professeur à la Faculté de pharmacie, 20, rue de Tour- non, à Paris (6'').
1921. Damas (Désiré), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, Institut zoologique, quai Edouard van Wono- den, à Liège (Belgique).
1904. Dambeza (M. V.), avocat au Conseil d'Etat et â la Cour de cassation, 5, rue de V'^illersexel, à Paris (7^).
1902. Darboux (G.) (M. D.), professeur à la Faculté des scien- ces, directeur du lal)oratoire Marion, à Malniousque, Marseille (Bouclies-du-Rhone).
1920. Dartmouth collège library, Hanover, New llain[)sliire (Etats-Unis).
1881. Dautzenberg (Philippe) (M. D.), 209, rue de l'Université, à Paris (7-^).
1898. Davenière (D*" Emile), licencié ès-sciences, 36, l>oulcvard de La Tour-Maubourg, à Paris (7'').
1904. Debreuu. (Charles), avocat à la Cour d'appel, 25, rue de Cliâteaudun, à Paris (9").
1918. Dehorne (M"'' Lucienne) (M. V.), docteur ès-sciences
naturelles, préparateur de la Station biologique de Roscolf, 344, rue Saint-Jacques, à Paris {o").
1920. Delacour (Jean), château de Clères (Seine-Inférieure).
1919. Delamarre de Monchaux, (Comte), (M. D.), conservateur
au Musée d'histoire naturelle de Blois, président de la section d'aviculture de la Société des agriculteurs de France, château de Troussay, par Cour-Cheverny, (Loir et-Cher), et 6, rue de Bellechasse, à Paris {!').
1910. Delorme (Georges), licencié ès-sciences, ceuseur des étu-
des à l'Ecole commerciale, 39, avenue Trudaine, à
Paris (9"). 1916. Delphy (Jean), chef de travaux au Laboratoire maritime
de Tatihou^ par Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). 1876. Demaison (Louis), archiviste, 12, boulevard Raspail, à
Paris (7").
1921. Demer (Pierre), 33, rue Jacob, Paris (6«).
1921. Dems (Robert) agrégé des sciences naturelles, 27, rue de la Colombière, à Dijon (Côte -d'Or).
1911. Despax (R.), 30, avenue de Muret, à Toulouse (Haute-
Garonne).
XI 11
1921. DiWÀNY (Hassaii-Fouad), (locteui' eu médecine, docteui'
ès-sciences, 59, avenue de Sutt'reu, à Paris (7''). F DoLLFUS (Adrien), 3, rue Fresnel, à Paris (16''). 1892. DoLLFUS (Gustave) (M. V.), 4"), rue de Chabrol, à
Paris (lO'^). 1913. DoLLFUS (Marc-Adrien), étudiant, 6, rond-point de Long- champ, à Paris (16''). 1912. DoLLFUS (Robert), licencié ès-sciences naturelles, 45, rue
de Chabrol, à Paris (10^). 1897. DoMET DE VoKGES (Albert), licencié ès-sciences naturelles,
à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). 1877. DouviLLÉ (H.), mendjre de l'Institut, professeur à l'Ecole
des mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris (7''). 1897. DuBOSCQ v^'" 0.), professeur de zoologie à la Faculté des
sciences, 24, rue Marcel-de-Serres, à Montpellier
(Hérault). 1902. Uyé (D'' Léon) (M. 'V.), 123, avenue de Wagram, à
Paris (17«). 1905. Fage (Louis) (M. Y.), docteur ès-sciences, assistant de
zoologie au Muséum d'histoire naturelle, 61, rue de
Butlbn, cà Paris (5«).
1907. Falguière (Willie), directeur de l'école Carnot, à Colom-
bes (Seine).
1908. Fauré-Fremiet (Emmanuel), préparateur au Collège de
F'rance, 46, rue des Ecoles, à Paris (5*').
1884. Faurot (D'' Lionel) (M. 'V.), 10, chemin de Lorette, à St-Genis-Laval (Rhôue).
1917. Fauvel (Pierre), professeur à la Faculté libre, 12, rue du Pin, à Angers (Maine-et-Loire).
1921. Fleutiaux, membre de la Société entomologique de France, 6, avenue Suzanne, à Nogent-sur-Marne (Seine).
1895. FocKEU (D'" Henri), professeur à la Faculté de médecine, 13, place Philippe- Lebon, à Lille (Nord).
1897. Freyssinge (Louis), (M. "V.) licencié ès-sciences, pharma- cien, 9, rue Parrot, à Paris (12').
1909. Fuset-Tubia (José), docteur ès-sciences naturelles, pro-
fesseur de zoologie générale à l'Université, à Barcelone (Espagne). 1881. Gadeau de Kerville (Henri) (M. D.), correspondant du
XIV
ministère de rinstruction pul»liqiie et du Muséum,
7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1920. Gaillard ((Claude), docteur ès-sciences, directeur du
Musée d'iiisloirc naturelle, 28, l>oulevard des Belges,
à Lyon (Rhône). 1917. Garin (D'" Charles), professeur agrégé à la Faculté de
médecine, 59, rue Pierre Corneille, à Lyon (Rhône). 1880. Garman (Samuel), assistant of Ichthyology and Ilcrpe-
tology at the Muséum of Couiparative Zoology, at
Harvard Collège, (^and^ridge, Mass. (I']tats-Unis). 1895. Gaulle (Jules de), il, rue de Vaugirard, à Paris (G°).
1879. Gazagnaire (Joseph), 29, rue Kélix-Faure, à Cannes (Al-
jies-Maritimes). 1907. Gedoelst (Louis), professeur à l'Ecole vétérinaire, rue Meyerbeer, à Bruxelles (Belgique).
1899. Georgevitch (Jivoïn), professeur de zoologie et d'ana-
tomie comparée à l'Université, 16, rue Dohratchina, à Belgrade (Serbie).
1905. Germaln (Louis), (hjcteur ès-sciences, assistant au Mu-
séum, 120, rue de Tolbfac, à Paris {VS"}. 1920. GivENCHY (Paul de), 84, rue de Rennes, à Paris (6'").
1906. Glandaz (All)ert), greffier en chef au tribunal de com-
merce, 43, boulevard Lannes, à Paris (16').
1920. Grasse, chef de travaux à l'Ecole d'agricuUure, à Mont- pellier (Hérault).
1902. Gréban (M. V.), notaire, rue de Paris, à Saint-Germain- en-Laye (Seine-et-Oise).
1891. Gruvel (A.), professeur au Muséum d'histoire jiaturelle, directeur des pêcheries de la côte occidentale d'Afri- que, 66, rue Claude-Bernard, à Paris (5®).
1920. GuÉGAN (Paul), pharmacien-chimiste, chef de travaux de chimie à l'Ecole de médecine et de pharmacie, 20, rue de Vaucelles, à Caen (Calvados).
1900. Guérin-GaiMvet (J.), docteur ès-sciences, villa « Sanouva »,
avenue du Nid d'Aigle, à Royan (Cliarente-lnférieure).
1880. GuERNE (baron Jules de) (M. D.), 6, rue de Tournon, à
Paris (6^). 1895. GuiART (D'" Jules) (M. D.), docteur ès-sciences, correspon- dant de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 58, boulevard de la Croix- Rousse, à Lyon (Rhône).
xv
lUOO. Hamo.wille (baron d') (M. V.), au château de Manonville,
par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1921. HaraiM (Hervé), licencié èsrsciences, à l'Institut zoologi- que de l'Université, à Stras])Ourg- (Bas-Rhin). 1<J13. Havre (chevalier G. vais), Wyneghem, province d'Anvers
(Belgique). 11)20. Henneguv (L.-F.), membre de l'Institut, professeur au
Collège de France, 9, rue Thénard, à Paris Çô"). 1902. Henry, professeur cà l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1880. Hérouard (Edgard) (M. Y.), professeur à l'Université,
sous-directeur du laboratoire de Roscofl', 9, rue de
l'Eperon, à Paris (6*^). 1900. Hérurel (Marcel), docteur ès-sciences, préparateur à la
Sorljonne, 112, rue Monge, à Paris (S"). 1920. Hesse, maître de conférences à la Faculté des sciences de
Rennes (llle-et-Vilaine). 1920. IIouLRERT, professeur de zoologie à l'Université, 10, rue
Bois-Rondel, à Rennes (llle-et-Vilaine). 1896. HoussAYE (Emile), pharmacien de l'Assistance puJdique,
1, rue Boutebrie, à Paris (5«). 1907. IcHES (Lucien) (M. Y.), 00 fu.s, rue Thiers, à Villeneuve-le-
Roi (Seine-et-Oise). 190G. Lnnès-Bey (D'' Walter Francis), 0, square Halem-Pacha,
Esbekieh, Le Caire (Egypte). 1920. Jakubisiak, licencié ès-sciences, 20 bis, rue Censier, à
Paris (5«). 1895. Jammes (D*' L.), professeur à la Faculté des sciences,
6, place Saint-.Sernin, à Toulouse (Haute-Garonne). 1890. .Janet (,Charles) (M. D.), docteur ès-sciences, ingénieur
des arts et manufactures, villa des Roses, Voisinlieu,
par Allonne (Oise). 1918. Jëa.nnel (D'' René) (M. "V.), sous-directeur de l'Institut de
spéologie, à l'Université, à Cluj (Roumanie). 1917. Joleaud (L.), maître de conférences à la Faculté des
sciences, 143, boulevard St-Micbel, à Paris {o"). 1882. JouBiN (D"" Louis) (M. 'V.), meml)re de l'Institut, professeur
au Muséum d'ifistoire naturelle, 21, rue de l'Odéon, à Paris (6«). F JoussEAUME (D"- Félix) (M. D.), 29, rue de Gergovie, à
Paris (1 4^).
1920. Joyeux (D'), professeur agrégé à la Faculté de médecine,
6, rue TouUier, à Paris (5^). 1900. JuMEiMiK (D'' Joseph), 141,' avenue Victor-Hugo, k
Paris. (16«).
1920. Keilin, docteur ès-sciences, assistant à 1" Université,
Quick laboratory, New Muséum, Cambridge (Angle- terre).
1888. Kerhervé (J.-B. ue), (M. V.) licencié ès-sciences naturelles, à Lacres, par Sanier (Pas-de-Calais).
1894. K(*:hler (L)'' René), professeur à l'Université, 29, rue Guilloud, à Lyon (Rhône).
1909. KoLLMANN (Max), agrégé, maître de conférences à l'Uni- versité, à Toulouse (Haute-Garonne).
1921. KoMYAKOFF (M. V.), ferme du Lieu (Irouard, lieaumont-en-
Auge (Calvados). 1920. Krempf (Armand) (M. V.), directeur de la section de la
mer et des pêcheries au cap Saint-Jacques, directeur
de l'Institut scientifique de l'Indo-l^hine, à Saigon
(Indo-Chine). 1881. KuNSTLER (Jules), professeur à l'Université, à Bordeaux
(Gironde).
1891. Labbé (D*' Alphonse), docteur ès-sciences, directeur de
l'enseignement supérieur du Muséum, professeur cà l'Ecole de médecine, directeur du laboratoire maritime duCroisic, 13, quai Fosse, k Nantes (Loire-Inférieure),
1903. Laboratou^e de malacologie du Muséum d'histoire natu-
relle, 55, rue de Buflbn, à Paris [b").
1892. Laboratoire de zoologie de l'Univçrsité, à.Nancy (Meurthe-
et-Moselle). 1917. Lameere (Auguste), correspondant de l'Académie des sciences, professeur de zoologie à l'Université, 74, rue Defacqz, à Bruxelles (Belgique).
1904. Lamy (Edouard), assistant de malacologie au Muséum,
36, rue Daubenton, à Paris (5''). 1904. Landrieu (D"' Marcel), directeur départemental des services
d'hygiène et de l'Institut bactériologique de la Moselle,
17, rue de la Vacquinière à Montigny-lès-Metz
(Moselle). J920. Lantz (L.-A.), blanchisserie de Thaon, à Yillefranclie-
sur-Saône (Rhône).
XVII
1883. Laiu;heiv (D'' Oscar), membre de la Société de biologie, 97, rue de Passy, à Paris (IG*^).
1921. La iiocHKFOUCAULD (Olivier de), membre du Conseil de la Fédération nationale des Sociétés d'aviculture de France et de la Société d'aviculture de France, secré- taire de la section d'aviculture de In Société des agri- culteurs de France, 4, avenue de la Motte -Piquet, à Paris (7").
1920. Lahroussk (D^), attaché au laboratoire de parasitolog-ie de la Faculté de médecine, 3, place • Saint-Michel, à Paris (5'').
1920. Lâvallée (Alphonse), licencié ès-sciences, 49, rue de Naples, à Paris (8^).
1909. Lavaude.n (Louis)^ inspecteur-adjoint des eaux et forêts,
villa « Jouvence » 12, rue de Gronstadt, à Tunis. 1914. La Vaulx (Comte R. de) (M. V.), docteur ès-sciences naturelles, 2, avenue de Villars, à Paris (7^).
1920. Lavier, étudiant en médecine, 7, rue Corneille, à Paris
1906. Leuailly (D"" Charles), 68, rue Saint-Martin, à Caen (Cal-
vudos).
1921. Le Charles (Louis-Gabriel), dessinateur d'histoire natu-
relle, 40, rue de Turenne, à Paris (4«).
1907. Le Danois (Edouard), naturaliste du service scientifique
des pêches maritimes, «au laboratoire de Concarneau (Finistère).
1910. LErEscHKiiNE (Woldemar), vice-président de la section
ichthyologic[ue de la Société d'acclimatation, Piatnitz-
kaya, 56, à Moscou (Russie). 1920. LesiNe (P.), assistant au Muséum, 65, rue de Ruffon, à
Paris (5«). 1920. Lévy (Robert), agrégé, maître de conférences à l'École
normale supérieure, 96, boulevard du Montparnasse,
à Paris (14'^j. 1891. LiGiNiÈREs (Joseph) (M. V.), correspondant de FAcadémie
de médecine, ancien professeur, directeur de l'Institut
de bactériologie, 582, Rartholome Mitre, à Ruenos-
Aires (République Argentine).
u
XVIll
1908. LiouMLLE ([)'' Jacques), directeur de l'Institut scientifique
chéritîen, à Rahat (Maroc). 1916. LoppÉ (D*" Etienne), directeur des musées Lafaille et
Fleurieau, oG, rue Chaudrieu, à La Rochelle (Gha- "^ rente-Inférieure). 188!). Magne (Alexandre) iM. D.), 37, rue Etienne-Marcel, à
Pantin (Seine).
1919. Magnin, agent de la Société, bibliothécaire adjoint de la
Société entomologiqne de France, 7, rue Honoré Che- valier, à Paris (G").
1897. Malaquin (D' A.), professeur de zoologie générale et appliquée à la Faculté des sciences, 159, rue Brûle- Maison, à Lille (Nord).
18Si. Man (!)■• J.-G. de), à lerseke, Zélande (Hollande).
1887. Mauchal (Paul), incndjre de Tlnstitut, directeur de la Station entoniologicpie de Paris, professeur de zoologie à rinstitut national agronomique, 45, rue de Verrières, à Antony (Seine).
1920. Marti."vez (Gonzales), membre de l'Institut de médecine
tro[»icalc et d'hygiène, 65, rue Allen, à San Juan de Porto-Hico (Porto-Rico) et 2, rue (lustave Zédé, à Paris (IG^^l.
1921. Mathias (P.), licencié ès-sciences, 11, rue Princesse, à
Paris (6«). 1911. Mathis (Constant), mé(b'cin principal, directeur local delà santé du Cambodge, Phnom-Penh (Candjodge).
1919. Mawas (D' Jacques), chef de service à la fondation
Rothschild, lil, boulevard St-Michel, à Paris l5«).
1920. Mazeran (Pierre), préparateur à la Faculté des sciences,
137, rue Sully, à Lyon (Rhône). 1920. Memer (Jacques), 61, rue de Monceau, à Paris (S*"), 1920. Mercier (L.), professeur de zoologie à la F^aculté des
sciences, à Caen (Calvados). 1915. Mesnil (Félix), professeur à l'Institut Pasteur, 21, rue
Ernest-Renan, à Paris (15®). 1919. MiGOT (D"" André), licencié ès-sciences, préparateur à la
Sorbonne, 12, rue du Pôle Nord, à Paris (18'). 1913. MoNTi (M'"" Rina), professeur de zoologie et d'anatonue
comparée à l'Université, à Pavie (Italie).
1897. MoREAu(D'' Louis), 11, place de la République, à Epeniay (Marne).
1912. MoKEiRA (Carlos), chef du laboratoire d'entomologie agri-
cole du Muséum national, 20, rue Sta. Clara, Copaca- bana, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 1892. Moulé (Léon), 33, avenue Herbillon, à St-Mandé (Seine).
1919. MouRGUE (Marcel), 3(3, rue Ferrari, à Marseille (Bou-
ches du-Rhône). 1892. Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse).
1913. Musée national de Montevideo (Uruguay).
1920. Muséum d'histoire naturelle, à Nîmes (Gard).
1888. Nadar (Paul), photographe, ul, rue d'Anjou, à Paris (8").
1891. NervIlle (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 59, rue de Ponthieu, à Paris (8*^).
1896. Neveu-Lemaire (D'Maurice), professeuragrégé des Facultés de médecine, chef de travaux de parasitologie à la Faculté de médecine, 9, rue de la Montagne Sainte- Geneviève, à Paris (5°).
1903. NiBEi.LE (Maurice) (M. V.), député de la Seine-Inférieure, 9, rue des Arsins, à Rouen (Seine-Inférieure).
1876. Oberthur (Charles),, imprimeur, à Rennes (Ille-et- Vilaine).
1913. Oberthur (Henri) (M. V.), docteur en médecine, 40, rue Molitor, à Paris (16°).
1913. OBERTHÛR(DUoseph)(M. V.),46, rue Molitor, à Paris (m'').
1896, Oka (D'' Asajiro), au laboratoire de zoologie de la Koto- Shihan Gakko (Ecole normale supérieure), à Tokio (Japon).
1907. OsoRio (Balthazar), à l'Ecole polytechnique, à Lisbonne (Portugal).
1920. Othonides (Constantin), étudiant en médecine, 16, rue de Birague, à Paris (4°).
1905. Paris (Paul), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, à Dijon (Côte -d'Or).
1884. Pavlov (M'"'' Marie), Dolgoroukovsky pereoulok, Univer- sité, à Moscou (Russie).
1900. Pellegrln (DUacques) (M. V.), docteur ès-sciences, assistant d'herjîétologie au Muséum (riiistoire naturelle, 1, rue Vauquelin, à Paris (5*^).
1920. F^elosse (Marc), agrégé des sciences naturelles, chargé de
XX
cours de la Faculté des sciences, 43, rue de La Bourse à Lyon (Rhône). F PeniNktier (D'' Georges), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'Ecole de médecine, impasse de la Corderie, Mont-Saint- Aigiian-lcs-Rouen (Seine- Inférieure).
191 i. Pérard (Charles), vétérinaire sanitaire de la Seine, tOf). rue de Brancion, à Paris (15'').
1905. Pérkz (Charles), professeur à la Faculté des sciences, à la Sorbonne à Paris (5®).
1887. Perrier (Edmond), mendjre de l'Institut, directeur hono- raire, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris (5'').
1920. Perrin (All)ert), docteur en médecine, à Etoges (Marne).
1909. Perroncito (D'' Aldo), jirofesseur à l'Université, (^ngliari (Italie). F Pktit (Louis) aine (M. D.), ii.itiir.ilisic, iS, houhnard de Strasl)0urg, à Paris (lO""),
1920. l^iiZARij (Albert), professeur àFlù-olc normale de St-Cloud
77 bis, rue Michel-Ange, à Paris (V)"). 1913. Phisalix (M""') (M. V.j, docteur ès-sciences, docteur en
médecine, 62, lioulevard Saint-Germain,' à Paris (5*^). 1893. Pic (Maurice) (M. V.), correspondant du Muséum, Les
Guerreaux, par Saint-Agnan (Saône-et-Loire). 191i. Picard (François) (M. V.), maître de conférences à la
Faculté des sciences, 3 rue d'Ulm, à Paris (5"). 1912. PicQUÉ (D"" Robert), professeur agrégé à la Faculté de
médecine de Bordeaux, 39, cours Merlin, à Taiencc
(Gironde). 1879. PiERsoN (Henri) (M. V.), 3, rue Monmartel, à Brunoy
(Seine-et-Oise).
1900. PiNOV (D"" Ernest), médecin chef du dispensaire prophy-
lactique, chef du service de l)otanique à l'Institut scien- tifique chérifien, à Ra])at (^[aroc).
1901. PizoN (Antoine), docteur ès-sciences naturelles, profes-
seur au lycée Janson-de-Sailly, 92, rue de la Pompe, à Paris (16°).
1902. PoLAiLLO (D'' Henri), 10, avenue de Messine, à Paris (8«).
1921. Prenant (x\.), membre de l'Académie de médecine, pro-
XXI
fesseiir d'histologie à la Faculté de médecine, 6, rue Toullier-, à Paris (5'').
1021. Prknant (Marcel), agrégé préparateur à l'Ecole normale supérieure, 45, rue d'Ulm, à Paris (o*^).
1895, Pruvot (Georges), directeur du laboratoire Arago, à Banyuls-sur-mer (Pyrénées-Orientales), professeur d'anatomie comparée, à la Sorbonne, à Paris (5*^).
1907. QuiDOR (Auguste), docteur ès-sciences, 82, rue Michel- Ange, à Paris (16'').
1914. Rabaud (Etienne) (M. D.), professeur à la Sorl)onne, 3, rue Vauquelin, à Paris (B*').
1893. Racovitza (Emile-G.) (M. V.), docteur ès-sciences, direc- teur de l'Institut spéologique à l'Université, boîte j^os- tale n° 158, a Cluj (Roumanie)^
1900. Raspail (M'"'' Xavier) (M. D.), à Gouvieux (Oise).
1886. Raspail (Xavier), correspondant du ministère de l'Ins-
truction publique, à Gouvieux (Oise).
1887. Richard (D'' Jules), directeur du Musée océanographique,
à Monaco. 1877. RicHKT (!)'• Charles), membre de l'Institut, professour à
l'Université, 15, rue de l'Université, à Paris (7*^). 1897. Robert (Adrien) (M. V.), chef de travaux à la Sorbonne,
95, rue de Seine, à Paris (6"). 1893. Roche (Georges), docteur ès-sciences, 4, rue Dante, à
Paris (S''). 1920. RocHON-DuviGNEAUD (D'), ophthalmologiste de l'hôpital
Laënnec, 31, avenue Victor-Hugo, à Paris (16'').
1888. RoLLiNAT (Raymond) (M. V.), correspondant du Muséum,
à Argenton (Indre). F Rothschild (baron Edmond de) (M. D.), 19, rue Laffitte, à
Paris (9"). 1895. Roule (D"" Louis), professeur d'herpétologie au Muséum
d'histoire naturelle, 8, rue de Butïon, à Paris (5"). 1920. Roussia, chef de bureau à la Cie. de l'Est, 29, rue
des Bégonias, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1906. RoYER (1> Maurice) (M. V.), 33, rue des Granges, Moret-
sur-Loing (Seine-et-Marne). 1919. Salm (Colonel docteur), inspecteur du service de santé
civil de la résidence, à Kediri, Java (Indes néerlan- daises).
>iMl
1920. Salmon (Julien), docteur en médecine, docteur ès-sciences,
professeur au lycée de St-Onier (Pas-de-Calais). 1920. Sanchez y Sanchez, (Manuel), docteur ès-sciences, Horta-
leza, 73, à Madrid (Espagne). 1902. Savouré (P.), licencié ès-sciences naturelles, chargé de
travaux pratiques à la Faculté des sciences, 7 bis,
impasse Sainte-Marie, à Rennes (llle-et- Vilaine). 1920. ScHEiiDLiN (Paul), (M. V.) conservateur adjoint du Musée
zoologique de l'Université et de la ville, 3, rue Daniel
Hirtz, à Strasbourg (Bas- Rhin). 1909. ScHLEGEL (Christian), agrégé, professeur au lycée,
4, cours de rAl)])aye, à Vendôme (Loir-et-Cher).
1920. ScHLESCH (llans), cand. pharm., Seydesfjardcr Apotek,
Seydisfjord (Islande).
1921. ScuuRMAN, professeur de zoologie agricole à llnstitut
d'agronomie de Montevideo (Uruguay).
1889. Secques (François) (M. D.), pharmacien de l'"^ classe, 14, rue Saint-Louis-en-l'Ile, à Paris (4'').
1918. Secretario de agricûltura y fomento, direcciôn de estu- dios biolôgicos, Balderas, 94, à Mexico (Mexique).
1902. Semichon (Louis) (M. V.), docteur ès-sciences, préparateur au ^Muséum, 4, rue Ilonoré-Chevalier, à Paris (6®).
1920. Senevep, de l'Institut Pasteur, 43, rue Edmond Adam, à Alger.
1870. Shelley (captain George-Ernest) (M. V.), 7, Princes street, Cavendish square, à Londres, W. (Angleterre). F. Simon (Eug.), correspondant de l'Académie des sciences, 16, vHla Saïd, à Paris (16^).
1905. SiRVENT (Louis) (M. V.), assistant au Musée océanogra- phique, à Monaco.
1899. Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon, à Arcachon (Gironde).
1911. SoLLAUD (E.), agrégé, préparateur du laboratoire de Wimereux (Pas-de-Calais), 95, Grande-Rue, k Besan- çon (Doubs).
1920. Stehelin (Georges), 22, rue des Vignes, à Paris (16'').
1920. Stehelin (Jean), 22, rue des Vignes, à Paris (16*'j.
1920. Stehelin (Pierre), 13, rue du Tilleul, à Mulhouse (Haut- Rhin).
XXllI
1889. Studer (D'' Th.), professeur à rUuiversité, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse).
19:^0. SuRCOUF, (baron J.) chef de travaux de zoologie au labo- ratoire colonial, 55, rue de Buftbn, à Paris (o').
1911. Texier (Georges), à Luçon (Vendée).
1896. Thézée (D^' Henri), professeur à l'Ecole de médecine,
70, rue de Paris, à Angers (Maine-et-Loire).
1887. TopsEiNT (Emile), correspondant du Muséum, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, Institut zoologique, à Strasbourg- (Bas-Rhin).
1878. TouRNEux (D"* Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomène, ta Toulouse (Haute-Garonne).
1887. Trapet, pliarmacien-major de 1'"'' classe en retraite, à Ispoure, par Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyré- nées).
1895. Trouëssart (D'' Edouard), professeur au Muséum d'his- toire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris {^^).
1921. TuRGHiNi (Jean), docteur en médecine, licencié ès-scien- ces, préparateur à la Faculté de médecine, 78, rue des Saints- Pères, à Paris (7°).
1917. Vandel (Albert) (M. V.), préparateur k la Sorbonne, 7, boulevard Saint-Michel, à Paris, (5'').
1903. Vaney (C), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhône).
192L Vayssière (Paul), directeur de station entomologique, 16, rue Claude-Bernard, à Paris (5"^^).
1920. VeriNE (D"" Jean), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté de médecine, 82, rue Bonaparte, à Paris (6°).
1876. Vian (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (S'').
1894. ViGNAL (Louis), 28, avenue Duquesne, à Paris (7*^).
1912. ViGiN'ON (Paul), docteur ès-sciences, 9, boulevard Latour-
Maul)ourg', à Paris (7''). 1903. Vlès (Frcd) (M. V.), docteur ès-sciences, chargé de cours à l'Université 35, boulevard de la Victoire, à Strasbourg- (Bas-Rhin).
1897. Ward (Henry-Baldwin), professeur à l'Université, à
Url)ana, Illinois (Etats-Unis). 1880. Werer (D*" Max), professeur à l'Université, cà Eerbeclv (Hollande).
XXIV
1890. WiERZKJSKY, professeur à FUniversité, 0, Wielopole, à
Cracovie (Pologne). 1906. WiNTREBERT (D') (M. V.)> chef de travaux d'anatomie
comparée à la Faculté des sciences, à Paris (o°). 1919. Wytsmann (P.), naturaliste, aux Quatre-Bras, Tervueren
(Belgique). 1909. ZuLUETA (Antonio de), Museo de ciencias naturales, Hip-
podromo, à Madrid (Espagne).
BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1921
Membres du bureau :
Président E. Babaud.
,..,., ^ E. Brumpï.
y ice-nresiaents \ .^ ,,
' ( 1 . Carie.
Secrétaire général A . Robert.
c. , . ( L. Dehorne.
bccretarrcs { . „
( A. Vandel.
Trésorier L. Vignal.
Archiviste-bibliothécaire C. Billiard.
Membres du Conseil : 1° Membres donateurs
Albert 1" (S. A. S. le prince)
de Monaco. Bon APARTE (prince R.). Bonnet (A.). BuEN (Odôn de). Carié (P.). Ghevreux (Ed.). Darboux (G.). Dautzenberg (Ph.). Delacour (J.). Delamarre de Monchaux
(comte). Gadeau de Ker ville (H.).
Guerne (baron J. de).
Gui ART (D' J.). Janet (Ch.). JOUSSEAUME (D*' F.).
Magne (A.). Petit (L.). Rabaud (E.). Raspail (M"'« X.). Rothschild (baron E. de). Secques (F.).
^° Anciens présidents E. Chevreux.
E. TOPSENT.
XXV
3" Mcmbrea élua
Pour 1919
H. GOUTIÈRE.
E. Hérouard. E. Fauré-Fremiet L. Roule.
Pour 1920
C. x\lluald.
A. l^AVAY. L. JOUBIN.
E. Trouessart.
Pour 1921
A. DOLLFUS.
P. DE BeAUCHAMP.
E. Ghatton. J. Pellegrin.
MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1920
1887 Delage (Y.j.
1893 FiELD(D' H.-tl.).
1893 Janet (A.).
1879 OuDRi (général).
1880 BARRois(Th.).
1881 Blonay (R. de). 1881 Glément (A. L.) 1905 Gr.vtu.nesco (M"""
GOMMISSION DE PURLICATION POUR 1920.
Le président, le trésorier, le secrétaire général ; MM. Bu.LiARD, DE GuEftNE, Hérouard, Pellegrln, Vandel
GOMMISSION DE LA BIBLIOTHÈQUE POUR 1920.
Le président, le trésorier, rarchiviste-bibliothécaire, le secré- taire général ;
MM. Bavay, Germaln, Petit, Secques.
PRESIDENTS D'HONNEUR
1894. A. Milne-Edwards, membre de Flnstitut, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris (-{- 1900).
1893. A. Gaudry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1908).
1896. A. Sabatier, professeur à l'Université de Montpellier, fon-
dateur de la station zoologique de Gette (f 1911).
1897. G. VAN Bambeke, professeur à l'Université deGand(-j- 1918).
1898. L. Bureau, directeur du Musée d'histoire naturelle de
Nantes.
SXVI
1899. V. Fatio, de Genève (f 1906).
1900. P. Hallez, professeur à l'Université de Lille.
1901. R. Blanchard, membre de l'Académie de médecine, pro-
fesseur à l'Université de Paris (f 1919).
1902. E. Pkrroncito, professeur à l'Université de Turin.
1903. (Ih. ScuLUMRBRGER, ingénieur en chef de la marine en
retraite (f 1905). 190i. E. YuNG, professeur à l'Université de Genève (f 1918). 1905. G. Neumann, professeur ta l'Université de Toulouse. 19()(). R.-B. Sharpe, directeur de la section ornithologiquo au
Musée d'histoire naturelle de Londres (f 1909).
1907. L. Vaillam, professeur au Muséum d'histoire naturelle
de Paris (-}-1914).
1908. Udôn DE BCEN, professeur à l'Université de Barcelone.
1909. A. Bailliet, professeur à l'Ecole d'Alfort.
1910. N. de Zograf, professeur à l'Université de Moscou.
1911. E. Simon, correspondant del'Académie des sciences.
1912. E. Perroncito, professeur à l'Université de Turin.
1913. A. A. W. HuBRECiiT, professeur à l'Université d'Utrecht
(f 1915). 191 A. P. Dautzenberg, de Paris.
1915. P. Francotte, professeur à l'Univei'sité de Bruxelles
(f 1916).
1916. ,J. Georgevitcii, professeur à l'Université de Belgrade.
1917. A. Lameere, professeur à l'Université de Bruxelles. 1!)I8. 11. (jadeau dk Kerville, correspondant du Muséum, à
Rouen.
1919. J. DE Guerne, de Paris.
1920. G. A. Boulenger, du British Muséum, à Londres.
1921. C. JuLiN, professeur à l'Université de Liège.
LISTE DES PRÉSIDENTS DEPUIS LA FONDATION
DE LA SOCIÉTÉ
1882. E. Simon.
1883. J. KuNCKEL d'Hercllais
(t 1918).
1876. J. Vian (f 1904).
1877. J. Vian (-1-1904).
1878. F. JUUSSEAUME.
1879. E. Perrier.
1880. J. Vian [j- 190i).
1881. F. Lataste.
188-i. M. Gbaper (f 1896).
1885. P. Mégnin (f 1905).
1886. P. Fischer (i 1893).
XXVII
1887. 1888. 1889. 1890. 1891. 1892. 1893. 1894. 1895. 1896. 1897. 1898. 1899. 1900. 1901. 1902. 1903. 1904.
A. Certes (f 1903).
J. JULLIEN (i 1897). G. COTTEAU (t 1894). J. DE GUERNE.
A. Railliet.
Ph. Dautzenberg.
E. Oustalet (fl905).
L. Faurot.
L. Vaillant (f 1914).
E.-L. Bouvier.
R. MONIEZ.
H.FiLHOL (11902).
(jH. Janet.
Y. Delage (f 1920)
E. Trouessart.
A. Bavay.
J. Richard.
E. Hérouard.
1905. |
L. JOUBIN. |
1906. |
X. Raspail. |
1907. |
(i. PnrvoT. |
1908. |
P. Marchal. |
1909. |
G. Alluaud. |
1910. |
11. GOUTIÈBE. |
1911. |
R. KdEHLER. |
1912. |
A. DOLLFUS. |
1913. |
L. Roule. |
1914. |
R. Blanchard (f 1919j. |
1915. |
M. Gaullery. |
1916. |
A. Lucet (i 1916). |
1917. |
J. Pellegrin. |
1918. |
E. Ghevreux. |
1919. |
A.-L. Glément (i 1920^ |
1920. |
E. TOPSENT. |
1921 |
E. Rabaid. |
PRIX MALOTAU DE GUERNE (Frédéric-Jules) «
(à décerner en 1922)
Liste des lauréats
1901. Raymond Rollinat, à Arî^enton (Indre).
1904. D'' Emile Brumpt, préparateur à la Faculté de médecine
' de Paris. 1907. D'' J. Versluys, à Amsterdam (Hollande); exclu delà Société zoologique de France le 19 février 1918, pour avoir accepté une place de professeur à l'Uni- versité flamande de Gand, créée par les Allemands pendant l'occupation de la Belgique parleurs armées. 1910. D'' P. Marais DE Beauchamp, préparateur à la Sorbonne. 1913. D' René Jeannel, à Paris.
1916. Edouard Ghatton, assistant à l'Institut Pasteur, à Paris. 1919. François FMcard, professeur à l'Ecole nationale d'agri- culture de Montpellier.
1919. Prix exceptionnel de 200 francs olfert par jM"''* Ghislaine et Meg DE Guerne à la Société zoologique de France, pour être attribué par celle-ci à un jeune zoologiste français, victime de la guerre : Lucien Berland, assistant au Muséum.
En 1922, le prix sera décerné à un voyageur français.
XXVIII
PRIX Franuus SEGQUES (à décerner en 1922).
Liste des lauréats
1904. Louis Bl.visk, lieutenant de vaisseau.
1907. Louis Gekmaln, licencié ès-scicnces.
1910. Alexandre Matuiaux, géomètre de l'"'' classe du service
topog rapliique à Madagascar. 1913. Paul Serrk, vice-consul de France à Baliia (Brésil). 1910. f Ernest Haug, missionnaire de la Société des missions
évangéliques de Paris, décédé à Ngomo (Gabon), en
septcnd)re 1915. 1919. G. Waterlot, directeur de llmprimerie nationale, à
Madagascar.
PRIX Louis PETIT, pour i/oRNiTiioLoruE (à décerner en 1923)
LBuréats
1911. Xavier Rasi>ail, à Gouvieux (Oise).
1917. Charles van Kempen, à Saint-Omer (Pas-de (Valais)
1920. Jean Delacouk, à Paris.
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
Séance du il janvier lihji ■
PRÉSIDENCE DE M. CARIÉ, VICE-PRÉSIDENT, puis de M. «ABALD, PRÉSIDENT.
M. TopsEiNT, président sortant, s'excuse de son absence et adresse Fallocntion snivante qui est lue par M. Carié, vice-pré- sident :
« Messieurs,
Des circonstances diverses m'ont tenu j»endant presque toute la durée de mon mandat éloigné de vos séances, même de celles à l'occasion desquelles j'aurais pu paraître libre de me rendre à Paris. C'est en vainque je m'étais promis de venir au moins « introniser » mon successeur. Trêve pourtant de regrets, que vous jugeriez superflus puisque- le nouveau président, M. Rabaud, exerce depuis un an la présidence effective de vos réunions, pour le 2:)lus grand bien de la Société.
Sûr de mes sentiments, notre dévoué secrétaire général m'a fait partager de loin vos tristesses et vos joies, vos soucis et vos espérances.
Vos tristesses, ce sont les deuils qui frappèrent la Société par le décès de cinq de ses membres, dont l'un devrait, selon votre choix, prendre aujoard'hui sa présidence, dont un autre s'en démettait, il y a vingt ans, au terme dune année que son autorité avait su rendre particulièrement féconde, et dont un autre encore fut mon prédécesseur immédiat, le président pour 1919.
M. le général Oudri était lidèlement attaché à la Société zoo- logique de France depuis 1879. Mme. Eugénie Cratunesco y avait été admise en 190o. Vous connaissez la carrière de M. le professeur Théodore Barrois ; M. Rabaud lui a rendu un juste hommage en vous annonçant la perte prématurée de votre vice-
1
2 SÉANCE DU H .lA.NVlKll 1921
président. Et vous iiavcz pas oublié lallocutiou éniouvautc où il résuma, à la rentrée d'octobre, l'œuvre considérable de M. le professeur Yves Delage.
Qu'il me soit permis d'évoquer ici spécialement le souvenir d'Yves Delage zoologiste et de ses rapports heureux avec la Société zoologique de France. Ayant eu rh(1\ineur d'être de ses élèves vers le début de sa carrièie, j'ai senti, dans le milieu intime d'une petite Faculté, vibrer son grand enthou- siasme pour la zoologie. Il nous le comnmiiiquait dans des leçons dont la clarté et l'élégance augmentaient le charme. Plus curieusement que nous encore, il se penchait sur les réci- pients contenant les trouvailles des excursions laites sous sa direction et il feuilletait devant nos yeux les planches des gran- des monograj)hies alors j^ubliées, avec ce petit claquement significatif du coin de la bouche (|ui lui était familier pour manifester une certaine satisfaction.
On le vit, après, sa thèse, sur un sujet de nature à ne faire valoir qu'une partie de ses qualités, révéler bientôt toutes les autres dans une série longue et variée de travaux qui eussent suffi à l'illustrer.
Subitement, en l8î)o, il sendda changer l'orientation de son esprit. La responsal)ilité de chef d'école qu'il se sentait sur le point d'assumer, la crainte (pi'il conçut de voir son pays indilférent à des recherches en vogue chez nos voisins et dont son goût pour les problèmes de toutes sorteslui faisait esj)érer des résultats supérieurs, lui dictèrent une proclamation reten- tissante qui régla désormais sa ligne de conduite.
Cependant, tout en se livrant en faveur de la biologie géné- rale, dans la préface de son livre sur l'Hérédité, à un plai- doyer dont l'ardeur l'entraînait, dans l'appréciation de ses tra- vaux antérieurs, à une sévérité pour le moins excessive, Delage restait zoologiste éminent et préparait pour l'année suivante le premier volume de ce traité classique oîi la zoologie devait être, avec un soin minutieux, présentée sous toutes ses formes, même les plus arides.
C'est dans ces dispositions qu'il accueillit, en 1897, la demande du Conseil de la Société de représenter, lors de l'Exposition universelle, la zoologie française auprès des savants de tous pays qui se donneraient rendez-vous à Paris. Cela fut un beau geste, de part et d'autre.
SÉANCE DU 11 JANVIER 1021 3
Delage ne faillit pas h sa mission. Il liiil à pi-rslder eu personne prcsqne toutes les séances de l'année lîlOO, éclairant <le sa hante compétence les discussions qui s'y ouvrirent et présen- tant lui-môme plusieurs communications, notamment au sujet de la Sacculine dont il était évident que l'étude l'avait particu- lièrement et très justement satisfait. Dès le début, il avait pro- posé d'inaugurer une série de causeries scientifiques d'intérêt général, et, sur les dix que la Société a entendues jusqu'à pré- sent, sept furent données en sa présence pendant la durée de son mandat.
Quoiqu'elles eussent, pour la plupart, négligé les problè- mes de la biologie générale, il se félicita, à bon droit, datic son allocution finale, d'en avoir été le j^romoteur. Leur succès lui procura l'occasion de vanter encore la zoologie, considérée, ainsi qu'il convient, comme l'association de la biologie et de la taxinomie. Seule, une allusion discrète à certaines de ces cau- series laissait entendre que, môme ainsi conçue, la zoologie n'était pas l'unique objet de ses préoccupations. Avec cette ténacité que M. Rabaud a louée, il s'imposa, en eli'et, un double rôle jusqu'à l'épuii-ement de sa vigoureuse ci nstitution. Ainsi eûmes-nous la consternation de le voir disparaître, laissant, malgré la collaboration indispensable et persévérante de M. Hérouard, son Traité de Zoologie concrète à-demi inachevé, et, si je ne m'abuse, sans la consolation d'avoir vu rien de très marquant sortir en équilibre stable des tâtonnements de la bio- logie générale.
Nos regrets vont enfin au sympathique dessinateur A. L. CLÉ.'dENT, mort subitement le mois dernier. Artiste de valeur, il avait consacré une bonne part de son talent aux diverses bran- ches de l'histoire naturelle. La Société, qui lui' doit beaucoup de ses illustrations j)armi les meilleures, tenant à lui donner un témoignage de gratitude pour sa longue et habile collal)oration, l'avait appelé à l'honneur de diriger ses travaux pendant l'année 1919. ''A ce titre, il eut à présider la séance de constitution de la Fédération des Sociétés françaises de sciences naturelles.
Au cours de l'année qui vient de s'écouler, la Société zoolo- gique de France a senti rejaillir sur elle l'honneur des distinc- tions dont (|uelques-uns de ses membres ont été l'objet. Elle a vu avec joie M. Gruvel pourvu d'une chaire nouvelle au Muséum d'histoire naturelle et promu à la dignité d'oflicier de la Légion
4: SÉANCE DU 11 JANVIER 1921
d'honneur, M. Koll.vanîs attaché à la Faculté des sciences de Toulouse en (|ualité de maître de conférences, M. Wintuedeiit nommé chef de travaux à la Sorl)onne et M. Migot appeh'» à l'y remplacer comme préparateur.
Elle s'est flattée de riiitlucncc fpie vont exercer au Maroc MM. LiouviLLE, Alll'aud et D*" Pknoy, dirigeant, créant ou fon- dant à Ral)at l'Institut scientiliqiic chérifien, le Musée d'histoire naturelle du Maroc et la Société des scieuces naturelles du Maroc.
Elle s'est aussi aperçue avec fierté qu'elle compte en Ilouma- nie une représentation tout h fait remarcjuahle avec M. UoRrÉA, ministre de l'Instruction ])uhli(|ue, M. P. Ik'jou, président du Sénat, M. E. G. Racomtza, directeur etM. Jea.nnkl, sous-directeur de l'Institut de spéologie de t^luj.
I-llle a salué nos trois collègues lillois Fockeu, Hallez et Mala- QUiN, nommés, ainsi ([u'un de ses anciens présidents, M. Pelle- GRiN, chevaliers de la Légion d'honneur.
Mais cet eusendde d'événements heureux contribue pour une part trop faible et dune faron trop indirecte à sa prospérité au milieu de la crise économique où elle se débat, comme les sociétés similaires. J'ai le j)r()fond regret de constater que l'an- née qui vient de prendre tin comptera parmi les plus ci'itiques de son existence. Sa production scientilique ne s'est soutenue, ralentie, que grâce à des générosités individuelles et à l'adoption d'une mesure exceptionnelle, peu favorable, par ailleurs, à l'attachement de membres qu'elle prive de l'hitégralité des publications.
L'espoir en des temps meilleurs, exprimé, il y a un an, par M. Clément, ne s'est pas encore réalisé, mais il subsiste et gran- dit même, car TM. Rabaud a su préparer l'avenir. Son effort de propagande a déjà amené à la Société plus de cinquante mem- bres nouveaux. Sa science et son caractère, son dévouement à l'œuvre conunune me permettent de lui souhaiter, à mon tour, en toute confiance, une présidence pleine de succès. »
M. Carié invite M. Rabaud, président pour 1921, à prendre place au fauteuil.
M. Rabaud prononce rallocution suivante :
SÉANCE DU 11 JANVIER 1921 5
LA VIR liNTIME ET L ACTION DES SOCIÉTÉS SAVANTES
« Mes chers collègues,
Depuis la fondation de notre Société 45 ans se sont écoulés et vous avez été remerciés 45 fois par autant de collèg-ues que vous aviez honorés de votre coniiance en leur donnant la direc- tion de vos séances. Et je viens-, 46% ajouter mon compliment à tous ceux qui vous furent adressés. Vous connaissez donc bien les formules, et je ne tenterai pas le labeur impossible de les renouveler : vous ne doutez pas, d'ailleurs, de mes sentiments.
Ne vous semble-t-il pas préférable, au surplus, que nous mettions à profit le temps que dure l'allocution inaugurale pour examiner quelque question d'intérêt immédiat? Et en connaissez-vous une qui nous touche de plus près que celle de nos rapports mutuels dans le sein même de notre Société, de notre vie intime, si je puis dire, et de nos moyens d'action à l'extérieur ?
Depuis que je fréquente les Sociétés savantes, j'entends sou- vent établir une distinction assez nette entre deux catégories de membres, dont les uns seraient des professionnels et les autres des amateurs. C'est un bruit discret à coup sûr, mais clair et persistant. Oui, parmi nous il y aurait des gens offi- ciels, graves, condescendants et hiérarchiques, qui feraient de la science par métier et n'oublieraient pas de le faire savoir ; et il y aurait aussi des collègues humbles, effacés ou qui devraient l'être, timides ou qui le paraissent, simples d'ailleurs à coup sûr, exerçant n'importe quel métier, mais occupant leurs loisirs à faire de la science.
J'ai entendu marquer l'opposition bien souvent, et j'en suis encore à la comprendre. Oh! certes, il se trouve toujours des hommes qui s'attribuent le grand mérite d'avoir choisi une carrière plutôt qu'une autre et qui viennent étaler, ici ou ailleurs, des airs de cuistre. Mais pourquoi, je le demande, généraliser et jeter le discrédit sur toute une profession? 11 n'y a pas de sot métier; si quelque apprenti pontife se permet d'envelopper le terme d' « amateur » d'une atmosplière de dédain, plaignez le pontife. Mais bornez-vous à le plaindre et ne croyez pas que ses airs transcendants aient le pouvoir d'instituer chez nous le réffime des castes.
0 SKANCK DU 11 JANVIKH 1921
De castes, ici, il ne saurait y en avoir. Ne sommes-nous pas tous des amateurs dans le bon, dans le vrai sens du mot ? En est-il im seul parmi nous pour qui, « faire de la science » soit un métier? le métier, p.)ur quelques-uns, est d'enseigner la science; mais, entre enseigner et faire, oli ! messieurs, quelle distance ! J'ai connu de ces professeurs — je ne sais s'il en existe encore — qui enseignaient avec conscience, qui lisaient quel- quefois les publications relatives à leur enseignement, mais qui, la Icroii Unie, se bAtaient de penser à autre cbose. I^e profes- seur (jui, par surcroît, fait de la science, en fait parce qu'il l'aiuie, au même titre que le médecin, l'ingénieur, l'industriel, le commerçant, l'cjflieier, l'administrateur : comme eux il est un amatelu\
J'aperçois tout de même une petite différence. Le profes- sionnel de renseignement est constaïunnmt enfermé dans le même cercle d'idées; son métier et son passe-temps se confon- dent dans ime large mesure ; et s'il se délasse du souci de la préparation des cours en se livrant à des recberches personnel- les le délassement n'est pas complet. Pour tout autre <[ue lui, la recbercbe <Hlfére entièrement du métier et devient un véi-ilable repos. Mais aussi connue le zèle do cet autre dure et supporte l'usure des années ([ui j)assenM toute sa vie, il reste un néo- pbyte dont l'ardeur ne faiblit [>as. Il travaille pour travailler ; son travail n'a d'autre motif (pie la sj)éculation désintéressée ; car il sait fort bien «jue sa carrière ou s<'s all'aires ne tireront aucun bénélice dune [»ile de mémoires accumulés ou d'un long exposé de titres.
Et de là vient l'importance considérable du rôle de cet « ama- teur » dans une Société connue la n(Mre. il représente l'ardeur permanente, il est le stinuilanl nécessaire, il est la vie même. La science qu'il fait ne vaut ni moins, ni jîIus que celle d'un professionnel quelconque ; et si ses écrits ne doivent pas forcé- ment subir les rigueurs d'un comité de publication, ils ne doivent pas, non plus, les éviter : il y a des amateurs de tous les niveaux. Si cei'tains ne se bausscnt pas au-dessus d'un modeste — et toujours utile — chercheur, d'autres font figure de vrais savants. M au pas ^laisse de mémorables travaux faits pendant les loisirs de sa profession de bildiothécaire. Sir John Lubbock, qui fut un biologiste de talent, était l)anquier. Darwin était un indépendant, et si l'on peut discuter sur son œuvre, on ne peut
SÉANCE DU 11 JANVIER 1921 7
nier sou influence et sa portée. Tout près de nous, et ici même, ne trouverions-nous pas à citer des noms vénérés, ceux de savants, nos collègues, qui n'apparti-nrent jamais aux cadres de renseignement ?
Evitons donc de dresser des barrières. Tous ici, nous sommes des naturalistes, tous réunis parle même goût pour les rectier- ches srientilîqucs. Nousne poursuivons pas tous le même objet, nous n'exploitous pas tous le même canton; mais chacun de nous, dans sa sphère, fait œuvre utile au même degré : et de cela, il faut bien s'en convaincre. Le naturaliste qui décrit des formes nouvelles et contribue à dresser l'inventaire raisonné de la faune ou de la flore ne fait pas une besogne inférieure à celle du naturaliste qui décrit patiemment la suite des pha- ses du développement d'un embryon , ou qui s'aventure à résoudre quelque problème biologique. Les résultats acquis, d'où qu'ils viennent, ont leur valeur propre, et la portée d'un détail de sys- tématique égale, peut dépasser, celle d'un détail d'anatomie ou de physiologie.
Tous, nous collaborons à une œuvre collective, et c'est le rôle d'uue Société comme la nôtre de provoquer l'efiort néces- saire pour réaliser cette œuvre. Nous venons ici mus par la même ambition de travailler ; nous échangeons nos idées, sans réticences, sans morgue, sans apprêt, et, surtout, sans protocole. Les vieux entraînant les jeunes, les jeunes stimulant les vieux, chacun doit venir dire ici ce qu'il a vu, ce qu'il a fait. Rien ne nous o])lige à apporter des travaux définitifs consignés dans des notes soigneusement rédigées ; même, nous devrions perdre Ihabitude d'établir une relation nécessaire entre les « commu- nications » orales et l'existence d'un manuscrit. 11 faut oser faire part d'une observation isolée ou incomplète ; il faut oser quel- quefois exprimer des choses contestables. Elles provoquent des échanges de vues, souvent elles évoquent, chez un collègue, le souyenir d'une observation él)auchée, d'une recherche qui n'a pas abouti ; elles entraînent à la réflexion, elles excitent notre verve. Ce sont là des éléments de vie scientifique intense ; c'est la stimulation mutuelle, l'excitant au travail, au ])on travail. Le temps ainsi passé ne sera jamais du temps perdu. . . Mais ce pour- rait être du papier gâché, si nous nous croyions tenus de rédiger et d'imprimer toutes les paroles prononcées : beaucoup
8 SÉANCK DU 11 JANVIER 1921
d'entre elles feraient alors mauvaise figure et risqueraient d'être mal comprises.
Pourtant, il faut publier aussi. Nos séances, quoique fort suivies, ne groupent jamais qu'un nombre limité de collègues et le bénéfice de nos réunions doit s'étendre aux absents. Or, la crise que nous traversons nous met dans l'embarras que vous savez. Par des moyens de fortune — tous bonnôtes — nous avons péniblement tenu le coup et publié des fascicules d'épaisseur acceptable. D'autres Sociétés, des Sociétés sœurs, ont dû cesser leurs pul)lications on les réduire iidininient. Faut-il continuer à vivre d'expédients? Faut-il que les sociétés cessent de manifester leur existence? N'y aurait-il vraiment rien à faire?
Souvenons-nous. Messieurs, que la Fédération des Sociétés de sciences naturelles a pris naissance ici même. Elle agrandi, elle a fait du chemin et ses bons effets commencent à se faire sentir. Tirons en argument pour ossayerde la développerencore, s'il se peut. Fédération n'implique pas union très intime, mais simple convergence d'efforts : ne concevriez-vous pas une union plus étroite, une collaboration plus immédiate et d'ordre scienti- fique? Nos publications agonisent ou végètent lamentablement, parce que chacun de nous, en dépit du malheur des temps, tient à conserver son Bulletin et que les frais généraux s'accumulent sans profit. Ne pensez-vous pas qu'en ajoutant toutes les som- mes dépensées pour un si piteux résultat nous ne réussirions pas à mettre debout un petit nombre de publications, à pério- dicité fréquente, où chaque Société aurait sa place et son nom?
Certes, il ne s'agit, pour aucun de nous, de noyer sa person- nalité dans une masse homogène. Bien au contraire, il importe que chaque Société locale se maintienne, vive, se développe et devienne un centre d'activité scientifique. Mais elle ne le peut sanspuldier, et ses ressources ne lui permettent pas de publier. Elle le pourra, bien au contraire, si elle entre dans la voie d'une coopération scientifique constante avec d'autres Sociétés pour- suivant un but analogue : les conséquences en seraient considé- rables ; non seulement les Sociétés vivraient, mais elles rayon- neraient, et, avec elles, la Pensée française.
Ce n'est là, mes chers collègues, qu'une simple indication. Les moyens pratiques sont à examiner, et je n'en ignore pas les dif- ficultés. Je pense, toutefois, que si nous comprenons bien l'importance du but à atteindre, nous finirons par nous mettre
SÉANCE DU 11 JANVIER 1921 9
d'accord sur les moyens à employer. Représentons-nous l'or- ganisme puissant que nous créerions si nous consentions à nous entendre, si tous, d'un commun accord, nous sentant tous égaux, et tous animés par le même idéal, nous laissions tomber les petites rivalités et les petites susceptijjilités qui n'engendrent que stérilité. Pensons-y, et surtout, agissons. »
M. DE GuERNE annonce que M. Malaquin a reçu de l'Académie des sciences le j^rix Cuvier, M. Duboscq le prix Serres, M. IIal- LEZ le prix Gegner, MM. Anthony, Pkllkgkin, Pérez, Wintrebert ont reçu des subventions sur les fonds Bonaparte, MM. Alluaud et Jeannkl, JouBiN, Pruvot et Racovitza, Railliet des subven- tions sur la fondation Loutreuil. M. le président leur adresse les félicitations de la Société.
M. le comte Delamarre de Monchauv annonce que l'Exposition internationale d'aviculture se tiendra à Paris du 3 au 8 février.
MM. Harant et Prenant, présentés à la dernière séance, sont élus mendjres.
M. Pierre Denier, 23, rue Nicolo, à Paris (16-), est présenté par MM. Brunipt et Robert.
M. Désiré Damas, professeur à la Faculté des sciences, à l'Ins- titut zoologique, quai Edouard van Beneden, à \Àège (Belgique) est présenté par MM. Julin et Robert.
Ouvrages offerts
Bavay. — Ua Mollusque nouveau de France (/. Conchyl LXV, 4920, 2 p., 1 fig.) lu. — Sables littoraux de Madagascar : Marginelles {lOid., G p., :•{ lig.).
10 SÉANCE DU 11 JANVIER 1021
SUR LA PRÉSENCE EN FRANCE DE LA PÉLIADE NOIRE (VIRERA BERUS VAR PRESTER L.)
PAR
Paul CHABANAUD
Correspondant ilu Muséum.
De toutes les variétés de couleur do Vipera henis L , la plus remarquaMe, sin!)n la plus élégante, est celle chez laquelle le mélanisnie atteint son niavituuni dintensité ; l'animal entier est alors d'un noir de jais et la région abdominale apjiaraît presque toujours blanche, comme lavée de lait. Tous les inter- médiaires existent entre bi forme typif{ue et le mélanismc extrême; celui-ci ne saurait donc être valablement considéré comme constitutif dune variété distincte, à bi((uelle s'appli([ue- rait le nom de preslcr qui lui a été donné par Linnk(I). (^eci contrairement à l'opinion de Schreibkr (2) qui distingue cette var. prester de la var. /nr/anis Pall. et de la var. clwr.sea Pall. auxquelles il attribue la Russie comme ha])itat exclusif (3).
S'il est exact que les Vipera hents noires paraissent plus communes en l:]urope boréale et orientale, il n'en est pas moins vrai qu'on les rencontre un peu partout où vit lespèce (4), mais toujours, semble-t-il, dans les régions montagneuses et à partir d'une certaine altitude.
Je n'ai pas connaissance toutefois qu'aucun exemj)laire de la couleur en question ait jamais été sig'-nab'i de France. Suivant un naturaliste d'Ar])ois, M. François ÎIétier, les Vipera herus méla- nisantes seraient communes à Frasne (Doubs), à l'altitude de 700 mètres. M. Hétier a capturé récemment, dans cette loca- lité, un niAle entièrement iioii- et à ventre lactescent, qu'il a généreusement offert au Muséum national dbistoire naturelle dans la collection (Uiquel il ligure sous le n" 1920-2 1(>. Cet indi- vidu est identique comme coloration aux exemplaires noirs de Styrie, de Russie et de Roumanie que possédait déjà le Muséum.
(1) LiNNÈ. Fauna suee., ITtil, jt. 104, n- i'87, cl Svsl. .Xalurii-, 1760, 1, p. 377, n» 185.
(2) ScHRRiBER. Herpctolugia europaea, 2= oJ., 1912, p. C14 et seq.
(3) Cf. Ghaban.^ud. Notu sur divers Reptiles de Roumanie [Bull. Mus. Paris, 1905, p. 222-224), où j"ai puMiiÀ une retnar'(|ue à ce sujet.
(4) G.-A. BouLENUER. Catalogue of Snakes, 111, p. 476 et seij.. — Id. The Sna- kes of Europe, p. 230 et seq.
Séance du ^25 janvier 19^2i .
PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, PRÉSIDENT.
M. Rabaud souhaite la bienvenue à M. Richard, présent à la séance.
MM. Damas et Denier, présentés à la dernière séance sont élus membres.
Sont présentés :
M. Hassan-Fouad Diwàny, docteur en médecine et ès- scienceS) 59, avenue de SulFrcn, à Paris, par MM. INiarcel Prenant et Verne ;
M. Armand Krempf, directeur de la Section de la mer et des pôclieries au cap Saint-Jacques, directeur de l'Institut scientifi- que de rindo-Ghine à Saigon (Indo-Chine), par MM. Ilérouard et Robei't (memlirc à vie) ;
M. Paul Vayssière, directeur de station entomologique, 16, rue Claude Bernard, à Paris, par MM. Berland et Ral»aud.
M. Fauré-Fremiet signale les résultats importants déjà obte- nu)? par la Fédération des Sociétés de sciences naturelles.
M. Rabaud fait une communication sur le comportement des Araignées.
MM. Ravay et Dautzenberg sont élus membres de la Commis- sion de vérification des comptes.
Ouvrages offerts :
Fauhé-Fkemiet. (E.). — Le mouvement acluel pour la réorganisation «les recherches scientifiques en France {Rev. Scient., LIX, no 1, 8 janvier 1921).
Gentil (L). — Armand Thévenin {Bull. Soc Gëol. France (4), XIX, 1919, •18 p., 1 pi.).
12 SÉANCE DU 25 JANVIER 1921
NOTE SUR LA BIOLOGIE ET LA RÉGÉNÉRATION DE LA MYRIOTHÈLE
PAU
Armand BILLARD
Professeur à la Facullé dos sciences de Poiliers.
Lors (l'un séjour à la station biolog'i({ue de RoscolT, en sep- tenil)re 1911, j'eus roccasion de faire quolcjucs recherches sur la Myriothèle, intéressante espèce d'Hydroïde, que l'on trouve facilement à marée liasse sous les pierres près de l'île Ti-sao- son. Si je nai pas publié plus tôt mes observations c'est que j'avais l'intention de les compléter, mais les circonstances ne m'ont pas permis de retourner à Hoscofî et peut-être serai-je longtemps sans y aller, aussi je préfère donner ces quelques résultats, si fragmentaires soient-ils, plutôt que d'attendre encore.
La Myriothèle de Roscoff, comme l'a fait justement remar- quer Bedot (1), appartient à l'espèce Mijriothnla Cocksi (Vigurs) et non à l'espèce M. phryijia (Fabricius). Ces Myriothèles se trouvent de préférence sous les pierres plates, elles sont ou rétractées ou considérablement allongées, atteignant alors 8 à 9 cm. de longueur.
On sait qu'elles sont fixées par une partie basale entourée d'un périsarque jaunâtre, résistant ; puis vient une partie proxi- male nue dépourvue de tentacules (2) ; ensuite on trouve la région du gonosome avec ses blastostyles et ses tentacules préhensiles [clasper d'ALLMAN) ; enfin le corps se termine par la région tentaculaire, couverte de nombreux petits tentacules, disséminés et capités, à l'extrémité distale s'ouvre la bouche (3).
Ingestion des proies. — A l'état d'extrême extension les Myriothèles explorent les alentours avec leur région tentacu- laire et elles se nourrissent de petits Crustacés Amphipodes qui
{\) Bedot. Notes sur les Hvdroïdes de Roscoff [Arch. Zool. exp., VI, 1011, p. 212).
(2) Gliez un individu celte parlie était partagée en deux sur presque toute sa longueur.
(3) Allmax. Od Ihe structure and developn)enl of Myriolhela {Philos. Trans., 1875, CLXV, p. 5i9-576. pi. lv-lviii).
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foisoiuieut sous ces pierres (1). On peut, eu effet, très facilement observer la manière, dont la proie est saisie : aussitôt qu'un Ampliipode vient eu contact avec les tentacules il est retenu par ses appendices; puis la Myriotlièle, si elle est à l'état d'ex- tension, se replie autour de la j)roie comme un Serpent et l'en- serre dans ses replis; elle l'immobilise complètement et au ])0ut de peu de temjDS le Crustacé est incapable de faire aucun mou- vement. La Myriotlièle amène ensuite son extrémité distale en contact avec sa proie, la l)ouche s'ouvre largement et on voit la proie glisser vers l'intérieur d'un mouvement continu et être rapidement engloutie ; comme j'ai pu l'observer, le séjour à l'intérieur de la cavité digestive est de 5 à 6 heures. Au bout de ce temps la bouche s'ouvre de nouveau et le Crustacé est rejeté en entier, mais ramolli et les parties utilisables ont été digérées.
J'ai fait ingérer à la Myriothèle non seulemeut de petits Amphipodes, c[ui avaient jusqu'à 3 nmi. de longueur, mais aussi de petits Palœmonetes coupés en deux. La Myriothèle s'empare aussi de petits Copépodes et on peut lui faire ingérer des frag- ments de nuiscles de Crevettes (2) [Pabemon serrât us), mais je ne suis pas parvenu à lui faire ingérer de la chaire de Moule, contrairement à ce que j'ai obtenu pour V Hijdractinia echi- iiala (3) ; le régime alimentaire de la Myriothèle est donc plus spécialisé que celui de cette dernière espèce.
Quand on cherche à arracher sa proie à une Myriothèle on n'y réussit qu'avec les plus grandes difficultés tellement l'adhé- rence est grande. Le Crustacé est uiaintenu par la mise en action de très nombreux nématocystes qui se fixent sur les poils, les appendices et le corps, comme on peut l'observer au micros- cope, qui révèle l'existence de deux catégories de nématocys-
(1) Il s'agit du Gammarus inarinus Leach, d'après M. Chevreux, que je remer- cie, ainsi que M. Page, à f|ui j'iivais confié des échanliiioiis pour les déterminer.
(2) Hardy [On some points in Ihe Histoiogy and developmenl of Mi/riolhela phrygia {QuaiH. J. Micr. Sci. N. S. XXX [I, p. 505-537, pi. xxxvi-xxxvu)] n'est pas arrivé à faire ingérer aux Myriothèles de la viande crue, des fragments de Mollusques et de Crustacés, mais il dit que ces Hydroïdes capturent de petits Crustacés. Nous arrivons aux mêmes conclusions en ce qui concerne l'ingestion de Crustacés et la non ingestion de fragments de Mollusques ; mais, contrairement à l'assertion de Hardy, la Myriotlièle ingère des -fragments de Crustacés; ces ani- maux constituent l'alimentalion de choix pour cas Hydruïdes.
(3) Billard. Les mouvements spontanés et provoqués chez les Hydroïdes. — M. Clavn squamata, Hydractiiii'a crhinabi, Cladonema radialuin [liuil. lastit. psijch., Paris, 1905, p. 385-4H, 1 pi.).
1
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tes, OU cniflocystes : les uns sont adhésifs, les autres sont ui'ti- cants. Les premiers sont de deux tailles : des petits dont le grand axe atteind J2;j. environ et des gros de dimcijsions linéai- res doubles. Ces néniatocystcs sont identiques à ceux que j'ai observés chez le Clava sgttamata et Vlli/dractinia ecliinata et aussi chez la méduse du Cladonema radiaUini (1). Lenr action est la môme : leurs filaments dévaginés s'enroulent antonr des poils du Crustàcé (fig. 1 A), et le maintiennent j)risonnier. Mais en outre, comme chez le Cladoncma rudlalinn, les néniatocystcs
Fie. 1. — A. Nématocyshi à filaiiiL'iil ndhr'sif (enroulé .itiloiir d'un poil d'AitipIii- pode ("gr. : 3iri); li. Myiiottiolo avec lentaculo^; adhésifs dan?; lanjgion du guno- some; C Début de la régéuéralion ; D. Sladi* plus avancé dt> la régénération dune région tcntaculaire.
urticants (2) entrent en action ; ils possèdent lui lilamcMd (jui sans doute pénètre dans les tissus de la proie et (h;terniine, par l'inoculation d'un venin, la paralysie pius la mort. En
(1) Loc. cit. p. ?•%, fig. 5.
(2) Allman, dans sa monographie de la Myriothèlf, signale doux sortes de ces néniatocystcs urticants; les uns fusifornies, les autres os'iformes ; Koiiotnepf', dans un travail sur la Myriothéle publié en russe en 1880, figure aussi fes deux sortes de néniatocystcs (pi. u, fig. 17 et 20) ; avec la méthode que j'ai employée, j'ai pu reconnaître seulement la présence des nématocystes oviforines. Ali.man signale aussi l'existence de « capsules pédonculées » (pedunculated capsules), mais il en ignore le rôle : tout en reconnaissant leur analogie avec un cnidoblasle, il les compare aux corpuscules de Pacini fies Vertébrés; c'est à tort, car ces capsules pédonculées sont bien des cnidoblasles, .seulement le ciiidocyste ([u'il renferme possède un filament adhésif et non un filament urlicant Allma.n n'a observé qu'une seule sorte de ces capsules pédonculées, mais comme je l'ai indi- qué il y a deux sortes de cnidocysles, des gros et des petits. j;
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effet, quand le Crustacé est trop gros, la Myriothèle n'arrive pas à l'ingérer et il est abandonné complètement mort, tué par les néniatocystes urtieants. Quand il y a 2)lusieurs Myriothèles dans une petite cuvette, elles arrivent à immobiliser et à tuer de 2^etitcs Crevettes atteignant jusqu'à 2 cm.
Les INIyriothèles sont d'ailleurs très vo races : un matin, j'avais mis dans le récipient où je gardais les Myriotbèles, la par- tie abdominale d'une Crevette atteignant 2 cm., l'après-midi l'une des Myriothèles en avait dégluti 12 mm., et sa 2)aroi fortement distendue s'était déchirée au niveau de la nageoire caudale.
Quand on sépare par une section la région tentaculairc de la région du gonosome, la région teutaculaire se comporte comme la ^lyriothèle entière pour la capture des proies qu'elle ingère de la même façon ; même la demi-région teutaculaire séparée du reste est capable d'ingérer des proies.
Comportement. — Quant aux mouvements de la Myriothèle ils sont tout à fait irréguliers, l'animal s'étend ou se contracte plus ou moins ; les petits tentacules sont toujours immobiles, .même pour la capture d'une proie, qui se fait seulement par les mouvement du corps de la Myriothèle ; cependant de temps en temps on voit dans une région variable les tentacules exécu- ter des mouvements rapides et de peu de durée.
L'animal est sensible aux stimuli déterminés à l'aide d'une aiguille et ces-excitations provoquent soit une contraction locale, soit une rétraction totale de la région teutaculaire. Cependant des stimuli répétés n'empêchent pas cette région teutaculaire de s'étendre, au contraire quand cette partie est fortement con- tractée on peut la faire étendre, en multipliant les excita- tions. Les tentacules ne réagissent pas lorsqu'on les touche ou qu'on les j^ique avec une aiguille. Les blastostyles exécu- tent aussi des mouvements variés et se contractent de temps en temps, mais ne réagissent pas quand on les touche.
Quand on laisse pendant un certain temps (une quinzaine de jours) les Myriothèles en aquarium, les gonophores disparais- sent ainsi que les blastostyles, et il apparaît dans la région du gonosome, et aussi en arrière de cette région, des tentacules adhé- sifs (fig. 1, B) qui fixent la Myriothèle; cette région prend l'ir- régularité de celle recouverte de péi'isarque. Je pense que dans les conditions naturelles elle peut s'en recouvrir et de la sorte
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la région périsarcalc s'étend distalenient pendant (juelle se détrnit pi'oximalcnient, la MyrioUièle changeant ainsi graduel- lement sa position sur son suppiirt.
Actinules. — Les larves des Myriothèles ou actinnles possè- dent, comme on le sait, deux sortes de tentacules ; les uns (17 à 22) sont allongés, disséminés sur tout le corps, ou montrent une tendance à la disposition verticillée, ils se terminent par une petite tête renflée et paraissent servir cà la locomotion de la larve ; les autres sont petits, réduits parfois à leur tête capitée, on ne les trouveque dans la moitié orale et ils servent à la capture des ])roies qui doivent consister en petits Crustacés. Dans mes observations j'ai employé des fragments d'Amphipodes, l'animal entier étant trop grand pour être saisi ; la proie est maintenue assez lâche- ment parla larve qui s'allonge, ouvre largement sa 1)0U( he et déglutit au moins les pattes, la partie du corps étant encore trop grosse pour être déglutie ; si on enlève alors sa proie à l'ac- tinule on retrouve fixés après k's pattes les trois sortes de nématocystes qui existent chez l'adulte, mais les nématocystes urticants paraissent extrêmement rares et sont difficilement décelables parmi le grand nombre de nématocystes à filament adhésif ; aussi la paralysie des proies ne paraît-elle pas aussi mar(|uée que dans le cas des adultes
Régénération. — Dans une première série d'expériences, j'ai sectionné des Myriothèles en arrière de la région tentaculaire. Au bout de 5 jours, la partie ])roximale a régénéré une région tentaculaire sous la forme d'un cône court, jjourvu de petits tentacules et terminé par une ouverture buccale ; les tentacules et la bouche sont fonctionnels, car on peut observer la capture et l'ingestion de petits Copépodes (1).
Les régions tentaculaires complètes, séparées de la partie proximale, ont dès le lendemain fermé leur blessure et en les alimentant chaque jour avec des Crustacés, j'ai constaté qu'au bout de 3 à 4 jours ces segments ont développé à leur partie proximale des prolongements plus longs (|ue les tentacules ordinaires et qu'on peut a^pclcv tenlacu/cs fixateurs ou adhésifs, en raison de leur rôle ; en effet, ils adhèrent au support et fixent lé segment en voie de régénération (fig. 1, C). Ces tentacules
(1) Le cœnosarque ([ui est conlenu à l'intérieur du périsarque jaune, pnut :iu?si regénérer une région tentaculaire, comme j'ai pu l'observer chez une Myriothéle réduite à cette partie.
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adhésifs s'allongent peu à peu et ils se renflent à leur extrémité, en niejue temps la partie d'où naissent ces tentacules fixateurs s'est allongée et l'on a une région ])asilaire produite par régé- nération et distincte de la région tentaculaire cjui la prolonge.
Cette partie basilairé est déforme irrégulière, au bout d'un certain tenqjs on voit que les premiers tentacules fixateurs se sont vidés de leur contenu de cœnosarque et ils ne sont plus représentés f|ue par du périsarque, mince (tig. i, D).
Je pense t|ue si on pouvait suivre la destinée de ces indivi- dus dus à la régénération, on verrait la partie basilairé de régé- nération se fixer sur une étendue plus ou moins grande et se recouvrir de jDérisarcpie, dont les saillies iri'égulièrcs corres- pondraient à la base des tentacules adliésifs, comme le fait se pro<kut dans le* développement à partir de la larve actinule. En effet, comme l'a montré Allman (1), l'actinule se fixe par son extrémité proximale formant ventouse, les grands tentacules dégénèrent tandis que les petits augmentent de nombre; l'extré- mité proximale fixée développe des tentacules qui se termi- nent par une sorte de ventouse (2) ; celle-ci sert à fixer le jeune animal d'une façon permanente au support; plus fard l'enveloppe périsarcale apparait de forme irrégulière et l'acti- nule a ainsi acquis tout les caractères de l'adulte. - Ainsi, dans la régénération apparaissent, sur la partie proxi- male, des tentacules analogues à ceux qui se forment dans le développement normal de l'actinule.
Dans une autre série d'expériences, j'ai sectionné les Myrio- thèles vers le milieu de leur région tentaculaire ; les moitiés de régions tentaculaires ainsi séparées se sont comportées comme les régions tentaculaires entières, elles ont cicatrisé leur bles- sure et ont développé à leur base des tentacules fixateurs ; pour les parties proximales la surface de section s'est trans- formée en une bouche, qui au l)ouf de trois ou quatre jours était fonctionnelle.
(1) Loc. cit.
(2) D'nprès les renseignements que Mr. A. K. Totton du Britisli Muséum a eu l'amabilité (le me cimmuniquer, ce dont je le remercie, Blat.kbuhn dans son mémoire ; Mijriothela phrytjia, a Tubuinrian ilydioïd {Tranx. Manchester mici'osc. Soc, 1898, p. 58-63, pi. viii) ne tait pas mention de ces tentacules (ixa- teurs.
18 * SÉANCE DU 2o JANVIER 1921
CONSIDERATIONS SUR LE SYSTÈME DENTAIRE DES HIPPOPOTAIVIES
l'Ai! '
L. JOLEAUD
L'IlippopoUlinc commun, Il i/ipopo/ainiis (uit/ihihiiis, jiiu'sciitc,
2.1.3.3. à l'âfto adulte, la iormule dentaiic ".".'.. . ° ' 2.1 3.3.
/. Molaires. — L'ordre (rapparitioii des molaires est précisé- ment celui de la place que ces dents occupent dans la bouche : aussi, chez les individus â^és, la prennère n'iolaire' est-elle beaucoup plus usée <]ue celles qui la suivent. Par contre, la dernière prémolaire permanente ii'apparaH que très tardive- ment : la hauteur relativement grande de son fût contraste tou- jours avec celle plutôt faible de la molaire située après elle. Il en resuite la formation d'un vide dans la zone de contact des couronnes au niveau de la première molaire.
"i. Prémolaires. — Les prémolaires, qui soid coniques, ser- vent à couper les végétau.\ dont se nourrit Lanimal. Ce sont des dents comprimées latéralement qui, lorsque leur usure est- peu avancée, se terminent par une pointe à arêtes coupantes. Plus tard, pointe et arêtes s'émoussent et font place hnalement à un plan de trituration assez large (tigure 1).
La première prémolaire persistante arrive finalement à pré- senter sur sa nmraille antérieure.^ une surface d'usure fortement concave en acanl ; il en résulte la formation.^ dans le premier tubercule, d'une pointe diric/ée vers Couverture de la bouche. L'animal sans doute, après avoir déterré, grâce à ses incisives inférieures, les plantes aquatiques dont il se nourrit, lotus, papyrus, omlak, nénuphar, etc., rassemble leurs tiges en une grosse gerbe dans le vide correspondant à la barre de sépara- tion des prémolaires et de la canine. Il sectionne les joncs et roseaux ou les jeunes rameaux d'arbustes ou d'arbres, dont il lui arrive de faire parfois son alimentation, en les frottant contre la partie antérieure de ses premières prémolaires.
En avant des trois prémolaires de remplacement, qui corres- pondent à autant de prémolaires de lait, existe, dans la pre-
SÉANCE DU 2o JAN'VIKR 1921
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mière dentition, une quatrième prémolaire, qui tombe de très bonne heure et assure ainsi une grande largeur de la barre. S. Canines. — Les canines, comme d'ailleurs les incisives, ollrent une croissance continue, que compense la formation d'une surface d'usure par frottement entre les dents opposées. Le tranchant qui prend ainsi naissance est situé en arrière dans la canine inférieure et en avant dans la canine supérieure. Il est
FiG. 1. — Dentition d'Hipjjopotame.
très coupant^ mais on ne voit guère en quoi il a à intervenir efficacement dans la mastication. Chez les Eléphants et les Rhinocéros, dont le régime alimentaire est sensiblement le même que celui des Hippopotames, les molaires jouent seules, en effet, un rôle actif.
i. Incisives. — Les incisives sont presqu'horizontales et légè- rement usées en pointes à la mandibule : les médianes sont beaucoup plus fortes que les latérales. Les supérieures se cour- bent vers le l>as en arrière de la pointe des inférieures médianes et en avant des inférieures latérales. Ni les unes, ni les autres ne sont destinées à couper. Dans une certaine mesure, les gran- des incisives médianes inférieures peuvent servir à déterrer des racines. Les autres ne semblent guère utiles à l'animal : ce sont, en quelque sorte, des organes rudimentaires .
Ce sont elles pourtant, qui otl'rent les variati(jns h;s plus notables dans l'évolution du système dentaire des Hippopota-
20 SÉANCK IH: 2o JA.NVIKll 1921
midés. Une forme très archaùjuc scmlJaiit se i-attaclioi' à cetto famille a été récemment décrite de FAquilanieii, du IJéloutcliis- taii, sous le nom AAprotodon Sniilhiooodwardi par Forster CooPER : elle est remar(jual)le par l'absence d'incisives à la mandibule.
Uii autre type à pbysionomie primitive otlre aujourd'bui une étroite localisation géograjdiicjue dans une imrtie (hi Libéria. C'est le petit Hippopofcnnus /i/jcric/isis, qui ne possède de cba- que coté, à la niAchoire inférieure, (ju'une seule incisive I,. Ses nururs sont prescpie l'opposé de celles de rili})popotame ampliil)ie. Il vit par couples drtns les fourrés buniides de la forêt vierge et ne se rencontre jamais en troupeaux dans de grands cours d'eau comme l'autre espèce actuelle. C'est pres- qu'un Suidé non encore complètement amphibie. La dill'érentia- tion du rameau (pii lui a donné naissance remonte peut-être au Burdigalien : toutefois l'on ne connaît de (7/6e/"o/>.s*.s' fossile (juc du Pléistocène de Chypre, //. tiiiniitiis.
La parenté des Hippopotames et des Cochons ne saurait d'ail- leurs faire de doute. Originellement les uns comme les autres ont possédé 3 incisives de chaque côté des mAchoires. Cette dis- position se retrouve dans les germes dentaires du IVetus de //. amplnhius^ comme hk Hlainvillk la depuis longtemps indi- qué et comme j'ai pu le constater sur des squcdettes de la col- lection d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle, aimablement mis à ma disposition par U. Amiiony.
Sur les mAchoires d'un lliiipopotame de 20 jours mort à la ménagerie du Jardin des plantes, 1, et C pointent nettement sous ' la mu(jueuse qui recouvre les maxillaires, tandis cpie I, est A peine indiquée. Chez un individu un peu plus Agé, I, fait saillie de o mm. et C de 10 mm. : il est nettement indiqué et I^ appa- raît à l'état de trace.
Le développement de l'Hippopotame am])liibie nous fait donc voir, après la naissance, un stade à 2 incisives précédant la jjbase adulte caractérisée par l'existence de i incisives [phase tétraprotodonté).
J'ai montré que le stade à 2 incisives persiste longtemps dans un Hippopotame de petite taille de la faune subfossile de Mada- gascar, H. înadagascnriensis (1). Les formes qui ont donné
(1) F^. Joi.EALD, Gonlriljulion à léludo des Hippopotames fossiles. {Bull. Soc. Gcol. France, (4), XX, l'J2U, p. 13-:20, pi. i).
si'ANCK ])ii 25 ,iA>'viiai 1921 21
naissance à ce tyj)e ont néanmoins dû s'individualiser des le Vindobonien, un peu avant colles d'où est déi'ivé //. hipponcnsis' du I Miocène nord-africaiu.
//.* lihi'iirnsis, )ninulus\ mndagascariensis et hipponensis font partie du même groupe (riJu'POF'OTAMES ArniCAiNS f[ue //. amphi- Inus et ses variétés grandes {major, rohusla) ou pertes [Pent- landi, melitfiusis, sirensis, icosieitsis, anncclens). Celles-ci carac- térisent le Quaternaire méditerranéen (Livournais, Sicile, Malte, Algérie, Egypte), celles-là, le Pliocène supérieur européen ou africain. Du Villafranchien au Moustérien, l'aire de dispersion des Hippopotames ne cesse de gagner du terrain en Europe vers le nord et vers l'est, mais en môme temps les dimensions des individus diminuent progressivement, l^'identité spécifique des uns et des autres ne saurait cependant faire de doute : un individu vivant, récemment rencontré dans l'Afrique orientale égalait presque //. major (l). LBippopolame ajtrphihie aurait donc subi une réduction de taille au cours du Quaternaire : ce fait infirme la loi et accroissement de grandeur qui, pour certains biologistes, dominerait l'évolution des animaux.
Le groupe des HippopoTAMEg hindous s'est modifié d'une façon tout à fait indépendante de celle qui a présidé au dévelo2)pe- ment des Hipj^opotanies africains. Après \ Aprotodon sans inci- sives de l'Aquitanien, nous voyons apparaître, au Pontien supé- rieur, un type à 6 mcisrvas {lieœafrrotodou tr ,) Y H. iravaticus. De cette forme asiatique se rapproche une petite espèce européenne de Casino (Toscane), //. PantaneUii. L'atrophie graduelle de I^ se manifeste dans sa descendance hindoue, en même temps qu'une réduction de longueur de In symphyse mandibulaire : H. siva- lensis du Villafranchien de l'Inde est encore un véritable Hexa- protodon, dont on retrouverait uns forme affine dans le Post- pliocène d'Egypte (2) et une autre [sicaj avanie us) dans celui de Java et de Sumatra. A la même époque, dans l'Inde, les Hippo- potames sont, soit presque des Te/raprotodon, H. namadicus, soit tout à fait des Tetrapjrotodon, //. palseindicus. Il semblerait
(1) L'h imogùnéité du lype Hippopotame ainpliibie a depuis longtemps frappé les naturalistes. Les foruies distinguées par G S. Miller (Smith. Mise. Coll., LIV, 1910, n" 7) sont des variétés géographiques pratiquement à peu prés indiscernahles : //. iimphihius L. zz li/pus Duvernoy du nor.iest et de l'est de l'Afrique, //. aus- tralis Duv. de l'Afrique australe et H. co/istricius de l'ouest africain. Ce der- nier serait un jieu plus petit que les autres.
(2) Act. n. Arcad. Sr. Tnrinn. LUI, 1918. p. 826-8.
22 SÉANCE DU 25 JANVIEK 1921
donc que les Hippopotamidés hindous aient perdu leurs (j inci- sives origiiielles assez tôt [Aqnitanien), dans cert<iins plifilums tout au moins, et les aient retrouvées ensuite (Pontien), pour les voir disparaître à nouveau part ielletnent [Villafranchien). Dans la lignée africaine la réacquisition graduelle {Burdi(/alien-Vin- dohonien) s'est arrêtée au stade à 4 incisives. Ces faits de réver- sil)ililé dans révolution viennent contredire une loi admise par de nombreux biologistes : il est remarquable de voir porter cette réversibilité sur des caractères relativement constants, comme des dents de Mammifères.
Charles JULIN
Préside lit (r/utunenr (Ir ht Société z.on/(>(ii(jnf (h, Vraiirr m J!hJ]
XXVIII" Assemblée générale annuelle
Séance du ^^ février 19!2i
PRÉSIDENCE DE MM. C. .lULLX, PRÉSIDENT d'hONNEUR ET RABAUD, président
Sont présents : M. Anderson, Mlle. Baudains, M. Bavay, Mme. Billiard, MM. Billtard, Caullery, Ghopard, Damas, Dautzen- BERG, comte Delamarre de Monchaux, Mme. Delphy, MM. Delphy, A. DoLLFus, G. DoLLFus, Mme. Dupuy-Dutemps, MM. Dyé, Fauré- Fremiet, baron de Guerne, Henneguy, Hérouard, Hérubel, Jakubi- siAK, Joleaud, Julin, Krempf, Lamy, Larrousse, B. Lévy, Magnin, Neveu-Lemaire, Pellegrin, Pérez, Mme. Phisalix, MM. Picqué, Babaud, Mme. Bobert, MM. Bobert, Boule, Secques, Semichon, Trouvelot, Turinetti, Vayssière, Vandel, Verne, Vignal, Win- trebert.
M. Babaud souhaite la bienvenue à M. Charles Julin, profes- seur d'embryologie et d'histologie, directeur de l'Institut d'ana- tomie à l'Université de Liège.
M. le professeur G. Julin, président d'honneur pour 1921, prononce l'allocution suivante :
« Mesdames, Messieurs, mes chers collègues,
Mes premières paroles exprimeront mes sentiments de pro- fonde gratitude pour le trop grand honneur que me fait le Conseil de la Société zoologique de France en m'appelant à la présidence de son Assemblée générale annuelle.
En me priant, au nom du Conseil, d'accepter cette haute dis- tinction, M. le secrétaire général m'écrivait : « nous cherchons à honorer en vous l'homme de science que nous admirons, le patriote et l'ami de la France que nous aimons ».
Bien ne pouvait in'être plus agréable que cette appréciation de mes savants confrères français, mais je n'en retiens que ce qui s'adresse au patriote et à l'ami de la France.
Je me plais à rappeler ce que j'avais l'occasion de vous dire lors de notre dernière Assemblée générale : je vois surtout, dans l'honneur qui m'échoit aujourd'hui, un nouvel hommage
24 SKANCK DU 2'2 FKVRIKH 1921
(le sympathie l'ciidii à iiia patrie, votre lidèle alliée, par la France, à laquelle l'unissent des liens indestructibles de race, de culture intellectuelle et morale, renforcés encore par une solidarité nécessaire pour la défense de nos territoires et de notre prospérité économi([ue.
I)e2)uis IIUÎ, c'est pour la troisième fois que vous contiez à un zoologiste belue la présidence d'honneur de votre Assemblée générale annuelle. Ce fait est significatif : c'est la Belgique avant tout (jue vous honorez en ma personne. J'en vois d'ail- leurs une nouvelle preuve dans la ])résence à cette réunion d'un grand nondjre de membres de notre Société, auxquels, au nom du Conseil, j'adresse la bienvenue en mémi' l('nij)s ([uo mes remerciements personnels.
■Mesdames, Messieurs et chers collègues.
Se conformant à la tradition adopté<> par notre Société dejiuis sa fondation, votre président d'honneur ^e jjropose de vous exposer très succinctement quelles furent les directives île sa modeste activité scientitiijne.
Dans le domaine des sciences — et il en est de même pour tou- tes les branches de l'activité humaine — le chercheur est tou- jours entraîné dans le courant des idées du jour. Il n'échappe que très difficilement à cette influence; c'est un cllcl inévitable de l'action (h' l'andtiance, du niihcu. C'est l'expression (h- cette vérité : l'être et le milieu forment un font inséparable.
L'histoire de l'évolnfion des sciences biologifpies démontre sural)ondamment lexactifude de cette pensée, en même temps qu'elle piouve quelle somme d efforts il faut concentrer pour modifier les idées reçues.
(i'est votre immortel Jean-lJapfiste Lamauck t]ui, sous l'in- fluence d'ailleurs des idées nouv<dles répandues dans tous les domaines de l'ordre social à un tournant do l'histoire de 1 hu- manité, osa, pour la première fois, combattre avec ardeur la notion de la fixité des espèces et jeter les premières bases scientifiques de la doctrine de l'évolution des êtres organisés, en faisant jouer un n^le prépondérant à l'influence du milieu.
Durant un demi-siècle, l'œuvre de Lamarck fut discutée avec d'autant pkis d'acrimonie qu'elle heurtait les idées générale- ment admises par des savants jouissant d'une grande notoriété.
En dépit des circonstances défavorables, l'idée de l'évolution avait néanmoins rallié jieu à peu bon nombre d'hommes de
SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 25
scioiico avisés, lorsque parut, justo à son heure, en 1859, « l'Origine des espèces » de Darwin, œuvre magistrale sans doute, mais qui avait le tort, conformément aux idées du jour, d'attribuer, dans révolution, un rôle trop prépondérant à l'or- ganisme, reléguant à l'arrière-plan l'action du milieu.
Ce fut le déclic de l'âge d'or des sciences morphologiques : anatomie comparée, embryologie, paléontologie, cytologie, his- tologie. Une fois encore, la cause en est à l'ambiance. Comme le dit Alfred Giard, dans sa magistrale conférence de 1904, à Saint-Louis, su?' les tendances actuel/es de la morphologie et ses rapports avec les autres sciences, « au début du xix" siècle, et « môme au moment où parut V Origine des espèces, l'état des « sciences physico-chimiques ne permettait pas d'aborder uti- (( lement la plupart des problèmes de jjhysiologie externe dont « iLeût été important de chercher la solution : les recherches « chimiques déterminant les variations de couleur, l'intluence <c des divers ordres de radiations, l'action morphogène des solu- « tions salines, de l'osmose, etc. ».
La morphologie était donc omnipotente : elle attirait tous les travailleurs. C'est uniquement par l'étude comparative de la forme et par celle du développement de la forme des organis- mes, qu'on croyait marcher à la découverte des lois de l'évolu- tion.
Cette conséquence du darwinisme conduisit au haeckelisme.
Tandis que, dans la pensée de Darwin, les mots sélection naturelle, mimétisme, convergence, hérédité, adaptation et autres semblables n'avaient qu'une valeur explicative provisoire, ils devinrent, pour les philosophes et même pour certains bio- logistes, des formules commodes, servant, il est vrai, à masquer uniquement l'ignorance dans laquelle nous sommes le j)lus sou- vent à l'égard des causes prochaines de la variation.
Il devenait bien simple, avec le haeckelisme, de reconstituer l'évolution des divers types fondamentaux du règne animal. L'ontogenèse étant considérée comme la récapitulation raccour- cie de la phylogénèse, il suffisait d'étudier le développement embryonnaire d'un organisme pour retracer la lignée de ses ancêtres, son évolution.
Je le répète, la morjjhologie était l'unique, la souveraine maîtresse, capable de fournir la clef de l'évolution des orga- nismes.
Si) SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921
Tel était le courant des idées à l'époque où débuta ma car- rière scientifique : tous les eflbrts tendaient à combler, par la morphologie, les hiatus entre les divers types fondanientaux du règne animal.
J'échappai d'autant moins au courant, que j'étais jjIus impré- gné de la foi du néophyte.
Mon maître, Edouard van Beneden, dont le nom restera indis- solublement lié à l'histoire des sciences morphologiques, venait, par une superbe étude des Dicyémides, de tenter la découverte d'un lien de transition entre les Protozoaires et les Métazoai- res. Il avait émis l'hypothèse de l'existence d'un embranche- ment des Mésozoaires. Alfred Giard, de son coté, avait signalé un rapprochement entre les Orthonectides et les Dicyémides, qu'il plaçait, les uns et les autres, à la base du phylum des Ver- nies.
J'étais jeune et, comme le dit Baudelaire :
« Pour renfant, ainoureiix de caries et d'estampes, L'univers est ("^a.\ à son vaste appétit» (I).
Aucune des questions relatives à la phylogénèse n'était trop vaste pour les exigences de mes idées présomptueuses. Aussi, fus-je convaincu, dans ma suffisance juvénile, d'avoir contri- ])ué à combler un vaste hiatus du règne animal. J'en étais très fier !
La conception simpliste, mais outrancière, de Haeckel eut pourtant un heureux résultat : elle instigua une pléiade de tra- vailleurs — et j'en fus — à réunir d'innombrables documents, qui firent progresser les sciences morphologiques. Mais ces documents prouvèrent que les idées de Darwin, et surtout les extravagances extrémistes de Haeckel, étaient insuffisantes pour résoudre le prol^lème de l'évolution. Gomme le dit Giard, « on « put même craindre un moment cpie l'exagération de ({uelques- « uns des disciples du maître ne compromît le triomphe de la (( doctrine et ne ramenât les esprits vers les anciennes expli- « cations finalistes, savamment ressuscitées sous le nom de « néovitalisme ».
Tant il est vrai que, dans tous les domaines, les extrémistes n'exerceni qu'une action néfaste !
Les mêmes exagérations se manifestèrent dans le domaine de la cytologie ajipliquée à l'étude de l'hérédité,
(1) Les Fleurs du Mal, GXXVI.
SÉANCE DU "22 FÉVRIER 1921 27
Les belles découvertes des Kd. van Beneden, des Strasdurger, des Hertwig, des Boveri, des Maupas, des Guignard, etc., sur les phénomènes intimes de la fécondation et de la division caryo- cinétique firent éclore la doctrine extrémiste du weismannisme (|ui, ressuscitant et amplifiant l'hypothèse des paiigènes de Darwin, fonda la théorie des particules représentatives, sous les formes les plus diverses et conduisit à ce « néo-darwinisme », que certains hommes de science défendent encore aujourd'hui avec la plus extrême ténacité.
Mais je renonce à développer plus longuement cet exposé touchant à ce que j'appelle la « cytologie transcendante », et je reviens plus spécialement à mon sujet : les grandes lignes de l'évolution.
Gomme le dit si judicieusement M. Gaullery dans son article sur La Méthode et les critères de la morphologie (1908) : « Les « divers types fondamentaux du règne animal sont séparés par « des hiatus, que la morphologie est à peu près impuissante à « combler. Les espérances du début ne se sont réalisées que « très incomplètement. L'arbre généalogique du règne animal, « reconstitué avec tant d'enthousiasme, reste, pour rinsertion « des gros rameaux, très hypothétique... La plupart des spé- « culations morphologicjues de grande amplitude restent dans « la conjecture. Le terrain morphologique est, au contraire, sûr « et fécond, dans des limites plus restreintes ».
Ces réflexions sont parfaitement exactes et j'ajouterai même (jue c'est par l'étude morphogéni({ue comparative des organis- mes appartenant à une aire ^rè.s restreinte, que l'on se convainc le mieux de la réalité de l'évolution et que l'on est le mieux à même de discerner les lois de causalité de leurs variations, source unique de l'évolution.
Il me serait aisé de signaler une foule de preuves de cet aphorisme, qui ressemble terril)lement à un truisme, en les puisant uniquement dans le domaine, pourtant exigu, de mes publications personnelles relatives aux Ascidiens, aux Pyroso- mides, aux Salpides et aux Gyclostomes.
Au cours nijême de cette période contemporaine de l'Iiistoire de la biologie, pendant laquelle, sous l'influence des idées de D.ARwiN, les sciences morphologi(fues prenaient un puissant essor, il s'ouvrait une voie nouvelle pour l'étude des problèmes de l'évolution des organismes. Inaugurée par Alfred (tiard, elle a
28 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921
pour ])asc : rai)plication de r(>xpéi'iciicc à l'étude des facteurs lamarckieiis ou facteurs priuiaires de Févolutiou : facteurs cos- miques et éthologiques principalement.
Elle n'est cju'uu légitime retour nux idées de L/VMARCK.
Aujourd'hui en j^loine efflorescence, elle est poursuivie eu France — pour ne citer (jue ((uehjues noms pai'nii les membres de notre Société — ])ar l'aul Maiu.mal, Etienne Hahaid et Fran- çois PiCAiU). Ees résultats aujourd'liui acfjuis sont ])leins d(> pro- messes !
Mais qu il nie soit permis de dire ([ue ces l'eclicrclics expéri- mentales ne sauraient, à mon avis, avoir d'importance cil'ective qu'à la condition de s'étaycr sur une connaissance trèf; appro- fondie — jinsistc sur ce qualilicatiC — de la morphologie dans toutes ses acocptions, et spécialemcid de 1 em])ryogénie et de la cytologie.
Avec les progrès déjà réahsés dans la connaissance des col- loïdes et des solutions c()lloï<hdes (1) qui, sous les formes les ])lus varié(>s, constituent I immens*' majorité des corps chimi- ques entrant dans la com})osition d(>s tissus des êtres vivants, nous voyons encore s'ou\ rir une voie nouvelle et nous soup- çonnons qu'elle concourra aussi, pour sa part, à la solution du grave problÎMne de l'i'volution. Je souligne en passant que l'un des promoteurs de cette voie nouvelle l'ut mon savant compa- triote et collègue de Liège, feu ^^^dthère Sprixc.
\a\ vie de nos tissus et de nos organes n'est que la manifes- tation d'un chimisme complexe, sans cesse en activité, sans cesse en état de variabilité : je panse que |)as un histologiste ne me contredira.
J'ai vu avec une vive satisfacticjn que certains des nôtres — et je citerai notamment Ennnanuel Fairé-Fremiet — ont engagé leurs investigations dans cette voie.
Mesdames, Messieurs et chers collègues, ne suis-je pas auto- risé à conclure avec Alfred (Iiard : « Dans les sciences de la « nature s'impose chaque jour de plus en plus entre tous les « travailleurs une étroite solidarité. Les diverses branches de c( la biologie sont reliées entre elles par des liens multiples et « enchevêtrés, et une branche spéciale, telle que la morpholo- « gie, dépend non seulement du progrès des rameaux voisins,
(1) J. DucLAirx. Les colloïdes (Paris, 1920).
sÉAiM;i': DU 22 février 1921 29
« mais aussi du développement des autres sciences, môme de « celles en apparence les plus éloignées. La spécialisation, qui « devient forcément de plus en plus intense, rend aussi plus « désiraldes les etforts synthéticpies et la coordination des résul- « tats ». .
MM. Brumpt, m. -A. DoLLFUS, \i. Pëuroncito et Petit s'excusent de leur absence.
M. Damas, professeur à l'Université de Liège remercie de son admission et exprime sa sympathie pour ses collègues français.
« M. Paul DE GivEiNCHY signale cjue la belle collection d'orni- thologie de M. Charles van Kempen, cjui avait été donnée à la ville de Saint-Omer par sa famille après son décès, survenu en 1917, vient enfin d'être installée dans le Musée de cette ville. On sait que M. Charles van Kemi'EN, qui avait fait partie de notre Société depuis sa fondation jusqu'en 1917 (soit 41 ans), avait obtenu l'année même de sa mort le prix Louis Petit (médaille décernée par notre Société pour rornithologie). Son admirable collection, qui contient 10 à 12.000 Oiseaux, tous montés, comprend aussi en outre un certain nombre de Mamnufères. Trop de collections particulières sont, hélas, dispersées après la mort de leurs auteurs pour que nous ne nous réjouissions pas du beau geste de la famille de notre regretté collègue ».
M. le président adresse les vives félicitations de la Société à M. JouBiN, récemment élu membre de l'Institut.
MM. Diwany, Khempf et Vavssière, présentés cà la dernière séance, sont élus membres.
Sont présentés :
M. Marc André, place de l'Eglise, à Sucy-en-Brie (S.-et-O.), par MM. Laniy et Robert,
M. Fernand Angel, préparateur au Muséum, par MM. Rabaud et Roule,
M. Fleutiaux, membre de la Société entomologique de France, 6, avenue Suzanne, à Nogent-sur-Marne (Seine), par MM. Magnin et Rabaud,
.*U) SÉANCE DU â2 FKVRIEH 1921
M. A. Prenant, professeur criiistoloi^ie à la Faculté de méde- cine, 6, rue TouUier à Paris (o*^), J3ar MM. Robert et Verne.
M. Olivier de La Rochefoucauld, membre du Conseil de la Fédération nationale des Sociétés d'aviculture de France et du Conseil de la Société centrale d'aviculture de France, secrétaire de la section d'aviculture de la Société des agriculteurs de France, 4, avenue de la Motte-Picquet, par MM. Uelamarre de Mondiaux et Robert;
M. Georges Schurman, professeur de zoologie agricole à l'Ins- titut d'agrononiie de Montevideo (Uruguay), par MM. Petit et Secques. M
Sur une demande signée de MM. l)autzenl)erg, de Ciuerne, | llérouard, Neveu-Lemaire, Pellegrin, Robert, etc., M. Alphonse Dubois, conservateur honoraire du Musée d'histoire naturelle de RruxeRes, mcnd)re de la Société depuis 1870, est présenté comme niendjre honoraire. M. de GueriNE fait un rapport verbal sur cette candidature, (|ui est ratifiée h l'unanimité.
La P'édération des Sociétés d'aviculture de France, siège social : 'ifi, rue du Bac, demande le parrainage de la Société en vue de son al'liliation à la Fédération fran<;aise des Sociétés de sciences naturelles.
Conformément à l'article 14 des statuts, ^L Vignal, trésorier, rend compte de sa gestion pendant l'année lî)20.
M. Bavay, rapporteur de la Commission de vérification des comptes, donne lecture du rapport suivant :
« Messieurs, désignés par vous pour examiner et vérifier les comptes (Je notre trésorier, M. Vignal, nous avons procédé, M. Dautzenberg et moi, à cette vérification le 11 février dernier.
La balance entre nos recettes '. 12.818 9o
et nos dépenses 10.754 45
est de 2.06i 50
Mais il reste à solder 2.768 40
soit un déficit de 703 90
Notre situation financière n'est donc pas très ])rillante au 1^'" janvier 1921. Quoi qu'il en soit, la comptabilité est très bien
SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 "Si
tenue et les comptes sont exacts. Nous vous proposons en consé- <|uence cle voter des remerciements à M. Viginal ».
Les conclusions de ce rapport S(»nt unanimement adoptées.
Le mercredi, 23 levriei', à8 li. 1/2 du soir, dansFampliitliéàtrc Descartes, à la Sorbonne, après une allocution de M. Juun, président d honneur, M. Neveu-Le.maire, agrégé des Facultés de médecine, dans une brillante conférence accompagnée d'une riche série de projections, décrit sa récente « croisière aux Petites Antilles ». M. Habaud, président, clôt la séance par (juekjues mots de remerciements.
Ouvrages offerts :
Andkr^on. — lléaclions néoplasliques provoquées par les Ilelminllies ; leurs rapports avec le problème du cancer (i^aris, Jouvet, 1921, 84 p.).
Chopard. — Ueclicrches sur la conformation et le développement des derniers segments abdominaux chez les Orthoptères (Thèse, l'aris, 1920, 352 p., 7 pi.).
Sanchez y Sanchez (Manuel). — El esquelelo protoplasinico o aparato de sosten de la celula de Schwann [Trobajos Labor. bioL Univers. J}ladrid, XIV, d9i6, 15 p., 6 fig.).
— Estudios sobre la histologia de las Actinias {Ibid., XVI, 1918, 31 p., 18 fig.).
— Estructura del mesodermo de las Actinias {Boletm Soc. espan. BioL, VIII, 1918, 5 p., 2 pi.).
3^ SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1021
SUR QUELQUES POISSONS INTÉRESSANTS DU MARCHÉ
DE PARIS (4* note)
PAR *
le D^ Jacques PELLEGRIN
Avant la guerre j'ai eu plusieurs fois l'occasiou de signaler ici-même (1) l'arrivée sur le marclié de Paris de Poissons rares et curieux. Ceux-ci étaient remis au Muséum par le l)"" Jugeât, inspecteur sanitaire aux Halles, qui })ossède une grande expé- rience prati(jue et ne manque pas de uiettre de côté les formes (jui lui j)araissent nouvelles ou singulières.
Le \y Juc.EAT, ayant été mobilisé et moi également, cette étude avait été forcément interr mpue ; elle mérite d'ctrc rejjrise.
A la vérité, la rencontre sur le marché parisien d'espèces remarquables est maintenant beaucoujî plus rare qu'aupara- vant ; cela tient à ce que nos pécheurs ne fréquentent plus avec la mêuie assiduité qu'autrefois les cotes d'Espagne et de Portugal et surtout celles du Maroc et de Mauritanie. Opcn- dant, même parmi les Poissons capturés sur notre littoral métropolitain, on peut faire encore des trouvailles intéressan- tes ainsi que le prouvent les qu(dques exemples cités ici.
Les Poissons étudiés aujourd'hui proviennent des côtes de Bretagne et sont arrivés au début de février 1921.
Il s'agit d'abord d'un exemplaire femelle, mesurant 1 m. 2() de longueur, d'un Squale le C^entruphonts scjuamosiis Gmelin. Cette espèce surtout connue des grandes profondeurs au large du Portugal et de l'Espagne, a ét('' signalée également (2) dans les parages de l'Irlande par Holt et Calderwood, des Fâroë pai- Michel Sars, d'Islande par Collett.
Sur notre littoral le prof. Roule {^6) mentionne un jeune indi-
(1) D^ J. PKLLEGfy.N. Sur quelques Poissons intéressants du marché de Paris {Bull, Soc. Zool. France, 1912, p. 14; ihid., 1013, p. 80 ; ibid.. 10i;j p. 320), et : Sur la présence de Poissons des profondeurs sur le marché de Paris {C. R. Av. Sci., CLVII, 1913, p. 11G6K
(2) A. Bbaier. Die Tiefsce-Fische, I, 1906. p. 366.
(3) Prof. Roule. Notice sur les Séla,ciens conservés dans les collections du .Musée océanographique (Bull. Iml. Océanogr. Monaco, 3 sept. 1912, n" 243, p. 12).
SKA.NCK DU 11 FliVlUKR 1921 33
vidu de 0 m. 26 pris au large de Monaco par 2.368 m. de pro- fondeur, quatre spécimens de 1 lu. 20, 1 m. 23^ 1 m. 30 et 1 ni. 30, péchés par 530 ni. dans le golfe de Gascogne, enfin deux mâles de 1 mètre et I ni. 10 capturés par 1.490 m. au larg^ de la Bretagne.
C'est donc une forme rare pour la faune française et qui ne figurait pas dans l'ouvrage du D'" E. Moreau (1), seule monogra- phie un peu complète que nous possédions actuellement sur les Poissons de notre pays.
Le second spécimen de 85 cm. de longueur est plus remar- quable encore, c'est un Trichiuridé, le Nesiarchus nasutiis Johnson, arrivé en même temps que le précédent exemplaire et tiré vraisemblablement de son estomac, ainsi que l'indiquent un état de conservation assez précaire et les traces d'un formi- dable coup de dent, ayant presque entièrement sectionné le corps, au niveau du début du tiers 2><jstérieur. Or cette espèce n'était jusqu'ici connue que de Madère et du Portugal où d'après tîooDE et Bean (2), les pécheurs la confondent sous le nom de Peixe espado prefo avec un Poisson du même groupe VAphanopus carbo Lovve. De formes allongées, rappelant vaguement l'aspect général d'une Sphyrène, le Nesiarchus nasutus Johnson est rendu encore plus singulier par l'existence de petits cônes cartilagineux prolongeant, l'unie museau, l'autre la mandibule, et qui lui ont valu son épithète spécifique. Il constitue une addition très intéressante à la faune française, bien que le fait de sa rencontre dans Testomac d'un Squale puisse porter à considérer sa présence sur nos côtes comme assez accidentelle.
Enfin pour terminer, il y a lieu de mentionner la remise par le D'" Jugeât, d'un nouvel exemplaire, mesurant 35 cm. de lon- gueur, d'une espèce déjà signalée dans une note antérieure (3), un Macruridé abyssal, le Malacocephalus laevis Lowe. Encore une fois l'individu a été retiré de l'estomac d'un Colin ou Merlus [Merlucias vulgaris Cuvier), animal vorace qui parait affectionner ce genre de nourriture.
Ces nouveaux cas de Poissons des profondeurs amenés sur le
(1) D'' Kriiile MouEAu. Histoire naturelle des l^oissons de la France (3 vol. 1881) et Manuel d'ichtyologie frnnçai?.e (1 vol. 1892).
(2) GooDii and Bkan. Occaiiic Iclilhyologv {Mem. Mus. Harvard, XXII, 189fi, p. 197).
(3) Bull. Soc. Zool. France, 1912, p. 82.
3
34 SKANCE DU 22 FÉVRIKU 11121
marchr de Paris montrent que la liste des formes curieuses qui jjeuvent être livrées à la consommation est loin d'être close et on ne saurait trop louer le D' Jugkat de continuer ainsi à nous fournir les éléments d'un inventaire métliodi(juc.
REMARQUES SUR LA PRESENCE DE NIPHARGUS AQUILEX DANS LES DIFFÉRENTES SOURCES DES ENVIRONS DE NANCY
L. CUÉNOT et L. MERCIER
Un sait ([nv les yijj/tartjus^ habitants fréqucnis des eaux sou- terraines et des sources, sont des (îammarides qui présentent au lïuiximum les caractères des formes cavernicoles : absence complète de piguïentation, cécité absolue sans aucune trace aiuitomi(jUC d'organes visuels, corps mou et délicat, tendance à rallongement du corjjs. Leur lucil'ugie, corrélative à ra])sencc de pigment, leur sténotb(M'mie très nette expliipicnt très suiTi- sanunent leur passage dans les eaux souterraines, à température basse et à peu près constante. Mais voici la question (pii se pose : les Nip/inrg us son\-\\s des habitants normaux des sources éclairées, où leur lucifugie est suffisamment satisfaite par la vie cachée sous les feuilles mortes ou les pierres, en même temps que des habitants normaux des nappes phréatiques lorsqu'il n'y a pas de sources froides permanentes, ou bien sont-ils des habi- tants exclusifs des eaux souterraines, les individus que l'on trouve dans les sources permanentes ou temporaires étant des jeunes entraînés accidentellement par le courant, et destinés à périr tôt ou tard ?
Nous avons soutenu la première manière de voir en ce qui concerne Niphargus aquilcx Schi/Jdte, en même temps (|ue Cl. W. MûLLER pour N. puleanus Koch, nous basant sur deux sortes d'arguments : l'' la distribution géographique actuelle- ment discontinue et l'origine glaciaire des Niphargus: ; 2" la présence àe Niphargus aquilex i\.à\\\{Q^, bien nourris et se repro- duisant, dans des sources j)érennes de*Lorraine, à tempéralure constante, en compagnie d'une autre relique glaciaire, la Pla- iiaria alpina Dana. La plupart des zoologistes, entre autres
SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 35
Thienkmann cl tout récenimciit Va.ndel, sont d'un avis contraire ; ce (lcriiicr(l), examinant des sources temporaires qui tarissent pendant les périodes de séclieresse, n'y trouve des Niphargus, toujours à l'état jeune, qu'à l'époque des eaux abondantes ; il pense dmic que les N. aquilcr, xlipjim et Virei, de même que d'autres cavernicoles, Planavia vitta, Trichorlrilus p rage mis, sont- des habitants exclusifs des nappes phréatiques et ne se rencontrent qu'accidentellement (huis les sources.
Il nous parait utile de revenir sur cette question, que nous examineroits seulement sous une face, la répartition de .Y. aqul- lex et son comportement dans les <lifférentes sortes de sources des environs de Nancy. Quant aux arguments tirés de la distri- bution géographique des Niphargus, le lecteur voudra bien se reporter à nos publications antérieures ; nous n'avons rien à y ajouter.
Sources pêreunes. — On peut facilement capturer de nom- breux exemplaires de Niphargus dans les sources (pii coulent à la base de l'énorme massif de calcaire l^ajocicn, couronné par la forêt de Haye, k toutes les époques de l'année, mênn^ après de longues périodes de sécheresse ; les sources ayant un débit peu variable, une température assez constante, sont perma- nentes, et il y a toutes raisons de penser qu'elles existent depuis l'époque glaciaire, puiscpi'on y rencontre Planaria a/pi/ta, type des reliques glaciaires sténothermes. Nous avons trouvé le même Niphargus et la même Planaire dans les sources des montagnes vosgiennes (ballon d'Alsace en particulier), (pii sor- tent du granit. Les Crustacés vivent cachés sous des feuilles mortes, sous des pierres ; les femelles sont chargées d'ojufs, et on rencontre tous les stades de développement.
Sources- temporaires. — Au sud-est de Nancy, à 12 kilomè- tres environ de la vîlle, commence une région, vers Saint-Nico- las-du-Port, dont l'aspect est tout différent de celui du massif de la Haye : c'est la région des marnes irisées triasiques. Le relief du sol est caractérisé par des mamelons arrondis dont le sonmiet est constitué par une couche d'alluvions de quelques mètres d'épaisseur, avec, par places, quelques bancs de grès rhétien. Les sources sont reportées assez haut sur les flancs
(d) A. Vandel. Sur la f'aUne des soarccs {Bull. Soç. Zool. France, XLV, 19-'0, 177). [On trouvera dans ce travail la bibliograpliie complète du sujet].
36 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921
des vallons séparant les mamelons marneux les uns des autres ; elles sont bicji diff«h'entes de celles du massif de la Haye : leur température est variable ; le dél)it, inconstant, très abondant au moment de la fonte des neiges et après les pluies du prin- temps, devient souvent nul en été, et les sources s'assèchent.
Si iV. a^;///ej:, sténotherme, existe dans la région, on ne doit le rencontrer ([ue dans les nappes soutc^rraines, seul milieu com- patible avec ses exigences. \iu eliel, Tun de nous, insjxH-tani une captation d'eau destinée à ralimentatinn de la ville de Saint-Nicolas-du-Port, eut l'occasion d'y recueillir de nombreux exemplaires de N. aquHex. Cette captation, connue sous le nom de source lochem, est située au" sommet d'un mamelon domi- nant la ville ; le puits est creusé dans un banc de grès rhétien de 1 m. .")() d'épaisseur environ, et le niveau d'eau est constitué 2)ar le contact du grès et des marnes sous jaccntes.
JNOus avons cherché ensuite avec soin dans les sources de la région, et nous avons trouvé dans l'une d'elles quelques exem- plaires de N. a(inile.i\ c'était au début du printemps, après une longue période de pluie, dette source est également située presqu'au sommet d'un mamelon voisin du mamelon précédent et dominant comme lui la ville de Saint-Nicolas ; son bassin est creusé au contact des marnes irisées et d'une couche d'allu- vions de 2 à 3 m. d'épaisseur (alluvions de l'ancien lit de la Meurthe). Ayant capturé les quelques Nipharyus de la source, nous n'en vîmes plus lors des visites suivantes ; du reste, le débit diminuait progressivement et tin mai la source était complè- tement à sec. Il n'est pas douteux (jue les Niphargus de cette source, comme dans les exemples rapportés par Va.ndel, prove- naient du domaine souterrain,-et qu ils avaient suivi le courant au moment des grandes eaux.
La ré2)artition des Nijj/iarf/us, ici localisés dans les sources pérennes (massif de la Haye), là dans les nappes phréati(|ues (marnes irisées), concorde bien avec notre thèse ; d'abord forme des eaux de surface froides, son entrée dans le domaine souter- rain, constatée si souvent, est la conséquence du relèvement de la température à 1 époque post-glaciaire.
Préadaptalio/t des Niphargus à la vie souterraine. — La question a un intérêt qui déjmsse de beaucoup celui du fait par- ticulier, traité plus haut. Si notre thèse est exacte, les carac- tères si évidents de cavernicoles que présentent les Ni/thargus
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auraient apparu sans lien avec la vie souterraine, et seraient antérieurs à celle-ci ; ils constitueraient un ])el exemj)le de préaJaptation, à joindre à tous ceux que l'on connaît déjà. On pourrait objecter, il est vrai, qu'à l'époque post-glaciaire, lors du réchautt'enient des eaux superficielles, les ancêtres sténo- thermes des Nipharyiis (jui ont gagné les nappes phréatiques étaient alors pigmentés etoculés, à l'instar de nos Gammarides ; durant leur vie souterraine, ils auraient acquis leurs caractères cavernicoles. Puis, des exemplaires entraînés fortuitement au dehors sont arrivés dans les sources froides et pérennes, où ils .persistent plus ou moins longtemps et peuvent même se repro- duire. Il y a de graves difficultés à adopter cette manière de voir : dans bien des cas, les sources pérennes à Niphargiis (et à Plana- ria alpina) ne sont pas l'aboutissant de nappes phréatiques habi- tables (Vosges, Thuringe) ; déplus, il faudrait admettre que dans les innomljrables stations discontinues où l'on trouve aujour- d'hui ces Crustacés,' l'évolution des Préniphargus a toujours marché du même pas, a abouti toujours aux mêmes résultats, à des espèces «ç-w/Z^r, puteaniis, Plateaui, Virei, stijgius, etc., formées indépendamment et cependant identiques d'une station à une autre. Cela nous parait bien peu vraisemblable.
A PROPOS DE LA NOTE DE IVIIVI. CUENOT ET MERCIER
PAR
A. VANDEL
MM. CuÉNGT et Mkrcikr ont dans la note précédente repris et élargi leurs anciens arguments au sujet de la vie épigée des Nipharr/us, animaux que je considère, au contraire, comme étant normalement hypogés. MM. Clîénot et Mkrcier soutiennent leur opinion avec ténacité, car ils y voient un argument en faveur de la théorie de la préadaptation. A ce dernier point de vue, il y a, jecrois, un malentendu entre MM. Cuénot et Mercier, et moi. Je voulais simplement montrer que les Nip/iar g iis étaient à l'heure actuelle des animaux appartenant normalement au domaine souterrain, et que toutes les observations que j'avais pu faire conduisaient à cette conclusion.
Je ne connais pas les conditions dans lesquelles vivent les
3S SÉANCE Dr 22 févriku 1021
Niphargus des environs de Nancy et ne peux donc eïi parler en connaissance de cause. Mais, il nie semble (jue 'ÂlQ'-kNiphai'- gus étaient simplement des animaux sténothermes, ils auraient une répartition diil'érente de celle qu'ils présentent. Us ne seraient pas cantonnés exclusivement dans les sources mais des- cendraient dans le bas du ruisseau, comme les Planaires [Pla- navia alpina et Polijcelis corni/(a), le Ganmiams De/e/wcqtiei, les llydracbnides, et autres animaux slénothermes. Dans le Jura, par exem[)le, /V. alpina descend dans les ruisseaux Jus- qu'à 7 ou 8 Uilomctres en aval de la source. Or je n'ai jamais trouvé, et je ne crois pas qu'il ait été signalé, de Niphnrgus en dehors des sources propi-ement dites. Et il jiy a aucune raison d'admeth'e (pie ces animaux soient 2)lus sténothermes que PI. (tlpinn, par exemple. Les Nij^/iarfjtis sff/ffius ([ne ']c ciûWxe en ce moment, supportent très bien des changements de températiu'e de plusieurs degrés.
D'autre part la rencontre de Nipliargns dans des mares tem- poraires de forêts, en ïhuringe (G. W. Muller, 1914) s'expli- (]ue fort bien si l'on rapproche ces observations de celles de jNIhazkk (1900) en Bohème. (^ederincT a distingué deux catégo- ries de mares temj)oraires : les unes, qui se forment sur terrains imperméables après les grandes pluies, renferment des Ostra- codes, des Branchipes, Apus cancrifo/'?nis, des Cgclops o\ Diap- tf}mus, etc. Les autres, au contraire, sont alimentées par les nappes d'eau souterraine; leur eau est claire et froide et leur faune est bien différente : elle est constituée, en particuliei' par desTurbellariés spéciaux : Hothrioplaiia bohemica, des Pro- r/u/nc/itts, Plaiiaria viita ; c'est dans cette seconde catégorie de mares ([ue se rencontrent des Niphargus (pii proviennent sans aucun doute des couches souterraines.
Conclnaion : Pour moi les Niphargus sont des animaux vivant exclusivement dans le domaine souterrain, et cela depuis long- temps, ces Amphipodes ayant probablement, comme beaucoup de cavernicoles, une origine fort ancienne. Les découvertes de ces animaux dans les sources représentent pour moi des stades de sortie plus ou moins accidentels et non des stades d'entrée conmie le supposent MM. Cuénot et Mercier.
Ceci dit, je n'ai pas l'intention de tirer de cette conclu- sion un argument contre l'idée de l'origine des Niphargus à jiartir de formes épigées présentant déjà plus ou moins les
' SÉANCK DU 22 FÉVUIKR 1921 39
CTiractères craiiiiiiaux cavernicoles. Avec la plupart des bio- spéologistes, j'admets que les caractères des cavernicoles, la perte des yeux en particulier, ont débuté tout à fait indépen- daninient des conditions d'éclairenient, et très pro])ablement che^ des formes de surface. Nous pouvons, d'ailleurs, très bien nous rendre compte de ces Preniphargits, comme les appellent MM. CuKNOT et Mercikr, car nous en connaissons de nombreux analog'ues à l'heure actuelle : tels sont Synnrrlla ambidans Fr. Muller, des lacs de rvVllomagno du Nord, r>ath.yunyx dp Vis- 7nesi Vejdovsky, des lacs d'Irlande, Crangonyx compacius Ghilton, de Nouvelle-Zélande, etc., tous ayant des yeux en voie de dégénérescence. Enlin tout récemment notre savant collègue, M. Chevueux, vient de décrire dans notre Bulletin (1920), un Efiopisolla pusilla qui vit « dans les graviers roses de l'ile Molène, près Trébeurden (Gôtes-du-Nord) » et qui malgré cet ha])itat épigé a tous les caractères d'un cavernicole. Cet Amphi- pode qui, génériquement, se place entre les Nip/iargus et les Eriopisa, possède» des yeux très petits, imparfaits, représentés par une tache d'un ])run rougeàtre, qui vue à un fort grossis- sement, se décompose en trois taches irrégulières le corps
est entièrement d'un blanc laiteux ». Mais les faits certainement les plus intéressants à ce point de vue se rapportent aux expé- riences deSEXTON et Wlng (1916)etALLKNetSEXTON (1917, 1920) (1) , sur Gaminarus Chevreuxi^ Ampbipode d'eau saumàtrc. Au cours d'élevages ces auteurs ont vu apparaître par mutation un individu à yeux rouges, puis par croisements ils ont obtenu des individus cà yeux blancs et à yeux en régression. Ces faits rappellent ceux que I^oeb (1913) avait obtenus précédemment sur un Poisson du genre Fiuiduhis. [.a cécité des embryons était produite à la suite d'hybridations hétérogènes, l'addition de KCN à l'eau, ou cncorcpar une température de 0" à 2", mais non par l'obscurité.
De ces expériences et d'autres relatives à des élevages d'ani- maux maintenus à l'obscurité pendant de nondireuses généra- tions, on doit-conclure que l'origine de la cécité doit être cherchée ailleurs que dans des conditions d'éclairement. Il est par con- tre très possible que, une fois le processus déclanché, les con-
(1) Je remercie M. le professeur Gaullery, qui a binn voulu attirer mon atten- tion sur res travaux.
ne SÉANCE DU 22 FKVRIER 1021
(litions de milieu interviennent. Kammerkr (lî)12) a montré que les Protées élevés à la lumière depuis l'état larvaire présentaient des yeux bien moins régresses que les animaux des grottes. [)c même Berninger (191 1) a constaté que chez des Planaires [Doi- flrocœhim lacteum) ntiamées les yeux disparaiss.nent chez les individus élevés à l'obscurité, mais qu'ils j>ersistaient chez ceux laissés à la lumière.
T<dle est là, semble-l-il, l'opinion que l'on puisse se former sur l'origine des cavernicoles par l'étude des récents travaux sur la (juestion. Quant au fait de savoir si les Ni/i/iargus sont actuellement épigés ou liypogés, ce n'est plus en somme qu'une question secondaire. J'ai tenu cependant à relater mes obser- vations conduisante admettre l'habitat normalement souterrain des I^i/jhargiis, car il est toujours dangereux de soutenir nu^me une bonne théorie avec des exemples peu probants.
INDEX niBldOr,RAPIIlnUE
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1911. — Herningur. — Die Einwirkimg des Hungors aiil" Planarien {Zool. Ja/irb. Allf/. Zool. u. l'/ii/s., \\\).
19:20. — CHtvKEix. — Sur (jnelfiiies Ainphipodes nouveaux ou peu connus provenant des côles de Urelagne {/iu/l Soc. Zool. France. XLV).
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Assoc. Plijmoufh, X, n» I).
SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 41
PRÉSENTATION DE PHRYNOSOIVIES VIVANTS
PAR
G. BILLIARD
Ce n'est pas la première fois cpie Fou parle de ces intéres- sants Reptiles à la Société zoologique de France, puisque déjà en 1880 Sumichrast les y avait signalés, dans une note sur l'iiis- toire naturelle du Mexique, sans d'ailleurs donner aucun ren- seignement sur leur biologie.
[.es animaux que j'ai l'honneur de vous présenter ce soir pro- viennent de Prescott, bourg des Etats-Unis, qui fut longtemps la capitale de l'état d'Arizona, d'où ils ont été rapportés, il y a 8 mois, par Mlle. Baudains à qui nous sommes redevables de la joie toujours bien grande pour des naturalistes de voir vivants des animaux que nous ne voyons le plus souvent qu'informes et décolorés dans les bocaux d'alcool des collections.
INUle. Baudains étant parmi nous ce soir, je me fais un vérita- ble plaisir de la remercier en votre nom à tous du régal qu'elle nous procure.
Ces Reptiles appartiennent au genre Phrynosoma et à l'espèce orbiadare ; notre collègue, Mme. Phisalix qui les a étu- diés plus longuement que moi les place dans la variété A ou Cortezii de Dlimeril et Bocourt.
Ce sont de très jolis animaux dont la couleur terre de Sienne est rehaussée de Ijandes et de taches jaunes et noires du plus gracieux etfet. Le tronc est court, ramassé, très aplati et de forme orbiculaire. La queue, très large à la base, est extrême- ment courte puisqu'elle atteint à peine la moitié de la longueur du corps. La tête courte et large ressemble assez à celle d'un Batracien, ce qui explique le nom de Batrachosome qu'on lui avait donné tout d'abord ; mais de plus elle se termine en arrière par des piquants plus ou moins longs, colorés le plus souvent en ocre. Les flancs sont garnis d'une rangée d'écaillés triangulaires, très saillantes, qui exagèrent encore la forme aplatie de l'animal.
Cette espèce a une aire de dispersion assez considérable puisqu'elle a éb'' signalée un peu partout au Mexique et à la
12 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921
Vera Cruz ; c'est je crois la première fois, à ma connaissance du moins, que ce Plirynosome est signalé en Ai'izonn.
HtiRNANDEZ qui a étudié ce Heptile prétend qu'il a la propriété de faire jaillir de ses yeux des gouttes de sang. Cet auteur écri- vait cela en 1651 et on peut douter que le fait soit exact ; pour- tant Wallace et plus récemment encore A. Duc.Ès, qui a long- temps hal)ité le Mexique, ont dit avoir été témoins du fait! (Test le moment ou jamais pour notre collègue Mme. Phisalix d'élu- cider la chose puisque Mlle. Bauuains a bien voulu lui confier pendant (]uol(jue temps ces intéressants animaux.
Séance du S mars 19^21.
PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, PRÉSIDENT.
M. X. Raspail s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. le président souhaite la Inenvenue à M. Picard, qui assiste à la séance. Il remercie M. Neveu-Lemaire de son intéressante conférence du 23 février, et adresse les félicitations de la Société à M. Pérez, récemment nommé professeur à la Sorbonne.
M. DE GuER.NE annonce la mort de notre collègue, M. Armand Janp:t, meml^re de la Société depuis 1892. M. le président exprime les vifs regrets de tous.
M. Lucien Clément, fds de notre regretté président, offre à la Société la somme de cent francs, en vue de la publication d'un portrait de son père dans le Bulletin. M. le président le remer- cie au nom de la Société.
MM. André, Angel, Fleutiaux, de la Rochefoucauld, Prenant etScHURMAN, présentés à la dernière séance, sont élus mend)res.
La Société accorde son parrainage à la Fédération des Socié- tés d'aviculture de France, en vue de son aftîliation à la Fédé- ration française des Sociétés de sciences naturelles.
Ouvrages offerts :
Delamarre DE MoNCHAux (Cte). Noti'e enquête sur les Corvidés [Bull, ligue franr. profect. Oiseaux, V^v'x?,, 1921,4 p., 1. pi.).
Simon (iMigène). — Histoire naturelle, des Trochilidae (Synopsis el cata- logue) (Paris. 19iil. 416 p.).
'. '.
W SÉANCE DU 8 MARS 1021
A PROPOS DU COUCOU
PAR
Ad. BURDET Note présentée par M. Chappellier.
Le Hullelin de la Société sao/of/ique de France, du 9 novem- bre 1915, a publié un article de M. X. Raspail, intitulé : « Pho- « tographies Iruquées tendant à corroborer la légende de Jen- « NER, sur l'isolement du jeune Coucou dans le nid ». M. Raspail déclare en commentant que les photographies visées sont des vues stéréoscopiques d'(3iseaux photographiés en liberté par A. Hi'RDET, et figurant à l'exposition nationale de Berne en 1911. .l'ai eu ell'et exposé à Berne, dans la section de la Protection de la Nature, une centaine de photographies stéréoscopiques d'Oiseaux en liberté, avec une légende explicative dans laquelle je résumais en particulier mes observations sur le jeune Coucou. Or, connue les faits que j'ai observés sont en contradiction avec les théories favorites de M. Raspail sur le môme sujet, celui-ci s'eiforce dans l'article en question, de démolir mes conclusions, d'en démontrer « l'invraisendjlance, l'absurdité », et déclare que les photographies que j'ai publiées pour appuyer mes observations sont trnrjuées.
Je comprends bien dans quel sérieux end)arras mon travail a mis M. Raspail : il s'est trouvé en présence de ce dilemme : « Ou bien les observations de M. Burdet et ses photographies sont authentiques, et je dois alors modifier profondément les conclusions par trop rigoureuses que j'ai cru pouvoir publier comme étant le dernier mot de la vérité scientificjue au sujet de la biologie du jeune Coucou, et admettre ce que j'ai toujours repoussé jusqu'ici conmie étant invraisemhlaljle, absurde, impossible. Ou bien je déclare ces photographies de M. Burdet, fausses, truquées-, et je maintiens tout ce que j'ai écrit sur le Coucou ». M. Raspail a choisi ce dernier jjarti ; c'était évidem- ment plus facile ; mais, est-ce Là vraiment un procédé scienti- iique? Avant de publier son article, M. Raspail n'aurait-il pas bien agi en me demandant des informations, des éclaircissements, que je lui aurais donné fort volontierspour compléter la légende explicative trop brève qui accompagnait les photographies exposées à Berne fil ne faut pas oublier en effet que sur les
SÉANCE DU 8 MABS 1021 4->
100 photographies exposées, G sealeiueiit se rapporteul au (Cou- cou, et sur les 20 pages de texte, 1 page et deuiie seulement concerne cet Oiseau). J'aurais pu fournir à M. Raspail une tren- taine de photographies, ]>ieu autlientiques, croyez-moi, ainsi, que le résumé de toutes mes observations sur le Coucou, telles qu'elles ont été publiées dans : Nos Oiseaux, Bulletin de la Suciélé romande pour Vétude et la pro/eclion des Oiseaux (Neu- chàtel, Suisse, mai 1917, n"^ 19 et 20). M. Rasfail aurait pu ainsi être convaincu de la sincérité absolue de mon travail; il aurait pu voir que mes observations ont été menées aussi scien- titîquement, et contrôlées avec autant de rigueur au moins que les siennes. 11 aurait pu alors s'épai'gner la peine de formuler les accusations si injustifiées qui déparent son article.
Au fond, toute l'argumentation de M. X. Raspail en faveur de ses théories se réduit à ceci : « L'extrême fai])lesse du jeune « Coucou, qui persiste 5 à G jours, est- manifestement la « preuve (?) de son innocence du crime qui lui est imputé » (lignes 40 à 'i2, page 188^. Que vaut cette soi-disant preuve, simple déduction d'un état apparent, en présence d'un fait, dûment constaté maintes fois, par beaucoup d'observateurs, si invraisernbktble qu'il paraisse? Mes observations concordent exactement avec celles de Bailly (Ornithologie de la Savoie, tome I, page 390), qui déclare : « qu'il a vu le jeune Coucou, « quelques heures après sa naisssance, se remuer dans son nid, « de droite à gauche, se gonfler, se démener, enfin hisser peu « à peu sur son dos chaque œuf qu'il jetait hors du nid, l'un « après l'autre ». Bailly ajoute, il est vrai, que « Tûeuf du Cou- cou éclôt toujours avant les autres ». Je puis citer 2 cas au moins qui contredisent cette aftirmation.
M. Raspail aftirme en outre, à la page 192 : « On ne trouve « jamais de jeunes rejetés aux abords du nid, vu que c'est la « femelle Coucou qui enlève les œufs dès que son jeune vient « de naître, et sur ce point mes observations sont formelles ». Les miennes le sont aussi, et sont appuyées par des photogra- phies bien authentiques, je vous prie de le croire, qui démon- trent qu'on trouve fréquemment aux abords du nid des œufs^ ou les jeunes compagnons de nichée que le jeune Coucou a rejetés.
Enfin, M. Raspail réfute une autre « inexactitude » au sujet de la légende G. Il s'agit d'un jeune Coucou noLirri par une
Ai) SÉANCE DU 8 MARS 11)21
Effarvate. Je reconnais volontiers que je ne suis pas à même de fixer l'ài^^e exact du jeune Coucou, et que j'ai fait une évalua- tion très apjîroximative en disant ([u il était âgé d'environ. iS à W jours. M. Raspail arfirme que le jeune (Coucou quitte le nid le 19'' jour, jamais plus tard ; j'accepte d'autant plus volontiers sa rectilication que l'écart entre son avis et le mien est J)ien minime ; j'ai écrit : « jeune (Coucou âgé d'environ iS à W jours; dans 1 à 2 jours, il tiunhera à terre etc. ft. Vous voyez que mon éva- luation s'écarte fort peu des faits constatés par M. Raspau.. Mais je maintiens que le 19'' jour (selon M. Raspail) le Coucou tom- bera à terre et non dans /'eau, vu que ce nid d'Eflai'vate était construit entre des roseaux croissant sur une sorte de tertre ou de digue, près du hord d'un étang. Je possède plusieurs pho- tograpliies de nids d'Iilfarvates construits dans des fossés où il n'y avait pas une goutte d'eau, et oii j'ai pu opérei- à pieds secs. Ainsi le nid de lElfarvate, (juoifjue « sus])en(lu à des tiges de roseaux, sur le bord des étangs et des rivières », n'est ])as (ou- joiirs au-dessus de l'eau.
D'après mes observations, le jeune Coucou, après avoir quitté le nid passe encore plusieurs jours à terre, ou sur les ])ranclies basses de (juebjue buissoii, où les parents ado])tifs continuent à le nourrir. Je man([ue de données pour fixer la date exacte à la(]U(dle ceux-ci cessent de s'inquiéter de leur enfant adoptif.
.M. X. Raspah. termine son article, en résumant sous forme de (> tbèses, la biologie du Coucou, telle qu'il est parvenu à l'éta- blir. Je suis d'accord avec lui pour les 2 premières (durée de l'incubation des œufs et de l'éducation du jeune); je fais des réserves au sujet de la 3*= thèse (« que l'œuf du Coucou éclùt toujours le premier »). Quant aux trois dernières thèses, qui concernent surtout le point de litige, je dois répéter que mes propres observations sont en opposition directe avec les thèses de M. Raspail, et concordent avec les observations de jENiSKRTit de Bailly (l).
A la suite de la communication de M. Burdeï sur le Coucou d'Europe, M. Petit rappelle qu'il a signalé dans nos Mémoires (XII, 1899, p. 67 et 93) que des Coucous de la côte occidentale
(1) M. BunuET a rocenimoiit si^'iialé à M. Chappullieh l'oxislcncc d'un (lliii ciné- tuatographique américain qui inonlre le jeune Coucou rejetant ses compagnons de nid et dont il a vérifié l'authenticité.
SÉANCE DU 8 x>lAHS dO^l 47
(rAl'ri(|iic ont des mœurs très ditlereiites : Ceniropus Ansellii Sliarpe coustruit lui-même un nid et y couve ses œufs. Chri/so- cocci/s nijirens Bodd. et C. h'iasii Steph. pondent dans les nids groupés par ceutaincs d'un Gros-Bec, Hyphantornis rnelanoce- plialus L. Ce dernier nourrit les jeunes Coucous conjointement avec ses propres 23etits qui ne sont pas expulsés. Les parents du Coucou attendent celui-ci à la sortie du nid pour lui apprendre à rechercher les Insectes, car il a été jusque-là surtout grani- vore, comme ses compagnons de nid.
POISSONS DU GRIBINGUI ET DE LA IVI'POKO
RECUEILLIS PAR IVI. BAUDON. DESCRIPTION D'UN CHARACINIDÉ NOUVEAU
PA R .
le Dr Jacques PELLEGRIN
M. Baudon, achninistrateur des colonies à Bossangoa (Ouban- ghi-Chari), a adressé à plusieurs reprises au Muséum des collec- tions de Poissons fort intéressantes, qui ont fait ici même, à deux reprises, rol)jet de notes de ma part (1). Les envois prove- naient tantôt du Cribingui et de lOuham, affluents du Haut- Ghariet appartenaient au bassin fermé du Tchad, tantôt avaient été rassemblés à Bangui, dans l'dubanghi, le principal aftluent de la rive droite du Cong-o.
Il en est de même des deux petits lots étudiés ici et qui ont été , constitués dans deux régions ditTérentes. Le premier, en effet, a été recueilli en octobre 1919, à Fort-Crampel, dans le Grilnngui, en période de hautes eaux. Il comprend surtout des petites espèces et des jeunes. On y trouve nombre de formes rares ou curieuses précédemment décrites par M. BoulExNgkr ou par moi, notamment un spécimen du remarquable Andersonia Pellcgrini Boulenger (2), minuscule Siluridé qui n'était connu jusqu'ici que par le type mesurant également i2 mm. de longueur et qui est conservé au Britisli Muséum. Il y a lieu
(1) D-- .1. Pelleguix. Poissons du Gribingui recueillis par M. Baudon. Description de sept espi'ces nouvelles {Bull. Soc. Zool. France, XLIV, 1919, p. 201) et Fois- sons de rOuliain et de l'Oubanghi recueillis par M. B;iudon. Description de deux Gyprinidés no-j veaux (op. cit. XLV, 1920, p. 245).
(2) An:i. May. Sal. Ilisl. (0), II, 1918, y. 427.
A8 SÉANCE DU 8 MARS 1921
en outre de ineiilioiinci' un petit Characinidé du genre Pctcr- sius, type d'une espèce nouvelle décrite plus loin, hln y joignant le Clai'ias Diunerili Steind., le Clarias amplcxicatula Boulgr. et le Sijnodonlis ornât ipinnis Blgr. qui n'avaient pas encore été sicnalés dans la région du Tchad, le nombre des l'oissons actuellement trouvés dans ce bassin passe de 102 à lOG (i).
La seconde collection, composée également de petites espèces, est moins importante, elle a été prise pendant les hautes eaux dans la M'Poko, al'tluent de droite de l'Oubanghi qui se jette à Bangui. On y verra figurer le Ihii-hiis gribiiif/nensis Pellegrin, décrit primitivement du hasgin du Tchad et auquel il faut rame- ner le B. uellcnsis Blgr. (2) dé TOuellé. C'est bi un exenq)le des rapports assez nondireux ({ui unissent la faune ichtyob)gi- que des affkients du Uaut-Chari av(^c celle des rivières voisines appartenant au bassin du Congo.
Poissons du Gribinguî bassin du Tchad).
IMoiiMYRiD.K I Marcusenius Gaillardi Pellegrin.
— .... 2 (inallwnemus hrevicandalus Pelle-
grin.
— .... li Mormi/rus Hasse/çuisti Cuvier et
Valeuciennes. CiHARACiNiD.E .... 'i Alestcs niu'se Buppell.
— .... ,") ' — macrolepidolus Cuvier et
Valenciennes.
— .... 0 Petersîus brevidorsalis nov. sp.
— .... 7 Saunn'lhiops uni/a'/iialns ( iiinther. Cvi'RiNiD.*; 8 Laheo uhameasis Pellegrin.
— .... 1) Barbus (léser ti Pellegrin.
— .... 10 — ddorotsema Boulenger.
— .... Il — c«m/>/ac«A<M/rs Bleeker, var.
Cotlesi Pellegrin,
— .... 12 — /eo/ie/ï.m Boulenger (3).
(1) Dans mon volume, paru en lOll, sur « Les Poissons du bassin du Tchad » (Larose, éditeur, l'aris) basé surtout sue les collections A. Chevalier et Tilho. 66 espèces sont décrites. La quasi-totalité des formes que j'ai signalées depuis sont ducs à M. Baudon.
(â) Revue Zool. africaine, VII, fasc. 2, 1919, p. 1.
(3) J'avais considéré comme appartenant iiunc espèce voisine, le Barbus Sales- sei Pellegrin, un petit spécimen en médiocre état faisant partie du premi;r envoi du Gribinguide M. Baudo.n. L'arrivée de nouveaux spécimens avec une tache bien marquée sur la dorsale montre qu'il s'agit en réalité du Barbeau de Sierra-Leone.
SÉAACE DU 8 MA41S 1921
49
SlLURlD^
Gvprinoûontid.ï; Anabamid.e . .
cichlid.e . . .
13 C /arias Dumerili Steindachuei".
14 — amplexicanda Boiileiiger.
15 Schiiôa tnystus Linné.
16 Si/nodontis 5c/?«//BlochSclineicloi'.
17 — ornatipinnis Boulenger.
18 Andersonia Pellegrini Boulenger.
19 Haplochilus Hulereaui Boulenger.
20 Anahas congicus Boulenger.
21 — Petherici Giinther.
22 Hemichroinis fasciatus Peters.
23 — . himaculalus Gill.
24 Asiatotilapla Desfontainesi Lacé-
pède.
25 Tilapia (jalibea Artédi.
Poissons de la M'Poko (bassin du Congo).
Cyprimd.e
SlLURID.E . . .
Gyprinodgntid.e
ÂNABANTlDiE . . GOBIID.E . . . .
1 Barhas camptacanthuM Bleeker,
var. Cottesi Pellegrin.
2 Ihirhus gribinguensis Pellegrin.
3 Barilius id)aiigic?isis Pellegrin.
4 Clarias Dmnerili Steindachner.
5 Hap/ochiiu.s Hulereaui Boulenger.
6 Anabas nanus Gûnther.
7 Eleotris nana\So\x\en^ev (1).
Petersius brevidorsalis nov. sp.
La hauteur du corps est contenue 2 fois 4/5 à 3 fois dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois 1/3 à 3 fois 1/2. La tête est environ 2 fois aussi longue que large, le profil supérieur un peu arrondi. La mâchoire inférieure est légèrement proéminente. Le museau fait environ la 1/2 du diamètre de l'œil qui égale la partie postorbitaire de la tête. La largeur interorbitaire est contenue 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Le maxillaire s'étend presque jusqu'au dessous du bord antérieur de l'œil. On compte 12 dents à la mâchoire supérieure, les 4 de la rangée externe alternant avec les 8 de la rangée interne ; il y a 8 dents
(1) Ainsi sidère que du Nil à 1' quenient.
([lie M. ^oVL^^G^w (Ann. MiKj. Nal. Ilisl. ('J), II, 1918, p. 426), jo cou- les individus du Ghari et de la M'Poko relient étroilen)ent I' E. nana E. uellensis Boulenger de l'Ouellé qui ne serait pas distinct spécifi-
50 SÉANCE DU 8 MARS IU21
à la mâchoire iiiférieuro. Les l)rancliiospines, luoyeiiiies, sont au nombre de 12 à la base (hi premier arc branchial. On compte 25 écailles en Hune longitndiiiale, 472 i S'/i- en ligne transver- sale, 1 '/s entre la ligne latérale et la ventrale. La ligne latérale incomplète ne s'étend que sur 7 écailles. La dor.sale composée de 2 rayons simples et de 8 branchus commence juste en arriére de l'aijlomb de l'origine de la ventrale et à égale distance dn -centre de l'œil et du début de la caudab? ; son pins long rayon ne fait jias la longueur de la tête. L'adipeuse est assez petite. L'anale est composée de 3 rayons simples et de 13 ou Li bran- ciius. La pectorale, pointue, est un peu plus courte que la tête et n'atteint pas la ventral(\ Le pédicnh' cau(Uil est environ aussi long- (jne liant. La caudale est fourchue.
La coloi'ation est jaunAtre avec des traces d'une étroite ligne longitudinale foncée, j)lus marquée sur la nioitii- [)ostérieuiM' du corps. Le sommet de la dorsale est aussi noirAtre.
n. 118; A. III 18-1 i; P. 15; V. <) ; S.p i '/, | 25 | 5 '/.•
No 21-10. Coll. Mus. Korl-C".i-iim|M'l ((iribingiii) : Iîaudon. 2 ex. : I.ongtieiu- "21 ^- (i = Xi el 23 + G = 29 mm.
Cette petite espèce vient se placer auprès du Pcter.sitrs pulcher Boulenger(l), dont les tyi)es proviennent de la rivière .la (bassin du Congo) au sud du Cameroun et qui présente également le caractère remarqual)le de ne posséder qu'une ligne latérale incomiîlète. Llle s'en distingue néanmoins nettement par son corps plus allongé, sa dorsale et sa pectorale plus courtes, le moins grand nombre de raycms à la nageoire anale (A. lll 13- 14 au lieu de III 17) et sa coloration.
(1) BouLENGEH, CaL Frcshwdter Fishes of Africa I, 1900, p. 237.
SÉANCE DU 8 .AIAIIS 1921 51
LES CIRRIPÈDES DE LA IVIER DE NICE
l'AK
le Commandant CAZIOT
La liste des Cirripèdes de lu mer de Nice a été présentée par Risso (1) qui les classait dans les ]Molkisques Gastéropo- des, classe des Cirrhopodes partagée en dilï'érentes tainiiles. Cette liste fut complétée et moditiée par YkraiNY ("2) en les pla- çant à leur vraie place, c'est-à-dire dans les Crustacés,
La difticulté de donner un nom exact à chacune des espèces visées par ces deux autetu's, qui n'avaient pas approfondi ccitte question, m'a conduit à solliciter le concours et l'exj^érience de notre très distingué collègue L. Joleàud, à qui j'adresse ici l'ex- pression de ma plus vive gratitude. Grâce à ses indications j'ai pu établir, ainsi qu'il suit, d'une manière exacte, la liste de ces Crustficées marins, habitant la mer de Nice et établir leur synonymie.
ORDRE DES CIRRIPÈDES FAMILLE DES BALANID.E
TumU DES CORONULLN.*;
Chelonobia testudinaria L. Coronulù IcsUidinaria (Risso) Gualtieri.
Risso dit : moyennes profondeurs. Ne se trouve que sur les corps de Tortues ou de Cétacés spéciaux.
Plaltjlepas hissexlobala Rlainville.
Coronula hissexlobata (Verany) Ranz.
Tribu des B.vlamn.e Balnnus tintinnalndtini L. Balanus tulipa Eli..., P. T. 1758 (Risso). lialanus tulipa Roux (Verany).
Le Balanus lulipa Rruguière 1795 est synonyme de />. llnlln- nabulum L. 1757. Il existe aussi un Lepas lulipa 0. F. Muller
(1) A. Risso. 1826. Hisl. nat., Europe tuéiidionale (IV, p. 379 et suivantes).
(2) J. B. Veranv, 1862, Zoologie Jes Al|)cs Muriliiiies (p 404).
52 SÉANCE DU 8 MARS 1921
1776, synonyme de II. Uameri Ascanius 1707, mais certaine- ment Risson'apas visé cette espèce exclusivement boréale, dont la limite sud est l'île de Man et d'Anglesey. A. Joleaud, (jui a pul)lié ses appréciations sur la collection des Cirrip^des du Musée d'histoire naturelle de Nice, dans la liiviéni scientifique (n° 7 et 8, de juillet à o(to])re 1914), indicpie d'ailleurs le Ua/a- i^iis tintinnabulum dans les mers tempérées et tro2)icales.
Balanus halanoides L.
lialnnns balatwides Ginn. (^Risso).
B. halanoides Hanz (Verany).
Sur les pierres, au printemps. On doit douter de l'existence de cette espèce dans la mer de Nice car elle n'a été signalée que dans les mers septentrionales d'Europe et d'Amérique. Les spécimens do la collection du Musée de Nice ont pour indica- tion d'ha])itat : Océan atlanti([ue.
lialanus (jaleatii.s L.
Ikilantis galealiis Lamarck (Verany).
Le B. galeatus est une forme de la Floride, de la (Caroline, de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du Nord. Elle vit fixée sur les Gorgones. Sous ce nom Veuany a sans doute voulu dési- gner le B. calceolus EUis qui vit également sur les Gorgones, mais dans la Méditerranée. M. L. Joleaud m'a dit avoir vu, dans les notes de son père, que ceJni-ci avait observé le cal- ceolus sur les côtes de Corse et d'Algérie ; il n'y aurait donc rien d'étonnant à ce qu'il se trouve dans la mer dé Nice. Le galealus doit être rayé de la faune des Alpes-Maritimes. Ni l'un ni l'autre n'existent au Musée d'histoire naturelle de Nice.
Balanus patellaris Spengler 1780.
Balanus patellaris Lamk. (Risso).
Balanus pâte laris .^(Verany).
Le B. patellaris est une espèce de l'Océan Indien. Il a vrai- semblablement été confondu a\ ec\c B. porcatus Da Costa 1778, lequel ligure "sur le catalogue de A. Joleaud jjour les Alpes, Maritimes.
Balanus perforatus Brug.
Cette espèce n'a pas encore été signalée dans la mer de Nice, quoique commune ; on la trouve sur les l'ochers littoraux et les carènes des bateaux. L'Aniphitritcàc Darwin, qui est une esjDèce
SÉANCE DU 8 MARS 1921 53
extrêmement répandue et qui s'attache aussi à la carène des bateaux, doit se trouver dans la merde Nice.
Creusia ecliiniîioides Risso
On ne connaît pas cette espèce qui est probablement un Pyr- qoma, peut-être anglicanus Lovv. 1823, qui se rencontre dans la Méditerranée. Vebany ne l'a pas mentionnée.
Le genre Creusia est de Leach.
FAMILLE DES LEPADID/E
Tribu des lepadin^
Conchoderma aurita L., 1767
Otion rissoanus Leach, 182o. Otioîi ciwieri Leach, 1825.
Ces Girripèdes sont synonymes de Conchoderma aurita et se trouvent dans toutes les mers.
Conchoderma virgata Spengler, 1790.
Cineras bicolor Risso, 1826.
Cineras vittata Leach, 1820 (Verany).
Cette espèce se trouve sur la carène des bateaux.
Lepas anatifera L.
Anatifera lœvis Ronn. (Risso). Anatifera lœvis Lamarck (Verany). Pentelasmis anatifera Low. (Verany). Scalpellum livvis Risso.
Lepas pectinata Spengler 1793. Anatifa muricata Poli, 1795 (Risso).
Lepas anserifera Lk. Anatifa slriata Rrug-. (Risso, qui a écrit faussement striolala).
Alepas minuta Pliil. Alepas minuta Phil. (Verany).
ProtoJepas fascicularis Ellis et Solander.
Attachés aux corps flottants, quelquefois plusieurs individus réunis utilisent en commun la sécrétion de leurs glandes cémen- taires pour se former un flotteur calcaire cloisonné (A. Joleaud).
84 SÉANCK DU 8 MARS 1921
TniBU DES POLLICIPEDIN.'E
^ Pollicipes corniicopiiv Leach.
PoUicipes cornucopiœ I.each (Risso). Pollicipes scalpelbitn Lk. (Yorany).
Sralpelluin vitfgan- Lcadi, 182i.
Scal/wlltini inilgare (niait. (Risso). Scalpelhim lœre Loacli, 1825. Scalpcllmii Icecis Risso, 1826.
Dans toutes les mers jiiscjnà près de 5.000 mètres de j^i'ofou- dcm' (A. Joli:aud).
Tllimi DES CIITIIA>IALh\/E
Clitlioin(ili(s slcllatiis Poli, très eomiiuiii dans la Médilei-ranée.
En l'c'siimé, les espèces suivantes piuiveut être cousidérées comme vivantes dans la mer de Niée, (juoique 4 soieid prohlé- matiques.
Chelonohia tcstudinaria L.
Plali/lepas hisse.ilohala Blainville,
HalanKs tinlinnabulmn L.
lialaiius Italanoides L. ?
Bala/u/s ralceolits l']llis?
P>al(mi(s itnrca/ns da Costa?
Hdldnus perforai us Rrug'.
Pijrgoma anglicana Low 1
Conchodernia aurila L.
Conchoderma virgata Spciigler.
Le pas analifera L.
Lepas pectinata Speng'.
Le pas anserifera I.k.
A lepas minuta IMiil.
Prolotepas fascicularis EUis et Solander.
Pollicipes coriiucopiiv Leach.
Scalpellum vulgàre Leach.
Chlhamalits stcllalus Poli.
Séance du '2'2 mars fO'^Jf
PUÉSIDENCE DE M. l'ETIT, MEMBRE DU CONSEIL.
MM. JuLiiN, Pellegrin et Rab.vud s'excusent de leui' absence
M. André remercie de son admission.
M. Carié annonce son départ pour File Maurice et se met à la disposition de ses collègues pour rechercher les animaux sus- ceptibles de les intéresser. Son adresse coloniale est : Curepipe, île Maurice,
M. JouBiN communique la circulaire suivante :
'< Conseil international de recherches, sous-section d'océa- nograpliie biologique de l'Union internationale des sciences biologiques.
Réunion internationale des délégués des sections nationales, tonne à Paris, le 27 janvier lî)2l, sous l;i présidence de S. A. S. le prince de Monaco.
11 a été décidé ce qui suit :
L'étude du plancton ne progresse pas autant qu'il serait dési- rable parce que les méthodes de recherches varient et ne peu- vent donner de résultats comparables.
11 y a lieu d'uniformiser la base de ces méthodes en rédigeant un manuel précis qui les codifiera tout en laissant à chacun la liberté de les perfectionner et de les compléter. 11 serait tenu compte de ces additions dans les éditions suivantes.
Une circulaire sera adressée à tous les naturalistes (zoologie, botanique, physiologie, chimie) et aux instituts intéressés, en les priant de la reproduire dans les journaux scientifiques, de la répandre parmi le.i savants s'intéressant à l'océanographie, et de solliciter des opinions, avis, critiques et observations quel- conques.
Une commission a été nommée pour préx^arer ce manuel et en apporter le projet à la réunion de la sous-section d'océano- graphie biologique en décembre 1921 . Les spécialistes qui dési- reraient faire partie de la commission du plancton sont priés d'en informer le secrétaire.
On est prié d'adresser toutes les réponses, imprimés, échan- tillons conceraant la capture, les instruments, étoiles, lilets.
5G SÉA.NCE DL 22 31AUS 11)21
réactifs, conservation, méthodes techniques quelconques au Secrétaire.
Le secrétaire de la sous-section
d'océanographie biologique :
Prof. L, JouBiN,
;i rinsliliit océanographique,
195, rue Sainl-.lacques, Paris ».
M. Marcha L demande l'échange du Bulletin de la Société avec les Annales des épiphgties [renvoyé au Conseil).
M. le j)résident adresse les vives félicitations de la Société à M. Marchal, récemment nommé officier de la Légion d'hon- neur, à M. Verne, reçu docteur ès-sciences avec les félicitations du jury et à M. Guégan, nommé chef de travaux de chimie à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Caen.
M. le jirésident remercie M. le comte Delamarre d'avoir inséré dans la Libre Parole un compte rendu de la dernière Assemhlée générale, ainsi que l'entretilet suivant : « Une tou- chante cérémonie tout intime vient d'avoir lieu à la Sor])oime : les étudiants de zoologie se sont réunis pour offrir à M. Kohert un souvenir artistique des services rendus par lui comme chargé de conférences. Cet enseignement dont il s'était ac(iuitté avec distinction depuis douze ans vient de lui être retiré pai- suite du ciiangement de titulaire de la chaire».
M. le D"" Jean Tlrchim, préparateur à la Faculté de médecine,* licencié ès-sciences, 78, rue des Saints-Pères, à Paris (7'^) est présenté par MM. Rohert et Verne.
M. DK GuER.NE signale que M. Burdet a fait récemment à Paris une conférence où "il a projeté des vues cinématographiques se rapportant au Vaneau, à la Spatule, au Coucou, etc.
M. Fauré-Fremiet communique un ouvrage intitulé : « Le mouvement actuel pour la réorganisation des recherches scien- tifiques en France ».
Ouvrages offerts :
Conseil international de recherches. Union internationale des sciences hiologiques. Sous-section d'océanographie biologique, réunion du 27 janvier 1921 {Hull. Inst. ocennofjr., no 386, 1er mars 1921, 7 p ).
L'organisation et le l'onctionneinent de roflice scientifique et technique des pèches maritimes pendant l'exercice 1920 {J. marine marchande, 1921, 16 p.).
Séance du i'2 avril 19'21
PR|':SIDENCE DE M. RABAUD, PRÉSIDENT
La Fédération des Sociétés d'aviculture de France remercie la Société de lui avoir accordé son parrainage en vue de son affiliation à la Fédération française des Sociétés de sciences naturelles.
L'administration de l'hôtel des Sociétés savantes demande ' une augmentation pour le service général et l'entretien des locaux {renvoyé an Conseil).
La Société reçoit un diplôme de grand prix à l'Exposition universelle et internationale de Gand (1913).
M. le président adresse les félicitations de la Société à M. BiLLiARD, récemment promu officier de l'Instruction publi- que, et à M. Picard, nommé maître de conférences à la Faculté des sciences de Paris.
M. le président annonce l'apparition du premier volume de la Faune de France, éditée par la Fédération française des Socié- tés de sciences naturelles, les Echinodermes, par M. Kœhler.
M. le D'' J. TuRCHiNi, présenté à la dernière séance, est élu membre.
M. Roule offre son récent travail sur les Saunions et en résume les principaux points.
Ouvrages offerts :
fioui.E (L.). — Etude sur le Saumon des eaux douces de la France consi- déré au point de vue de son état naturel et du repeuplement de nos rivières (Ministère de l'agriculture. Direction générale des eaux et forêts. Pêche et pisciculture; Paris, 1920, 177 p.).
Vernk fj.). — Les pigments ti'gumentaires des Crustacés Décapodes. Introduction à l'étude histocbimiqiie dos pigments animaux (Paris. 19'21, 200 p., 2 pi.).
'>^ SHANCK DU 12 AVRIL 1921
SUR LES DIFFÉRENTS FACIÈS
DES IVIÉTABOLISIVIES PIGIVIENTAIRES
DANS LES TÉGUIVIENTS DES CRUSTACÉS DÉCAPODES
PAU
Jean VERNE
Docteur en méil(;cinc, ilodciir rs-scioiices, pi-épaiMleur, clief de laboratoire à la Faculté de inédecini; de l'.iris.
Ainsi qtie Kkkblk ot (îvmblh: lo font remarquer, avec juste raison, les chroinatophorcs ont toujours paru, chez les Crus- tacés, d'une iniportanrc systéniati(jue secondaire et leur répar- tition a été considérée comme inconstante. Il n'y a donc pas lien (le s'étonner que les zoologistes aient généralement négligé l'étude des pigments chez ces Invertébrés.
Kkeble et Gamiili: (11K)4 et I90G) ont décrit avec une grande précisi(»n la manière dont se développaient Itîs systèmes de cellules pigmenfaires chez les Schizo2)0des et chez les Décapo- des. Ils ont montré l'existence d'un- système primaire, à dispo- sition métaméri(|ue, qui persistait pendant toute la vie chez Ml/sis^ par exemple, mais qui, chez les Décapodes, était masqué, à l'état adulte, ])ar l'apparition d'un système pigmentairc secondaire. Les auteurs anglais ont observé que les dift'érents grouj^es constituant le système lu'imaire (groupes neural, cau- dal et viscéral) a])paraissaient, chez une espèce donnée, de manière toujours identi(|ue, si bien (jue le développement des groupes de chromatophorcs aurait une valeur systématicpie réelle.
J'ai vérifié les données, de Kki:»le et Gamble, puis, ne me con- tentant pas d'un critérium morplrologi(|ue, j'ai étudié la répar- tition des pigments dans l'ordre des Décapodes, à un point de vue bio-chimique. Et jai constaté (|ue ce critéi'ium avait aussi une valeur taxinomique.
A la suite de recherclies histochiniifjucs, j'ai établi que les métabolismes pigmentaires, dans les téguments des Crustacés Décapodes, pouvaient se ramener à deux grandes séries, évo- luant séparément, l'une dite série azotée d'origine protéique , l'autre série, de la zooérythrine ou des pigments carotinoïdes. Ces deux séries existent concurremment, mais c'est la dernière qui attire plus généralement l'attention, parce que, très large- ment représentée, c'est à elle que les Décapodes doivent leur
SÉANCE DU 12 AVRIL 1921
o9
teinte extérieure. Mais ce qui varie, suivant les genres, ce sont les pigments par lesquels ces séries sont représentées. La série azotée d'origine protéique comprend, en effet, un pigment formé de corps à fonctions amino-acides, dont le degré de dis- sociation protéolytique n'est pas identique chez tous les Déca- podes si bien que, chez un certain nombre, il fournit de la mélanine sous l'influence d'une tyrosinase présente dans les téguments, certaines conditions de milieu étant réunies, alors c[ue chez d'autres il ne fournit jamais ce pigment noir. Cette différence tient à une différence essentielle dans le processus de désintégration des matières protéiques, que jai longuement étudiée par ailleurs (Paris. Thèse de se. nat., 1921). Il est inté- ressant de constater, au point de vue zoologique, qu'elle cadre avec la classification qui, portant sur d'autres caractères, a été éta])lie pour les Décapodes. La mélanine se rencontre chez tous les Brachyoures sans exception, alors qu'elle manque chez les Anomoures et les Macroures. Ces données résultent de l'exa- men d'un grand nombre d'espèces de la faune française, chez qui elles ne se sont jamais trouvées en défaut.
1" Maïdi
2" Canceridi
3" P
ORTIÎMDI
4° PlNNOTHElUDI
1° Dromidi 2o Paguridi
I. — BRACHYOURES.
Stenoi'hi/nc/i/is phalangium (Penn.).
— longirostris Latr.
Pisa tetraodon Leach. Ebalia tiiberosa (Penn.). H y as arcmeus (Linn.). Inachus doi'settensis (Penn.). Maïa squinado Latr. Cancer (Platycarcinus) pagurus h. XantJio flofidu^ Montagu. Pilumnus hirtellus L. Carcimis mœnas (Penn.). Portunus puher (Linn.).
— depurator Leach.
— arcuatas Leach. Pinnotheres pisum (Penn.).
II. ANOMOURES
Dromia vulgaris Milne-Edwards. Enpagunis bcrnliardus (Linn.).
no
SÉANCE DU 12 AVRIL 1921
3° porckllamdi. 4° Galatheidi. ,
Payants ptideauxl [.each. Porcellana plati/clieles (Penn.
— lonçiicornis (Penn. Galathea strigosa L.
— sqaamifcra Leacli.
— nexa Enibl.
1"^ scyllaridi . 2° Palinuridi . 3° astacidi . .
i" Pal.i-:monidi
5° Alphkidi. . et à part :
()" CrANGOiMDI.
m. — MACRIJURES
Scyflarus arc tus (L.). ^ Palinarus viilgaris Latreille.
Astacus fluviatilis (Rond.) var. nobi-
lis (^t var. torrent ium. llomaras valgaris Miliie-Edwards. Nephrops norvegiaciis (L.). Ilippolgte varians Leach.
— pridaaxiana Leacli. Palœmoïi serratus (F*enn.). NUcn ediilis Risso. Atlianas nitescens (Montagu).
. . Crangon valgaris Fal)r.
— spinosus Fal)r. Je mets à dessein les Crangonidi à part car ce sont, parmi les Macroures, les seuls où se forme de la mélanine, d'où le nom de Crevette lirise qu'on leur donne. Le tableau suivant résume ces observations. Décapodes à pigments carotinoïdes et à mélanine = Rrachyoures, genre Crangon Décapodes à pigments = Anomoures, Macroures (moins carotinoïdes sans mélanine le genre Crangon
Ces résultats permettent de rejeter l'hypotlièse finaliste d'après laquelle la mélanine jouerait un rôle de protection. On ne s'explique pas en eflet comment un grand nombre de genres en seraient dépourvus. Chez les Crustacés mêmes où elle existe, la foi'mation de la mélanine m'apparaît comme un phénomène contingent, au cours de l'évolution d'un produit de dégradation des protéiques.
La série carotinoïde est représentée par un pigment élaboré par l'organisme des difîérents Décapodes et non pas, ainsi qu'il
SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 61
ressort de mes expériences, emprunté directement au milieu extérieur, comme c'est le cas chez les Oiseaux ou les Mammi- fères par exemple; Ce pigment ou zooérythrine se combine avec une substance protéique pour former un autre pigment que j'étudierai dans une note spéciale et qui colore la carapace et les œufs. Ce pigment dérivé existe sous deux formes, différant seulement par un caractère physique, la couleur, l'une étant ])leue, l'autre rouge l)runàtre. La plus grande variété règne dans la répartition de ces deux formes : deux espèces d'un même genre, telles que Portunus puber et depiirator présentent l'une le dérivé bleu, l'autre le rouge. D'autres espèces, telles que Carcimts mœnas ou les ditl'érents Pagures les possèdent toutes deux à la fois.
Je n'ai pu, jusqu'à jjréseut, me faire une idée sur le détermi- nisme de ces différences, non plus que sur les variations quan- titatives des pigments carotinoïdes suivant les espèces.
UN PROCÉDÉ DE CONSERVATION DES COULEURS DANS LA CARAPACE DES CRUSTACÉS DÉCAPODES, DÉDUIT DE L'ÉTUDE HISTOCHIIVIIQUE DES PIGMENTS
PAR
Jean VERIME
Docteur en médecine, docteur ès-sciences
On sait qu'il est impossible de conserver, dans les collections, les carapaces des Crustacés avec leurs couleurs naturelles. Les liquides généralement utilisés (formol ou alcool) amènent un rougissement rapide, lorsqu'il s'agit de pigments bleus ou verts, et, dans tous les cas, une décoloi^ation plus ou moins lente.
Au cours de recherches sur le métabolisme pigmentaire des Crustacés, j'ai pu déterminer la composition chimique des sub- stances colorant la carapace. Ces données m'ont permis secon- dairement d'expliquer le rougissement dés pigments bleus et d'expérimenter un liquide pour la conservation de ces pigments à l'état naturel. Les résultats ont répondu à mon attente. Avant d'indiquer la nature de ce liquide, il est indispensable que j'expose brièvement mes idées sur la nature du pigment rouge des Crustacés. C'est par le raisonnement que j'ai frouvé le pro-
&2 Sl^^ANCE Dl 12 AVUIL 1921
cédé (Ml (lucstion que je n ai point chei-clié, layaLil [•eiKonlii' iiicidcmineut au cours de mes travaux. Dans un cadre restreint, c'est là un exemiDlc de plus qu'une application pi'ati(|ue ne doit jamais être le ])ut direct de la recherche scientili(]ue, mais qu clic est la résultante secondaire des données de hi science pure.
Les Crustacés Décapodes^ ainsi (|ue les Stomatopodes, pré- sentent, parmi les chromatophores contenus (hms leur hypo- derme, mais seulement dans les régions exposées directement à la lumière, des cellules élaborant, par un véritable phénomèno* de sécrétion, un piynicnt rouge. Ce pigment est connu de lon- gue date sous les noms de tétronérvtlirine ou de zoonérvtlirine (Mi:UK,iKo\vsKi) ; j'ai adopté pour lui, sur le conseil de M. le professeur LApicyuK le terme, mieux construit, de zooérylhriiie.
Au moyen dune méthode (jiu' j'ai hmguement décrite (Thèse de se. nat., Paris, 11)21) j'ai [»u isoh'i', comme constituant essentiel de cette zooérythrin<\ un hydrocarbure très voisin du carotène végétal, et de l'ormub' hrute C'"ll'\ |{laN(;ii.\hi) et sur- tout Zoi'F avaient déjà obtenu des résultats analogues. Il est probable que ce corps ne compose pas, à lui seul, le pigment rouge mais qu'il est accompagné de corps voisins, dillerant seulement par la présence d'oxygène et que ïswett, Touler chez les végétaux, Schulze chez les animaux ont réuni sous le nom de carotinoïdcs. Je n'ai pu isoler ces derniers à l'état pur, mais l'analyse chroniatographi([ue pratiquée par Vi;gi:/zi démontre leur existence et permet d'étudier leurs ditlerents spectres d'absorption.
Ce qui caractérise avant tout, au j)oiid de vue chimi({ue, le carotène, aussi bien celui des végétaux que celui des Crustacés, c'est le fait que c'est un corps non saturé possédant des valen- ces libres. De là résulte sa facile oxydabilité ot ses combinai- sons avec l'iode qui sont signalétiques.
Mais au point de vue biologique, une autre combinaison du carotène est particulièrement intéressante, c'est celle qui se produit avec mie substance protéiquo. Un tel comjîosé a été observé par Palmeh et Ecklks, chez les Mammifères, où il repré- sente la forme sous laquelle le carotène circule dans le sérum. J'ai retrouvé chez les Crustacés une combinaison analogue dans le pigment qui imprègne la carapace, souvent aussi l'hypoderme, et les œufs des Décapodes et des Stomatopodes. Je l'ai appelé carytiualbumine, eu raison de sa comjiosition.
SÉANCE IJU 12 AVRIL j 92 1 ()îi
Ainsi que je l'ai indiqua (I.iiis une communication ])i'écédcnto à la Société zoologique, la teinte de ce dérivé protéique est variable suivant les espèces. Sa déconqjosition, par une série d'agents chimiques et physiques, que j'indiquerai tout à l'heure, régénérant la zooérythrine, est surtout évidente lorsqu'on s'&^dressc à un Crustacé on le pigment dérivé est l)leu ; il en résulte, dans ce cas, un ])rnsque changement de coloration. Mais chez les espèces où le pigment est rouge plus ou moins brunâtre à l'état vivant, la transformation pour n'être pas aussi apparente n'en existe pas moins. Le pigment dérivé ou caroti- nalbumine est bleu chez Ho/naru.s, Astacus, Galalhea^ Porcel- lana, Porturifis j)uhei\ Pahvnioit. Il est rouge lîrumUre chez Pali- nui'u.s, chez Dromia et chez le plus grand nombre des Brachyoures. Les dérivés bleu et rouge coexistent chez Carcimui mœnas et les Pagures. Je n'ai pu établir aucune sorte de diffé- rence chimique entre ces dérivés bleu et rouge, qui se distin- guent seulement par le caractère physique de la couleur.
C'est généralement, ainsi qu'HEiM l'avait remarqué, le môme pigment qui colore à la fois la carapace et les œufs, qui sont ainsi de la mémo tehitc. La seule exception, à ma connaissance, est le genre Ne/>/irop.s, dont la carapace est rouge et dont les œufs sont verts.
Cette teinte verte qu'offrent parfois la carapace ou les a'ufs n'est pas due à un pigment spécial, mais à la superposition de pigment bleu et de pigment jaune orangé ou rougeâtre. On a ainsi une grande variété de tons qui se retrouvent chez différen- tes espèces.
Je n'insiste pas sur la morphologie de Ces pigments que j'ai étudiés par ailleurs, -cpi'il me suffise de, dire que, dans la cara- pace, ils sont localisés à la couche moyenne, se présentant sous forme de piqueté dans le substratum chitineux. Dans l'hypo- derme, les carotinalbumines, lorsqu'on les rencontre, peuvent être soit à l'état cristallin sons forme de cœrulins, comme chez Aslaciis ou Galallœa^ soit à l'état diffus comme chez Paùvtnon ou chez Hippolfjte (pigment nocturne). Elles ne sont jamais con- tenues dans des cellules pigmentaires vraies, mais dans des cel- lules pigmentées selon la définition de Prenant. Ces derniers éléments sont, soit des amibocytes, soit des cellules épidermi- ques.
Du fait de leur composition chimique, les carotinalbumines
Ci SÉANCK DU 12 AVRIL 11)21
présentent une série de caractères intéressants à connaître. C'est {l'abord, les opposant à la tétronérythrine, leur insolubi- lité dans les solvants organiques neutres oii cette dernière est très soluble (sulfure de carbone, éther de pétrole, tétrachb)rure de carbone, etc.). Les carotinalbuininessont, au contraire solu- bles dans l'eau et les solutions étendues des sels alcalins, à l'état de solution colloïdale, indialysable. Ces solutions s'ob- tiennent aisénienten traitantlhypodernie, lorscpi'il contient une carotinall)umine, ou en l)royant les œufs. On ol)tient ainsi, une solution limpide, soit bleue, soit rosée, et oti'rant tous les caractères du pitinient in situ. Il est beaucoup plus difficile d'obtenir ces pigments de la carapace, où ils j)araissent comme emprisonnés.
Le sulfate d'ammonium, en solution saturée, précipite les carotinall)umines, <]ui peuvent être ensuite redissoutes dans l'eau. Il s'agit là dun phénomène purement j)bysi({ue ; le com- 23osé n'est 2)as modifié dans sa composition chimique. Au con- traire, les agents physiques ou chimiques (pii déterminent la coagulation ou la destruction des alhumines — chaleur, alcool, formol, acides, sels des métaux lourds, alcalis, ferments pro- téolytiques — détruisent presque immédiatement les carotinalbu- mines. La condjinaison albumine et carotène est dissociée ; le carotène libéré reparaît avec sa couleur et tous ses caractères — entre autres de solubilité — . 11 est ainsi facile de saisir la cause du rougissement de la carapace du Homard ou de l'Ecre- visse, par exemple.
Si l'on veut conserver les carotinalbumines avec leurs carac- tères, il faut éviter l'emploi de tout réactif qui, coagulant l'al- bumine, amènerait la dissociation de la cond)inaison. Je viens d'indiquer que le sulfate d'ammonium, en solution saturée, déterminait, in vitro, la précipitation des carotinal])umines, sans modifier leur composition chimique. Dans ces conditions, j'ai pensé que ces pigments, in situ, pourraient aussi bien être con- servés par ce réactif. L'expérience a répondu à ma prévision. J'ai d'abord apjîliqué ma méthode à des fragments de carapace. Je jiossède ainsi, depuis huit mois des échantillons de carapace de Homard dont la teinte bleue s'est magniliquement conser- vée. J'ai vérifié que les ditt'érents tissus et organes se conser- vaient, sans phénomènes de putréfaction, dans la solution saturée de sulfate d'ammonium qui est un milieu fortement liypcrtoni-
SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 Oo
que et défavorable au développeuieut des germes vivants et j"ai pu ainsi y conserver des animaux entiers. La seule précaution à observer est de laisser constamment un, excès de sulfate d'am- monium en cristaux au fond du llacon pour que la saturation se maintienne, car l'animal que l'on introduit dans la solution cède une quantité d'eau jjIus ou moins considérable. Il est ])on, dans les premiers temps, de changer une ou deux fois le liquide oîi baigne la pièce à conserver car, à la suite d'une réaction secondaire, il se dégage souvent une faible quantité d'ammo- niaque. Les pièces extraites du sulfate d'ammonium présentent les caractères des pièces à l'état frais, c'est-à-dire qu'elles rou- gissent par la chaleur, l'alcool, etc., ce qui montre que la caro- tinalbumine y est conservée avec sa composition chimique.
Je dois toutefois signaler que, sur les (Crustacés conservés entiers, il arrive presque toujours, au Ijout d'un temps varia- ble, que la: carotinalbumine se décompose dans les régions oii la carapace est en contact presque immédiat avec des lobes de l'hépato-pancréas, n'étant séparée de cette glande que par l'hypoderme. Cette action est due, selon moi, aux sucs diges- tifs. Pour l'éviter il me paraît indispensable, après avoir sou- levé la carapace recouvrant le céphalo-thorax, de retirer les viscères situés dans cette région du corps de l'animal. 11 est ensuite aisé de remettre la carapace en place. Cette opération est inutile pour la queue et les appendices ; les sucs musculai- res paraissent sans effet sur les carotinalbumines.
Cette méthode de conservation anatomique des pigments déri- vés des carotinoïdes par combinaison avec une albumine est, je crois, à même de rendre des services. Elle a les mérites d'être d'une application facile etd'êtrepeu coûteuse. Elle est susceptible d'être utilisée pour un grand nombre de pigments qui se ren- contrent chez les Invertébrés et c[ui ont une composition chi- mique analogue ; tels sont certains pigments des Echinoder- mes et des Cœlentérés, la vélelline, par exemple, ciiez ces derniers. Le seul inconvénient qu'elle présente, chez les ani- maux à formations calcaires, est ([ue ces formations sont lente- ment dissoutes dans le milieu ; le substratum organi({ue i)ersiste seul. Cet inconvénient est négligeable lorsque les animaux ont été déterminés et qu'il s'agit de les conserver avec leur aspect extérieur.
5
Séance du i6 avril i9'^f
PHKSIDE.NCK DK M. IIABAUD, PHÉSlDKiN'T
M. le président souliaitc la bienvenue à M. le [Ji'ofesseui' pKEiNAMT et à M. Othonides, (jui viennent prendre séance.
Le (Comité d'études histori<|ues et scientili(|nes de l'Afrique occidentale française annonce qu'il pul)lie un Itulletin trimes- triel et qu'il insérerait volontiers des mémoires originaux dune quarantaine de pages au maximum qui lui seraient envoyés par les mend)res de la Société, à condition (jue ces mémoires soient relatifs à lOuest africain. Ces mémoires, qui pourraient être publiés avec des [dwtogiapliies, des cartes ou des dessins, devraient être envoyés à.M. le gouverneur général de rAfri(|ue occidentale fi'ainaise, président du (lomité d'études, à Dakar (Sénégal). Les auteurs recevront gi-atuiteincnt 'I'.\ tirages à part.
M. le j)résident exprime les vils regrets de la Société au sujet de la mort de notre collèi^ne, M. Fiku), de Zurich.
Le Laboratoire de zoologie de la SorboniU' est présenté par jMM, Pérez et Robert.
M. le président fait la comnuniication suivante : « La Société zoologique de France possède une l)ibliothèque des plus riches, alimentée par les nombreux échanges qui se font entre le Bulletin et des publications étrangères. Cette bibliotlièque, qui possède ainsi des collections nombreuses et rares, devient malheureusement de plus en plus inutilisable par suite du manque de place. Les livres sont entassés sur deux ou trois rangées ; il devient très difficile de les consulter et à peu près impossible de classer les nouveaux périodicjuesquijcliaque jour, arrivent en très grand nombre. Un agrandissement de la bi])liothèque s'impose. Le Conseil de la Société zoologiquc a discuté, dans sa séance du 19 avril 1921, un projet d'extension de la bildiothèque, comprenant plusieurs modifications ou créations nouvelles, dont la principale est la constructiou d'un
SÉAiNCK DU 26 AVRIL 1921 07
grand épi Iraiisvcrsal. I.cs Irais d'ainénai^cnioiit iiionteraicut à un millier de francs environ, (^lonune les ressources de la Société sont, à l'heure actuelle, extrêmcnient limitées et doivent être entièrement consacrées au paiement au BuUelin et des frais généraux, le (Conseil a pensé que les déjjenses d'agrandisse- ment de la l)i])liothè({ue ne pourraient être couverts que par des dons particuliers de ses Membres. (Test à cet effet que le Con- seil adresse un pressant appel à tous les membres de la Société, leur demandant d'apporter leur obole, petite ou grande, qui c()ntril)uera à cet aménagement, intéressant au plus haut point la vie de la Société. On est prié d'adresser les dons à M. Vignal, trésorier de la Société ».
(( M. Louis I'age olfre à la bibliothèque de la Société, de la part du D'' Johs. Sciimiut, directeur du lal)oratoire Carlsberg à CopenhaguCj les volumes actuellement parus du « Report of tlie Danish Oceanographical Expéditions 1908-1910 to the Mediter- ranean and Adjacent Seas ». Le volume I contient une Introduc- tion du D'' Johs. Sch:)iidt, leader de l'exjDédition, six mémoires relatifs à l'hydrographie de la Méditerranée et une étude sur les fonds marins. Le volume II traite des Pleuroncctcs et de la dérive des bouteilles flottantes, jetées à la mer au cours de l'ex- pédition. Le volume lll concerne les Slcrnoptychidœ [Argijvo- pclecus et Sternopti/x), les Isopodes, les Cumacés, les Gamma- riçns et les x\lgues calcaires. Le volume IV est entièrement consacré aux Froissons (espèces côtières et certaines formes bcn-^ thiques) ; le volume V aux Scopélides, aux Hypériens, aux Algues et aux Plianérogames marines; le volume VI, le dernier paru, -aux Clupéidés, aux LcpaJogastcr et aux Peridiniens du groupe des Cerafia. Le XV Johs. Schmidt, ajoute M. L. Page, a droit à tous nos remerciements pour l'olfre généreuse, qu'il vient de faire à notre Société, d'une publication de nature à inté- resser tous les biologistes et en particulier les biologistes fran- çais, puisqu'ils y trouvent l'étude de matériaux recueillis, pour la plupart, dans nos eaux riveraines ».
Ouvrages offerts ;
tlepoil of llie Dcinisli Oceanographical expédition (19081910) lo ihe Medi- torranean and adjacent Seas (-4 vol. in-4).
FusET-TuBiA. — Manual di Zoologia (l.ni'cclonH. 19i(), iii-8", â vol. 56i cl 224 p.).
68 SÉANCE DU 20 AVRIL 1921
RÉTABLISSEMENT DE L'ÉQUILIBRE DE CORRÉLATION PAR LACÉRATION CHEZ LE SCYPHISTOIVIE
PAR
E. HÉROUARD Professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Paris.
La forme Polype qui caractérise remhianchcmeiit des Cœlen- térés, dans la simplicité apparente de son organisation, pré- sente toujours une colonne plus ou moins cylindri(]ue dont Tune des bases fixée au sol est apixdée disque pédienx et dont l'antre percée en son centre par lorifice iniccal porte un ou plusieurs cercles de tentacules. Cette uniformité d'.ispect extérieur porte à considérer ces différentes régions connue lionudogues entre elles, quand on compare les Polypes entre eux. L'aire par laqnelle le Polype est fixé au sol, par la netteté de son contour, indi(piant la limite précise qui sépare le disipio pédieux de la colonne, a pu donner quehjue crédit à la croyance en ces homologies. Ce ne sont en réalité que des analogies qui n'ont rien de comnum avec les hom(dogies réelles. La forme Polype comprend deux régions, une proximale et une distale, séparées l'une de Tautre par un plan perpendiculaire à Taxe et passant par les points où les cloisons gastriques prennent fin (fig. 1). Le cercle où ce plan coupe la surface de la colonne représente la vraie limite de la région pédieuse et ne correspond pas nécessairement avec le bord du disque de fixation, au(]uel on donne babitucllcment le nom de disque pédieux; cliez le Scypbistomc il n'y correspond même jamais. Ici, contrairement à ce que nous trouvons chez l'Actinie, l'aire de fixation ne comprend qu'une faible partie de l'aire pédieuse et peut se déplacer sur elle et en occuper un point quelconque au cours de la vie du Scyphistome. L'aire de fixation, chez lui, est fonction delastolonisation. On sait en effet que ce Polype émet des stolons arpenteurs et que c'est l'extré- mité de ces stolons qui forme le nouveau disque pédieux quand l'animal se déplace (fig. 6 et 7).
Or ces stolons ne prennent pas naissance au bortl du disque de fixation existant, mais à la limite de la région pédieuse qui est toujours très éloignée du bord du disque. Cet éloignement, entre les points de formation stoloniale et l'aire de fixation, explique l'allure si particulière que la stolonisation affecte chez
SÉANCE DU 26 AVRIL 1921
69
le Scyphistoine où le stolon, au lieu de ramper sur le S(j1, connue on le voit chez les Hydraires, se développe lil)rement dans l'eau and)iante et ne présente de stéréotropisnie, qu'après avoir atteint son allongement définitif. A ce moment l'extrémité du stolon s'incline vers le sol et s'y fixe pour former à elle seule le
J.
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J.
o.
7.
FiG. 1. — l'olype vu en coupe sagiltale montrant le plan qui sépare la souche et l'éphyrulum, s souclie ; e cphyrulum.
FiG. 2. — Polype en dépression fixé à la paroL verticale d'un vase montrant l'al- longement de la soiiclie.
FiG. 3. — Le même nionti'ant un petit stolon fixateur et un étranglement sous- jaceot.
FiG. 4. — Le môme fixé par un nouveau disque pédieux formé par le petit stolon de la fig. 3. La souche libérée se contracte et un nouveau stolon se forme et donne naissance à un hourgeon.
Fig. 5. — Le même aptes la libération du bourgeon.
Fig. C. — Scypliistome émettant un stolon arpenteur.
Fig. 7. — Le même Scyphistome au moment où le bouton terminal du stolon se fixe au sol pour former le disque pédieux futur.
disque de fixation futur (fig". 7). Quand le Scyphistome est halé vers ce point parla contraction du stolon, l'ancien disque de fixa- tion disparait sans laisser de trace, il rentre dans ce qui devient dans la suite la partie inférieure de la colonne nouvelle. Cette moitié proximale du Polype, située sous le plan transversal pas- sant par l'extrémité des cloisons gastriques, est donc la souche qui donne naissance à toutes les productions stoloniales et on pourrait donner le nom ^'éphi/rii/um à la région distale, aux dépens de laquelle le strobile forme son rouleau médusaire.
70 SÉANCE BU 26 AVRIL 1021
On emploie souvent le mot souclie pour désigner le Polype restant après la libération des Ephyra, c'est une appellation défectueuse, car les Polypes restants ne sont pas toujours com- parables entre eux. J'ai montré que dans la formation des Ephyra les derniers disques du Strobilc peuvent ne pas être libérés, qu'ils montrent graduellement des termes de passage au disque tentaculaire avec des tentacules de plus en j)lus accen- tués, en concordance avec la réduction graduelle des lo])es éphyriens et que dans la suite, après un temps parfois fort long, ces disques dégénérés finissent par régresser et sont, résorbés par l'éphyruluni qui couronne la souche proprement dilc I..e Polype restant après la libération- des hq)hyra présente dans ce cas, pendant tout le temps que les l*q)hyra abortives mettent à disparaître par régression, une structure complexe qui ne reprend l'aspect normal du (hsijuc tentaculaire du Scyphistomc qu'après que cette régression est totalement achevée.
La façon dont se comporte le Polype quand l'époque de la strobilisation survient, alors qu'il n'est pas en élat de fournir l'énergie nécessaire à l'accomplissement de cette fonction, mon- tre bien qu'il y a lieu d'é'tablir une distinction entre ces deux régions : souche et éphi/riilum. On constate alors en effet, (jne la moitié proximale du Poljqje à laquelle nous attribuons le nom de souche au lieu de rester courte et large comme cela se pré- sente d'ordinaire, s'allonge en se rétrécissant et devient cylin- drique, tandis (|ue la moitié distale ([ue nous ap[)(dons épliyru- luni reste dihatée en forme d'entonnoir, à son extrémité. Otte désliarmonie dans la taille relative de ces <leux portions du Polype, peut faire prévoir qu'il existe une rupture entre leurs corrélations normales, et l'observation suivante nous montre d'une façon tangible le procédé mis (;n œuvre pour que ces cor- rélations soient rétablies.
Observation . — Un Polype nourri surabondamment avec des débris de Mi/filus ediile entre à la fin de septembre en dépression : fixé par son disque pédieux à la paroi verticale d'un récipient, il pend lamentablement inerte le long de la paroi avec ses ten- tacules étendus verticalement (fig. 2). Sa souche a l'aspect d'un long cylindre portant à son extrémité l'éphyrulum. Le mois de novembre qui est l'époque normale de la strobilisation se passe sans qu'aucun changement survienne : il no se forme pas de
SKANCE DU 26 AVRIL 1921 71
rouleau niédusaii'c et les tentacules adradiaux conservent leur place normale. Mais, au coniniencenient de décembre on voit apparaître un petit stolon près du plan de séparation de la sou- che et de l'éphyrulum (tig. 3). Ce petit stcdou très court, presque réduit à son bouton terminal, se fixe au substratum. Puis, appa- raît au voisinage du précédent un nouveau stolon qui se rentle en un bourgeon (tig. 4). En même temps un étranglement se creuse au dessous du point stolonial et finit en s'accentuant par séparer la presquç totalité de la souche cylindrique, du rçste du Polype, alors que le bourgeon reste encore attaché à la mère par son slolon formateur. La partie cylindrique, qui s'est ainsi séparée du reste du Polype, ne représente cependant pas la sou- che complète, car, le stolon resté adhérent montçe, qu'à la base de l'éphyrulum existe encore une partie de la souche ancienne (lig. 4)V
Les jours suivants le bourgeon se libère (tig. 5) : sans arrêt il émet cinq fois de suite un stolon arpenteur et quand il s'est, par ces déplacements, assez éloigné de sa mère, il se stabilise.
Que devient la souche ainsi détachée par ce phénomène de lacération? Elle se raccourcit, devient globuleuse et reste inerte, fixée au substratum par l'ancien dis([ue pédieux du Polype primitif.
Il était intéressant de savoir si cette lacération correspondait simplement à une élimination de déchets, destinée à rajeunir l'individu, ou à la séparation d'une quantité de substance telle, que le rapport entre la souche nouvelle et l'éphyrulum reprenne de ce fait sa valeur normale. Dans le premier cas la souche libé- rée devait finalement se désagréger et disparaître ; dans le second cas au contraire elle devait finir par reformer un Polype : c'est ce second cas qu'il me fut permis de constater. Mais cette régénération fut très longue à se produire ; ce n'est que cinq mois après la lacération, au mois de mai suivant, que cette souche commen(;a à reformer des tentacules.
Chacune des deux portions du. Polype ayant ses fonctions propres, leur rapport d'actions réciproques doit avoir une valeur ([ui ne peut varier qu'entre des limites déterminées. Or, dans ces êtres à organisation simple ce rapport est sensiblement le même que celui des Vf)lumes de substance, représentés ici d'une part par la souche et d'autre part par l'éphyrulum. L'expulsion par lacération n'est donc pas ici uniquement destinée à l'expul-
72 SÉANCE DU 2G AVRIL J921
siou des déchets, mais un processus destiné à rétal)lir les cor- rélations normales ou, ce qui revient au même, à rétablir le rapport voulu entre le volume de la souche nouvelle et le volume de l'éphyrulum. '^
On sait que la période autumnale est réservée normalement à l'éphyrulatioii et que, pendant cette période, il n'y a pas d'or- dinaire de formation de bourgeons stoloniaux. L'observation qui précède nous montre que cependant de tels bourgeons peuvent se produire chez les in(Hvi(his chez lesquels l'éphyrulation n'a pas lieu. 11 apparaît ainsi que le rouleau médusaire on lequel l'éphyrulum se transforme, tire le matériel propre à sa forma- tion rapide, non de son propre- fonds, mais de la souche elle- même par l'intermédiaire de ses nombreux tro])hoblastes. La souche ne stolonise plus pendant la période autumnale, non parce qu'elle est inapte à le faire, mais parce que toute l'éner- gie dont elle dispose est mise au service du développement du rouleau médusaire. Si celui-ci ne se forme pas, la stolonisatioii reprend aussitôt ses droits.
On voit d'après ce qui précède que la lacération diûère entiè- rement de la foruïation du kyste pédieux. Celui-ci est entouré d'une enveloppe chitineuse, tandis que le produit de la lacé- ration est nu. Le kyste pédieux se forme uni({uement au dépens de l'aire de lixation, la lacération au contraire intéresse la sou- che dans sa presque totalité et le disque de fixation n'en forme qu'une faible partie. La lacération correspond à un rétablisse- ment de l'équilibre de corrélation, tandis que le kyste pédieux est un mode spécial de reproduction asexuée.
La longue période i)endant laquelle la souche reste sans se nourrir, tout en conservant la faculté de reformer son éphyru- lum montre que, quoique contenant des réserves suffisantes, ces réserves n'étaient cependant pas en état de pourvoir immédia- tement à la régénération et qu'un remaniement niétaboli(|ue interne est nécessaire pour (pie la régénération soit possible.
SÉANCE DU 2() AVRIL 1921 7IÎ
L'INSTINCT MATERNEL CHEZ LES IVIAIVIIVIIFÈRES
l'A H
Etienne RABAUD I
Les manifestations de F « instinct maternel » ont donné lieu à des observations diverses, chez les animaux les plus variés. A leur tour ces observations ont suggéré des interprétations, plus ou moins en accord avec les faits, dans lesquelles la sélec- tion joue le rôle prépondérant. Mais, évidemment, la sélection n'explique pas la genèse d'un phénomène ; et c'est elle, précisé- ment, qui nous intéresse.
En ce qui la concerne, à vrai dire, il semble difficile de don- ner une explication générale. Suivant toute vraisend^lance, sous la même étiquette d' « instinct maternel », nous réunissons des manifestations n'ayant entre elles qu'un rapport lointain. Avons- nous véritablement le droit d'assimiler les comportements d'un Sphégien, d'un Oiseau et d'un Mammifère? Le premier creuse un terrier et y enfouit une proie sur lacpielle il pond un œuf; le second construit un nid, pond, couve et donne la becquée, le troisième allaite ses petits et les transporte d'un point à un autre. A coup sûr, tous ces comportements évoquent l'idée d'une sollicitude active, mais cjui s'exerce de façons bien différentes et de telle manière cpie la même explication ne saurait valoir pour le Sphégien et le Vertébré ; il n'est pas sur, d'ailleurs, qu'elle vaille pour l'Oiseau et le Mammifère.
La théorie d'enseml)le, formulée par A. Giard (1), consiste à dire que les jjarents retirent avantage des soins donnés à leur progéniture : il s'agit alors de trouver l'avantage dans chaque cas particulier. L'Oiseau, par exemple, éprouverait « une sen- sation de fraîcheur des plus agréaliles dans le contact des corps doux, frais et polis que sont les œufs ». FA ce serait pour cette raison que l'on réussit à faire couver un Chapon en le plumant sous le ventre, en frottant la zone plumée avec des Orties, puis en le plaçant sur des œufs. — Le Mammifère tirerait avantage de l'allaitement. L'hypertrophie des glandes mammaires, en effet,
(1) Alfred Giard. — Les origines de l'amour maternel {null. //isl. pxychol, inlern., 1903, et OEuvres diverses, l. 1911).
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SÉANCE DU 20 AVRIL 10"2t
gênerait considrrahlonuMit la fomello ; le petit en léchant et surant provoquerait un soul;igcniont, « il devient pour sa mère un instrument de hien-ètre et le bénéfice que celle-ci en i-etirc est tel qu'il atténue, et même supprime entièrement les instincts les plus énergiques de la race ».
H
Cet essai d'explication générale ne serre certainement pas le ■problème i\o très près; il repose, d'ailleurs, sur des (lonnées insufllsantes. Qu(d([ues ol)servations faites sur des Souris me conduisent à penser ({ue les phénomènes sont autrement com- plexes et se rattachent ("troitement à des modilications profondes de létat physiologique, sous l'inllnence des glandes génitales femelles.
Voici d'abord les faits :
Lorqu'on ouvre une cage renfermant une Souris avec des Souriceaux nouveau-nés, la mère s'éloigne aussihM ; mais elle revient peu après, saisit un Souriceau et renq)orte (lans un coin de la cage, où elle le déjjose ; puis elle revient vers sa nichée, emporte un second Souriceau et le dépose à côté du premier; elle continue ainsi, jusfju'à ce qu'elle ait changé de place la nichée toute entière. (Je comportement a toutes les apjiarenccs d'une sollicitude attentive et empressée ; la mère parait incjuiète en présence d'un danger possible, elle se hàtc.
Uefaite un très grand nombre de fois dans les mêmes condi- tions, rol»servation montre toujours les mêmes allées et venues, la même attitude ; mais elle n'apporte aucun éclaircissement sur la signilication vi Torigine du comportement : la répétition n'appuie ni ne contredit aucune hypothèse.
Quand on observe, à plusieurs reprises, dans des conditions dillerentes, on obtient (juehpies indications. Les circonstances m'ont amené à mettre dans une même caec deux fenndlcs pleines que je comptais séparer dès la mise bas (h; l'une d'elles; je pensais précisément pouvoir reconnaître celle-ci à sa c solli- citude » pour les nouveau-nés. Or, à diverses reprises, je lais- sai avec les Souriceaux la femelle encore pleine, isolant la véri- table mère. C'était bien cependant la femelle pleine qui avait transporté les petits, l'un d'eux tout au moins, d'un coin de cage à l'autre, et ce mouvement m'avait paru garant de son identité.
L'erreur commise aj)p(dait une analyse. En recommençant
6ÉANCK nu i2r> AVRIL 1921 75
l'expérience un certain nombre de fois, en la variant, j'ai net- tement constaté qu'une femelle pleine est attirée vers les Sou- riceaux comme la mèi'c elle-même, et que l'attraction s'exerce ])ien avant la mise bas. Parfois on assiste à ce spectacle d'une Souris saisissant le Souriceau qu'une autre tient déjà entre ses dents : les deux femelles tirent chacune de leur côté ; le conflit cesse généralement assez vite, la femelle pleine lâche prise et la mère emporte son petit.
Cette première constatation permet de soupçonner qu'une femelle pleine ne se comporte pas exactement comme une femelle qui vient de mettre bas. Entre les deux, effectivement, on remarque des différences, d'autant plus nettes que la femelle pleine est plus éloignée du part.
Je n'ai pu fixer avec exactitude à quel moment de la gestation une Souris commence à être attirée par des Souriceaux. Pour autant que j'aie pu le voir, les premières manifestations apparais- sent chez les femelles à mi-terme. Au début, comme en dehors de la gestation, une femelle passe à côté des Souriceaux sans se détourner; si on lui en présente un au bout d'une pince, elle ne s'arrête même pas. Vers le ÎK ou 10'' jour l'attraction devient évidente ; la femelle vient spontanément vers les Souriceaux, les flaire, les prend et les emporte, elle procède de la même manière si on les lui présente. Dans l'une et l'autre occurrence, l'attitude est très caractéristique : la femelle vient ou flaire, mais mollement, si l'on peut dire; l'attraction ne parait pas forte et la Souris demeure sensible à toute autre excitation. Sous une forme anthropomorphiquc on dirait qu'elle « a l'air distrait » ; et quand elle a saisi un Souriceau, elle le touche a peine et l'abandonne presque aussitôt.
Cette attitude contraste fortement avec celle de la femelle qui vient de mettre bas. Elle vient vers les Souriceaux rapide- ment, d'un seul trait, vivement attirée -^t relativement peu sen- sible à toute autre excitation extérieure ; elle prend un petit, le transporte et ne l'abandonne pas.
Entre les deux attitudes, on observe tous les intermédiaires. Progressivement, l'attitude d'une femelle pleine devient sem- blai)le à celle d'une mère; à mesure qu'approche le terme de la gestation, l'air « distrait » disparaît peu à peu, l'intensité de l'attraction augmente.
7fi SÉANCE DU 26 AVRIL lî>21
III
Tels s(Mit les faits.
Ils excluent dès l'abord l'i^xplicatioii classique. A supi)Oser que l'attraction qui entraîne la femelle vers les Souriceaux dérive d'un « avantage », cet avanlai^e ne réside évidennnent pas dans le soulagement j^rocuré par la succion. La sécrétion mammaire, en etfet, conunence peut-être de bonne beure cbez la femelle pleine, mais elle ne gonfle pas les mamelles dès le début et ne provo- que point de gêne marquée. D'ailleurs, l'attraction que nous constatons ne va pas jusqu'à un simulacre dnllaitement, puis- que la femelle pleine al)andonne les nouveau-nés plus ou moins ra])idemen(.
S'il y a quebpie part un avantage, il n'est pas là ; et s'il n'est pas là, on ne voit guère où il serait, en ce cpji concerne la mère tout au moins. Peut-être l'allaitement est-il avantageux pour les nouveau-nés, mais il ne saurait exercer, à ce point de vue, la moindre action sur la femelle. Il faut renoncer à cette explica- tion. Du reste, les données relatives aux sécrétions internes en fournissent une autre infiniment plus rationnelle et plus voisine des faits. Ces données nous conduisent à voir dans l'attraction de la mère vers le petit une sorte de réflexe cbimique. L'établis- sement progressif de cette attraction s'accorde fort bien avec l'idée d'une sécrétion accumulant progressivement ses ell'ets.
Sur l'origine de cette sécrétion, l'accord semble actuellement se faire. Divers auteurs attribuent au corps jaune gestatif la valeur de glande à sécrétion interne déterminant l'byperplasie gravidique de la mamelle, en même temps que diverses modifications utérines. D'autres accordent la même valeur à des sécrétions issues du placenta ou de l'utérus lui-même. Les récentes recliercbesd'ArHiAs(l), confirmant celles de Steinach, permettent d'éliminer ces bypotbèses et de mettre sur le compte de l'ovaire lui même les manifestations spéciales de la femelle engesta'ion. La grelfe d'un ovaire détermine, chez les Kats et les Cobayes mâles châtrés, un déveb)ppement assez rapide de la glande mammaire, qui acquiert les mêmes caractères que chez la femelle. L'étude histologi(|ue des ovaires greffés met en évidence l'exis-
(l)M. Athtas. l/acUvité sécrutuire de la glanrle mammaire hypcrplasiée chez le Cobaye mâle châtré, consécutivement à la grede rie l'ovaire {C. R. Soc. Biol. 1915i. — Sur lo déterminisme do l'hyperplasie de la glande mammaire el de la sécrétion lactée {Ibid., 1916).
SÉANCE DL 26 AVRIL 1921 7t
tence de faux corps jaunes, de nombreux follicules atrésiés ef de cellules interstitielles assez développées. Par contre, on n'aper- çoit aucun corps jaune gestatif en activité. A ces faits histologi- ques s'ajoutent les faits connus de développement de la glande mammaire chez les femelles vierges en j^ériode de rut. Chez elles, il ne saurait être question de corps jaune vrai, ni de glandes utéri- nes, et seules peuvent entrer en ligne de compte les transforma- tions ovariennes nongestatives. Chez ces femelles vierges, d'ail- leurs, la glande mammaire n'est pas la seule jDartie intéressée. On constate jjarfois aussi le dévelojipement de F « instinct maternel » . Témoin, l'observation de Loisel relative à une Chienne vierge (1). A chaque période de rut, ses mamelles gonflaient, le lait se for- mait en assez grande abondance pour sourdre aisément à la pression et, j)arfois, même s'écouler spontanément. La lactation s'accompagnait d'agitation, de gémissements ; la chienne grattait partout, comme pour recouvrir des objets imaginaires ». Pen- dant l'une de ces périodes, 3 à 4 jours après le délmt de la lac- tation, on met en présence de la Chienne 3 Lapereaux de 9 jours : aussitôt elle cesse de gémir, lèche les Lapereaux sans discon- tinuer, écarte les cuisses ; appelée, elle quitte les Lapereaux après les avoir recouverts. La (Jhienne se comporte en somme comme une mère avec ses propres petits.
Cette observation, qui complète les miennes, permet de loca- liser sur l'ovaire le point de départ du processus. Elle montre, en outre, que l'attraction vers les petits n'implique nullement un état de gestation, mais un certain état physiologique qui se renouvelle périodiquement chez la femelle. Naturellement, les exceptions existent, et toutes les femelles ne se ressemblent pas à ce point de vue. Mais il convient de remarquer que ces excep- tions se rencontrent aussi bien chez les femelles qui ont mis bas que chez les femelles en gestation. Les cas d'infanticide ne sont j^as rares et n'ont rien de spécifique. Les raisons en sont assurément diverses. En certains cas, comme l'a montré Jan TuR (2), les femelles mangent le placenta, arrivent à l'om- bilic et continuent, entamant les chairs du nouveau-né au lieu de s'arrêter. En d'autres cas, cette explication ne convient pas ; la
(1) G. LoisEL Relations entre les phénomènes du rut, de la lactation, de la mue et de l'amour maternel chez une Chienne hybride (C. R. Soc. BioL, 190G, I).
(2) Jan TuR. Observations sur la perversion de Tinstinct maternel (Bull. Sci. Fî'anreBelf/ir/iie. 1909).
"8 SÉA.NCÈ DU 26 AVRIL 192J
femelle tue ses petits, alors (ju'elle les avait respeetés au nionieut de l'absorption du placenta : toul se passe comme si l'excitation produite par le nouveau-né sur la femelle déterminail de sa paît un mouvement de morsure. Je présente, par exemple, un Souri- ceau aune Souris pleine, celle-ci ne se détourne pas, elle flaire ; mais au lieu de prendre doucement, elle mord violemment, et continuerait de mordre si je ne retirais le petit : le lendemain cette femelle met l)as et dévore sa portée. ITn peut aussi bien dire « aberration » de l'instinct maternel ; cette étiijuettc n'ajoutera l'ien, au contraii'e. aux constatations positives.
IV
Ces constatations prouvent simplement (pie le mtMaiiisme d'oîi résulte l'état pbysiologicjue le j)lus i"ré(juent chez les femel- les firavides n'entre pas forcément en jeu; mais elles ne undtenl pas en question le mé<:'anismo lui-même, ni le fait (ju'il dépend d'une sécrétion interne de l'ovaire. Dès lors, nous pcmvons comprendre tous les cas où une fenndle « adopte » les petits d'une autre femelle — de même espèce ou d'espèce différente, — ainsi que les cas de « rapt » de progéniture ; et nous pouvons les com- prendre, sans avoir recours à des explications anthropomor- pbi(pies.
I Ntur ce ([ui est des « rapts » , U().mam:s rapporte le fait suivant ( I ) : une (Ihatte met bas 5 petits, on lui en enlève 3 ; dès le lende- main elle les « renq)lace » par îi jeunes Bats. On lui enlève les 2 derniers petits (Pliais; elle leî< <» remplace » à bref délai par 2 autres Rats. Bien que ne l'exprimant pas d'une manière expli- cite, Romanes laisse entendre (pie la (abatte « remplace » unité pour unité et satisfait son amour maternel comme elle peut.
IMus récemment MaNguvrikr (2) observe deux Bats blancs femelles habitant chacune une niche ; un intervalle de 30 centi- mètres les sépare ; mais elles sont libres d'aller et venir. Les deux femelles mettent bas pres(jue en même temps, et l'on peut constater que lune des deux emporte successivement dans sa niche les 8 à 10 petits de l'autre, les ajoutant aux siens propres. Je passe sur les réflexions de l'observateur qui n'ont, avcclaques-
(1) RoMA.VES. L'évolution mentale chez lesaniniauv J'aris, Roinwalti, 1884. p. £111).
(2) M.\.NOuvRiKR. Un rapt de progéniture entre l'cnielles de RaL blanc {Uull. Inst. yen. psychol. 1905).
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tioii, (ju'uii assez lointain rapport : « la femelle voleuse trou- vait ses petits agréables à voir, à uourrii', elle en a vu d'autres, elle les a pris pour augmenter sou l)icu ».
Envisagés en dehors de tout anthropomorphisme, ces rapts, — comme les substitutions — S(> ramènent, bien évidemment, à Tattractiou que le nouveau-né exerce sUr la femelle, attrac- tion développée par la gestation, ou simplement par le rut. L'attraction ne comporte aucune connaissance ni reconnaissance. L'élevage des petits, qui en est la conséquence et le prolonge- ment, n'en comporte pas davantage. WAX\viiu.LER (1) aftirme que « l'élevage inqjlique, évidemment, da reconnaissance des jeunes par les parents » ; pareille affirmation se heurte à une série de données nettement contraires. Si, dans le cas de la Chatte, qui « remplace » par de jeunes llats ses petits dispa- rus, le nondjre des remplaçants est égal à celui des remplacés, il ne faut voir là qu'une pure coïncidence. Rien ne nous auto- rise à supposer la Chatte capable d'un calcul, si sinq)lc soit-il. D'une façon constante, on peut ajouter ou supprimer des nou- veau-nés dans une nichée, sans que la mère se livre à une manifestation quelconque. Même, l'adjonction de petits d'une autre espèce ne provoque pas forcément de réaction ; au sur- plus, ce simple fait qu'une femelle accepte des petits étrangers suffit à la démonstration. L'attraction qui s'exerce est, en somme, physique -— physico-chimique devrtons-nous dire. Elle s'exerce entre une femelle et des nouveau-nés ; tout se passe comme si les nouveau-nés, en général, possédaient quelque propriété conunune qui les rend attractifs dans certaines conditions. Entre eux pourtant des dilférences existent, et qui peuvent être assez mar(|uées pour que cesse le pouvoir attractif: c'est ainsi que, suivant Romanes, une Lapine n'accepta point un jeune Furet et le tua incontinent. Dans certains cas, même, l'attraction serait tout à fait exclusive. Suivant R. Rollinat et E. Trouessart (2) chaque femelle de Vespertii/u murhius n'accepte que son petit, à l'exclusion de tous les autres. Par contre^ les femelles de Pleco- tiis auntus et probalîlcment aussi celles du Rhinolopkns lïip- posideros ne font aucune dillercnce entre les petits ; ceux-ci passent d'une femelle à l'autre et sont acceptés.
(1) WiwvKiLLER. Esquisse d'une Sociologie (Paris, 1906).
(2) R. HoLLiNAT et r^. TaouEssAHT. Sur la reproiluction des Cliauves-Souris. (il/t'we, Sov. iool. France, IX, 18%, et X, 18'J7).
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Quoiqu'il (Ml soit, d'ailleurs, le phénomène n'implique donc nullement conscience. La mère subit une attraction, elle ne la dirige à aucun degré et ne se rend pas compte de ses consé- quences. Mais, évidemment, à vue suj3erlicielle, cette attraction donne l'illusion d'un phénomène ali'ectif, conscient ; elle i)rend aussi l'allure de l'altruisme le plus pur, et l'on a pu quelque- fois penser qu'une femelle « adoptait » des nouveau-nés aban- donnés. C'est tout juste si Ion n'ajoute ])as, « par commiséra- tion ».
Il faut renoncer à 1 illusion, en d('q)it de son cliaiine, et tirer des faits i)récis tous les enseignements qu'ils renlei-ment })our la connaissance du comportement humain, (^liez rilomme, l'in- tervention des états de conscience modilie-t-elle le fait physico- cliimicpie lui-même? Suivant toute vraiseud)lance, la nature de l'amour maternel ne chang(; pas, (piant à soji essence ; mais il se comj)lique en raison des intluences de la vie sociale, de la possi])ilité que donnent les états de conscience de prévoiries con- séquences d'un comportement Le Rat femelle qui accumule dans sa nichée se^ nouveau-nés et ceux d'autrui ne se préoc- cupe guère des difficultés que lui procurera une si nond>reuse famille ; elle ignore le nombre de ses mamelles et l'abondance de sa sécrétion lactée ; rien, chez elle, ne s'oppose à l'attrac- tion vers le nouveau-né et le conqx)rtement conserve son allure altruiste. L'Homme envisage, au contraire, toutes les compli- cations (ju'entraîne l'élevage d'une progéniture ; et la vision '^de ces complications individuelles pu sociales font obstacle aux manifestations altruistes et les suppriment. L'attraction vers le nouveau-né demeure entière; mais elle se localise. Du moins, quand le nouveau-né n'est pas celui de la mère, des sentiments divers interviennent qui neutralisent l'attraction ; le comporte- ment atfecte une allure égoïste.
Néanmoins, il reste fondamentalement le même, étrcntement attaché à sa base physique. Giard pensait que, sans jamais s'en séparer complètement, il s'en dégage lentement. Cette opi- nion optimiste ne semble pas justifiée : le conqîortement con- serve sa base physique intégrale, mais il se complique en fonc- tion d'interférences multiples.
« A propos de la communication de M. Habaud, M. le comte
SÉANCK Ui: 26 AVRIL 1921
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Delamarri: (Ut que ce nest pas au nombi'c, mais à l'odciii' que les inèi'es recoiiuaissent leurs petits chez le Lapin domestique. 11 ajoute que les éleveurs utilisent cette observation, lorsqu'ils veulent faire adopter de très jeunes Lapins pour réunir deux nichées en une seule, en communiquant aux sujets à adopter l'odeur de la litière de la mère adoptive ».
NOTES SUR LA FAUNE MARINE DU BOULONNAIS
PAR
Charles PÉREZ
III-. - SUR DEUX INDIVIDUS PARTIELLEIVIENT ALBINOS DE GALATHEA SQUAMIFERA LEACH
Le 23 mars dernier, j'ai recueilli à marée basse au rocher du Curé, devant la Station zoologique de Wimereux (Pas-de- Calais), deux exemplaires de Galathea squaniifcra Leach, pré- sentant l'un et l'autre une assez curieuse anomalie de colora-
/
FiG. 1. — Individus partiellement albinos i\e Galathea sijuami/era Leach.
Grandeur nature.
tion : la partie distale de certains appendices étant complète- ment dépourvue de tous les pigments foncés, gris-vert, Ijrun- rougc ou bleu, qui caractérisent cette espèce, tranchait eu blanc crème sur le reste du corps, normalement pigmenté.
Un des individus, femelle adulte portant sa ponte, est repré- senté par la figure ci-jointe (fig. 1 , a). Chez lui ce sont les 4% 5*^ et 6'=
82 SÉANCK Dr 2() AVRIL llt^l
jîéréiopodes, c'est-à-dire la iii-aiidc pince et les deux pâlies aiiihu- latoires suivantes qui sont anoriiifilcs, et toutes trois de la même façon: le méropodite est normalement coloré jusqu'à une limite nettement tranchée, ligurant comme la trace de la section de cet article par un plan léiièrement ol)li(|uc ; au delà de cette limite, la partie distale de l'article est entièrement décolorée, ainsi que les articles suivants, carpopodite, propodite et dacty- lopodite. Tout le reste du corps est normal ; et la blancheur de ces trois a])pendices, décolorés tous trois à partir du môme niveau, donne à l'animal un aspect tout à fait singulier, ({ui a snfli à attirer de loin mon attention an moment de la capture. L autre individu, noliiiih^nent pins petit (lii;'. 1, ù), est un mâle. Ici l'anomalie est plus restreinte ; (die port<' uniquement sur la pince droite, dont la dépi,i:-menlation commence un peu avant la lin du car|)Oj»odile et allecte en eidier,au delà de cette limite, le propodite el le da(tyl<q)odite. Tout le reste du corps est nor- malement pii;nienté; toutefois, à fontes les pattes, <les deux côtés, le dactylopodite est décohjré, ainsi (jue la partie tout à fait distale du [)i'opo(lite, qui précède immédiatement l'insertion de cette i;rille (lii^. 1, d). A la pince du côté t;auche (lig. I, c), la partie distale du dactyh>podite est seule décolorée, et le prolon- gement du propodite (pii vient s'y opposer pour constiluei' la pince didactyle est également dépourvu de pigment jusqu'au même niveau. 11 faut toutefois remarquer (pi'une pareille déco- loration des grill'es peut s'observer aux pattes and)ulatoires d'in- dividus absolument normaux ; c'est en somme ici la blancheur de la pince droite qui constitue essentiellement l'anomalie.
IV. - SUR QUELQUES INDIVIDUS ANORMAUX D'HALICLVSTUS
OCTORADIATUS CLARK.
La Lucei'uaire //a/iciz/slus ocloradialus Clark est particulière- ment sujette à de fréquentes anomalies. J. Hgu.nkll, sur 118 individus récoltés à Jersey, en a compté 78, c'est-à-dire les deux tiers, présentant (juelque irrégularité de nond^re ou de position, soit des organes mai-ginaux, soit desbou({uets de ten- tacides capités. Edw. T. Browne, à son tour, sur 154 individus récoltés à Plymouth, on a trouvé 34 anormaux.
L'objet de la présente note est de signaler des anomalies analogues, mais suffisamment différentes de celles qui ont été déjà décrites pour mériter d'ptre figurées. Les dessins ci-joints.
SE
ÉA^fCK DU 26 AVRIL 1921
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légèrement (liagrainmatiqiies, représentent les polypes vus par leur face orale, et sont assez explicites j^onr dispenser d'une longue description ; la situation des diverses parties sera définie comme la direction dans une l'ose des vents, lès qnatrc plans
Fi(.. 1'. — Ilalicli/siiis octorad/a/t/s. Inlividu anormal A.
perradiaux, marqués par les angles de la bouche, correspondant aux quatre points cardinaux.
L'individu A (fig. 2) présente, à peu près symétriquement par rapport à l'axe, une tendance au dédoublement des organes marginaux interradiaux de l'azimuth N-E.-S 0 , en même temps (jue deux petits Ijouquets surnuméraires, inégalement fournis, de tentacules capités.
L'individu B (tig. 3) est al)Soluinent normal dans trois qua- drants sur ({uatre, à part la présence d'un petit bouquet surnu- méraire de tentacules capités, sur le lobe E.-S-R. du disque. Mais l'anomalie caractéristique est présentée par le quadrant N-E., manifestement atrophié, et (]ui est à la fois dépourvu de saccule sous-oml)rellaire, d'organes génitaux et de pigmenta- tion.
Enfin l'individu C (fig. 4) est surtout remarquable en ce qu'il
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SÉANCE DU 20 AVRIL 11>21
FiG. 3. — Hfilirlijstus. Individu anoriuai B.
FiG. 4. — //aliclyslus. Individu auoriual G. Ilypcnntiir SL'naiiv
SÉANCE Dl 20 AVHIL 1921 (S5
ai)[)iii'ti(Mit au type do syinéti-io liexainèrc, avec six cloisons, six saccLilos soiis-oiiiI)rcllaires au lieu de quatre, et douze prolonge- ments marginaux du discjue au lieu de huit. Ces prolongements ne sont pas tous développés avec une régularité parfaite : l'un d'eux, O.-S-O., est dépourvu de tentacules capités, ce qui est peut-être diî à un traumatisme accidentel ; l'organe marginal voisin est exceptionnellement petit ; deux autres prolongements, N.-N-E. etS.-S-E. sont relativement courts et auprès de chacun d'eux se trouve un organe marginal surnuméraire.
Parmi les anomalies observées chez VHaiiclt/stus, certaines peuvent être interprétées comme dues sans doute à des régéné- rations irrégulières consécutives à des traumatismes, et ren- trant par conséquent dans la catégorie des hétéromorphoses ; tel pourrait p. ex. être le cas de l'individu B. D'autres consti- tuent au contraire des perversions congénitales du type de symé- trie ; tel est le cas de l'individu C, qui présente un cas d'hyper- mérie sénaire analogue à celle qu'on observe assez fréquemment chez Y Aurélia aur'ita.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Brownk (Rflward T ). Ou the variation oï Haliclystus octoradiatus {Quart.
Jouni., XXXVIII, i89o [1-8, pi. i]). HoRNELL (J.). Abnonnalilies in Ilahcli/stiis octoradiatus {Natural Science,
III, 1893 [31]).
Séance du II) mai JI^JJ
PRI>SIDEiNCE 1)K M. RABAUI), l'RKSIDENT
La Société reçoit do l'Université de Sh'asbourii un cliè(]uc de 500 francs destiné à la i)nl)lication d'nn travail de M. Topsi-:nt. M. le président en exprime les vifs remerciements du la Société.
M. le président adresse les IV-licitatioiis de la Société à M. (loi TiKUE, récemment élu nienil>re de l'Académie de méde- cine.
M. le président déj)ose sur le huicau l;i lisle du souscription pour l'amélioration (!<• la hihliotJiècjiM'.
Le Laboratoire de zoologie de la S»)rl)onne est élu meiiiltic.
Sont présentés comme mend)res :
M. Aiidic Uayako, natnialisie cinématograpliiste, 20, avenue Aubert, à Vincennes (Seine), par MM. Dilliard et Magiiin ;
M. Louis-Gabriel Li; Chaules, dessinateur d'histoire naturelle, iO, i-uc (II' Tm-enne, à Paris (i^), pai- MM. IJilliard et Magnin.
M. Peut ]>résent(> une màclioire inférieure de Lapin montrant des incisives de lonuueur anormale.
« M. le ])'.]. Pi:leei;iu\ présente une photographie (piiluiaété adi'cssée par .M. Pallary et ({ui est due au lieutenant Joyeux, de (iucrcif au Maroc 11 s'agit d'un spécimen de Ti'uite péché dans l'Oued Melloidou et (pii pou\ait atteindre une soixantaine de centimètres de longueur. 11 est fort intéi'cssant de constater (pie l'on peut capturer de pareils Poissons dans les rivières du Maroc ».
M. Milliard ])résente deux Esturgeons (Acipeu.so?' sfwio L.) péchés dans une rivière française.
i
SÉANCE DU 10 MU 1021 87
OBSERVATIONS RELATIVES A L'INVASION DE Porthesia chrysorrhsea
PAR
le Comte delamarre de monchaux
Ayant été à même d'observer les dégâts occasionnés, cette année, jjar les clienilles du Çul-bi'un, Porthesia chri/sorrhœa L. [Nygmia phœorrhœa Doiiovan), aux arbres fruitiers et forestiers ainsi qu'aux haies vives, et à des végétaux de jnoindre impor- tance, j'ai constaté sur la ligne du chemin de fer de Paris à Tours par Vendôme, que cet Insecte paraît s'être multiplié dans des proportions notables depuis l'an dernier. Sur cette ligne, les dégâts importants commencent à Ablon, deviennent j)lus considéral)les à partir d'Epinay-sur-Orge ; le maximum d'inten- sité de l'invasion, dans ces régions, va