L«aL« r ^ -:4XZCJC<- ,':<«: ce*, ce: '' "^ss des Sociétés savantes) 1921 EXTRAIT DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE La Société zooloyique de France, fondée le 8 juin 1876, icconnue d'utilité publique le 16 déceniljrcISyO, comprend des înemùres hono- raires, des membres correspondants et des membres titulaires. Les membres titulaires nouveaux sont élus eu séance publique sur la présentation de deux membres îmcien^ ; ils doivent un droit fixe d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 20 francs, celle-ci exigible à partir du 1" janvier et devant être transmise sans frais au trésorier. Toutefois la Société peut faire toucher à domicile aux frais du débiteur. Les membres démissionnaires ne sont dégagés de la cotisation que pour les années qui suivent celle de leur démission (art. 4 delà loi sur les Associations). Tout mendjre qui n'a pas payé sa cotisation cesse de recevoir les publications de l'année courante et est, au bout de trois ans de non-paiement, considéré comme démissionnaire. On peut s'alIVanchir de la cotisation par le versement d'une sonune de 300 francs qui confère le titre démembre à vie. Les metvbres donateurs sont ceux qui ont versé au moins oOO francs; ils sont de droit mem- bres du Conseil. Les séances de la Société sont publiques. La dernière du mois de février est d'ordinaire V Assemblée (jénérale annuelle, qui est habituelle- ment accompagnée de séances de démonstration et d'une conférence. La bibliothèque est ouverte au siège social les lundis et vendredis de 2 heures à 4 h. 1/2 ; le prêt à domicile des volumes reliés est auto- risé pour les mend)res habitant l'aris. Le Bulletin publie de courtes notes, acceptées par la Commission de publication et ne comportant que des figures dans le texte ; il n'en est envoyé aux auteurs (}u'une seule épreuve ; à défaut de son retour dans un délai maximum de cinq jours, les corrections indispensables sont faites d'oflice. Depuis le l'^' janvier 1920, la Société ne donne plus de tirés à part gratuits; elle peut, dans la mesure de ses disponibili- tés, dispenser du remboursement des frais declichage pour les figures au trait. Les personnes étrangères à la Société peuvent faire présenter des communications par un membre. Les Mémoires pouvant comporter des planches hors texte, sont l'objet de souscriptions spéciales. 11 est d'usage dans les publications de la Société d'appliquer les règles de la nomenclature adoptées par les Congrès internationaux de zoologie, de faire commencer tout nom d'être vivant (animal'ou plante) par une majuscule, d écrire en italique les noms scientifiques latins et d'employer pour les indications bibliographiques les abréviations usi- tées dans le Zoological Record (19U5). H est recommandé de ne déposer que des manuscrits définitifs et lisiblement écrits : les frais de correc- tion supplémentaires entraînés par les remaniements importants ou par l'état des manuscrits étant à la charge des auteurs (art. 66 du règle- ment). Les dessins doivent être remis en même temps que les manus crits et exécutés de façon à pouvoir être immédiatement reproduits. Le Secrétaire général, gérant, A. IIOBEIIT. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 1" JUIN 1921 Avec la date de leur admission Le nom dca membres fondateurs est précédé de la lettre F, celui des membres donateurs est suivi des lettres M. D., celui des membres à vie, des lettres M. V. SECRÉTAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE 1805. GuiART (Prof. Jules), élu le 13 février 1917. BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE 1889. Secques (F.), élu le 23 février 1911. MEMBRES HONORAIRES 1915. Bashford Dean, professeur de zoologie (Vertébrés), Columbia University, New-York (Etats-Unis). 1918. BouLENGER (G. -A.), correspondant de l'Académie des sciences. Jardin botanique de l'Etat à Bruxelles (Belgi- que). 1921. Dubois (Alphonse), conservateur honoraire du Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles, villa « Rayon de soleil », à Goxyde-Dunes (Belgique). 1915. GiLSON (Gustave), directeur du Musée d'histoire naturelle de Belgique, professeur à l'Université de Louvain (Belgique). 1901. Grassi, professeur d'anatomie comparée à l'Université, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie). 1920. IIallez (D"" Paul), professeur honoraire à l'Université, 98, rue Jean-Bart. à Lille (Nord). 190 1 . Ijima (Isao), professeur de zoologie à l'Université (Collège of science), à Tokyo (Japon). 1920. JuLix (Charles), mem])re correspondant de l'Académie VI royale de Belgique, professeur à FUniversité, L. L. D. (St Andrews), directeur de l'Institut d'anatomie. 18, rue de Pitteurs, à Liège (Helgi([ue). 1913. L.vNKESTER (E. Ray), directeur du Hritisli Muscuui, 20, Thurloc place, South Kensingtou, à Londres (Angle- terre). J9()l. Laveran (A.), membre de l'Institut, membre de l'Acadé- mie de médecine, 2o, rue du Montparnasse, à Paris (6**). 1897. Nansen (Fridtjof), professeur d'océanograpliie à l'Univer- sité de Christiania (Norvège). 1915. Neuma>'n (Georges), correspondant de l'Académie des sciences, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, en retraite, à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées). 1909. PerrOxNCito (D'' Edoardo), correspondant de l'Académie des sciences, de l'Acadéuiie de médecine et de la Société de biologie, professeur à l'Université et à l'Ecole vétérinaire, 40, corso Valcntino, à Turin (Italie). 1920. Railliet (A.), membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur honoraire à l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine). 1909. Sars (G. 0.), professeur à l'Université, à Christiania (Norvège). 191:3. Wesenberg-Lund (Cari), directeur du Laboratoire biolo- gique, Slotsgade, llillcrod (Danemark). 1918. WiLsoN (Edmund B.), professeur de zoologie, Coluuibia Uuiversity, New- York (Etats-Unis). 1902. ZoGRAF (D' Nicolas de), professeur à l'Université (Musée polytechnique), cà Moscou (Russie). MEMBRES CORRESPONDANTS 1(S90. IIonsT (D"' R._), couservateur au Musée d'histoire natu- relle, à Leyde (Hollande). 1897. Sluiter (C. Ph.), professeur à l'Uuiversité, à Amsterdam (Hollande). 1891. Vejdovsky (Franz), professeui- à l'Université de Bohème, à Prague (Bohême). MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1) P Branicki (comte Constantin), décédé en 18S4. (1) l'ar une delibrralion en date du âo janvier 1885, le Conseil a décidé de maintenir perpolnelleujenl en tête du Bulletin la liste des membres donateurs décédés. VII 1892. Brian (Alfred), décédé en 1915. 1892. IkANCHARD (Si""' R.), née Ghancel, décédée en 1918. F BlaiNCHaud, (prof. R.), décédé en 1919. 1888. Gha^ckl (M"-^ Aline), décédée en 1889. 1891. Ghancel (M'"° Marins) décédée en 1919. 1888. GuiîRNE (baron Frédéric de), décédé en 1888. F Hamonville (baron d'), décédé en 1899. F Hugo (comte Léopold), décédé en 1895. 1904. Meillassoux (J.-B.), décédé en 1913. 1886. ScHLUMBERGER (Gharlcs), décédé en 1905. 1876. Semallé (vicomte René de), décédé en 1894. F Vian (Jules), décédé en 1904. MEMBRES MORTS POUR LA PATRIE (1) 1909. Garreta (Léon), sous-lieutenant au 225^ régiment d'infan- terie, tué dans la nuit du 23 au 24 août 1914, à Magi- mont, près Bouillon (Belgique). 1914. Brément (Ernest), sergent au 51*' d'infanterie, tué le 21 octobre 1914, à Vienne-le-Ghàteau (Argonne). 1914. Baume-Pluvinel (marquis G. de la), automobiliste militaire, tué le 31 octobre 1914, à Hoog, près Ypres (Belgique). 1906. Arenberg (prince Ernest d'), lieutenant au 232'' d'infan- terie, mort le 20 mars 1915, des suites de trois bles- sures reçues le 21 octobre 1914, en Woëvre. 1914. Stique (Georges), caporal au 315'' d'infanterie, 5^ conipa- gnie, tué à Auberive-siir-Suippe, le 25 septembre 1915. 1909. Benoist (René), lieutenant, disparu à ïahure, le 12 octo- bre 1915. 1907. Montezuma (Gaston), capitaine aviateur-observateur, tué au cours d'un combat aérien au-dessus d'Aure (Gham- pagne), le 22 i\ovembre 1915. 1913. Regnard (Emile), canonnier, puis brigadier téléphoniste au 45" d'artillerie, 2" groupe, tué à Maurepasle 18 sep- tembre 1916. MEMBRES TITULAIRES (2) 1903. Abric (Paul), licencié ès-sciences, château de Gormeil, à Fox-Amphoux (Var). (1) Par délibération du 9 mars 11)15, le Conseil a décidé do maintenir perpétuel- lement en tête du Bulletin les membres' morts pour la patrie. {H) La Société s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (Art. Il du rèfjlement). VIIl 1890. Albert l*'" (S. A. S.), prince de Monaco (M. D.), associé étranger de l'Académie des sciences, 19, avenue du Président Wilson, à Paris (16'*). 1889. Alluaud (Charles), conservateur du Musée d'histoire natu- relle de l'Institut chérifien, avenue Mauley-Yoïissef, à Rabat (Maroc). 1920. AiNDERSON (D"" Ch. W.), préparateur à la Faculté de méde- cine, 43, rue Richer, à Paris (9*^). 1921. André (Marc), place de l'Eglise, à Sucy-en-Rrie (Seine- et-Oise). 1906. Anfrie (Emile), naturaliste, 3, rue de Paris, à Lisieux (Calvados). 1921. Angel (Fernand), préparateur au Muséum, 57, rue Cuvier, à Paris (5-^). 1905. Anthony (D"^ Raoul), assistant au Muséum, 55, rue de RufFon, à Paris (5"'). 1919. Aramboirg (Camille), membre de la Société géologique de France, 75, rue de Mostaganem, à Oran (Algérie). 1920. Arné (Paul) licencié ès-sciences, 121, rue Judaïque, à Rordeaux (Gironde). 1893. Arrigoni degli Odui (comte), professeur à l'Université, à Padoue (Italie). 1897. Artault (D-- Stéphen), 20, rue de l'Abbé-de-l'Epée, à Paris (5«). 1920. Association des anciennes élèves de l'école Edgar-Quinct, 63, rue des Martyrs, à Paris (9"). 1895. AuBERT (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, palais de Longchamp, à Marseille (Rouches- du-Rhône). 1920. Aubertot, préparateur de zoologie à la Faculté des scien- ces, à Strasbourg (Ras-Rhin). 1913. AuDiGÉ, maître de conférences à la Faculté des sciences de Caen, 28, rue de la Mer, à Luc (Calvados). 1911. Auriol (M'"« d') (M. V.), Hôtel Terminus (Gare Saint- Lazare), à Paris (8*"). 1921. Rabaulï (Guy), associé du Muséum, 10, rue Camille Périer, à Chatou (Seine-et-Oise). 1920. Ragnall (Richard S.), (M. V ), director of engeneering Works, Rydal Mount, Rlaydon on Tyne, Durham (Angleterre). IX 11)20. Barthélémy, chef de travaux à Tlnstitut zoologique de l'Université, 23, rue de Reims, à Strasbourg- (Bas-Rhin). IS79. Bavav (Arthur), pharmacien en chef de la marine, en retraite, correspondant du Muséum, 82, rue Lauriston, à Paris (16"). 1921. Bavard (André), naturaliste cinématographiste, 20, ave- nue Aubert, à Vincennes (Seine). 1903. Bkauchamp (D»" Paul Marais de) (M. V.), chargé de cours à la Faculté des sciences, directeur de l'Office central de faunistique, 6, rue Berbisey, à Dijon (Gôte-d'Or). 1899. Bedot (D"" xMaurice), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse). 1910. Beouaert (J.) (M. V.), de Cland, 172 W., 81st. street, New- York City N. Y. (Etats-Unis). 1920. Berland (Lucien), assistant au Muséum, 30, boulevard St-Marcel, à Paris (o«). 1906. Berner (Paul), directeur de l'Ecole d'horlogerie, à La Chaux-de-Fonds (Suisse). 1920. Bézagu (Capitaine Louis), 61, cours d'Aquitaine, à Bor- deaux (Gironde). 1889. Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère). 1892. Bibliothèque de l'Université, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1892. Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 19, via Bomana, à Florence (Italie). 1920. Bibliothèque publique, 20, Souk el Attarin, à Tunis. 1884. BiGNON (M"'' Fanny), docteur ès-sciences, 61 , rue Claude- Bernard, à Paris (5^). 1920. Billard (Armand), professeur à la Faculté des sciences de Poitiers (Vienne). 1909. Billiard (G.) (M. V.), assistant de bactériologie à la fon- dation ophthalmologique A. de Rothschild, 22, rue Manin, à Paris (19'). 1906. Blaizot (Ludovic), à l'Institut Pasteur, à Tunis (Tunisie). 1891. Blanc (Edouard) (M. V.), explorateur, à la Société de géographie, 184, boulevard St-Germain, à Paris (6"). 1909. Blanc (D'' Georges), à l'Institut Pasteur hellénique, à -Athènes (Grèce). 1919. Blanchard-Chancel (Camille), 14, rue de la République à St-Germain en Laye (Seine-et-Oise). 1883. Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Univer- sité, 17, paseo del Obelisci), à Madrid (lilspagne). 1882. Bo.\APARTE (prince Roland) (M. D.), membre de l'Insti- tut, 10, avenue d'iéna, à Paris (IG''). 1903. Bonnet (Aniédce) (M. D.j, chargé de cours à la Faculté des sciences, bihliotliécaire-archiviste-conservateur de la Société linnéenne, l, quai de la Guillotière, à Lyon (Rhùne). . 190i. BoRcÉ.v (loan), docteur ès-sciences, professeur à l'Univer- sité, à Jassy (Roumanie). 1906. Bordas (D'" L.), professeur à la Faculté des sciences, à Renues (lUe-et-Vilaine). 1920. BouNOURE, maître de conférences de biologie générale à la Faculté des sciences de Strasbourg (Bas-Rhin). 1897. BouTAN (D' Louis), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1890. Bouvier (E. L.), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 14, avenue Voltaire, à Maisons- Laftitte (Seine-et-Oise). 1911. BouvRAiN ((^leorges), licencié ès-sciences naturelles, pré- jîarateur à la Faculté des sciences, 33 /»/.v, avenue Reille, à Paris (14''). 1889. Branicki (comte Xavier) (M. V.), 10. rue Wiejska, à Var- sovie (Pologrne). 1920. Brian (Alessandro), o, coi-so Firenze, à ( iénes (Italie). 1894. Brolemann (Henri) (M. V.), boite n° 22, à l*au (Basses- Pyrénées). 1896. Brumpt (D"" Emile) iM. V.), docteur ès-sciences, membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Ecole de médecine, à Paris (6''). 1905. BuEN (Odôn de) (M. D.), sénateur, professeur à l'Univer- sité de Madrid, directeur du Laboratoire de biologie marine des Baléares à Palma-de-Mallorca et de la sta- tion de Malag-a, Lagasca 1 Ki, à Madrid (p]spagne). 1904. BuGNiON (D'' Edouard), professeur honoraire d'anatomie humaine et d'endjryolog'ie à l'Université de Lausanne, la Luciole, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhùne). F Bureau (D*" Louis) (M. V.), directeur du Musée, profes- seur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). XI 'ol- 1920. BuRR (x\dolphe), conservateur adjoint du Musée zoologi que de l'Université et de la ville, 29, boulevard de la Victoire, à Strasbourg' (Bas-Rhin). 1902. Galvet (Louis), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1902. Caru: (Paul) (M. D.), correspondant du Muséum, à Curepipe (île Maurice). 1919. Gastellanos (Prof. Israël), Villanueva, 3, Jésus del Monte, Habana (Guba). 1919. Gathelin (D"" P.), chirurgien en chef de l'hôpital d'urolo- gie, 21, avenue Pierre P'" de Serbie, à Paris (16®). 1909. Gaullery (Maurice), professeur de zoologie, évolution des êtres organisés, à la Sorbonne, 6, rue Mizon, à Paris (15«). 1903. Gaziot (commandant E.), 24, quai Lunel, à Nice (Alpes- Maritimes). 1914. Gépèdk (Gasimir), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 30, avenue Reille, à Paris (14'). 1919. Gharanaud (Paul) (M. V.), corres23ondant du Muséum, 12, rue de Go.ndé., à Paris (6''). 1906. Ghappellier (A.), licencié ès-sciences, ingénieur agro- nome, 80, boulevard St-Ger main, à Paris (5®). 1904. GhaïtOiN (Edouard), maître de conférences, à Flnstitut de biologie générale, à l'Université de Strasbourg- (Bas-Rhin). 1919. Ghevey (Pierre), licencié ès-sciences naturelles, jDrépara- teur à la Faculté des sciences, à Glermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1884. Ghevreux (Edouard) (M. D.), route du Gap, à Bône, (Algérie). 1899. Ghoraut (D*" A.), 3, rue GhaufTard, à Avignon (Vaucluse), 1907. Ghopard (Lucien), docteur ès-sciences naturelles, 2, square Arago, à Paris (13'^). 1912. GiucA, médecin- vétérinaire, à l'Université, à Belgrade (Serbie). 1912. GoRNiLLOT (D'' Gharles), 39, rue Gazan, à Paris (14«). 1887. GosMOvici (D"" Léon G.), professeur à l'Université, 11, strada Godrescu, à Jassy (Roumanie). 1900. GouTiÈRE (D'' H..), membre de l'Académie de médecine, XII * professeur à la Faculté de pharmacie, 20, rue de Tour- non, à Paris (6''). 1921. Damas (Désiré), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, Institut zoologique, quai Edouard van Wono- den, à Liège (Belgique). 1904. Dambeza (M. V.), avocat au Conseil d'Etat et â la Cour de cassation, 5, rue de V'^illersexel, à Paris (7^). 1902. Darboux (G.) (M. D.), professeur à la Faculté des scien- ces, directeur du lal)oratoire Marion, à Malniousque, Marseille (Bouclies-du-Rhone). 1920. Dartmouth collège library, Hanover, New llain[)sliire (Etats-Unis). 1881. Dautzenberg (Philippe) (M. D.), 209, rue de l'Université, à Paris (7-^). 1898. Davenière (D*" Emile), licencié ès-sciences, 36, l>oulcvard de La Tour-Maubourg, à Paris (7''). 1904. Debreuu. (Charles), avocat à la Cour d'appel, 25, rue de Cliâteaudun, à Paris (9"). 1918. Dehorne (M"'' Lucienne) (M. V.), docteur ès-sciences naturelles, préparateur de la Station biologique de Roscolf, 344, rue Saint-Jacques, à Paris {o"). 1920. Delacour (Jean), château de Clères (Seine-Inférieure). 1919. Delamarre de Monchaux, (Comte), (M. D.), conservateur au Musée d'histoire naturelle de Blois, président de la section d'aviculture de la Société des agriculteurs de France, château de Troussay, par Cour-Cheverny, (Loir et-Cher), et 6, rue de Bellechasse, à Paris {!'). 1910. Delorme (Georges), licencié ès-sciences, ceuseur des étu- des à l'Ecole commerciale, 39, avenue Trudaine, à Paris (9"). 1916. Delphy (Jean), chef de travaux au Laboratoire maritime de Tatihou^ par Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). 1876. Demaison (Louis), archiviste, 12, boulevard Raspail, à Paris (7"). 1921. Demer (Pierre), 33, rue Jacob, Paris (6«). 1921. Dems (Robert) agrégé des sciences naturelles, 27, rue de la Colombière, à Dijon (Côte -d'Or). 1911. Despax (R.), 30, avenue de Muret, à Toulouse (Haute- Garonne). XI 11 1921. DiWÀNY (Hassaii-Fouad), (locteui' eu médecine, docteui' ès-sciences, 59, avenue de Sutt'reu, à Paris (7''). F DoLLFUS (Adrien), 3, rue Fresnel, à Paris (16''). 1892. DoLLFUS (Gustave) (M. V.), 4"), rue de Chabrol, à Paris (lO'^). 1913. DoLLFUS (Marc-Adrien), étudiant, 6, rond-point de Long- champ, à Paris (16''). 1912. DoLLFUS (Robert), licencié ès-sciences naturelles, 45, rue de Chabrol, à Paris (10^). 1897. DoMET DE VoKGES (Albert), licencié ès-sciences naturelles, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). 1877. DouviLLÉ (H.), mendjre de l'Institut, professeur à l'Ecole des mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris (7''). 1897. DuBOSCQ v^'" 0.), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, 24, rue Marcel-de-Serres, à Montpellier (Hérault). 1902. Uyé (D'' Léon) (M. 'V.), 123, avenue de Wagram, à Paris (17«). 1905. Fage (Louis) (M. Y.), docteur ès-sciences, assistant de zoologie au Muséum d'histoire naturelle, 61, rue de Butlbn, cà Paris (5«). 1907. Falguière (Willie), directeur de l'école Carnot, à Colom- bes (Seine). 1908. Fauré-Fremiet (Emmanuel), préparateur au Collège de F'rance, 46, rue des Ecoles, à Paris (5*'). 1884. Faurot (D'' Lionel) (M. 'V.), 10, chemin de Lorette, à St-Genis-Laval (Rhôue). 1917. Fauvel (Pierre), professeur à la Faculté libre, 12, rue du Pin, à Angers (Maine-et-Loire). 1921. Fleutiaux, membre de la Société entomologique de France, 6, avenue Suzanne, à Nogent-sur-Marne (Seine). 1895. FocKEU (D'" Henri), professeur à la Faculté de médecine, 13, place Philippe- Lebon, à Lille (Nord). 1897. Freyssinge (Louis), (M. "V.) licencié ès-sciences, pharma- cien, 9, rue Parrot, à Paris (12'). 1909. Fuset-Tubia (José), docteur ès-sciences naturelles, pro- fesseur de zoologie générale à l'Université, à Barcelone (Espagne). 1881. Gadeau de Kerville (Henri) (M. D.), correspondant du XIV ministère de rinstruction pul»liqiie et du Muséum, 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1920. Gaillard ((Claude), docteur ès-sciences, directeur du Musée d'iiisloirc naturelle, 28, l>oulevard des Belges, à Lyon (Rhône). 1917. Garin (D'" Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 59, rue Pierre Corneille, à Lyon (Rhône). 1880. Garman (Samuel), assistant of Ichthyology and Ilcrpe- tology at the Muséum of Couiparative Zoology, at Harvard Collège, (^and^ridge, Mass. (I']tats-Unis). 1895. Gaulle (Jules de), il, rue de Vaugirard, à Paris (G°). 1879. Gazagnaire (Joseph), 29, rue Kélix-Faure, à Cannes (Al- jies-Maritimes). 1907. Gedoelst (Louis), professeur à l'Ecole vétérinaire, rue Meyerbeer, à Bruxelles (Belgique). 1899. Georgevitch (Jivoïn), professeur de zoologie et d'ana- tomie comparée à l'Université, 16, rue Dohratchina, à Belgrade (Serbie). 1905. Germaln (Louis), (hjcteur ès-sciences, assistant au Mu- séum, 120, rue de Tolbfac, à Paris {VS"}. 1920. GivENCHY (Paul de), 84, rue de Rennes, à Paris (6'"). 1906. Glandaz (All)ert), greffier en chef au tribunal de com- merce, 43, boulevard Lannes, à Paris (16'). 1920. Grasse, chef de travaux à l'Ecole d'agricuUure, à Mont- pellier (Hérault). 1902. Gréban (M. V.), notaire, rue de Paris, à Saint-Germain- en-Laye (Seine-et-Oise). 1891. Gruvel (A.), professeur au Muséum d'histoire jiaturelle, directeur des pêcheries de la côte occidentale d'Afri- que, 66, rue Claude-Bernard, à Paris (5®). 1920. GuÉGAN (Paul), pharmacien-chimiste, chef de travaux de chimie à l'Ecole de médecine et de pharmacie, 20, rue de Vaucelles, à Caen (Calvados). 1900. Guérin-GaiMvet (J.), docteur ès-sciences, villa « Sanouva », avenue du Nid d'Aigle, à Royan (Cliarente-lnférieure). 1880. GuERNE (baron Jules de) (M. D.), 6, rue de Tournon, à Paris (6^). 1895. GuiART (D'" Jules) (M. D.), docteur ès-sciences, correspon- dant de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 58, boulevard de la Croix- Rousse, à Lyon (Rhône). xv lUOO. Hamo.wille (baron d') (M. V.), au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1921. HaraiM (Hervé), licencié èsrsciences, à l'Institut zoologi- que de l'Université, à Stras])Ourg- (Bas-Rhin). 1 Maurice) (M. V.), 33, rue des Granges, Moret- sur-Loing (Seine-et-Marne). 1919. Salm (Colonel docteur), inspecteur du service de santé civil de la résidence, à Kediri, Java (Indes néerlan- daises). >iMl 1920. Salmon (Julien), docteur en médecine, docteur ès-sciences, professeur au lycée de St-Onier (Pas-de-Calais). 1920. Sanchez y Sanchez, (Manuel), docteur ès-sciences, Horta- leza, 73, à Madrid (Espagne). 1902. Savouré (P.), licencié ès-sciences naturelles, chargé de travaux pratiques à la Faculté des sciences, 7 bis, impasse Sainte-Marie, à Rennes (llle-et- Vilaine). 1920. ScHEiiDLiN (Paul), (M. V.) conservateur adjoint du Musée zoologique de l'Université et de la ville, 3, rue Daniel Hirtz, à Strasbourg (Bas- Rhin). 1909. ScHLEGEL (Christian), agrégé, professeur au lycée, 4, cours de rAl)])aye, à Vendôme (Loir-et-Cher). 1920. ScHLESCH (llans), cand. pharm., Seydesfjardcr Apotek, Seydisfjord (Islande). 1921. ScuuRMAN, professeur de zoologie agricole à llnstitut d'agronomie de Montevideo (Uruguay). 1889. Secques (François) (M. D.), pharmacien de l'"^ classe, 14, rue Saint-Louis-en-l'Ile, à Paris (4''). 1918. Secretario de agricûltura y fomento, direcciôn de estu- dios biolôgicos, Balderas, 94, à Mexico (Mexique). 1902. Semichon (Louis) (M. V.), docteur ès-sciences, préparateur au ^Muséum, 4, rue Ilonoré-Chevalier, à Paris (6®). 1920. Senevep, de l'Institut Pasteur, 43, rue Edmond Adam, à Alger. 1870. Shelley (captain George-Ernest) (M. V.), 7, Princes street, Cavendish square, à Londres, W. (Angleterre). F. Simon (Eug.), correspondant de l'Académie des sciences, 16, vHla Saïd, à Paris (16^). 1905. SiRVENT (Louis) (M. V.), assistant au Musée océanogra- phique, à Monaco. 1899. Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon, à Arcachon (Gironde). 1911. SoLLAUD (E.), agrégé, préparateur du laboratoire de Wimereux (Pas-de-Calais), 95, Grande-Rue, k Besan- çon (Doubs). 1920. Stehelin (Georges), 22, rue des Vignes, à Paris (16''). 1920. Stehelin (Jean), 22, rue des Vignes, à Paris (16*'j. 1920. Stehelin (Pierre), 13, rue du Tilleul, à Mulhouse (Haut- Rhin). XXllI 1889. Studer (D'' Th.), professeur à rUuiversité, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 19:^0. SuRCOUF, (baron J.) chef de travaux de zoologie au labo- ratoire colonial, 55, rue de Buftbn, à Paris (o'). 1911. Texier (Georges), à Luçon (Vendée). 1896. Thézée (D^' Henri), professeur à l'Ecole de médecine, 70, rue de Paris, à Angers (Maine-et-Loire). 1887. TopsEiNT (Emile), correspondant du Muséum, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, Institut zoologique, à Strasbourg- (Bas-Rhin). 1878. TouRNEux (D"* Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomène, ta Toulouse (Haute-Garonne). 1887. Trapet, pliarmacien-major de 1'"'' classe en retraite, à Ispoure, par Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyré- nées). 1895. Trouëssart (D'' Edouard), professeur au Muséum d'his- toire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris {^^). 1921. TuRGHiNi (Jean), docteur en médecine, licencié ès-scien- ces, préparateur à la Faculté de médecine, 78, rue des Saints- Pères, à Paris (7°). 1917. Vandel (Albert) (M. V.), préparateur k la Sorbonne, 7, boulevard Saint-Michel, à Paris, (5''). 1903. Vaney (C), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhône). 192L Vayssière (Paul), directeur de station entomologique, 16, rue Claude-Bernard, à Paris (5"^^). 1920. VeriNE (D"" Jean), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté de médecine, 82, rue Bonaparte, à Paris (6°). 1876. Vian (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (S''). 1894. ViGNAL (Louis), 28, avenue Duquesne, à Paris (7*^). 1912. ViGiN'ON (Paul), docteur ès-sciences, 9, boulevard Latour- Maul)ourg', à Paris (7''). 1903. Vlès (Frcd) (M. V.), docteur ès-sciences, chargé de cours à l'Université 35, boulevard de la Victoire, à Strasbourg- (Bas-Rhin). 1897. Ward (Henry-Baldwin), professeur à l'Université, à Url)ana, Illinois (Etats-Unis). 1880. Werer (D*" Max), professeur à l'Université, cà Eerbeclv (Hollande). XXIV 1890. WiERZKJSKY, professeur à FUniversité, 0, Wielopole, à Cracovie (Pologne). 1906. WiNTREBERT (D') (M. V.)> chef de travaux d'anatomie comparée à la Faculté des sciences, à Paris (o°). 1919. Wytsmann (P.), naturaliste, aux Quatre-Bras, Tervueren (Belgique). 1909. ZuLUETA (Antonio de), Museo de ciencias naturales, Hip- podromo, à Madrid (Espagne). BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1921 Membres du bureau : Président E. Babaud. ,..,., ^ E. Brumpï. y ice-nresiaents \ .^ ,, ' ( 1 . Carie. Secrétaire général A . Robert. c. , . ( L. Dehorne. bccretarrcs { . „ ( A. Vandel. Trésorier L. Vignal. Archiviste-bibliothécaire C. Billiard. Membres du Conseil : 1° Membres donateurs Albert 1" (S. A. S. le prince) de Monaco. Bon APARTE (prince R.). Bonnet (A.). BuEN (Odôn de). Carié (P.). Ghevreux (Ed.). Darboux (G.). Dautzenberg (Ph.). Delacour (J.). Delamarre de Monchaux (comte). Gadeau de Ker ville (H.). Guerne (baron J. de). Gui ART (D' J.). Janet (Ch.). JOUSSEAUME (D*' F.). Magne (A.). Petit (L.). Rabaud (E.). Raspail (M"'« X.). Rothschild (baron E. de). Secques (F.). ^° Anciens présidents E. Chevreux. E. TOPSENT. XXV 3" Mcmbrea élua Pour 1919 H. GOUTIÈRE. E. Hérouard. E. Fauré-Fremiet L. Roule. Pour 1920 C. x\lluald. A. l^AVAY. L. JOUBIN. E. Trouessart. Pour 1921 A. DOLLFUS. P. DE BeAUCHAMP. E. Ghatton. J. Pellegrin. MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1920 1887 Delage (Y.j. 1893 FiELD(D' H.-tl.). 1893 Janet (A.). 1879 OuDRi (général). 1880 BARRois(Th.). 1881 Blonay (R. de). 1881 Glément (A. L.) 1905 Gr.vtu.nesco (M""" GOMMISSION DE PURLICATION POUR 1920. Le président, le trésorier, le secrétaire général ; MM. Bu.LiARD, DE GuEftNE, Hérouard, Pellegrln, Vandel GOMMISSION DE LA BIBLIOTHÈQUE POUR 1920. Le président, le trésorier, rarchiviste-bibliothécaire, le secré- taire général ; MM. Bavay, Germaln, Petit, Secques. PRESIDENTS D'HONNEUR 1894. A. Milne-Edwards, membre de Flnstitut, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris (-{- 1900). 1893. A. Gaudry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1908). 1896. A. Sabatier, professeur à l'Université de Montpellier, fon- dateur de la station zoologique de Gette (f 1911). 1897. G. VAN Bambeke, professeur à l'Université deGand(-j- 1918). 1898. L. Bureau, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nantes. SXVI 1899. V. Fatio, de Genève (f 1906). 1900. P. Hallez, professeur à l'Université de Lille. 1901. R. Blanchard, membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur à l'Université de Paris (f 1919). 1902. E. Pkrroncito, professeur à l'Université de Turin. 1903. (Ih. ScuLUMRBRGER, ingénieur en chef de la marine en retraite (f 1905). 190i. E. YuNG, professeur à l'Université de Genève (f 1918). 1905. G. Neumann, professeur ta l'Université de Toulouse. 19()(). R.-B. Sharpe, directeur de la section ornithologiquo au Musée d'histoire naturelle de Londres (f 1909). 1907. L. Vaillam, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris (-}-1914). 1908. Udôn DE BCEN, professeur à l'Université de Barcelone. 1909. A. Bailliet, professeur à l'Ecole d'Alfort. 1910. N. de Zograf, professeur à l'Université de Moscou. 1911. E. Simon, correspondant del'Académie des sciences. 1912. E. Perroncito, professeur à l'Université de Turin. 1913. A. A. W. HuBRECiiT, professeur à l'Université d'Utrecht (f 1915). 191 A. P. Dautzenberg, de Paris. 1915. P. Francotte, professeur à l'Univei'sité de Bruxelles (f 1916). 1916. ,J. Georgevitcii, professeur à l'Université de Belgrade. 1917. A. Lameere, professeur à l'Université de Bruxelles. 1!)I8. 11. (jadeau dk Kerville, correspondant du Muséum, à Rouen. 1919. J. DE Guerne, de Paris. 1920. G. A. Boulenger, du British Muséum, à Londres. 1921. C. JuLiN, professeur à l'Université de Liège. LISTE DES PRÉSIDENTS DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIÉTÉ 1882. E. Simon. 1883. J. KuNCKEL d'Hercllais (t 1918). 1876. J. Vian (f 1904). 1877. J. Vian (-1-1904). 1878. F. JUUSSEAUME. 1879. E. Perrier. 1880. J. Vian [j- 190i). 1881. F. Lataste. 188-i. M. Gbaper (f 1896). 1885. P. Mégnin (f 1905). 1886. P. Fischer (i 1893). XXVII 1887. 1888. 1889. 1890. 1891. 1892. 1893. 1894. 1895. 1896. 1897. 1898. 1899. 1900. 1901. 1902. 1903. 1904. A. Certes (f 1903). J. JULLIEN (i 1897). G. COTTEAU (t 1894). J. DE GUERNE. A. Railliet. Ph. Dautzenberg. E. Oustalet (fl905). L. Faurot. L. Vaillant (f 1914). E.-L. Bouvier. R. MONIEZ. H.FiLHOL (11902). (jH. Janet. Y. Delage (f 1920) E. Trouessart. A. Bavay. J. Richard. E. Hérouard. 1905. L. JOUBIN. 1906. X. Raspail. 1907. (i. PnrvoT. 1908. P. Marchal. 1909. G. Alluaud. 1910. 11. GOUTIÈBE. 1911. R. KdEHLER. 1912. A. DOLLFUS. 1913. L. Roule. 1914. R. Blanchard (f 1919j. 1915. M. Gaullery. 1916. A. Lucet (i 1916). 1917. J. Pellegrin. 1918. E. Ghevreux. 1919. A.-L. Glément (i 1920^ 1920. E. TOPSENT. 1921 E. Rabaid. PRIX MALOTAU DE GUERNE (Frédéric-Jules) « (à décerner en 1922) Liste des lauréats 1901. Raymond Rollinat, à Arî^enton (Indre). 1904. D'' Emile Brumpt, préparateur à la Faculté de médecine ' de Paris. 1907. D'' J. Versluys, à Amsterdam (Hollande); exclu delà Société zoologique de France le 19 février 1918, pour avoir accepté une place de professeur à l'Uni- versité flamande de Gand, créée par les Allemands pendant l'occupation de la Belgique parleurs armées. 1910. D'' P. Marais DE Beauchamp, préparateur à la Sorbonne. 1913. D' René Jeannel, à Paris. 1916. Edouard Ghatton, assistant à l'Institut Pasteur, à Paris. 1919. François FMcard, professeur à l'Ecole nationale d'agri- culture de Montpellier. 1919. Prix exceptionnel de 200 francs olfert par jM"''* Ghislaine et Meg DE Guerne à la Société zoologique de France, pour être attribué par celle-ci à un jeune zoologiste français, victime de la guerre : Lucien Berland, assistant au Muséum. En 1922, le prix sera décerné à un voyageur français. XXVIII PRIX Franuus SEGQUES (à décerner en 1922). Liste des lauréats 1904. Louis Bl.visk, lieutenant de vaisseau. 1907. Louis Gekmaln, licencié ès-scicnces. 1910. Alexandre Matuiaux, géomètre de l'"'' classe du service topog rapliique à Madagascar. 1913. Paul Serrk, vice-consul de France à Baliia (Brésil). 1910. f Ernest Haug, missionnaire de la Société des missions évangéliques de Paris, décédé à Ngomo (Gabon), en septcnd)re 1915. 1919. G. Waterlot, directeur de llmprimerie nationale, à Madagascar. PRIX Louis PETIT, pour i/oRNiTiioLoruE (à décerner en 1923) LBuréats 1911. Xavier Rasi>ail, à Gouvieux (Oise). 1917. Charles van Kempen, à Saint-Omer (Pas-de (Valais) 1920. Jean Delacouk, à Paris. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Séance du il janvier lihji ■ PRÉSIDENCE DE M. CARIÉ, VICE-PRÉSIDENT, puis de M. «ABALD, PRÉSIDENT. M. TopsEiNT, président sortant, s'excuse de son absence et adresse Fallocntion snivante qui est lue par M. Carié, vice-pré- sident : « Messieurs, Des circonstances diverses m'ont tenu j»endant presque toute la durée de mon mandat éloigné de vos séances, même de celles à l'occasion desquelles j'aurais pu paraître libre de me rendre à Paris. C'est en vainque je m'étais promis de venir au moins « introniser » mon successeur. Trêve pourtant de regrets, que vous jugeriez superflus puisque- le nouveau président, M. Rabaud, exerce depuis un an la présidence effective de vos réunions, pour le 2:)lus grand bien de la Société. Sûr de mes sentiments, notre dévoué secrétaire général m'a fait partager de loin vos tristesses et vos joies, vos soucis et vos espérances. Vos tristesses, ce sont les deuils qui frappèrent la Société par le décès de cinq de ses membres, dont l'un devrait, selon votre choix, prendre aujoard'hui sa présidence, dont un autre s'en démettait, il y a vingt ans, au terme dune année que son autorité avait su rendre particulièrement féconde, et dont un autre encore fut mon prédécesseur immédiat, le président pour 1919. M. le général Oudri était lidèlement attaché à la Société zoo- logique de France depuis 1879. Mme. Eugénie Cratunesco y avait été admise en 190o. Vous connaissez la carrière de M. le professeur Théodore Barrois ; M. Rabaud lui a rendu un juste hommage en vous annonçant la perte prématurée de votre vice- 1 2 SÉANCE DU H .lA.NVlKll 1921 président. Et vous iiavcz pas oublié lallocutiou éniouvautc où il résuma, à la rentrée d'octobre, l'œuvre considérable de M. le professeur Yves Delage. Qu'il me soit permis d'évoquer ici spécialement le souvenir d'Yves Delage zoologiste et de ses rapports heureux avec la Société zoologique de France. Ayant eu rh(1\ineur d'être de ses élèves vers le début de sa carrièie, j'ai senti, dans le milieu intime d'une petite Faculté, vibrer son grand enthou- siasme pour la zoologie. Il nous le comnmiiiquait dans des leçons dont la clarté et l'élégance augmentaient le charme. Plus curieusement que nous encore, il se penchait sur les réci- pients contenant les trouvailles des excursions laites sous sa direction et il feuilletait devant nos yeux les planches des gran- des monograj)hies alors j^ubliées, avec ce petit claquement significatif du coin de la bouche (|ui lui était familier pour manifester une certaine satisfaction. On le vit, après, sa thèse, sur un sujet de nature à ne faire valoir qu'une partie de ses qualités, révéler bientôt toutes les autres dans une série longue et variée de travaux qui eussent suffi à l'illustrer. Subitement, en l8î)o, il sendda changer l'orientation de son esprit. La responsal)ilité de chef d'école qu'il se sentait sur le point d'assumer, la crainte (pi'il conçut de voir son pays indilférent à des recherches en vogue chez nos voisins et dont son goût pour les problèmes de toutes sorteslui faisait esj)érer des résultats supérieurs, lui dictèrent une proclamation reten- tissante qui régla désormais sa ligne de conduite. Cependant, tout en se livrant en faveur de la biologie géné- rale, dans la préface de son livre sur l'Hérédité, à un plai- doyer dont l'ardeur l'entraînait, dans l'appréciation de ses tra- vaux antérieurs, à une sévérité pour le moins excessive, Delage restait zoologiste éminent et préparait pour l'année suivante le premier volume de ce traité classique oîi la zoologie devait être, avec un soin minutieux, présentée sous toutes ses formes, même les plus arides. C'est dans ces dispositions qu'il accueillit, en 1897, la demande du Conseil de la Société de représenter, lors de l'Exposition universelle, la zoologie française auprès des savants de tous pays qui se donneraient rendez-vous à Paris. Cela fut un beau geste, de part et d'autre. SÉANCE DU 11 JANVIER 1021 3 Delage ne faillit pas h sa mission. Il liiil à pi-rslder eu personne prcsqne toutes les séances de l'année lîlOO, éclairant as. Il travaille pour travailler ; son travail n'a d'autre motif (pie la sj)éculation désintéressée ; car il sait fort bien «jue sa carrière ou s<'s all'aires ne tireront aucun bénélice dune [»ile de mémoires accumulés ou d'un long exposé de titres. Et de là vient l'importance considérable du rôle de cet « ama- teur » dans une Société connue la n(Mre. il représente l'ardeur permanente, il est le stinuilanl nécessaire, il est la vie même. La science qu'il fait ne vaut ni moins, ni jîIus que celle d'un professionnel quelconque ; et si ses écrits ne doivent pas forcé- ment subir les rigueurs d'un comité de publication, ils ne doivent pas, non plus, les éviter : il y a des amateurs de tous les niveaux. Si cei'tains ne se bausscnt pas au-dessus d'un modeste — et toujours utile — chercheur, d'autres font figure de vrais savants. M au pas ^laisse de mémorables travaux faits pendant les loisirs de sa profession de bildiothécaire. Sir John Lubbock, qui fut un biologiste de talent, était l)anquier. Darwin était un indépendant, et si l'on peut discuter sur son œuvre, on ne peut SÉANCE DU 11 JANVIER 1921 7 nier sou influence et sa portée. Tout près de nous, et ici même, ne trouverions-nous pas à citer des noms vénérés, ceux de savants, nos collègues, qui n'apparti-nrent jamais aux cadres de renseignement ? Evitons donc de dresser des barrières. Tous ici, nous sommes des naturalistes, tous réunis parle même goût pour les rectier- ches srientilîqucs. Nousne poursuivons pas tous le même objet, nous n'exploitous pas tous le même canton; mais chacun de nous, dans sa sphère, fait œuvre utile au même degré : et de cela, il faut bien s'en convaincre. Le naturaliste qui décrit des formes nouvelles et contribue à dresser l'inventaire raisonné de la faune ou de la flore ne fait pas une besogne inférieure à celle du naturaliste qui décrit patiemment la suite des pha- ses du développement d'un embryon , ou qui s'aventure à résoudre quelque problème biologique. Les résultats acquis, d'où qu'ils viennent, ont leur valeur propre, et la portée d'un détail de sys- tématique égale, peut dépasser, celle d'un détail d'anatomie ou de physiologie. Tous, nous collaborons à une œuvre collective, et c'est le rôle d'uue Société comme la nôtre de provoquer l'efiort néces- saire pour réaliser cette œuvre. Nous venons ici mus par la même ambition de travailler ; nous échangeons nos idées, sans réticences, sans morgue, sans apprêt, et, surtout, sans protocole. Les vieux entraînant les jeunes, les jeunes stimulant les vieux, chacun doit venir dire ici ce qu'il a vu, ce qu'il a fait. Rien ne nous o])lige à apporter des travaux définitifs consignés dans des notes soigneusement rédigées ; même, nous devrions perdre Ihabitude d'établir une relation nécessaire entre les « commu- nications » orales et l'existence d'un manuscrit. 11 faut oser faire part d'une observation isolée ou incomplète ; il faut oser quel- quefois exprimer des choses contestables. Elles provoquent des échanges de vues, souvent elles évoquent, chez un collègue, le souyenir d'une observation él)auchée, d'une recherche qui n'a pas abouti ; elles entraînent à la réflexion, elles excitent notre verve. Ce sont là des éléments de vie scientifique intense ; c'est la stimulation mutuelle, l'excitant au travail, au ])on travail. Le temps ainsi passé ne sera jamais du temps perdu. . . Mais ce pour- rait être du papier gâché, si nous nous croyions tenus de rédiger et d'imprimer toutes les paroles prononcées : beaucoup 8 SÉANCK DU 11 JANVIER 1921 d'entre elles feraient alors mauvaise figure et risqueraient d'être mal comprises. Pourtant, il faut publier aussi. Nos séances, quoique fort suivies, ne groupent jamais qu'un nombre limité de collègues et le bénéfice de nos réunions doit s'étendre aux absents. Or, la crise que nous traversons nous met dans l'embarras que vous savez. Par des moyens de fortune — tous bonnôtes — nous avons péniblement tenu le coup et publié des fascicules d'épaisseur acceptable. D'autres Sociétés, des Sociétés sœurs, ont dû cesser leurs pul)lications on les réduire iidininient. Faut-il continuer à vivre d'expédients? Faut-il que les sociétés cessent de manifester leur existence? N'y aurait-il vraiment rien à faire? Souvenons-nous. Messieurs, que la Fédération des Sociétés de sciences naturelles a pris naissance ici même. Elle agrandi, elle a fait du chemin et ses bons effets commencent à se faire sentir. Tirons en argument pour ossayerde la développerencore, s'il se peut. Fédération n'implique pas union très intime, mais simple convergence d'efforts : ne concevriez-vous pas une union plus étroite, une collaboration plus immédiate et d'ordre scienti- fique? Nos publications agonisent ou végètent lamentablement, parce que chacun de nous, en dépit du malheur des temps, tient à conserver son Bulletin et que les frais généraux s'accumulent sans profit. Ne pensez-vous pas qu'en ajoutant toutes les som- mes dépensées pour un si piteux résultat nous ne réussirions pas à mettre debout un petit nombre de publications, à pério- dicité fréquente, où chaque Société aurait sa place et son nom? Certes, il ne s'agit, pour aucun de nous, de noyer sa person- nalité dans une masse homogène. Bien au contraire, il importe que chaque Société locale se maintienne, vive, se développe et devienne un centre d'activité scientifique. Mais elle ne le peut sanspuldier, et ses ressources ne lui permettent pas de publier. Elle le pourra, bien au contraire, si elle entre dans la voie d'une coopération scientifique constante avec d'autres Sociétés pour- suivant un but analogue : les conséquences en seraient considé- rables ; non seulement les Sociétés vivraient, mais elles rayon- neraient, et, avec elles, la Pensée française. Ce n'est là, mes chers collègues, qu'une simple indication. Les moyens pratiques sont à examiner, et je n'en ignore pas les dif- ficultés. Je pense, toutefois, que si nous comprenons bien l'importance du but à atteindre, nous finirons par nous mettre SÉANCE DU 11 JANVIER 1921 9 d'accord sur les moyens à employer. Représentons-nous l'or- ganisme puissant que nous créerions si nous consentions à nous entendre, si tous, d'un commun accord, nous sentant tous égaux, et tous animés par le même idéal, nous laissions tomber les petites rivalités et les petites susceptijjilités qui n'engendrent que stérilité. Pensons-y, et surtout, agissons. » M. DE GuERNE annonce que M. Malaquin a reçu de l'Académie des sciences le j^rix Cuvier, M. Duboscq le prix Serres, M. IIal- LEZ le prix Gegner, MM. Anthony, Pkllkgkin, Pérez, Wintrebert ont reçu des subventions sur les fonds Bonaparte, MM. Alluaud et Jeannkl, JouBiN, Pruvot et Racovitza, Railliet des subven- tions sur la fondation Loutreuil. M. le président leur adresse les félicitations de la Société. M. le comte Delamarre de Monchauv annonce que l'Exposition internationale d'aviculture se tiendra à Paris du 3 au 8 février. MM. Harant et Prenant, présentés à la dernière séance, sont élus mendjres. M. Pierre Denier, 23, rue Nicolo, à Paris (16-), est présenté par MM. Brunipt et Robert. M. Désiré Damas, professeur à la Faculté des sciences, à l'Ins- titut zoologique, quai Edouard van Beneden, à \Àège (Belgique) est présenté par MM. Julin et Robert. Ouvrages offerts Bavay. — Ua Mollusque nouveau de France (/. Conchyl LXV, 4920, 2 p., 1 fig.) lu. — Sables littoraux de Madagascar : Marginelles {lOid., G p., :•{ lig.). 10 SÉANCE DU 11 JANVIER 1021 SUR LA PRÉSENCE EN FRANCE DE LA PÉLIADE NOIRE (VIRERA BERUS VAR PRESTER L.) PAR Paul CHABANAUD Correspondant ilu Muséum. De toutes les variétés de couleur do Vipera henis L , la plus remarquaMe, sin!)n la plus élégante, est celle chez laquelle le mélanisnie atteint son niavituuni dintensité ; l'animal entier est alors d'un noir de jais et la région abdominale apjiaraît presque toujours blanche, comme lavée de lait. Tous les inter- médiaires existent entre bi forme typif{ue et le mélanismc extrême; celui-ci ne saurait donc être valablement considéré comme constitutif dune variété distincte, à bi((uelle s'appli([ue- rait le nom de preslcr qui lui a été donné par Linnk(I). (^eci contrairement à l'opinion de Schreibkr (2) qui distingue cette var. prester de la var. /nr/anis Pall. et de la var. clwr.sea Pall. auxquelles il attribue la Russie comme ha])itat exclusif (3). S'il est exact que les Vipera hents noires paraissent plus communes en l:]urope boréale et orientale, il n'en est pas moins vrai qu'on les rencontre un peu partout où vit lespèce (4), mais toujours, semble-t-il, dans les régions montagneuses et à partir d'une certaine altitude. Je n'ai pas connaissance toutefois qu'aucun exemj)laire de la couleur en question ait jamais été sig'-nab'i de France. Suivant un naturaliste d'Ar])ois, M. François ÎIétier, les Vipera herus méla- nisantes seraient communes à Frasne (Doubs), à l'altitude de 700 mètres. M. Hétier a capturé récemment, dans cette loca- lité, un niAle entièrement iioii- et à ventre lactescent, qu'il a généreusement offert au Muséum national dbistoire naturelle dans la collection (Uiquel il ligure sous le n" 1920-2 1(>. Cet indi- vidu est identique comme coloration aux exemplaires noirs de Styrie, de Russie et de Roumanie que possédait déjà le Muséum. (1) LiNNÈ. Fauna suee., ITtil, jt. 104, n- i'87, cl Svsl. .Xalurii-, 1760, 1, p. 377, n» 185. (2) ScHRRiBER. Herpctolugia europaea, 2= oJ., 1912, p. C14 et seq. (3) Cf. Ghaban.^ud. Notu sur divers Reptiles de Roumanie [Bull. Mus. Paris, 1905, p. 222-224), où j"ai puMiiÀ une retnar'(|ue à ce sujet. (4) G.-A. BouLENUER. Catalogue of Snakes, 111, p. 476 et seij.. — Id. The Sna- kes of Europe, p. 230 et seq. Séance du ^25 janvier 19^2i . PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, PRÉSIDENT. M. Rabaud souhaite la bienvenue à M. Richard, présent à la séance. MM. Damas et Denier, présentés à la dernière séance sont élus membres. Sont présentés : M. Hassan-Fouad Diwàny, docteur en médecine et ès- scienceS) 59, avenue de SulFrcn, à Paris, par MM. INiarcel Prenant et Verne ; M. Armand Krempf, directeur de la Section de la mer et des pôclieries au cap Saint-Jacques, directeur de l'Institut scientifi- que de rindo-Ghine à Saigon (Indo-Chine), par MM. Ilérouard et Robei't (memlirc à vie) ; M. Paul Vayssière, directeur de station entomologique, 16, rue Claude Bernard, à Paris, par MM. Berland et Ral»aud. M. Fauré-Fremiet signale les résultats importants déjà obte- nu)? par la Fédération des Sociétés de sciences naturelles. M. Rabaud fait une communication sur le comportement des Araignées. MM. Ravay et Dautzenberg sont élus membres de la Commis- sion de vérification des comptes. Ouvrages offerts : Fauhé-Fkemiet. (E.). — Le mouvement acluel pour la réorganisation «les recherches scientifiques en France {Rev. Scient., LIX, no 1, 8 janvier 1921). Gentil (L). — Armand Thévenin {Bull. Soc Gëol. France (4), XIX, 1919, •18 p., 1 pi.). 12 SÉANCE DU 25 JANVIER 1921 NOTE SUR LA BIOLOGIE ET LA RÉGÉNÉRATION DE LA MYRIOTHÈLE PAU Armand BILLARD Professeur à la Facullé dos sciences de Poiliers. Lors (l'un séjour à la station biolog'i({ue de RoscolT, en sep- tenil)re 1911, j'eus roccasion de faire quolcjucs recherches sur la Myriothèle, intéressante espèce d'Hydroïde, que l'on trouve facilement à marée liasse sous les pierres près de l'île Ti-sao- son. Si je nai pas publié plus tôt mes observations c'est que j'avais l'intention de les compléter, mais les circonstances ne m'ont pas permis de retourner à Hoscofî et peut-être serai-je longtemps sans y aller, aussi je préfère donner ces quelques résultats, si fragmentaires soient-ils, plutôt que d'attendre encore. La Myriothèle de Roscoff, comme l'a fait justement remar- quer Bedot (1), appartient à l'espèce Mijriothnla Cocksi (Vigurs) et non à l'espèce M. phryijia (Fabricius). Ces Myriothèles se trouvent de préférence sous les pierres plates, elles sont ou rétractées ou considérablement allongées, atteignant alors 8 à 9 cm. de longueur. On sait qu'elles sont fixées par une partie basale entourée d'un périsarque jaunâtre, résistant ; puis vient une partie proxi- male nue dépourvue de tentacules (2) ; ensuite on trouve la région du gonosome avec ses blastostyles et ses tentacules préhensiles [clasper d'ALLMAN) ; enfin le corps se termine par la région tentaculaire, couverte de nombreux petits tentacules, disséminés et capités, à l'extrémité distale s'ouvre la bouche (3). Ingestion des proies. — A l'état d'extrême extension les Myriothèles explorent les alentours avec leur région tentacu- laire et elles se nourrissent de petits Crustacés Amphipodes qui {\) Bedot. Notes sur les Hvdroïdes de Roscoff [Arch. Zool. exp., VI, 1011, p. 212). (2) Gliez un individu celte parlie était partagée en deux sur presque toute sa longueur. (3) Allmax. Od Ihe structure and developn)enl of Myriolhela {Philos. Trans., 1875, CLXV, p. 5i9-576. pi. lv-lviii). SÉANCE DU 25 .lANVlKR 1921 13 foisoiuieut sous ces pierres (1). On peut, eu effet, très facilement observer la manière, dont la proie est saisie : aussitôt qu'un Ampliipode vient eu contact avec les tentacules il est retenu par ses appendices; puis la Myriotlièle, si elle est à l'état d'ex- tension, se replie autour de la j)roie comme un Serpent et l'en- serre dans ses replis; elle l'immobilise complètement et au ])0ut de peu de temjDS le Crustacé est incapable de faire aucun mou- vement. La Myriotlièle amène ensuite son extrémité distale en contact avec sa proie, la l)ouche s'ouvre largement et on voit la proie glisser vers l'intérieur d'un mouvement continu et être rapidement engloutie ; comme j'ai pu l'observer, le séjour à l'intérieur de la cavité digestive est de 5 à 6 heures. Au bout de ce temps la bouche s'ouvre de nouveau et le Crustacé est rejeté en entier, mais ramolli et les parties utilisables ont été digérées. J'ai fait ingérer à la Myriothèle non seulemeut de petits Amphipodes, c[ui avaient jusqu'à 3 nmi. de longueur, mais aussi de petits Palœmonetes coupés en deux. La Myriothèle s'empare aussi de petits Copépodes et on peut lui faire ingérer des frag- ments de nuiscles de Crevettes (2) [Pabemon serrât us), mais je ne suis pas parvenu à lui faire ingérer de la chaire de Moule, contrairement à ce que j'ai obtenu pour V Hijdractinia echi- iiala (3) ; le régime alimentaire de la Myriothèle est donc plus spécialisé que celui de cette dernière espèce. Quand on cherche à arracher sa proie à une Myriothèle on n'y réussit qu'avec les plus grandes difficultés tellement l'adhé- rence est grande. Le Crustacé est uiaintenu par la mise en action de très nombreux nématocystes qui se fixent sur les poils, les appendices et le corps, comme on peut l'observer au micros- cope, qui révèle l'existence de deux catégories de nématocys- (1) Il s'agit du Gammarus inarinus Leach, d'après M. Chevreux, que je remer- cie, ainsi que M. Page, à f|ui j'iivais confié des échanliiioiis pour les déterminer. (2) Hardy [On some points in Ihe Histoiogy and developmenl of Mi/riolhela phrygia {QuaiH. J. Micr. Sci. N. S. XXX [I, p. 505-537, pi. xxxvi-xxxvu)] n'est pas arrivé à faire ingérer aux Myriothèles de la viande crue, des fragments de Mollusques et de Crustacés, mais il dit que ces Hydroïdes capturent de petits Crustacés. Nous arrivons aux mêmes conclusions en ce qui concerne l'ingestion de Crustacés et la non ingestion de fragments de Mollusques ; mais, contrairement à l'assertion de Hardy, la Myriotlièle ingère des -fragments de Crustacés; ces ani- maux constituent l'alimentalion de choix pour cas Hydruïdes. (3) Billard. Les mouvements spontanés et provoqués chez les Hydroïdes. — M. Clavn squamata, Hydractiiii'a crhinabi, Cladonema radialuin [liuil. lastit. psijch., Paris, 1905, p. 385-4H, 1 pi.). 1 SÉANCE DU 25 JANVIER 1921 tes, OU cniflocystes : les uns sont adhésifs, les autres sont ui'ti- cants. Les premiers sont de deux tailles : des petits dont le grand axe atteind J2;j. environ et des gros de dimcijsions linéai- res doubles. Ces néniatocystcs sont identiques à ceux que j'ai observés chez le Clava sgttamata et Vlli/dractinia ecliinata et aussi chez la méduse du Cladonema radiaUini (1). Lenr action est la môme : leurs filaments dévaginés s'enroulent antonr des poils du Crustàcé (fig. 1 A), et le maintiennent j)risonnier. Mais en outre, comme chez le Cladoncma rudlalinn, les néniatocystcs Fie. 1. — A. Nématocyshi à filaiiiL'iil ndhr'sif (enroulé .itiloiir d'un poil d'AitipIii- pode ("gr. : 3iri); li. Myiiottiolo avec lentaculo^; adhésifs dan?; lanjgion du guno- some; C Début de la régéuéralion ; D. Sladi* plus avancé dt> la régénération dune région tcntaculaire. urticants (2) entrent en action ; ils possèdent lui lilamcMd (jui sans doute pénètre dans les tissus de la proie et (h;terniine, par l'inoculation d'un venin, la paralysie pius la mort. En (1) Loc. cit. p. ?•%, fig. 5. (2) Allman, dans sa monographie de la Myriothèlf, signale doux sortes de ces néniatocystcs urticants; les uns fusifornies, les autres os'iformes ; Koiiotnepf', dans un travail sur la Myriothéle publié en russe en 1880, figure aussi fes deux sortes de néniatocystcs (pi. u, fig. 17 et 20) ; avec la méthode que j'ai employée, j'ai pu reconnaître seulement la présence des nématocystes oviforines. Ali.man signale aussi l'existence de « capsules pédonculées » (pedunculated capsules), mais il en ignore le rôle : tout en reconnaissant leur analogie avec un cnidoblasle, il les compare aux corpuscules de Pacini fies Vertébrés; c'est à tort, car ces capsules pédonculées sont bien des cnidoblasles, .seulement le ciiidocyste ([u'il renferme possède un filament adhésif et non un filament urlicant Allma.n n'a observé qu'une seule sorte de ces capsules pédonculées, mais comme je l'ai indi- qué il y a deux sortes de cnidocysles, des gros et des petits. j; SÉANCE DU 25 .lAiWIKR 1921 1^ effet, quand le Crustacé est trop gros, la Myriothèle n'arrive pas à l'ingérer et il est abandonné complètement mort, tué par les néniatocystes urtieants. Quand il y a 2)lusieurs Myriothèles dans une petite cuvette, elles arrivent à immobiliser et à tuer de 2^etitcs Crevettes atteignant jusqu'à 2 cm. Les INIyriothèles sont d'ailleurs très vo races : un matin, j'avais mis dans le récipient où je gardais les Myriotbèles, la par- tie abdominale d'une Crevette atteignant 2 cm., l'après-midi l'une des Myriothèles en avait dégluti 12 mm., et sa 2)aroi fortement distendue s'était déchirée au niveau de la nageoire caudale. Quand on sépare par une section la région tentaculairc de la région du gonosome, la région teutaculaire se comporte comme la ^lyriothèle entière pour la capture des proies qu'elle ingère de la même façon ; même la demi-région teutaculaire séparée du reste est capable d'ingérer des proies. Comportement. — Quant aux mouvements de la Myriothèle ils sont tout à fait irréguliers, l'animal s'étend ou se contracte plus ou moins ; les petits tentacules sont toujours immobiles, .même pour la capture d'une proie, qui se fait seulement par les mouvement du corps de la Myriothèle ; cependant de temps en temps on voit dans une région variable les tentacules exécu- ter des mouvements rapides et de peu de durée. L'animal est sensible aux stimuli déterminés à l'aide d'une aiguille et ces-excitations provoquent soit une contraction locale, soit une rétraction totale de la région teutaculaire. Cependant des stimuli répétés n'empêchent pas cette région teutaculaire de s'étendre, au contraire quand cette partie est fortement con- tractée on peut la faire étendre, en multipliant les excita- tions. Les tentacules ne réagissent pas lorsqu'on les touche ou qu'on les j^ique avec une aiguille. Les blastostyles exécu- tent aussi des mouvements variés et se contractent de temps en temps, mais ne réagissent pas quand on les touche. Quand on laisse pendant un certain temps (une quinzaine de jours) les Myriothèles en aquarium, les gonophores disparais- sent ainsi que les blastostyles, et il apparaît dans la région du gonosome, et aussi en arrière de cette région, des tentacules adhé- sifs (fig. 1, B) qui fixent la Myriothèle; cette région prend l'ir- régularité de celle recouverte de péi'isarque. Je pense que dans les conditions naturelles elle peut s'en recouvrir et de la sorte M) SÉ\i\CK DU 25 JANVIER 1921 la région périsarcalc s'étend distalenient pendant (juelle se détrnit pi'oximalcnient, la MyrioUièle changeant ainsi graduel- lement sa position sur son suppiirt. Actinules. — Les larves des Myriothèles ou actinnles possè- dent, comme on le sait, deux sortes de tentacules ; les uns (17 à 22) sont allongés, disséminés sur tout le corps, ou montrent une tendance à la disposition verticillée, ils se terminent par une petite tête renflée et paraissent servir cà la locomotion de la larve ; les autres sont petits, réduits parfois à leur tête capitée, on ne les trouveque dans la moitié orale et ils servent à la capture des ])roies qui doivent consister en petits Crustacés. Dans mes observations j'ai employé des fragments d'Amphipodes, l'animal entier étant trop grand pour être saisi ; la proie est maintenue assez lâche- ment parla larve qui s'allonge, ouvre largement sa 1)0U( he et déglutit au moins les pattes, la partie du corps étant encore trop grosse pour être déglutie ; si on enlève alors sa proie à l'ac- tinule on retrouve fixés après k's pattes les trois sortes de nématocystes qui existent chez l'adulte, mais les nématocystes urticants paraissent extrêmement rares et sont difficilement décelables parmi le grand nombre de nématocystes à filament adhésif ; aussi la paralysie des proies ne paraît-elle pas aussi mar(|uée que dans le cas des adultes Régénération. — Dans une première série d'expériences, j'ai sectionné des Myriothèles en arrière de la région tentaculaire. Au bout de 5 jours, la partie ])roximale a régénéré une région tentaculaire sous la forme d'un cône court, jjourvu de petits tentacules et terminé par une ouverture buccale ; les tentacules et la bouche sont fonctionnels, car on peut observer la capture et l'ingestion de petits Copépodes (1). Les régions tentaculaires complètes, séparées de la partie proximale, ont dès le lendemain fermé leur blessure et en les alimentant chaque jour avec des Crustacés, j'ai constaté qu'au bout de 3 à 4 jours ces segments ont développé à leur partie proximale des prolongements plus longs (|ue les tentacules ordinaires et qu'on peut a^pclcv tenlacu/cs fixateurs ou adhésifs, en raison de leur rôle ; en effet, ils adhèrent au support et fixent lé segment en voie de régénération (fig. 1, C). Ces tentacules (1) Le cœnosarque ([ui est conlenu à l'intérieur du périsarque jaune, pnut :iu?si regénérer une région tentaculaire, comme j'ai pu l'observer chez une Myriothéle réduite à cette partie. SÉANCE DU 25 JAÎNVIKR I921 17 adhésifs s'allongent peu à peu et ils se renflent à leur extrémité, en niejue temps la partie d'où naissent ces tentacules fixateurs s'est allongée et l'on a une région ])asilaire produite par régé- nération et distincte de la région tentaculaire cjui la prolonge. Cette partie basilairé est déforme irrégulière, au bout d'un certain tenqjs on voit que les premiers tentacules fixateurs se sont vidés de leur contenu de cœnosarque et ils ne sont plus représentés f|ue par du périsarque, mince (tig. i, D). Je pense t|ue si on pouvait suivre la destinée de ces indivi- dus dus à la régénération, on verrait la partie basilairé de régé- nération se fixer sur une étendue plus ou moins grande et se recouvrir de jDérisarcpie, dont les saillies iri'égulièrcs corres- pondraient à la base des tentacules adliésifs, comme le fait se proas en arrière de la pointe des inférieures médianes et en avant des inférieures latérales. Ni les unes, ni les autres ne sont destinées à couper. Dans une certaine mesure, les gran- des incisives médianes inférieures peuvent servir à déterrer des racines. Les autres ne semblent guère utiles à l'animal : ce sont, en quelque sorte, des organes rudimentaires . Ce sont elles pourtant, qui otl'rent les variati(jns h;s plus notables dans l'évolution du système dentaire des Hippopota- 20 SÉANCK IH: 2o JA.NVIKll 1921 midés. Une forme très archaùjuc scmlJaiit se i-attaclioi' à cetto famille a été récemment décrite de FAquilanieii, du IJéloutcliis- taii, sous le nom AAprotodon Sniilhiooodwardi par Forster CooPER : elle est remar(jual)le par l'absence d'incisives à la mandibule. Uii autre type à pbysionomie primitive otlre aujourd'bui une étroite localisation géograjdiicjue dans une imrtie (hi Libéria. C'est le petit Hippopofcnnus /i/jcric/isis, qui ne possède de cba- que coté, à la niAchoire inférieure, (ju'une seule incisive I,. Ses nururs sont prescpie l'opposé de celles de rili})popotame ampliil)ie. Il vit par couples drtns les fourrés buniides de la forêt vierge et ne se rencontre jamais en troupeaux dans de grands cours d'eau comme l'autre espèce actuelle. C'est pres- qu'un Suidé non encore complètement amphibie. La dill'érentia- tion du rameau (pii lui a donné naissance remonte peut-être au Burdigalien : toutefois l'on ne connaît de (7/6e/"o/>.s*.s' fossile (juc du Pléistocène de Chypre, //. tiiiniitiis. La parenté des Hippopotames et des Cochons ne saurait d'ail- leurs faire de doute. Originellement les uns comme les autres ont possédé 3 incisives de chaque côté des mAchoires. Cette dis- position se retrouve dans les germes dentaires du IVetus de //. amplnhius^ comme hk Hlainvillk la depuis longtemps indi- qué et comme j'ai pu le constater sur des squcdettes de la col- lection d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle, aimablement mis à ma disposition par U. Amiiony. Sur les mAchoires d'un lliiipopotame de 20 jours mort à la ménagerie du Jardin des plantes, 1, et C pointent nettement sous ' la mu(jueuse qui recouvre les maxillaires, tandis cpie I, est A peine indiquée. Chez un individu un peu plus Agé, I, fait saillie de o mm. et C de 10 mm. : il est nettement indiqué et I^ appa- raît à l'état de trace. Le développement de l'Hippopotame am])liibie nous fait donc voir, après la naissance, un stade à 2 incisives précédant la jjbase adulte caractérisée par l'existence de i incisives [phase tétraprotodonté). J'ai montré que le stade à 2 incisives persiste longtemps dans un Hippopotame de petite taille de la faune subfossile de Mada- gascar, H. înadagascnriensis (1). Les formes qui ont donné (1) F^. Joi.EALD, Gonlriljulion à léludo des Hippopotames fossiles. {Bull. Soc. Gcol. France, (4), XX, l'J2U, p. 13-:20, pi. i). si'ANCK ])ii 25 ,iA>'viiai 1921 21 naissance à ce tyj)e ont néanmoins dû s'individualiser des le Vindobonien, un peu avant colles d'où est déi'ivé //. hipponcnsis' du I Miocène nord-africaiu. //.* lihi'iirnsis, )ninulus\ mndagascariensis et hipponensis font partie du même groupe (riJu'POF'OTAMES ArniCAiNS f[ue //. amphi- Inus et ses variétés grandes {major, rohusla) ou pertes [Pent- landi, melitfiusis, sirensis, icosieitsis, anncclens). Celles-ci carac- térisent le Quaternaire méditerranéen (Livournais, Sicile, Malte, Algérie, Egypte), celles-là, le Pliocène supérieur européen ou africain. Du Villafranchien au Moustérien, l'aire de dispersion des Hippopotames ne cesse de gagner du terrain en Europe vers le nord et vers l'est, mais en môme temps les dimensions des individus diminuent progressivement, l^'identité spécifique des uns et des autres ne saurait cependant faire de doute : un individu vivant, récemment rencontré dans l'Afrique orientale égalait presque //. major (l). LBippopolame ajtrphihie aurait donc subi une réduction de taille au cours du Quaternaire : ce fait infirme la loi et accroissement de grandeur qui, pour certains biologistes, dominerait l'évolution des animaux. Le groupe des HippopoTAMEg hindous s'est modifié d'une façon tout à fait indépendante de celle qui a présidé au dévelo2)pe- ment des Hipj^opotanies africains. Après \ Aprotodon sans inci- sives de l'Aquitanien, nous voyons apparaître, au Pontien supé- rieur, un type à 6 mcisrvas {lieœafrrotodou tr ,) Y H. iravaticus. De cette forme asiatique se rapproche une petite espèce européenne de Casino (Toscane), //. PantaneUii. L'atrophie graduelle de I^ se manifeste dans sa descendance hindoue, en même temps qu'une réduction de longueur de In symphyse mandibulaire : H. siva- lensis du Villafranchien de l'Inde est encore un véritable Hexa- protodon, dont on retrouverait uns forme affine dans le Post- pliocène d'Egypte (2) et une autre [sicaj avanie us) dans celui de Java et de Sumatra. A la même époque, dans l'Inde, les Hippo- potames sont, soit presque des Te/raprotodon, H. namadicus, soit tout à fait des Tetrapjrotodon, //. palseindicus. Il semblerait (1) L'h imogùnéité du lype Hippopotame ainpliibie a depuis longtemps frappé les naturalistes. Les foruies distinguées par G S. Miller (Smith. Mise. Coll., LIV, 1910, n" 7) sont des variétés géographiques pratiquement à peu prés indiscernahles : //. iimphihius L. zz li/pus Duvernoy du nor.iest et de l'est de l'Afrique, //. aus- tralis Duv. de l'Afrique australe et H. co/istricius de l'ouest africain. Ce der- nier serait un jieu plus petit que les autres. (2) Act. n. Arcad. Sr. Tnrinn. LUI, 1918. p. 826-8. 22 SÉANCE DU 25 JANVIEK 1921 donc que les Hippopotamidés hindous aient perdu leurs (j inci- sives origiiielles assez tôt [Aqnitanien), dans cert(ii(jnf (h, Vraiirr m J!hJ] XXVIII" Assemblée générale annuelle Séance du ^^ février 19!2i PRÉSIDENCE DE MM. C. .lULLX, PRÉSIDENT d'hONNEUR ET RABAUD, président Sont présents : M. Anderson, Mlle. Baudains, M. Bavay, Mme. Billiard, MM. Billtard, Caullery, Ghopard, Damas, Dautzen- BERG, comte Delamarre de Monchaux, Mme. Delphy, MM. Delphy, A. DoLLFus, G. DoLLFus, Mme. Dupuy-Dutemps, MM. Dyé, Fauré- Fremiet, baron de Guerne, Henneguy, Hérouard, Hérubel, Jakubi- siAK, Joleaud, Julin, Krempf, Lamy, Larrousse, B. Lévy, Magnin, Neveu-Lemaire, Pellegrin, Pérez, Mme. Phisalix, MM. Picqué, Babaud, Mme. Bobert, MM. Bobert, Boule, Secques, Semichon, Trouvelot, Turinetti, Vayssière, Vandel, Verne, Vignal, Win- trebert. M. Babaud souhaite la bienvenue à M. Charles Julin, profes- seur d'embryologie et d'histologie, directeur de l'Institut d'ana- tomie à l'Université de Liège. M. le professeur G. Julin, président d'honneur pour 1921, prononce l'allocution suivante : « Mesdames, Messieurs, mes chers collègues, Mes premières paroles exprimeront mes sentiments de pro- fonde gratitude pour le trop grand honneur que me fait le Conseil de la Société zoologique de France en m'appelant à la présidence de son Assemblée générale annuelle. En me priant, au nom du Conseil, d'accepter cette haute dis- tinction, M. le secrétaire général m'écrivait : « nous cherchons à honorer en vous l'homme de science que nous admirons, le patriote et l'ami de la France que nous aimons ». Bien ne pouvait in'être plus agréable que cette appréciation de mes savants confrères français, mais je n'en retiens que ce qui s'adresse au patriote et à l'ami de la France. Je me plais à rappeler ce que j'avais l'occasion de vous dire lors de notre dernière Assemblée générale : je vois surtout, dans l'honneur qui m'échoit aujourd'hui, un nouvel hommage 24 SKANCK DU 2'2 FKVRIKH 1921 (le sympathie l'ciidii à iiia patrie, votre lidèle alliée, par la France, à laquelle l'unissent des liens indestructibles de race, de culture intellectuelle et morale, renforcés encore par une solidarité nécessaire pour la défense de nos territoires et de notre prospérité économi([ue. I)e2)uis IIUÎ, c'est pour la troisième fois que vous contiez à un zoologiste belue la présidence d'honneur de votre Assemblée générale annuelle. Ce fait est significatif : c'est la Belgique avant tout (jue vous honorez en ma personne. J'en vois d'ail- leurs une nouvelle preuve dans la ])résence à cette réunion d'un grand nondjre de membres de notre Société, auxquels, au nom du Conseil, j'adresse la bienvenue en mémi' l('nij)s ([uo mes remerciements personnels. ■Mesdames, Messieurs et chers collègues. Se conformant à la tradition adopté<> par notre Société dejiuis sa fondation, votre président d'honneur ^e jjropose de vous exposer très succinctement quelles furent les directives île sa modeste activité scientitiijne. Dans le domaine des sciences — et il en est de même pour tou- tes les branches de l'activité humaine — le chercheur est tou- jours entraîné dans le courant des idées du jour. Il n'échappe que très difficilement à cette influence; c'est un cllcl inévitable de l'action (h' l'andtiance, du niihcu. C'est l'expression (h- cette vérité : l'être et le milieu forment un font inséparable. L'histoire de l'évolnfion des sciences biologifpies démontre sural)ondamment lexactifude de cette pensée, en même temps qu'elle piouve quelle somme d efforts il faut concentrer pour modifier les idées reçues. (i'est votre immortel Jean-lJapfiste Lamauck t]ui, sous l'in- fluence d'ailleurs des idées nouvxpéi'iciicc à l'étude des facteurs lamarckieiis ou facteurs priuiaires de Févolutiou : facteurs cos- miques et éthologiques principalement. Elle n'est cju'uu légitime retour nux idées de L/VMARCK. Aujourd'hui en j^loine efflorescence, elle est poursuivie eu France — pour ne citer (jue ((uehjues noms pai'nii les membres de notre Société — ])ar l'aul Maiu.mal, Etienne Hahaid et Fran- çois PiCAiU). Ees résultats aujourd'liui acfjuis sont ])leins d(> pro- messes ! Mais qu il nie soit permis de dire ([ue ces l'eclicrclics expéri- mentales ne sauraient, à mon avis, avoir d'importance cil'ective qu'à la condition de s'étaycr sur une connaissance trèf; appro- fondie — jinsistc sur ce qualilicatiC — de la morphologie dans toutes ses acocptions, et spécialemcid de 1 em])ryogénie et de la cytologie. Avec les progrès déjà réahsés dans la connaissance des col- loïdes et des solutions c()lloïs, constituent I immens*' majorité des corps chimi- ques entrant dans la com})osition d(>s tissus des êtres vivants, nous voyons encore s'ou\ rir une voie nouvelle et nous soup- çonnons qu'elle concourra aussi, pour sa part, à la solution du grave problÎMne de l'i'volution. Je souligne en passant que l'un des promoteurs de cette voie nouvelle l'ut mon savant compa- triote et collègue de Liège, feu ^^^dthère Sprixc. \a\ vie de nos tissus et de nos organes n'est que la manifes- tation d'un chimisme complexe, sans cesse en activité, sans cesse en état de variabilité : je panse que |)as un histologiste ne me contredira. J'ai vu avec une vive satisfacticjn que certains des nôtres — et je citerai notamment Ennnanuel Fairé-Fremiet — ont engagé leurs investigations dans cette voie. Mesdames, Messieurs et chers collègues, ne suis-je pas auto- risé à conclure avec Alfred (Iiard : « Dans les sciences de la « nature s'impose chaque jour de plus en plus entre tous les « travailleurs une étroite solidarité. Les diverses branches de c( la biologie sont reliées entre elles par des liens multiples et « enchevêtrés, et une branche spéciale, telle que la morpholo- « gie, dépend non seulement du progrès des rameaux voisins, (1) J. DucLAirx. Les colloïdes (Paris, 1920). sÉAiM;i': DU 22 février 1921 29 « mais aussi du développement des autres sciences, môme de « celles en apparence les plus éloignées. La spécialisation, qui « devient forcément de plus en plus intense, rend aussi plus « désiraldes les etforts synthéticpies et la coordination des résul- « tats ». . MM. Brumpt, m. -A. DoLLFUS, \i. Pëuroncito et Petit s'excusent de leur absence. M. Damas, professeur à l'Université de Liège remercie de son admission et exprime sa sympathie pour ses collègues français. « M. Paul DE GivEiNCHY signale cjue la belle collection d'orni- thologie de M. Charles van Kempen, cjui avait été donnée à la ville de Saint-Omer par sa famille après son décès, survenu en 1917, vient enfin d'être installée dans le Musée de cette ville. On sait que M. Charles van Kemi'EN, qui avait fait partie de notre Société depuis sa fondation jusqu'en 1917 (soit 41 ans), avait obtenu l'année même de sa mort le prix Louis Petit (médaille décernée par notre Société pour rornithologie). Son admirable collection, qui contient 10 à 12.000 Oiseaux, tous montés, comprend aussi en outre un certain nombre de Mamnufères. Trop de collections particulières sont, hélas, dispersées après la mort de leurs auteurs pour que nous ne nous réjouissions pas du beau geste de la famille de notre regretté collègue ». M. le président adresse les vives félicitations de la Société à M. JouBiN, récemment élu membre de l'Institut. MM. Diwany, Khempf et Vavssière, présentés cà la dernière séance, sont élus membres. Sont présentés : M. Marc André, place de l'Eglise, à Sucy-en-Brie (S.-et-O.), par MM. Laniy et Robert, M. Fernand Angel, préparateur au Muséum, par MM. Rabaud et Roule, M. Fleutiaux, membre de la Société entomologique de France, 6, avenue Suzanne, à Nogent-sur-Marne (Seine), par MM. Magnin et Rabaud, .*U) SÉANCE DU â2 FKVRIEH 1921 M. A. Prenant, professeur criiistoloi^ie à la Faculté de méde- cine, 6, rue TouUier à Paris (o*^), J3ar MM. Robert et Verne. M. Olivier de La Rochefoucauld, membre du Conseil de la Fédération nationale des Sociétés d'aviculture de France et du Conseil de la Société centrale d'aviculture de France, secrétaire de la section d'aviculture de la Société des agriculteurs de France, 4, avenue de la Motte-Picquet, par MM. Uelamarre de Mondiaux et Robert; M. Georges Schurman, professeur de zoologie agricole à l'Ins- titut d'agrononiie de Montevideo (Uruguay), par MM. Petit et Secques. M Sur une demande signée de MM. l)autzenl)erg, de Ciuerne, | llérouard, Neveu-Lemaire, Pellegrin, Robert, etc., M. Alphonse Dubois, conservateur honoraire du Musée d'histoire naturelle de RruxeRes, mcnd)re de la Société depuis 1870, est présenté comme niendjre honoraire. M. de GueriNE fait un rapport verbal sur cette candidature, (|ui est ratifiée h l'unanimité. La P'édération des Sociétés d'aviculture de France, siège social : 'ifi, rue du Bac, demande le parrainage de la Société en vue de son al'liliation à la Fédération fran<;aise des Sociétés de sciences naturelles. Conformément à l'article 14 des statuts, ^L Vignal, trésorier, rend compte de sa gestion pendant l'année lî)20. M. Bavay, rapporteur de la Commission de vérification des comptes, donne lecture du rapport suivant : « Messieurs, désignés par vous pour examiner et vérifier les comptes (Je notre trésorier, M. Vignal, nous avons procédé, M. Dautzenberg et moi, à cette vérification le 11 février dernier. La balance entre nos recettes '. 12.818 9o et nos dépenses 10.754 45 est de 2.06i 50 Mais il reste à solder 2.768 40 soit un déficit de 703 90 Notre situation financière n'est donc pas très ])rillante au 1^'" janvier 1921. Quoi qu'il en soit, la comptabilité est très bien SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 "Si tenue et les comptes sont exacts. Nous vous proposons en consé- <|uence cle voter des remerciements à M. Viginal ». Les conclusions de ce rapport S(»nt unanimement adoptées. Le mercredi, 23 levriei', à8 li. 1/2 du soir, dansFampliitliéàtrc Descartes, à la Sorbonne, après une allocution de M. Juun, président d honneur, M. Neveu-Le.maire, agrégé des Facultés de médecine, dans une brillante conférence accompagnée d'une riche série de projections, décrit sa récente « croisière aux Petites Antilles ». M. Habaud, président, clôt la séance par (juekjues mots de remerciements. Ouvrages offerts : Andkr^on. — lléaclions néoplasliques provoquées par les Ilelminllies ; leurs rapports avec le problème du cancer (i^aris, Jouvet, 1921, 84 p.). Chopard. — Ueclicrches sur la conformation et le développement des derniers segments abdominaux chez les Orthoptères (Thèse, l'aris, 1920, 352 p., 7 pi.). Sanchez y Sanchez (Manuel). — El esquelelo protoplasinico o aparato de sosten de la celula de Schwann [Trobajos Labor. bioL Univers. J}ladrid, XIV, d9i6, 15 p., 6 fig.). — Estudios sobre la histologia de las Actinias {Ibid., XVI, 1918, 31 p., 18 fig.). — Estructura del mesodermo de las Actinias {Boletm Soc. espan. BioL, VIII, 1918, 5 p., 2 pi.). 3^ SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1021 SUR QUELQUES POISSONS INTÉRESSANTS DU MARCHÉ DE PARIS (4* note) PAR * le D^ Jacques PELLEGRIN Avant la guerre j'ai eu plusieurs fois l'occasiou de signaler ici-même (1) l'arrivée sur le marclié de Paris de Poissons rares et curieux. Ceux-ci étaient remis au Muséum par le l)"" Jugeât, inspecteur sanitaire aux Halles, qui })ossède une grande expé- rience prati(jue et ne manque pas de uiettre de côté les formes (jui lui j)araissent nouvelles ou singulières. Le \y Juc.EAT, ayant été mobilisé et moi également, cette étude avait été forcément interr mpue ; elle mérite d'ctrc rejjrise. A la vérité, la rencontre sur le marché parisien d'espèces remarquables est maintenant beaucoujî plus rare qu'aupara- vant ; cela tient à ce que nos pécheurs ne fréquentent plus avec la mêuie assiduité qu'autrefois les cotes d'Espagne et de Portugal et surtout celles du Maroc et de Mauritanie. Opcn- dant, même parmi les Poissons capturés sur notre littoral métropolitain, on peut faire encore des trouvailles intéressan- tes ainsi que le prouvent les qu(dques exemples cités ici. Les Poissons étudiés aujourd'hui proviennent des côtes de Bretagne et sont arrivés au début de février 1921. Il s'agit d'abord d'un exemplaire femelle, mesurant 1 m. 2() de longueur, d'un Squale le C^entruphonts scjuamosiis Gmelin. Cette espèce surtout connue des grandes profondeurs au large du Portugal et de l'Espagne, a ét('' signalée également (2) dans les parages de l'Irlande par Holt et Calderwood, des Fâroë pai- Michel Sars, d'Islande par Collett. Sur notre littoral le prof. Roule {^6) mentionne un jeune indi- (1) D^ J. PKLLEGfy.N. Sur quelques Poissons intéressants du marché de Paris {Bull, Soc. Zool. France, 1912, p. 14; ihid., 1013, p. 80 ; ibid.. 10i;j p. 320), et : Sur la présence de Poissons des profondeurs sur le marché de Paris {C. R. Av. Sci., CLVII, 1913, p. 11G6K (2) A. Bbaier. Die Tiefsce-Fische, I, 1906. p. 366. (3) Prof. Roule. Notice sur les Séla,ciens conservés dans les collections du .Musée océanographique (Bull. Iml. Océanogr. Monaco, 3 sept. 1912, n" 243, p. 12). SKA.NCK DU 11 FliVlUKR 1921 33 vidu de 0 m. 26 pris au large de Monaco par 2.368 m. de pro- fondeur, quatre spécimens de 1 lu. 20, 1 m. 23^ 1 m. 30 et 1 ni. 30, péchés par 530 ni. dans le golfe de Gascogne, enfin deux mâles de 1 mètre et I ni. 10 capturés par 1.490 m. au larg^ de la Bretagne. C'est donc une forme rare pour la faune française et qui ne figurait pas dans l'ouvrage du D'" E. Moreau (1), seule monogra- phie un peu complète que nous possédions actuellement sur les Poissons de notre pays. Le second spécimen de 85 cm. de longueur est plus remar- quable encore, c'est un Trichiuridé, le Nesiarchus nasutiis Johnson, arrivé en même temps que le précédent exemplaire et tiré vraisemblablement de son estomac, ainsi que l'indiquent un état de conservation assez précaire et les traces d'un formi- dable coup de dent, ayant presque entièrement sectionné le corps, au niveau du début du tiers 2>ath.yunyx dp Vis- 7nesi Vejdovsky, des lacs d'Irlande, Crangonyx compacius Ghilton, de Nouvelle-Zélande, etc., tous ayant des yeux en voie de dégénérescence. Enlin tout récemment notre savant collègue, M. Chevueux, vient de décrire dans notre Bulletin (1920), un Efiopisolla pusilla qui vit « dans les graviers roses de l'ile Molène, près Trébeurden (Gôtes-du-Nord) » et qui malgré cet ha])itat épigé a tous les caractères d'un cavernicole. Cet Amphi- pode qui, génériquement, se place entre les Nip/iargus et les Eriopisa, possède» des yeux très petits, imparfaits, représentés par une tache d'un ])run rougeàtre, qui vue à un fort grossis- sement, se décompose en trois taches irrégulières le corps est entièrement d'un blanc laiteux ». Mais les faits certainement les plus intéressants à ce point de vue se rapportent aux expé- riences deSEXTON et Wlng (1916)etALLKNetSEXTON (1917, 1920) (1) , sur Gaminarus Chevreuxi^ Ampbipode d'eau saumàtrc. Au cours d'élevages ces auteurs ont vu apparaître par mutation un individu à yeux rouges, puis par croisements ils ont obtenu des individus cà yeux blancs et à yeux en régression. Ces faits rappellent ceux que I^oeb (1913) avait obtenus précédemment sur un Poisson du genre Fiuiduhis. [.a cécité des embryons était produite à la suite d'hybridations hétérogènes, l'addition de KCN à l'eau, ou cncorcpar une température de 0" à 2", mais non par l'obscurité. De ces expériences et d'autres relatives à des élevages d'ani- maux maintenus à l'obscurité pendant de nondireuses généra- tions, on doit-conclure que l'origine de la cécité doit être cherchée ailleurs que dans des conditions d'éclairement. Il est par con- tre très possible que, une fois le processus déclanché, les con- (1) Je remercie M. le professeur Gaullery, qui a binn voulu attirer mon atten- tion sur res travaux. ne SÉANCE DU 22 FKVRIER 1021 (litions de milieu interviennent. Kammerkr (lî)12) a montré que les Protées élevés à la lumière depuis l'état larvaire présentaient des yeux bien moins régresses que les animaux des grottes. [)c même Berninger (191 1) a constaté que chez des Planaires [Doi- flrocœhim lacteum) ntiamées les yeux disparaiss.nent chez les individus élevés à l'obscurité, mais qu'ils j>ersistaient chez ceux laissés à la lumière. T. — Se.\ton and Wing. — Experiments on the Mendelian Inberitance of Eye colour in Ihe .Vmphipod, Gammarus Chevreuxi (J. Marine Biol. Assoc. Plijmoufh, X, n» I). SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 41 PRÉSENTATION DE PHRYNOSOIVIES VIVANTS PAR G. BILLIARD Ce n'est pas la première fois cpie Fou parle de ces intéres- sants Reptiles à la Société zoologique de France, puisque déjà en 1880 Sumichrast les y avait signalés, dans une note sur l'iiis- toire naturelle du Mexique, sans d'ailleurs donner aucun ren- seignement sur leur biologie. [.es animaux que j'ai l'honneur de vous présenter ce soir pro- viennent de Prescott, bourg des Etats-Unis, qui fut longtemps la capitale de l'état d'Arizona, d'où ils ont été rapportés, il y a 8 mois, par Mlle. Baudains à qui nous sommes redevables de la joie toujours bien grande pour des naturalistes de voir vivants des animaux que nous ne voyons le plus souvent qu'informes et décolorés dans les bocaux d'alcool des collections. INUle. Baudains étant parmi nous ce soir, je me fais un vérita- ble plaisir de la remercier en votre nom à tous du régal qu'elle nous procure. Ces Reptiles appartiennent au genre Phrynosoma et à l'espèce orbiadare ; notre collègue, Mme. Phisalix qui les a étu- diés plus longuement que moi les place dans la variété A ou Cortezii de Dlimeril et Bocourt. Ce sont de très jolis animaux dont la couleur terre de Sienne est rehaussée de Ijandes et de taches jaunes et noires du plus gracieux etfet. Le tronc est court, ramassé, très aplati et de forme orbiculaire. La queue, très large à la base, est extrême- ment courte puisqu'elle atteint à peine la moitié de la longueur du corps. La tête courte et large ressemble assez à celle d'un Batracien, ce qui explique le nom de Batrachosome qu'on lui avait donné tout d'abord ; mais de plus elle se termine en arrière par des piquants plus ou moins longs, colorés le plus souvent en ocre. Les flancs sont garnis d'une rangée d'écaillés triangulaires, très saillantes, qui exagèrent encore la forme aplatie de l'animal. Cette espèce a une aire de dispersion assez considérable puisqu'elle a éb'' signalée un peu partout au Mexique et à la 12 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1921 Vera Cruz ; c'est je crois la première fois, à ma connaissance du moins, que ce Plirynosome est signalé en Ai'izonn. HtiRNANDEZ qui a étudié ce Heptile prétend qu'il a la propriété de faire jaillir de ses yeux des gouttes de sang. Cet auteur écri- vait cela en 1651 et on peut douter que le fait soit exact ; pour- tant Wallace et plus récemment encore A. Duc.Ès, qui a long- temps hal)ité le Mexique, ont dit avoir été témoins du fait! (Test le moment ou jamais pour notre collègue Mme. Phisalix d'élu- cider la chose puisque Mlle. Bauuains a bien voulu lui confier pendant (]uol(jue temps ces intéressants animaux. Séance du S mars 19^21. PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, PRÉSIDENT. M. X. Raspail s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. le président souhaite la Inenvenue à M. Picard, qui assiste à la séance. Il remercie M. Neveu-Lemaire de son intéressante conférence du 23 février, et adresse les félicitations de la Société à M. Pérez, récemment nommé professeur à la Sorbonne. M. DE GuER.NE annonce la mort de notre collègue, M. Armand Janp:t, meml^re de la Société depuis 1892. M. le président exprime les vifs regrets de tous. M. Lucien Clément, fds de notre regretté président, offre à la Société la somme de cent francs, en vue de la publication d'un portrait de son père dans le Bulletin. M. le président le remer- cie au nom de la Société. MM. André, Angel, Fleutiaux, de la Rochefoucauld, Prenant etScHURMAN, présentés à la dernière séance, sont élus mend)res. La Société accorde son parrainage à la Fédération des Socié- tés d'aviculture de France, en vue de son aftîliation à la Fédé- ration française des Sociétés de sciences naturelles. Ouvrages offerts : Delamarre DE MoNCHAux (Cte). Noti'e enquête sur les Corvidés [Bull, ligue franr. profect. Oiseaux, V^v'x?,, 1921,4 p., 1. pi.). Simon (iMigène). — Histoire naturelle, des Trochilidae (Synopsis el cata- logue) (Paris. 19iil. 416 p.). '. '. W SÉANCE DU 8 MARS 1021 A PROPOS DU COUCOU PAR Ad. BURDET Note présentée par M. Chappellier. Le Hullelin de la Société sao/of/ique de France, du 9 novem- bre 1915, a publié un article de M. X. Raspail, intitulé : « Pho- « tographies Iruquées tendant à corroborer la légende de Jen- « NER, sur l'isolement du jeune Coucou dans le nid ». M. Raspail déclare en commentant que les photographies visées sont des vues stéréoscopiques d'(3iseaux photographiés en liberté par A. Hi'RDET, et figurant à l'exposition nationale de Berne en 1911. .l'ai eu ell'et exposé à Berne, dans la section de la Protection de la Nature, une centaine de photographies stéréoscopiques d'Oiseaux en liberté, avec une légende explicative dans laquelle je résumais en particulier mes observations sur le jeune Coucou. Or, connue les faits que j'ai observés sont en contradiction avec les théories favorites de M. Raspail sur le môme sujet, celui-ci s'eiforce dans l'article en question, de démolir mes conclusions, d'en démontrer « l'invraisendjlance, l'absurdité », et déclare que les photographies que j'ai publiées pour appuyer mes observations sont trnrjuées. Je comprends bien dans quel sérieux end)arras mon travail a mis M. Raspail : il s'est trouvé en présence de ce dilemme : « Ou bien les observations de M. Burdet et ses photographies sont authentiques, et je dois alors modifier profondément les conclusions par trop rigoureuses que j'ai cru pouvoir publier comme étant le dernier mot de la vérité scientificjue au sujet de la biologie du jeune Coucou, et admettre ce que j'ai toujours repoussé jusqu'ici conmie étant invraisemhlaljle, absurde, impossible. Ou bien je déclare ces photographies de M. Burdet, fausses, truquées-, et je maintiens tout ce que j'ai écrit sur le Coucou ». M. Raspail a choisi ce dernier jjarti ; c'était évidem- ment plus facile ; mais, est-ce Là vraiment un procédé scienti- iique? Avant de publier son article, M. Raspail n'aurait-il pas bien agi en me demandant des informations, des éclaircissements, que je lui aurais donné fort volontierspour compléter la légende explicative trop brève qui accompagnait les photographies exposées à Berne fil ne faut pas oublier en effet que sur les SÉANCE DU 8 MABS 1021 4-> 100 photographies exposées, G sealeiueiit se rapporteul au (Cou- cou, et sur les 20 pages de texte, 1 page et deuiie seulement concerne cet Oiseau). J'aurais pu fournir à M. Raspail une tren- taine de photographies, ]>ieu autlientiques, croyez-moi, ainsi, que le résumé de toutes mes observations sur le Coucou, telles qu'elles ont été publiées dans : Nos Oiseaux, Bulletin de la Suciélé romande pour Vétude et la pro/eclion des Oiseaux (Neu- chàtel, Suisse, mai 1917, n"^ 19 et 20). M. Rasfail aurait pu ainsi être convaincu de la sincérité absolue de mon travail; il aurait pu voir que mes observations ont été menées aussi scien- titîquement, et contrôlées avec autant de rigueur au moins que les siennes. 11 aurait pu alors s'épai'gner la peine de formuler les accusations si injustifiées qui déparent son article. Au fond, toute l'argumentation de M. X. Raspail en faveur de ses théories se réduit à ceci : « L'extrême fai])lesse du jeune « Coucou, qui persiste 5 à G jours, est- manifestement la « preuve (?) de son innocence du crime qui lui est imputé » (lignes 40 à 'i2, page 188^. Que vaut cette soi-disant preuve, simple déduction d'un état apparent, en présence d'un fait, dûment constaté maintes fois, par beaucoup d'observateurs, si invraisernbktble qu'il paraisse? Mes observations concordent exactement avec celles de Bailly (Ornithologie de la Savoie, tome I, page 390), qui déclare : « qu'il a vu le jeune Coucou, « quelques heures après sa naisssance, se remuer dans son nid, « de droite à gauche, se gonfler, se démener, enfin hisser peu « à peu sur son dos chaque œuf qu'il jetait hors du nid, l'un « après l'autre ». Bailly ajoute, il est vrai, que « Tûeuf du Cou- cou éclôt toujours avant les autres ». Je puis citer 2 cas au moins qui contredisent cette aftirmation. M. Raspail aftirme en outre, à la page 192 : « On ne trouve « jamais de jeunes rejetés aux abords du nid, vu que c'est la « femelle Coucou qui enlève les œufs dès que son jeune vient « de naître, et sur ce point mes observations sont formelles ». Les miennes le sont aussi, et sont appuyées par des photogra- phies bien authentiques, je vous prie de le croire, qui démon- trent qu'on trouve fréquemment aux abords du nid des œufs^ ou les jeunes compagnons de nichée que le jeune Coucou a rejetés. Enfin, M. Raspail réfute une autre « inexactitude » au sujet de la légende G. Il s'agit d'un jeune Coucou noLirri par une Ai) SÉANCE DU 8 MARS 11)21 Effarvate. Je reconnais volontiers que je ne suis pas à même de fixer l'ài^^e exact du jeune Coucou, et que j'ai fait une évalua- tion très apjîroximative en disant ([u il était âgé d'environ. iS à W jours. M. Raspail arfirme que le jeune (Coucou quitte le nid le 19'' jour, jamais plus tard ; j'accepte d'autant plus volontiers sa rectilication que l'écart entre son avis et le mien est J)ien minime ; j'ai écrit : « jeune (Coucou âgé d'environ iS à W jours; dans 1 à 2 jours, il tiunhera à terre etc. ft. Vous voyez que mon éva- luation s'écarte fort peu des faits constatés par M. Raspau.. Mais je maintiens que le 19'' jour (selon M. Raspail) le Coucou tom- bera à terre et non dans /'eau, vu que ce nid d'Eflai'vate était construit entre des roseaux croissant sur une sorte de tertre ou de digue, près du hord d'un étang. Je possède plusieurs pho- tograpliies de nids d'Iilfarvates construits dans des fossés où il n'y avait pas une goutte d'eau, et oii j'ai pu opérei- à pieds secs. Ainsi le nid de lElfarvate, (juoifjue « sus])en(lu à des tiges de roseaux, sur le bord des étangs et des rivières », n'est ])as (ou- joiirs au-dessus de l'eau. D'après mes observations, le jeune Coucou, après avoir quitté le nid passe encore plusieurs jours à terre, ou sur les ])ranclies basses de (juebjue buissoii, où les parents ado])tifs continuent à le nourrir. Je man([ue de données pour fixer la date exacte à la(]U(dle ceux-ci cessent de s'inquiéter de leur enfant adoptif. .M. X. Raspah. termine son article, en résumant sous forme de (> tbèses, la biologie du Coucou, telle qu'il est parvenu à l'éta- blir. Je suis d'accord avec lui pour les 2 premières (durée de l'incubation des œufs et de l'éducation du jeune); je fais des réserves au sujet de la 3*= thèse (« que l'œuf du Coucou éclùt toujours le premier »). Quant aux trois dernières thèses, qui concernent surtout le point de litige, je dois répéter que mes propres observations sont en opposition directe avec les thèses de M. Raspail, et concordent avec les observations de jENiSKRTit de Bailly (l). A la suite de la communication de M. Burdeï sur le Coucou d'Europe, M. Petit rappelle qu'il a signalé dans nos Mémoires (XII, 1899, p. 67 et 93) que des Coucous de la côte occidentale (1) M. BunuET a rocenimoiit si^'iialé à M. Chappullieh l'oxislcncc d'un (lliii ciné- tuatographique américain qui inonlre le jeune Coucou rejetant ses compagnons de nid et dont il a vérifié l'authenticité. SÉANCE DU 8 x>lAHS dO^l 47 (rAl'ri(|iic ont des mœurs très ditlereiites : Ceniropus Ansellii Sliarpe coustruit lui-même un nid et y couve ses œufs. Chri/so- cocci/s nijirens Bodd. et C. h'iasii Steph. pondent dans les nids groupés par ceutaincs d'un Gros-Bec, Hyphantornis rnelanoce- plialus L. Ce dernier nourrit les jeunes Coucous conjointement avec ses propres 23etits qui ne sont pas expulsés. Les parents du Coucou attendent celui-ci à la sortie du nid pour lui apprendre à rechercher les Insectes, car il a été jusque-là surtout grani- vore, comme ses compagnons de nid. POISSONS DU GRIBINGUI ET DE LA IVI'POKO RECUEILLIS PAR IVI. BAUDON. DESCRIPTION D'UN CHARACINIDÉ NOUVEAU PA R . le Dr Jacques PELLEGRIN M. Baudon, achninistrateur des colonies à Bossangoa (Ouban- ghi-Chari), a adressé à plusieurs reprises au Muséum des collec- tions de Poissons fort intéressantes, qui ont fait ici même, à deux reprises, rol)jet de notes de ma part (1). Les envois prove- naient tantôt du Cribingui et de lOuham, affluents du Haut- Ghariet appartenaient au bassin fermé du Tchad, tantôt avaient été rassemblés à Bangui, dans l'dubanghi, le principal aftluent de la rive droite du Cong-o. Il en est de même des deux petits lots étudiés ici et qui ont été , constitués dans deux régions ditTérentes. Le premier, en effet, a été recueilli en octobre 1919, à Fort-Crampel, dans le Grilnngui, en période de hautes eaux. Il comprend surtout des petites espèces et des jeunes. On y trouve nombre de formes rares ou curieuses précédemment décrites par M. BoulExNgkr ou par moi, notamment un spécimen du remarquable Andersonia Pellcgrini Boulenger (2), minuscule Siluridé qui n'était connu jusqu'ici que par le type mesurant également i2 mm. de longueur et qui est conservé au Britisli Muséum. Il y a lieu (1) D-- .1. Pelleguix. Poissons du Gribingui recueillis par M. Baudon. Description de sept espi'ces nouvelles {Bull. Soc. Zool. France, XLIV, 1919, p. 201) et Fois- sons de rOuliain et de l'Oubanghi recueillis par M. B;iudon. Description de deux Gyprinidés no-j veaux (op. cit. XLV, 1920, p. 245). (2) An:i. May. Sal. Ilisl. (0), II, 1918, y. 427. A8 SÉANCE DU 8 MARS 1921 en outre de ineiilioiinci' un petit Characinidé du genre Pctcr- sius, type d'une espèce nouvelle décrite plus loin, hln y joignant le Clai'ias Diunerili Steind., le Clarias amplcxicatula Boulgr. et le Sijnodonlis ornât ipinnis Blgr. qui n'avaient pas encore été sicnalés dans la région du Tchad, le nombre des l'oissons actuellement trouvés dans ce bassin passe de 102 à lOG (i). La seconde collection, composée également de petites espèces, est moins importante, elle a été prise pendant les hautes eaux dans la M'Poko, al'tluent de droite de l'Oubanghi qui se jette à Bangui. On y verra figurer le Ihii-hiis gribiiif/nensis Pellegrin, décrit primitivement du hasgin du Tchad et auquel il faut rame- ner le B. uellcnsis Blgr. (2) dé TOuellé. C'est bi un exenq)le des rapports assez nondireux ({ui unissent la faune ichtyob)gi- que des affkients du Uaut-Chari av(^c celle des rivières voisines appartenant au bassin du Congo. Poissons du Gribinguî bassin du Tchad). IMoiiMYRiD.K I Marcusenius Gaillardi Pellegrin. — .... 2 (inallwnemus hrevicandalus Pelle- grin. — .... li Mormi/rus Hasse/çuisti Cuvier et Valeuciennes. CiHARACiNiD.E .... 'i Alestcs niu'se Buppell. — .... ,") ' — macrolepidolus Cuvier et Valenciennes. — .... 0 Petersîus brevidorsalis nov. sp. — .... 7 Saunn'lhiops uni/a'/iialns ( iiinther. Cvi'RiNiD.*; 8 Laheo uhameasis Pellegrin. — .... 1) Barbus (léser ti Pellegrin. — .... 10 — ddorotsema Boulenger. — .... Il — c«m/>/ac«A. llnlln- nabulum L. 1757. Il existe aussi un Lepas lulipa 0. F. Muller (1) A. Risso. 1826. Hisl. nat., Europe tuéiidionale (IV, p. 379 et suivantes). (2) J. B. Veranv, 1862, Zoologie Jes Al|)cs Muriliiiies (p 404). 52 SÉANCE DU 8 MARS 1921 1776, synonyme de II. Uameri Ascanius 1707, mais certaine- ment Risson'apas visé cette espèce exclusivement boréale, dont la limite sud est l'île de Man et d'Anglesey. A. Joleaud, (jui a pul)lié ses appréciations sur la collection des Cirrip^des du Musée d'histoire naturelle de Nice, dans la liiviéni scientifique (n° 7 et 8, de juillet à o(to])re 1914), indicpie d'ailleurs le Ua/a- i^iis tintinnabulum dans les mers tempérées et tro2)icales. Balanus halanoides L. lialnnns balatwides Ginn. (^Risso). B. halanoides Hanz (Verany). Sur les pierres, au printemps. On doit douter de l'existence de cette espèce dans la mer de Nice car elle n'a été signalée que dans les mers septentrionales d'Europe et d'Amérique. Les spécimens do la collection du Musée de Nice ont pour indica- tion d'ha])itat : Océan atlanti([ue. lialanus (jaleatii.s L. Ikilantis galealiis Lamarck (Verany). Le B. galeatus est une forme de la Floride, de la (Caroline, de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du Nord. Elle vit fixée sur les Gorgones. Sous ce nom Veuany a sans doute voulu dési- gner le B. calceolus EUis qui vit également sur les Gorgones, mais dans la Méditerranée. M. L. Joleaud m'a dit avoir vu, dans les notes de son père, que ceJni-ci avait observé le cal- ceolus sur les côtes de Corse et d'Algérie ; il n'y aurait donc rien d'étonnant à ce qu'il se trouve dans la mer dé Nice. Le galealus doit être rayé de la faune des Alpes-Maritimes. Ni l'un ni l'autre n'existent au Musée d'histoire naturelle de Nice. Balanus patellaris Spengler 1780. Balanus patellaris Lamk. (Risso). Balanus pâte laris .^(Verany). Le B. patellaris est une espèce de l'Océan Indien. Il a vrai- semblablement été confondu a\ ec\c B. porcatus Da Costa 1778, lequel ligure "sur le catalogue de A. Joleaud jjour les Alpes, Maritimes. Balanus perforatus Brug. Cette espèce n'a pas encore été signalée dans la mer de Nice, quoique commune ; on la trouve sur les l'ochers littoraux et les carènes des bateaux. L'Aniphitritcàc Darwin, qui est une esjDèce SÉANCE DU 8 MARS 1921 53 extrêmement répandue et qui s'attache aussi à la carène des bateaux, doit se trouver dans la merde Nice. Creusia ecliiniîioides Risso On ne connaît pas cette espèce qui est probablement un Pyr- qoma, peut-être anglicanus Lovv. 1823, qui se rencontre dans la Méditerranée. Vebany ne l'a pas mentionnée. Le genre Creusia est de Leach. FAMILLE DES LEPADID/E Tribu des lepadin^ Conchoderma aurita L., 1767 Otion rissoanus Leach, 182o. Otioîi ciwieri Leach, 1825. Ces Girripèdes sont synonymes de Conchoderma aurita et se trouvent dans toutes les mers. Conchoderma virgata Spengler, 1790. Cineras bicolor Risso, 1826. Cineras vittata Leach, 1820 (Verany). Cette espèce se trouve sur la carène des bateaux. Lepas anatifera L. Anatifera lœvis Ronn. (Risso). Anatifera lœvis Lamarck (Verany). Pentelasmis anatifera Low. (Verany). Scalpellum livvis Risso. Lepas pectinata Spengler 1793. Anatifa muricata Poli, 1795 (Risso). Lepas anserifera Lk. Anatifa slriata Rrug-. (Risso, qui a écrit faussement striolala). Alepas minuta Pliil. Alepas minuta Phil. (Verany). ProtoJepas fascicularis Ellis et Solander. Attachés aux corps flottants, quelquefois plusieurs individus réunis utilisent en commun la sécrétion de leurs glandes cémen- taires pour se former un flotteur calcaire cloisonné (A. Joleaud). 84 SÉANCK DU 8 MARS 1921 TniBU DES POLLICIPEDIN.'E ^ Pollicipes corniicopiiv Leach. PoUicipes cornucopiœ I.each (Risso). Pollicipes scalpelbitn Lk. (Yorany). Sralpelluin vitfgan- Lcadi, 182i. Scal/wlltini inilgare (niait. (Risso). Scalpelhim lœre Loacli, 1825. Scalpcllmii Icecis Risso, 1826. Dans toutes les mers jiiscjnà près de 5.000 mètres de j^i'ofou- dcm' (A. Joli:aud). Tllimi DES CIITIIA>IALh\/E Clitlioin(ili(s slcllatiis Poli, très eomiiuiii dans la Médilei-ranée. En l'c'siimé, les espèces suivantes piuiveut être cousidérées comme vivantes dans la mer de Niée, (juoique 4 soieid prohlé- matiques. Chelonohia tcstudinaria L. Plali/lepas hisse.ilohala Blainville, HalanKs tinlinnabulmn L. lialaiius Italanoides L. ? Bala/u/s ralceolits l']llis? P>al(mi(s itnrca/ns da Costa? Hdldnus perforai us Rrug'. Pijrgoma anglicana Low 1 Conchodernia aurila L. Conchoderma virgata Spciigler. Le pas analifera L. Lepas pectinata Speng'. Le pas anserifera I.k. A lepas minuta IMiil. Prolotepas fascicularis EUis et Solander. Pollicipes coriiucopiiv Leach. Scalpellum vulgàre Leach. Chlhamalits stcllalus Poli. Séance du '2'2 mars fO'^Jf PUÉSIDENCE DE M. l'ETIT, MEMBRE DU CONSEIL. MM. JuLiiN, Pellegrin et Rab.vud s'excusent de leui' absence M. André remercie de son admission. M. Carié annonce son départ pour File Maurice et se met à la disposition de ses collègues pour rechercher les animaux sus- ceptibles de les intéresser. Son adresse coloniale est : Curepipe, île Maurice, M. JouBiN communique la circulaire suivante : '< Conseil international de recherches, sous-section d'océa- nograpliie biologique de l'Union internationale des sciences biologiques. Réunion internationale des délégués des sections nationales, tonne à Paris, le 27 janvier lî)2l, sous l;i présidence de S. A. S. le prince de Monaco. 11 a été décidé ce qui suit : L'étude du plancton ne progresse pas autant qu'il serait dési- rable parce que les méthodes de recherches varient et ne peu- vent donner de résultats comparables. 11 y a lieu d'uniformiser la base de ces méthodes en rédigeant un manuel précis qui les codifiera tout en laissant à chacun la liberté de les perfectionner et de les compléter. 11 serait tenu compte de ces additions dans les éditions suivantes. Une circulaire sera adressée à tous les naturalistes (zoologie, botanique, physiologie, chimie) et aux instituts intéressés, en les priant de la reproduire dans les journaux scientifiques, de la répandre parmi le.i savants s'intéressant à l'océanographie, et de solliciter des opinions, avis, critiques et observations quel- conques. Une commission a été nommée pour préx^arer ce manuel et en apporter le projet à la réunion de la sous-section d'océano- graphie biologique en décembre 1921 . Les spécialistes qui dési- reraient faire partie de la commission du plancton sont priés d'en informer le secrétaire. On est prié d'adresser toutes les réponses, imprimés, échan- tillons conceraant la capture, les instruments, étoiles, lilets. 5G SÉA.NCE DL 22 31AUS 11)21 réactifs, conservation, méthodes techniques quelconques au Secrétaire. Le secrétaire de la sous-section d'océanographie biologique : Prof. L, JouBiN, ;i rinsliliit océanographique, 195, rue Sainl-.lacques, Paris ». M. Marcha L demande l'échange du Bulletin de la Société avec les Annales des épiphgties [renvoyé au Conseil). M. le j)résident adresse les vives félicitations de la Société à M. Marchal, récemment nommé officier de la Légion d'hon- neur, à M. Verne, reçu docteur ès-sciences avec les félicitations du jury et à M. Guégan, nommé chef de travaux de chimie à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Caen. M. le jirésident remercie M. le comte Delamarre d'avoir inséré dans la Libre Parole un compte rendu de la dernière Assemhlée générale, ainsi que l'entretilet suivant : « Une tou- chante cérémonie tout intime vient d'avoir lieu à la Sor])oime : les étudiants de zoologie se sont réunis pour offrir à M. Kohert un souvenir artistique des services rendus par lui comme chargé de conférences. Cet enseignement dont il s'était ac(iuitté avec distinction depuis douze ans vient de lui être retiré pai- suite du ciiangement de titulaire de la chaire». M. le D"" Jean Tlrchim, préparateur à la Faculté de médecine,* licencié ès-sciences, 78, rue des Saints-Pères, à Paris (7'^) est présenté par MM. Rohert et Verne. M. DK GuER.NE signale que M. Burdet a fait récemment à Paris une conférence où "il a projeté des vues cinématographiques se rapportant au Vaneau, à la Spatule, au Coucou, etc. M. Fauré-Fremiet communique un ouvrage intitulé : « Le mouvement actuel pour la réorganisation des recherches scien- tifiques en France ». Ouvrages offerts : Conseil international de recherches. Union internationale des sciences hiologiques. Sous-section d'océanographie biologique, réunion du 27 janvier 1921 {Hull. Inst. ocennofjr., no 386, 1er mars 1921, 7 p ). L'organisation et le l'onctionneinent de roflice scientifique et technique des pèches maritimes pendant l'exercice 1920 {J. marine marchande, 1921, 16 p.). Séance du i'2 avril 19'21 PR|':SIDENCE DE M. RABAUD, PRÉSIDENT La Fédération des Sociétés d'aviculture de France remercie la Société de lui avoir accordé son parrainage en vue de son affiliation à la Fédération française des Sociétés de sciences naturelles. L'administration de l'hôtel des Sociétés savantes demande ' une augmentation pour le service général et l'entretien des locaux {renvoyé an Conseil). La Société reçoit un diplôme de grand prix à l'Exposition universelle et internationale de Gand (1913). M. le président adresse les félicitations de la Société à M. BiLLiARD, récemment promu officier de l'Instruction publi- que, et à M. Picard, nommé maître de conférences à la Faculté des sciences de Paris. M. le président annonce l'apparition du premier volume de la Faune de France, éditée par la Fédération française des Socié- tés de sciences naturelles, les Echinodermes, par M. Kœhler. M. le D'' J. TuRCHiNi, présenté à la dernière séance, est élu membre. M. Roule offre son récent travail sur les Saunions et en résume les principaux points. Ouvrages offerts : fioui.E (L.). — Etude sur le Saumon des eaux douces de la France consi- déré au point de vue de son état naturel et du repeuplement de nos rivières (Ministère de l'agriculture. Direction générale des eaux et forêts. Pêche et pisciculture; Paris, 1920, 177 p.). Vernk fj.). — Les pigments ti'gumentaires des Crustacés Décapodes. Introduction à l'étude histocbimiqiie dos pigments animaux (Paris. 19'21, 200 p., 2 pi.). '>^ SHANCK DU 12 AVRIL 1921 SUR LES DIFFÉRENTS FACIÈS DES IVIÉTABOLISIVIES PIGIVIENTAIRES DANS LES TÉGUIVIENTS DES CRUSTACÉS DÉCAPODES PAU Jean VERNE Docteur en méil(;cinc, ilodciir rs-scioiices, pi-épaiMleur, clief de laboratoire à la Faculté de inédecini; de l'.iris. Ainsi qtie Kkkblk ot (îvmblh: lo font remarquer, avec juste raison, les chroinatophorcs ont toujours paru, chez les Crus- tacés, d'une iniportanrc systéniati(jue secondaire et leur répar- tition a été considérée comme inconstante. Il n'y a donc pas lien (le s'étonner que les zoologistes aient généralement négligé l'étude des pigments chez ces Invertébrés. Kkeble et Gamiili: (11K)4 et I90G) ont décrit avec une grande précisi(»n la manière dont se développaient Itîs systèmes de cellules pigmenfaires chez les Schizo2)0des et chez les Décapo- des. Ils ont montré l'existence d'un- système primaire, à dispo- sition métaméri(|ue, qui persistait pendant toute la vie chez Ml/sis^ par exemple, mais qui, chez les Décapodes, était masqué, à l'état adulte, ])ar l'apparition d'un système pigmentairc secondaire. Les auteurs anglais ont observé que les dift'érents grouj^es constituant le système lu'imaire (groupes neural, cau- dal et viscéral) a])paraissaient, chez une espèce donnée, de manière toujours identi(|ue, si bien (jue le développement des groupes de chromatophorcs aurait une valeur systématicpie réelle. J'ai vérifié les données, de Kki:»le et Gamble, puis, ne me con- tentant pas d'un critérium morplrologi(|ue, j'ai étudié la répar- tition des pigments dans l'ordre des Décapodes, à un point de vue bio-chimique. Et jai constaté (|ue ce critéi'ium avait aussi une valeur taxinomique. A la suite de recherclies histochiniifjucs, j'ai établi que les métabolismes pigmentaires, dans les téguments des Crustacés Décapodes, pouvaient se ramener à deux grandes séries, évo- luant séparément, l'une dite série azotée d'origine protéique , l'autre série, de la zooérythrine ou des pigments carotinoïdes. Ces deux séries existent concurremment, mais c'est la dernière qui attire plus généralement l'attention, parce que, très large- ment représentée, c'est à elle que les Décapodes doivent leur SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 o9 teinte extérieure. Mais ce qui varie, suivant les genres, ce sont les pigments par lesquels ces séries sont représentées. La série azotée d'origine protéique comprend, en effet, un pigment formé de corps à fonctions amino-acides, dont le degré de dis- sociation protéolytique n'est pas identique chez tous les Déca- podes si bien que, chez un certain nombre, il fournit de la mélanine sous l'influence d'une tyrosinase présente dans les téguments, certaines conditions de milieu étant réunies, alors c[ue chez d'autres il ne fournit jamais ce pigment noir. Cette différence tient à une différence essentielle dans le processus de désintégration des matières protéiques, que jai longuement étudiée par ailleurs (Paris. Thèse de se. nat., 1921). Il est inté- ressant de constater, au point de vue zoologique, qu'elle cadre avec la classification qui, portant sur d'autres caractères, a été éta])lie pour les Décapodes. La mélanine se rencontre chez tous les Brachyoures sans exception, alors qu'elle manque chez les Anomoures et les Macroures. Ces données résultent de l'exa- men d'un grand nombre d'espèces de la faune française, chez qui elles ne se sont jamais trouvées en défaut. 1" Maïdi 2" Canceridi 3" P ORTIÎMDI 4° PlNNOTHElUDI 1° Dromidi 2o Paguridi I. — BRACHYOURES. Stenoi'hi/nc/i/is phalangium (Penn.). — longirostris Latr. Pisa tetraodon Leach. Ebalia tiiberosa (Penn.). H y as arcmeus (Linn.). Inachus doi'settensis (Penn.). Maïa squinado Latr. Cancer (Platycarcinus) pagurus h. XantJio flofidu^ Montagu. Pilumnus hirtellus L. Carcimis mœnas (Penn.). Portunus puher (Linn.). — depurator Leach. — arcuatas Leach. Pinnotheres pisum (Penn.). II. ANOMOURES Dromia vulgaris Milne-Edwards. Enpagunis bcrnliardus (Linn.). no SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 3° porckllamdi. 4° Galatheidi. , Payants ptideauxl [.each. Porcellana plati/clieles (Penn. — lonçiicornis (Penn. Galathea strigosa L. — sqaamifcra Leacli. — nexa Enibl. 1"^ scyllaridi . 2° Palinuridi . 3° astacidi . . i" Pal.i-:monidi 5° Alphkidi. . et à part : ()" CrANGOiMDI. m. — MACRIJURES Scyflarus arc tus (L.). ^ Palinarus viilgaris Latreille. Astacus fluviatilis (Rond.) var. nobi- lis (^t var. torrent ium. llomaras valgaris Miliie-Edwards. Nephrops norvegiaciis (L.). Ilippolgte varians Leach. — pridaaxiana Leacli. Palœmoïi serratus (F*enn.). NUcn ediilis Risso. Atlianas nitescens (Montagu). . . Crangon valgaris Fal)r. — spinosus Fal)r. Je mets à dessein les Crangonidi à part car ce sont, parmi les Macroures, les seuls où se forme de la mélanine, d'où le nom de Crevette lirise qu'on leur donne. Le tableau suivant résume ces observations. Décapodes à pigments carotinoïdes et à mélanine = Rrachyoures, genre Crangon Décapodes à pigments = Anomoures, Macroures (moins carotinoïdes sans mélanine le genre Crangon Ces résultats permettent de rejeter l'hypotlièse finaliste d'après laquelle la mélanine jouerait un rôle de protection. On ne s'explique pas en eflet comment un grand nombre de genres en seraient dépourvus. Chez les Crustacés mêmes où elle existe, la foi'mation de la mélanine m'apparaît comme un phénomène contingent, au cours de l'évolution d'un produit de dégradation des protéiques. La série carotinoïde est représentée par un pigment élaboré par l'organisme des difîérents Décapodes et non pas, ainsi qu'il SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 61 ressort de mes expériences, emprunté directement au milieu extérieur, comme c'est le cas chez les Oiseaux ou les Mammi- fères par exemple; Ce pigment ou zooérythrine se combine avec une substance protéique pour former un autre pigment que j'étudierai dans une note spéciale et qui colore la carapace et les œufs. Ce pigment dérivé existe sous deux formes, différant seulement par un caractère physique, la couleur, l'une étant ])leue, l'autre rouge l)runàtre. La plus grande variété règne dans la répartition de ces deux formes : deux espèces d'un même genre, telles que Portunus puber et depiirator présentent l'une le dérivé bleu, l'autre le rouge. D'autres espèces, telles que Carcimts mœnas ou les ditl'érents Pagures les possèdent toutes deux à la fois. Je n'ai pu, jusqu'à jjréseut, me faire une idée sur le détermi- nisme de ces différences, non plus que sur les variations quan- titatives des pigments carotinoïdes suivant les espèces. UN PROCÉDÉ DE CONSERVATION DES COULEURS DANS LA CARAPACE DES CRUSTACÉS DÉCAPODES, DÉDUIT DE L'ÉTUDE HISTOCHIIVIIQUE DES PIGMENTS PAR Jean VERIME Docteur en médecine, docteur ès-sciences On sait qu'il est impossible de conserver, dans les collections, les carapaces des Crustacés avec leurs couleurs naturelles. Les liquides généralement utilisés (formol ou alcool) amènent un rougissement rapide, lorsqu'il s'agit de pigments bleus ou verts, et, dans tous les cas, une décoloi^ation plus ou moins lente. Au cours de recherches sur le métabolisme pigmentaire des Crustacés, j'ai pu déterminer la composition chimique des sub- stances colorant la carapace. Ces données m'ont permis secon- dairement d'expliquer le rougissement dés pigments bleus et d'expérimenter un liquide pour la conservation de ces pigments à l'état naturel. Les résultats ont répondu à mon attente. Avant d'indiquer la nature de ce liquide, il est indispensable que j'expose brièvement mes idées sur la nature du pigment rouge des Crustacés. C'est par le raisonnement que j'ai frouvé le pro- &2 Sl^^ANCE Dl 12 AVUIL 1921 cédé (Ml (lucstion que je n ai point chei-clié, layaLil [•eiKonlii' iiicidcmineut au cours de mes travaux. Dans un cadre restreint, c'est là un exemiDlc de plus qu'une application pi'ati(|ue ne doit jamais être le ])ut direct de la recherche scientili(]ue, mais qu clic est la résultante secondaire des données de hi science pure. Les Crustacés Décapodes^ ainsi (|ue les Stomatopodes, pré- sentent, parmi les chromatophores contenus (hms leur hypo- derme, mais seulement dans les régions exposées directement à la lumière, des cellules élaborant, par un véritable phénomèno* de sécrétion, un piynicnt rouge. Ce pigment est connu de lon- gue date sous les noms de tétronérvtlirine ou de zoonérvtlirine (Mi:UK,iKo\vsKi) ; j'ai adopté pour lui, sur le conseil de M. le professeur LApicyuK le terme, mieux construit, de zooérylhriiie. Au moyen dune méthode (jiu' j'ai hmguement décrite (Thèse de se. nat., Paris, 11)21) j'ai [»u isoh'i', comme constituant essentiel de cette zooérythrin<\ un hydrocarbure très voisin du carotène végétal, et de l'ormub' hrute C'"ll'\ |{laN(;ii.\hi) et sur- tout Zoi'F avaient déjà obtenu des résultats analogues. Il est probable que ce corps ne compose pas, à lui seul, le pigment rouge mais qu'il est accompagné de corps voisins, dillerant seulement par la présence d'oxygène et que ïswett, Touler chez les végétaux, Schulze chez les animaux ont réuni sous le nom de carotinoïdcs. Je n'ai pu isoler ces derniers à l'état pur, mais l'analyse chroniatographi([ue pratiquée par Vi;gi:/zi démontre leur existence et permet d'étudier leurs ditlerents spectres d'absorption. Ce qui caractérise avant tout, au j)oiid de vue chimi({ue, le carotène, aussi bien celui des végétaux que celui des Crustacés, c'est le fait que c'est un corps non saturé possédant des valen- ces libres. De là résulte sa facile oxydabilité ot ses combinai- sons avec l'iode qui sont signalétiques. Mais au point de vue biologique, une autre combinaison du carotène est particulièrement intéressante, c'est celle qui se produit avec mie substance protéiquo. Un tel comjîosé a été observé par Palmeh et Ecklks, chez les Mammifères, où il repré- sente la forme sous laquelle le carotène circule dans le sérum. J'ai retrouvé chez les Crustacés une combinaison analogue dans le pigment qui imprègne la carapace, souvent aussi l'hypoderme, et les œufs des Décapodes et des Stomatopodes. Je l'ai appelé carytiualbumine, eu raison de sa comjiosition. SÉANCE IJU 12 AVRIL j 92 1 ()îi Ainsi que je l'ai indiqua (I.iiis une communication ])i'écédcnto à la Société zoologique, la teinte de ce dérivé protéique est variable suivant les espèces. Sa déconqjosition, par une série d'agents chimiques et physiques, que j'indiquerai tout à l'heure, régénérant la zooérythrine, est surtout évidente lorsqu'on s'&^dressc à un Crustacé on le pigment dérivé est l)leu ; il en résulte, dans ce cas, un ])rnsque changement de coloration. Mais chez les espèces où le pigment est rouge plus ou moins brunâtre à l'état vivant, la transformation pour n'être pas aussi apparente n'en existe pas moins. Le pigment dérivé ou caroti- nalbumine est bleu chez Ho/naru.s, Astacus, Galalhea^ Porcel- lana, Porturifis j)uhei\ Pahvnioit. Il est rouge lîrumUre chez Pali- nui'u.s, chez Dromia et chez le plus grand nombre des Brachyoures. Les dérivés bleu et rouge coexistent chez Carcimui mœnas et les Pagures. Je n'ai pu établir aucune sorte de diffé- rence chimique entre ces dérivés bleu et rouge, qui se distin- guent seulement par le caractère physique de la couleur. C'est généralement, ainsi qu'HEiM l'avait remarqué, le môme pigment qui colore à la fois la carapace et les œufs, qui sont ainsi de la mémo tehitc. La seule exception, à ma connaissance, est le genre Ne/>/irop.s, dont la carapace est rouge et dont les œufs sont verts. Cette teinte verte qu'offrent parfois la carapace ou les a'ufs n'est pas due à un pigment spécial, mais à la superposition de pigment bleu et de pigment jaune orangé ou rougeâtre. On a ainsi une grande variété de tons qui se retrouvent chez différen- tes espèces. Je n'insiste pas sur la morphologie de Ces pigments que j'ai étudiés par ailleurs, -cpi'il me suffise de, dire que, dans la cara- pace, ils sont localisés à la couche moyenne, se présentant sous forme de piqueté dans le substratum chitineux. Dans l'hypo- derme, les carotinalbumines, lorsqu'on les rencontre, peuvent être soit à l'état cristallin sons forme de cœrulins, comme chez Aslaciis ou Galallœa^ soit à l'état diffus comme chez Paùvtnon ou chez Hippolfjte (pigment nocturne). Elles ne sont jamais con- tenues dans des cellules pigmentaires vraies, mais dans des cel- lules pigmentées selon la définition de Prenant. Ces derniers éléments sont, soit des amibocytes, soit des cellules épidermi- ques. Du fait de leur composition chimique, les carotinalbumines Ci SÉANCK DU 12 AVRIL 11)21 présentent une série de caractères intéressants à connaître. C'est {l'abord, les opposant à la tétronérythrine, leur insolubi- lité dans les solvants organiques neutres oii cette dernière est très soluble (sulfure de carbone, éther de pétrole, tétrachb)rure de carbone, etc.). Les carotinalbuininessont, au contraire solu- bles dans l'eau et les solutions étendues des sels alcalins, à l'état de solution colloïdale, indialysable. Ces solutions s'ob- tiennent aisénienten traitantlhypodernie, lorscpi'il contient une carotinall)umine, ou en l)royant les œufs. On ol)tient ainsi, une solution limpide, soit bleue, soit rosée, et oti'rant tous les caractères du pitinient in situ. Il est beaucoup plus difficile d'obtenir ces pigments de la carapace, où ils j)araissent comme emprisonnés. Le sulfate d'ammonium, en solution saturée, précipite les carotinall)umines, <]ui peuvent être ensuite redissoutes dans l'eau. Il s'agit là dun phénomène purement j)bysi({ue ; le com- 23osé n'est 2)as modifié dans sa composition chimique. Au con- traire, les agents physiques ou chimiques (pii déterminent la coagulation ou la destruction des alhumines — chaleur, alcool, formol, acides, sels des métaux lourds, alcalis, ferments pro- téolytiques — détruisent presque immédiatement les carotinalbu- mines. La condjinaison albumine et carotène est dissociée ; le carotène libéré reparaît avec sa couleur et tous ses caractères — entre autres de solubilité — . 11 est ainsi facile de saisir la cause du rougissement de la carapace du Homard ou de l'Ecre- visse, par exemple. Si l'on veut conserver les carotinalbumines avec leurs carac- tères, il faut éviter l'emploi de tout réactif qui, coagulant l'al- bumine, amènerait la dissociation de la cond)inaison. Je viens d'indiquer que le sulfate d'ammonium, en solution saturée, déterminait, in vitro, la précipitation des carotinal])umines, sans modifier leur composition chimique. Dans ces conditions, j'ai pensé que ces pigments, in situ, pourraient aussi bien être con- servés par ce réactif. L'expérience a répondu à ma prévision. J'ai d'abord apjîliqué ma méthode à des fragments de carapace. Je jiossède ainsi, depuis huit mois des échantillons de carapace de Homard dont la teinte bleue s'est magniliquement conser- vée. J'ai vérifié que les ditt'érents tissus et organes se conser- vaient, sans phénomènes de putréfaction, dans la solution saturée de sulfate d'ammonium qui est un milieu fortement liypcrtoni- SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 Oo que et défavorable au développeuieut des germes vivants et j"ai pu ainsi y conserver des animaux entiers. La seule précaution à observer est de laisser constamment un, excès de sulfate d'am- monium en cristaux au fond du llacon pour que la saturation se maintienne, car l'animal que l'on introduit dans la solution cède une quantité d'eau jjIus ou moins considérable. Il est ])on, dans les premiers temps, de changer une ou deux fois le liquide oîi baigne la pièce à conserver car, à la suite d'une réaction secondaire, il se dégage souvent une faible quantité d'ammo- niaque. Les pièces extraites du sulfate d'ammonium présentent les caractères des pièces à l'état frais, c'est-à-dire qu'elles rou- gissent par la chaleur, l'alcool, etc., ce qui montre que la caro- tinalbumine y est conservée avec sa composition chimique. Je dois toutefois signaler que, sur les (Crustacés conservés entiers, il arrive presque toujours, au Ijout d'un temps varia- ble, que la: carotinalbumine se décompose dans les régions oii la carapace est en contact presque immédiat avec des lobes de l'hépato-pancréas, n'étant séparée de cette glande que par l'hypoderme. Cette action est due, selon moi, aux sucs diges- tifs. Pour l'éviter il me paraît indispensable, après avoir sou- levé la carapace recouvrant le céphalo-thorax, de retirer les viscères situés dans cette région du corps de l'animal. 11 est ensuite aisé de remettre la carapace en place. Cette opération est inutile pour la queue et les appendices ; les sucs musculai- res paraissent sans effet sur les carotinalbumines. Cette méthode de conservation anatomique des pigments déri- vés des carotinoïdes par combinaison avec une albumine est, je crois, à même de rendre des services. Elle a les mérites d'être d'une application facile etd'êtrepeu coûteuse. Elle est susceptible d'être utilisée pour un grand nombre de pigments qui se ren- contrent chez les Invertébrés et c[ui ont une composition chi- mique analogue ; tels sont certains pigments des Echinoder- mes et des Cœlentérés, la vélelline, par exemple, ciiez ces derniers. Le seul inconvénient qu'elle présente, chez les ani- maux à formations calcaires, est ([ue ces formations sont lente- ment dissoutes dans le milieu ; le substratum organi({ue i)ersiste seul. Cet inconvénient est négligeable lorsque les animaux ont été déterminés et qu'il s'agit de les conserver avec leur aspect extérieur. 5 Séance du i6 avril i9'^f PHKSIDE.NCK DK M. IIABAUD, PHÉSlDKiN'T M. le président souliaitc la bienvenue à M. le [Ji'ofesseui' pKEiNAMT et à M. Othonides, (jui viennent prendre séance. Le (Comité d'études histori<|ues et scientili(|nes de l'Afrique occidentale française annonce qu'il pul)lie un Itulletin trimes- triel et qu'il insérerait volontiers des mémoires originaux dune quarantaine de pages au maximum qui lui seraient envoyés par les mend)res de la Société, à condition (jue ces mémoires soient relatifs à lOuest africain. Ces mémoires, qui pourraient être publiés avec des [dwtogiapliies, des cartes ou des dessins, devraient être envoyés à.M. le gouverneur général de rAfri(|ue occidentale fi'ainaise, président du (lomité d'études, à Dakar (Sénégal). Les auteurs recevront gi-atuiteincnt 'I'.\ tirages à part. M. le j)résident exprime les vils regrets de la Société au sujet de la mort de notre collèi^ne, M. Fiku), de Zurich. Le Laboratoire de zoologie de la SorboniU' est présenté par jMM, Pérez et Robert. M. le président fait la comnuniication suivante : « La Société zoologique de France possède une l)ibliothèque des plus riches, alimentée par les nombreux échanges qui se font entre le Bulletin et des publications étrangères. Cette bibliotlièque, qui possède ainsi des collections nombreuses et rares, devient malheureusement de plus en plus inutilisable par suite du manque de place. Les livres sont entassés sur deux ou trois rangées ; il devient très difficile de les consulter et à peu près impossible de classer les nouveaux périodicjuesquijcliaque jour, arrivent en très grand nombre. Un agrandissement de la bi])liothèque s'impose. Le Conseil de la Société zoologiquc a discuté, dans sa séance du 19 avril 1921, un projet d'extension de la bildiothèque, comprenant plusieurs modifications ou créations nouvelles, dont la principale est la constructiou d'un SÉAiNCK DU 26 AVRIL 1921 07 grand épi Iraiisvcrsal. I.cs Irais d'ainénai^cnioiit iiionteraicut à un millier de francs environ, (^lonune les ressources de la Société sont, à l'heure actuelle, extrêmcnient limitées et doivent être entièrement consacrées au paiement au BuUelin et des frais généraux, le (Conseil a pensé que les déjjenses d'agrandisse- ment de la l)i])liothè({ue ne pourraient être couverts que par des dons particuliers de ses Membres. (Test à cet effet que le Con- seil adresse un pressant appel à tous les membres de la Société, leur demandant d'apporter leur obole, petite ou grande, qui c()ntril)uera à cet aménagement, intéressant au plus haut point la vie de la Société. On est prié d'adresser les dons à M. Vignal, trésorier de la Société ». (( M. Louis I'age olfre à la bibliothèque de la Société, de la part du D'' Johs. Sciimiut, directeur du lal)oratoire Carlsberg à CopenhaguCj les volumes actuellement parus du « Report of tlie Danish Oceanographical Expéditions 1908-1910 to the Mediter- ranean and Adjacent Seas ». Le volume I contient une Introduc- tion du D'' Johs. Sch:)iidt, leader de l'exjDédition, six mémoires relatifs à l'hydrographie de la Méditerranée et une étude sur les fonds marins. Le volume II traite des Pleuroncctcs et de la dérive des bouteilles flottantes, jetées à la mer au cours de l'ex- pédition. Le volume lll concerne les Slcrnoptychidœ [Argijvo- pclecus et Sternopti/x), les Isopodes, les Cumacés, les Gamma- riçns et les x\lgues calcaires. Le volume IV est entièrement consacré aux Froissons (espèces côtières et certaines formes bcn-^ thiques) ; le volume V aux Scopélides, aux Hypériens, aux Algues et aux Plianérogames marines; le volume VI, le dernier paru, -aux Clupéidés, aux LcpaJogastcr et aux Peridiniens du groupe des Cerafia. Le XV Johs. Schmidt, ajoute M. L. Page, a droit à tous nos remerciements pour l'olfre généreuse, qu'il vient de faire à notre Société, d'une publication de nature à inté- resser tous les biologistes et en particulier les biologistes fran- çais, puisqu'ils y trouvent l'étude de matériaux recueillis, pour la plupart, dans nos eaux riveraines ». Ouvrages offerts ; tlepoil of llie Dcinisli Oceanographical expédition (19081910) lo ihe Medi- torranean and adjacent Seas (-4 vol. in-4). FusET-TuBiA. — Manual di Zoologia (l.ni'cclonH. 19i(), iii-8", â vol. 56i cl 224 p.). 68 SÉANCE DU 20 AVRIL 1921 RÉTABLISSEMENT DE L'ÉQUILIBRE DE CORRÉLATION PAR LACÉRATION CHEZ LE SCYPHISTOIVIE PAR E. HÉROUARD Professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Paris. La forme Polype qui caractérise remhianchcmeiit des Cœlen- térés, dans la simplicité apparente de son organisation, pré- sente toujours une colonne plus ou moins cylindri(]ue dont Tune des bases fixée au sol est apixdée disque pédienx et dont l'antre percée en son centre par lorifice iniccal porte un ou plusieurs cercles de tentacules. Cette uniformité d'.ispect extérieur porte à considérer ces différentes régions connue lionudogues entre elles, quand on compare les Polypes entre eux. L'aire par laqnelle le Polype est fixé au sol, par la netteté de son contour, indi(piant la limite précise qui sépare le disipio pédieux de la colonne, a pu donner quehjue crédit à la croyance en ces homologies. Ce ne sont en réalité que des analogies qui n'ont rien de comnum avec les hom(dogies réelles. La forme Polype comprend deux régions, une proximale et une distale, séparées l'une de Tautre par un plan perpendiculaire à Taxe et passant par les points où les cloisons gastriques prennent fin (fig. 1). Le cercle où ce plan coupe la surface de la colonne représente la vraie limite de la région pédieuse et ne correspond pas nécessairement avec le bord du disque de fixation, au(]uel on donne babitucllcment le nom de disque pédieux; cliez le Scypbistomc il n'y correspond même jamais. Ici, contrairement à ce que nous trouvons chez l'Actinie, l'aire de fixation ne comprend qu'une faible partie de l'aire pédieuse et peut se déplacer sur elle et en occuper un point quelconque au cours de la vie du Scyphistome. L'aire de fixation, chez lui, est fonction delastolonisation. On sait en effet que ce Polype émet des stolons arpenteurs et que c'est l'extré- mité de ces stolons qui forme le nouveau disque pédieux quand l'animal se déplace (fig. 6 et 7). Or ces stolons ne prennent pas naissance au bortl du disque de fixation existant, mais à la limite de la région pédieuse qui est toujours très éloignée du bord du disque. Cet éloignement, entre les points de formation stoloniale et l'aire de fixation, explique l'allure si particulière que la stolonisation affecte chez SÉANCE DU 26 AVRIL 1921 69 le Scyphistoine où le stolon, au lieu de ramper sur le S(j1, connue on le voit chez les Hydraires, se développe lil)rement dans l'eau and)iante et ne présente de stéréotropisnie, qu'après avoir atteint son allongement définitif. A ce moment l'extrémité du stolon s'incline vers le sol et s'y fixe pour former à elle seule le J. p J. o. 7. FiG. 1. — l'olype vu en coupe sagiltale montrant le plan qui sépare la souche et l'éphyrulum, s souclie ; e cphyrulum. FiG. 2. — Polype en dépression fixé à la paroL verticale d'un vase montrant l'al- longement de la soiiclie. FiG. 3. — Le même nionti'ant un petit stolon fixateur et un étranglement sous- jaceot. FiG. 4. — Le môme fixé par un nouveau disque pédieux formé par le petit stolon de la fig. 3. La souche libérée se contracte et un nouveau stolon se forme et donne naissance à un hourgeon. Fig. 5. — Le même aptes la libération du bourgeon. Fig. C. — Scypliistome émettant un stolon arpenteur. Fig. 7. — Le même Scyphistome au moment où le bouton terminal du stolon se fixe au sol pour former le disque pédieux futur. disque de fixation futur (fig". 7). Quand le Scyphistome est halé vers ce point parla contraction du stolon, l'ancien disque de fixa- tion disparait sans laisser de trace, il rentre dans ce qui devient dans la suite la partie inférieure de la colonne nouvelle. Cette moitié proximale du Polype, située sous le plan transversal pas- sant par l'extrémité des cloisons gastriques, est donc la souche qui donne naissance à toutes les productions stoloniales et on pourrait donner le nom ^'éphi/rii/um à la région distale, aux dépens de laquelle le strobile forme son rouleau médusaire. 70 SÉANCE BU 26 AVRIL 1021 On emploie souvent le mot souclie pour désigner le Polype restant après la libération des Ephyra, c'est une appellation défectueuse, car les Polypes restants ne sont pas toujours com- parables entre eux. J'ai montré que dans la formation des Ephyra les derniers disques du Strobilc peuvent ne pas être libérés, qu'ils montrent graduellement des termes de passage au disque tentaculaire avec des tentacules de plus en j)lus accen- tués, en concordance avec la réduction graduelle des lo])es éphyriens et que dans la suite, après un temps parfois fort long, ces disques dégénérés finissent par régresser et sont, résorbés par l'éphyruluni qui couronne la souche proprement dilc I..e Polype restant après la libération- des hq)hyra présente dans ce cas, pendant tout le temps que les l*q)hyra abortives mettent à disparaître par régression, une structure complexe qui ne reprend l'aspect normal du (hsijuc tentaculaire du Scyphistomc qu'après que cette régression est totalement achevée. La façon dont se comporte le Polype quand l'époque de la strobilisation survient, alors qu'il n'est pas en élat de fournir l'énergie nécessaire à l'accomplissement de cette fonction, mon- tre bien qu'il y a lieu d'é'tablir une distinction entre ces deux régions : souche et éphi/riilum. On constate alors en effet, (jne la moitié proximale du Poljqje à laquelle nous attribuons le nom de souche au lieu de rester courte et large comme cela se pré- sente d'ordinaire, s'allonge en se rétrécissant et devient cylin- drique, tandis (|ue la moitié distale ([ue nous ap[)(dons épliyru- luni reste dihatée en forme d'entonnoir, à son extrémité. Otte désliarmonie dans la taille relative de ces AVRIL 1921 75 l'expérience un certain nombre de fois, en la variant, j'ai net- tement constaté qu'une femelle pleine est attirée vers les Sou- riceaux comme la mèi'c elle-même, et que l'attraction s'exerce ])ien avant la mise bas. Parfois on assiste à ce spectacle d'une Souris saisissant le Souriceau qu'une autre tient déjà entre ses dents : les deux femelles tirent chacune de leur côté ; le conflit cesse généralement assez vite, la femelle pleine lâche prise et la mère emporte son petit. Cette première constatation permet de soupçonner qu'une femelle pleine ne se comporte pas exactement comme une femelle qui vient de mettre bas. Entre les deux, effectivement, on remarque des différences, d'autant plus nettes que la femelle pleine est plus éloignée du part. Je n'ai pu fixer avec exactitude à quel moment de la gestation une Souris commence à être attirée par des Souriceaux. Pour autant que j'aie pu le voir, les premières manifestations apparais- sent chez les femelles à mi-terme. Au début, comme en dehors de la gestation, une femelle passe à côté des Souriceaux sans se détourner; si on lui en présente un au bout d'une pince, elle ne s'arrête même pas. Vers le ÎK ou 10'' jour l'attraction devient évidente ; la femelle vient spontanément vers les Souriceaux, les flaire, les prend et les emporte, elle procède de la même manière si on les lui présente. Dans l'une et l'autre occurrence, l'attitude est très caractéristique : la femelle vient ou flaire, mais mollement, si l'on peut dire; l'attraction ne parait pas forte et la Souris demeure sensible à toute autre excitation. Sous une forme anthropomorphiquc on dirait qu'elle « a l'air distrait » ; et quand elle a saisi un Souriceau, elle le touche a peine et l'abandonne presque aussitôt. Cette attitude contraste fortement avec celle de la femelle qui vient de mettre bas. Elle vient vers les Souriceaux rapide- ment, d'un seul trait, vivement attirée -^t relativement peu sen- sible à toute autre excitation extérieure ; elle prend un petit, le transporte et ne l'abandonne pas. Entre les deux attitudes, on observe tous les intermédiaires. Progressivement, l'attitude d'une femelle pleine devient sem- blai)le à celle d'une mère; à mesure qu'approche le terme de la gestation, l'air « distrait » disparaît peu à peu, l'intensité de l'attraction augmente. 7fi SÉANCE DU 26 AVRIL lî>21 III Tels s(Mit les faits. Ils excluent dès l'abord l'i^xplicatioii classique. A supi)Oser que l'attraction qui entraîne la femelle vers les Souriceaux dérive d'un « avantage », cet avanlai^e ne réside évidennnent pas dans le soulagement j^rocuré par la succion. La sécrétion mammaire, en etfet, conunence peut-être de bonne beure cbez la femelle pleine, mais elle ne gonfle pas les mamelles dès le début et ne provo- que point de gêne marquée. D'ailleurs, l'attraction que nous constatons ne va pas jusqu'à un simulacre dnllaitement, puis- que la femelle pleine al)andonne les nouveau-nés plus ou moins ra])idemen(. S'il y a quebpie part un avantage, il n'est pas là ; et s'il n'est pas là, on ne voit guère où il serait, en ce cpji concerne la mère tout au moins. Peut-être l'allaitement est-il avantageux pour les nouveau-nés, mais il ne saurait exercer, à ce point de vue, la moindre action sur la femelle. Il faut renoncer à cette explica- tion. Du reste, les données relatives aux sécrétions internes en fournissent une autre infiniment plus rationnelle et plus voisine des faits. Ces données nous conduisent à voir dans l'attraction de la mère vers le petit une sorte de réflexe cbimique. L'établis- sement progressif de cette attraction s'accorde fort bien avec l'idée d'une sécrétion accumulant progressivement ses ell'ets. Sur l'origine de cette sécrétion, l'accord semble actuellement se faire. Divers auteurs attribuent au corps jaune gestatif la valeur de glande à sécrétion interne déterminant l'byperplasie gravidique de la mamelle, en même temps que diverses modifications utérines. D'autres accordent la même valeur à des sécrétions issues du placenta ou de l'utérus lui-même. Les récentes recliercbesd'ArHiAs(l), confirmant celles de Steinach, permettent d'éliminer ces bypotbèses et de mettre sur le compte de l'ovaire lui même les manifestations spéciales de la femelle engesta'ion. La grelfe d'un ovaire détermine, chez les Kats et les Cobayes mâles châtrés, un déveb)ppement assez rapide de la glande mammaire, qui acquiert les mêmes caractères que chez la femelle. L'étude histologi(|ue des ovaires greffés met en évidence l'exis- (l)M. Athtas. l/acUvité sécrutuire de la glanrle mammaire hypcrplasiée chez le Cobaye mâle châtré, consécutivement à la grede rie l'ovaire {C. R. Soc. Biol. 1915i. — Sur lo déterminisme do l'hyperplasie de la glande mammaire el de la sécrétion lactée {Ibid., 1916). SÉANCE DL 26 AVRIL 1921 7t tence de faux corps jaunes, de nombreux follicules atrésiés ef de cellules interstitielles assez développées. Par contre, on n'aper- çoit aucun corps jaune gestatif en activité. A ces faits histologi- ques s'ajoutent les faits connus de développement de la glande mammaire chez les femelles vierges en j^ériode de rut. Chez elles, il ne saurait être question de corps jaune vrai, ni de glandes utéri- nes, et seules peuvent entrer en ligne de compte les transforma- tions ovariennes nongestatives. Chez ces femelles vierges, d'ail- leurs, la glande mammaire n'est pas la seule jDartie intéressée. On constate jjarfois aussi le dévelojipement de F « instinct maternel » . Témoin, l'observation de Loisel relative à une Chienne vierge (1). A chaque période de rut, ses mamelles gonflaient, le lait se for- mait en assez grande abondance pour sourdre aisément à la pression et, j)arfois, même s'écouler spontanément. La lactation s'accompagnait d'agitation, de gémissements ; la chienne grattait partout, comme pour recouvrir des objets imaginaires ». Pen- dant l'une de ces périodes, 3 à 4 jours après le délmt de la lac- tation, on met en présence de la Chienne 3 Lapereaux de 9 jours : aussitôt elle cesse de gémir, lèche les Lapereaux sans discon- tinuer, écarte les cuisses ; appelée, elle quitte les Lapereaux après les avoir recouverts. La (Jhienne se comporte en somme comme une mère avec ses propres petits. Cette observation, qui complète les miennes, permet de loca- liser sur l'ovaire le point de départ du processus. Elle montre, en outre, que l'attraction vers les petits n'implique nullement un état de gestation, mais un certain état physiologique qui se renouvelle périodiquement chez la femelle. Naturellement, les exceptions existent, et toutes les femelles ne se ressemblent pas à ce point de vue. Mais il convient de remarquer que ces excep- tions se rencontrent aussi bien chez les femelles qui ont mis bas que chez les femelles en gestation. Les cas d'infanticide ne sont j^as rares et n'ont rien de spécifique. Les raisons en sont assurément diverses. En certains cas, comme l'a montré Jan TuR (2), les femelles mangent le placenta, arrivent à l'om- bilic et continuent, entamant les chairs du nouveau-né au lieu de s'arrêter. En d'autres cas, cette explication ne convient pas ; la (1) G. LoisEL Relations entre les phénomènes du rut, de la lactation, de la mue et de l'amour maternel chez une Chienne hybride (C. R. Soc. BioL, 190G, I). (2) Jan TuR. Observations sur la perversion de Tinstinct maternel (Bull. Sci. Fî'anreBelf/ir/iie. 1909). "8 SÉA.NCÈ DU 26 AVRIL 192J femelle tue ses petits, alors (ju'elle les avait respeetés au nionieut de l'absorption du placenta : toul se passe comme si l'excitation produite par le nouveau-né sur la femelle déterminail de sa paît un mouvement de morsure. Je présente, par exemple, un Souri- ceau aune Souris pleine, celle-ci ne se détourne pas, elle flaire ; mais au lieu de prendre doucement, elle mord violemment, et continuerait de mordre si je ne retirais le petit : le lendemain cette femelle met l)as et dévore sa portée. ITn peut aussi bien dire « aberration » de l'instinct maternel ; cette étiijuettc n'ajoutera l'ien, au contraii'e. aux constatations positives. IV Ces constatations prouvent simplement (pie le mtMaiiisme d'oîi résulte l'état pbysiologicjue le j)lus i"ré(juent chez les femel- les firavides n'entre pas forcément en jeu; mais elles ne undtenl pas en question le mé<:'anismo lui-même, ni le fait (ju'il dépend d'une sécrétion interne de l'ovaire. Dès lors, nous pcmvons comprendre tous les cas où une fenndle « adopte » les petits d'une autre femelle — de même espèce ou d'espèce différente, — ainsi que les cas de « rapt » de progéniture ; et nous pouvons les com- prendre, sans avoir recours à des explications anthropomor- pbi(pies. I Ntur ce ([ui est des « rapts » , U().mam:s rapporte le fait suivant ( I ) : une (Ihatte met bas 5 petits, on lui en enlève 3 ; dès le lende- main elle les « renq)lace » par îi jeunes Bats. On lui enlève les 2 derniers petits (Pliais; elle leî< <» remplace » à bref délai par 2 autres Rats. Bien que ne l'exprimant pas d'une manière expli- cite, Romanes laisse entendre (pie la (abatte « remplace » unité pour unité et satisfait son amour maternel comme elle peut. IMus récemment MaNguvrikr (2) observe deux Bats blancs femelles habitant chacune une niche ; un intervalle de 30 centi- mètres les sépare ; mais elles sont libres d'aller et venir. Les deux femelles mettent bas pres(jue en même temps, et l'on peut constater que lune des deux emporte successivement dans sa niche les 8 à 10 petits de l'autre, les ajoutant aux siens propres. Je passe sur les réflexions de l'observateur qui n'ont, avcclaques- (1) RoMA.VES. L'évolution mentale chez lesaniniauv J'aris, Roinwalti, 1884. p. £111). (2) M.\.NOuvRiKR. Un rapt de progéniture entre l'cnielles de RaL blanc {Uull. Inst. yen. psychol. 1905). SÉANCK DU *2G AVUIL 1921 79 tioii, (ju'uii assez lointain rapport : « la femelle voleuse trou- vait ses petits agréables à voir, à uourrii', elle en a vu d'autres, elle les a pris pour augmenter sou l)icu ». Envisagés en dehors de tout anthropomorphisme, ces rapts, — comme les substitutions — S(> ramènent, bien évidemment, à Tattractiou que le nouveau-né exerce sUr la femelle, attrac- tion développée par la gestation, ou simplement par le rut. L'attraction ne comporte aucune connaissance ni reconnaissance. L'élevage des petits, qui en est la conséquence et le prolonge- ment, n'en comporte pas davantage. WAX\viiu.LER (1) aftirme que « l'élevage inqjlique, évidemment, da reconnaissance des jeunes par les parents » ; pareille affirmation se heurte à une série de données nettement contraires. Si, dans le cas de la Chatte, qui « remplace » par de jeunes llats ses petits dispa- rus, le nondjre des remplaçants est égal à celui des remplacés, il ne faut voir là qu'une pure coïncidence. Rien ne nous auto- rise à supposer la Chatte capable d'un calcul, si sinq)lc soit-il. D'une façon constante, on peut ajouter ou supprimer des nou- veau-nés dans une nichée, sans que la mère se livre à une manifestation quelconque. Même, l'adjonction de petits d'une autre espèce ne provoque pas forcément de réaction ; au sur- plus, ce simple fait qu'une femelle accepte des petits étrangers suffit à la démonstration. L'attraction qui s'exerce est, en somme, physique -— physico-chimique devrtons-nous dire. Elle s'exerce entre une femelle et des nouveau-nés ; tout se passe comme si les nouveau-nés, en général, possédaient quelque propriété conunune qui les rend attractifs dans certaines conditions. Entre eux pourtant des dilférences existent, et qui peuvent être assez mar(|uées pour que cesse le pouvoir attractif: c'est ainsi que, suivant Romanes, une Lapine n'accepta point un jeune Furet et le tua incontinent. Dans certains cas, même, l'attraction serait tout à fait exclusive. Suivant R. Rollinat et E. Trouessart (2) chaque femelle de Vespertii/u murhius n'accepte que son petit, à l'exclusion de tous les autres. Par contre^ les femelles de Pleco- tiis auntus et probalîlcment aussi celles du Rhinolopkns lïip- posideros ne font aucune dillercnce entre les petits ; ceux-ci passent d'une femelle à l'autre et sont acceptés. (1) WiwvKiLLER. Esquisse d'une Sociologie (Paris, 1906). (2) R. HoLLiNAT et r^. TaouEssAHT. Sur la reproiluction des Cliauves-Souris. (il/t'we, Sov. iool. France, IX, 18%, et X, 18'J7). 80 SÉANCE DU 26 AVRIL 1921 Quoiqu'il (Ml soit, d'ailleurs, le phénomène n'implique donc nullement conscience. La mère subit une attraction, elle ne la dirige à aucun degré et ne se rend pas compte de ses consé- quences. Mais, évidemment, à vue suj3erlicielle, cette attraction donne l'illusion d'un phénomène ali'ectif, conscient ; elle i)rend aussi l'allure de l'altruisme le plus pur, et l'on a pu quelque- fois penser qu'une femelle « adoptait » des nouveau-nés aban- donnés. C'est tout juste si Ion n'ajoute ])as, « par commiséra- tion ». Il faut renoncer à 1 illusion, en d('q)it de son cliaiine, et tirer des faits i)récis tous les enseignements qu'ils renlei-ment })our la connaissance du comportement humain, (^liez rilomme, l'in- tervention des états de conscience modilie-t-elle le fait physico- cliimicpie lui-même? Suivant toute vraiseud)lance, la nature de l'amour maternel ne chang(; pas, (piant à soji essence ; mais il se comj)lique en raison des intluences de la vie sociale, de la possi])ilité que donnent les états de conscience de prévoiries con- séquences d'un comportement Le Rat femelle qui accumule dans sa nichée se^ nouveau-nés et ceux d'autrui ne se préoc- cupe guère des difficultés que lui procurera une si nond>reuse famille ; elle ignore le nombre de ses mamelles et l'abondance de sa sécrétion lactée ; rien, chez elle, ne s'oppose à l'attrac- tion vers le nouveau-né et le conqx)rtement conserve son allure altruiste. L'Homme envisage, au contraire, toutes les compli- cations (ju'entraîne l'élevage d'une progéniture ; et la vision '^de ces complications individuelles pu sociales font obstacle aux manifestations altruistes et les suppriment. L'attraction vers le nouveau-né demeure entière; mais elle se localise. Du moins, quand le nouveau-né n'est pas celui de la mère, des sentiments divers interviennent qui neutralisent l'attraction ; le comporte- ment atfecte une allure égoïste. Néanmoins, il reste fondamentalement le même, étrcntement attaché à sa base physique. Giard pensait que, sans jamais s'en séparer complètement, il s'en dégage lentement. Cette opi- nion optimiste ne semble pas justifiée : le conqîortement con- serve sa base physique intégrale, mais il se complique en fonc- tion d'interférences multiples. « A propos de la communication de M. Habaud, M. le comte SÉANCK Ui: 26 AVRIL 1921 81 Delamarri: (Ut que ce nest pas au nombi'c, mais à l'odciii' que les inèi'es recoiiuaissent leurs petits chez le Lapin domestique. 11 ajoute que les éleveurs utilisent cette observation, lorsqu'ils veulent faire adopter de très jeunes Lapins pour réunir deux nichées en une seule, en communiquant aux sujets à adopter l'odeur de la litière de la mère adoptive ». NOTES SUR LA FAUNE MARINE DU BOULONNAIS PAR Charles PÉREZ III-. - SUR DEUX INDIVIDUS PARTIELLEIVIENT ALBINOS DE GALATHEA SQUAMIFERA LEACH Le 23 mars dernier, j'ai recueilli à marée basse au rocher du Curé, devant la Station zoologique de Wimereux (Pas-de- Calais), deux exemplaires de Galathea squaniifcra Leach, pré- sentant l'un et l'autre une assez curieuse anomalie de colora- / FiG. 1. — Individus partiellement albinos i\e Galathea sijuami/era Leach. Grandeur nature. tion : la partie distale de certains appendices étant complète- ment dépourvue de tous les pigments foncés, gris-vert, Ijrun- rougc ou bleu, qui caractérisent cette espèce, tranchait eu blanc crème sur le reste du corps, normalement pigmenté. Un des individus, femelle adulte portant sa ponte, est repré- senté par la figure ci-jointe (fig. 1 , a). Chez lui ce sont les 4% 5*^ et 6'= 82 SÉANCK Dr 2() AVRIL llt^l jîéréiopodes, c'est-à-dire la iii-aiidc pince et les deux pâlies aiiihu- latoires suivantes qui sont anoriiifilcs, et toutes trois de la même façon: le méropodite est normalement coloré jusqu'à une limite nettement tranchée, ligurant comme la trace de la section de cet article par un plan léiièrement ol)li(|uc ; au delà de cette limite, la partie distale de l'article est entièrement décolorée, ainsi que les articles suivants, carpopodite, propodite et dacty- lopodite. Tout le reste du corps est normal ; et la blancheur de ces trois a])pendices, décolorés tous trois à partir du môme niveau, donne à l'animal un aspect tout à fait singulier, ({ui a snfli à attirer de loin mon attention an moment de la capture. L autre individu, noliiiih^nent pins petit (lii;'. 1, ù), est un mâle. Ici l'anomalie est plus restreinte ; (die port<' uniquement sur la pince droite, dont la dépi,i:-menlation commence un peu avant la lin du car|)Oj»odile et allecte en eidier,au delà de cette limite, le propodite el le da(tylpodite est seule décolorée, et le prolon- gement du propodite (pii vient s'y opposer pour constiluei' la pince didactyle est également dépourvu de pigment jusqu'au même niveau. 11 faut toutefois remarquer (pi'une pareille déco- loration des grill'es peut s'observer aux pattes and)ulatoires d'in- dividus absolument normaux ; c'est en somme ici la blancheur de la pince droite qui constitue essentiellement l'anomalie. IV. - SUR QUELQUES INDIVIDUS ANORMAUX D'HALICLVSTUS OCTORADIATUS CLARK. La Lucei'uaire //a/iciz/slus ocloradialus Clark est particulière- ment sujette à de fréquentes anomalies. J. Hgu.nkll, sur 118 individus récoltés à Jersey, en a compté 78, c'est-à-dire les deux tiers, présentant (juelque irrégularité de nond^re ou de position, soit des organes mai-ginaux, soit desbou({uets de ten- tacides capités. Edw. T. Browne, à son tour, sur 154 individus récoltés à Plymouth, on a trouvé 34 anormaux. L'objet de la présente note est de signaler des anomalies analogues, mais suffisamment différentes de celles qui ont été déjà décrites pour mériter d'ptre figurées. Les dessins ci-joints. SE ÉA^fCK DU 26 AVRIL 1921 83 légèrement (liagrainmatiqiies, représentent les polypes vus par leur face orale, et sont assez explicites j^onr dispenser d'une longue description ; la situation des diverses parties sera définie comme la direction dans une l'ose des vents, lès qnatrc plans Fi(.. 1'. — Ilalicli/siiis octorad/a/t/s. Inlividu anormal A. perradiaux, marqués par les angles de la bouche, correspondant aux quatre points cardinaux. L'individu A (fig. 2) présente, à peu près symétriquement par rapport à l'axe, une tendance au dédoublement des organes marginaux interradiaux de l'azimuth N-E.-S 0 , en même temps (jue deux petits Ijouquets surnuméraires, inégalement fournis, de tentacules capités. L'individu B (tig. 3) est al)Soluinent normal dans trois qua- drants sur ({uatre, à part la présence d'un petit bouquet surnu- méraire de tentacules capités, sur le lobe E.-S-R. du disque. Mais l'anomalie caractéristique est présentée par le quadrant N-E., manifestement atrophié, et (]ui est à la fois dépourvu de saccule sous-oml)rellaire, d'organes génitaux et de pigmenta- tion. Enfin l'individu C (fig. 4) est surtout remarquable en ce qu'il 81 SÉANCE DU 20 AVRIL 11>21 FiG. 3. — Hfilirlijstus. Individu anoriuai B. FiG. 4. — //aliclyslus. Individu auoriual G. Ilypcnntiir SL'naiiv SÉANCE Dl 20 AVHIL 1921 (S5 ai)[)iii'ti(Mit au type do syinéti-io liexainèrc, avec six cloisons, six saccLilos soiis-oiiiI)rcllaires au lieu de quatre, et douze prolonge- ments marginaux du discjue au lieu de huit. Ces prolongements ne sont pas tous développés avec une régularité parfaite : l'un d'eux, O.-S-O., est dépourvu de tentacules capités, ce qui est peut-être diî à un traumatisme accidentel ; l'organe marginal voisin est exceptionnellement petit ; deux autres prolongements, N.-N-E. etS.-S-E. sont relativement courts et auprès de chacun d'eux se trouve un organe marginal surnuméraire. Parmi les anomalies observées chez VHaiiclt/stus, certaines peuvent être interprétées comme dues sans doute à des régéné- rations irrégulières consécutives à des traumatismes, et ren- trant par conséquent dans la catégorie des hétéromorphoses ; tel pourrait p. ex. être le cas de l'individu B. D'autres consti- tuent au contraire des perversions congénitales du type de symé- trie ; tel est le cas de l'individu C, qui présente un cas d'hyper- mérie sénaire analogue à celle qu'on observe assez fréquemment chez Y Aurélia aur'ita. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Brownk (Rflward T ). Ou the variation oï Haliclystus octoradiatus {Quart. Jouni., XXXVIII, i89o [1-8, pi. i]). HoRNELL (J.). Abnonnalilies in Ilahcli/stiis octoradiatus {Natural Science, III, 1893 [31]). Séance du II) mai JI^JJ PRI>SIDEiNCE 1)K M. RABAUI), l'RKSIDENT La Société reçoit do l'Université de Sh'asbourii un cliè(]uc de 500 francs destiné à la i)nl)lication d'nn travail de M. Topsi-:nt. M. le président en exprime les vifs remerciements du la Société. M. le président adresse les IV-licitatioiis de la Société à M. (loi TiKUE, récemment élu nienil>re de l'Académie de méde- cine. M. le président déj)ose sur le huicau l;i lisle du souscription pour l'amélioration (!<• la hihliotJiècjiM'. Le Laboratoire de zoologie de la S»)rl)onne est élu meiiiltic. Sont présentés comme mend)res : M. Aiidic Uayako, natnialisie cinématograpliiste, 20, avenue Aubert, à Vincennes (Seine), par MM. Dilliard et Magiiin ; M. Louis-Gabriel Li; Chaules, dessinateur d'histoire naturelle, iO, i-uc (II' Tm-enne, à Paris (i^), pai- MM. IJilliard et Magnin. M. Peut ]>résent(> une màclioire inférieure de Lapin montrant des incisives de lonuueur anormale. « M. le ])'.]. Pi:leei;iu\ présente une photographie (piiluiaété adi'cssée par .M. Pallary et ({ui est due au lieutenant Joyeux, de (iucrcif au Maroc 11 s'agit d'un spécimen de Ti'uite péché dans l'Oued Melloidou et (pii pou\ait atteindre une soixantaine de centimètres de longueur. 11 est fort intéi'cssant de constater (pie l'on peut capturer de pareils Poissons dans les rivières du Maroc ». M. Milliard ])résente deux Esturgeons (Acipeu.so?' sfwio L.) péchés dans une rivière française. i SÉANCE DU 10 MU 1021 87 OBSERVATIONS RELATIVES A L'INVASION DE Porthesia chrysorrhsea PAR le Comte delamarre de monchaux Ayant été à même d'observer les dégâts occasionnés, cette année, jjar les clienilles du Çul-bi'un, Porthesia chri/sorrhœa L. [Nygmia phœorrhœa Doiiovan), aux arbres fruitiers et forestiers ainsi qu'aux haies vives, et à des végétaux de jnoindre impor- tance, j'ai constaté sur la ligne du chemin de fer de Paris à Tours par Vendôme, que cet Insecte paraît s'être multiplié dans des proportions notables depuis l'an dernier. Sur cette ligne, les dégâts importants commencent à Ablon, deviennent j)lus considéral)les à partir d'Epinay-sur-Orge ; le maximum d'inten- sité de l'invasion, dans ces régions, va de Brétigny à Vendôme. Les arbres et végétaux principalement atteints, dans l'ordre de préférence, sont les Chênes, les Ormes, les Epines blanches et noires, les Hêtres, Sycomores et Eraljles champêtres, et même les Ronces, pour les bois. Les Bouleaux et les Tilleuls sont plus rarement et bien moins atteints. Quoique la clienille puisse vivre sur ces arl^res, elle leur préfère les espèces* précédentes, (pii, dans les mélanges de feuillus, apparaissent complètement dépouillées, tandis «pie les Bouleaux restent verts. Les Frênes, les Peupliers, les Robiniers semblent indemnes. Aucun éclienillage ne paraissait avoir été opéré dans les bois, et, en bien des endroits, la tonte des haies du chemin de fer, fortement attaquées, n'avait pas été brûlée. Les arbres des ver- gers semblaient avoir été plus ou moins échenillés. Sur la ligne de Paris à ]]lois par les Aubrais, mêmes dégâts, mais d'une façon moins continue, les groupements forestiers un peu importants étant surtout atteints. Réserves de Chênes et d'Ormes très atteintes dans la forêt de Cercotte et les'^bois du parc de Menàrs ; nids plus rares s'espa<;ant aux approches de Rlois. Nous n'avons pas constaté de dégâts analogues sur la ligne de Paris à Rouen, jusc[u'a Clères. D'après les rens<îignements (jui nous sont parvenus, l'invasion '^<*^ SKA.NCK l>i; 10 MAI 1021 semblerait à son maxiiiiuni, en un grand nombre de points, où l'on peut espérer pour l'an prochain une régression, sous l'ac- tion des Diptères et Chalcidiens parasites dont la multiplication a été constatée en beaucoup d'endroits (1). LES FREUX DU PARC DE CAIVIBRAY (EURE-ET-LOIRj l'Ait le Comte DELAMARRE DE MONCHAUX La question du régime alimentaire et des mœurs des dilt'é- rentes espèces de Corbeaux étant à l'ordre du jour, à propos des mesures de destruction réclamées contre ces Oiseaux, et le Freux i^Corvus fruyilegus L.) étant généralement considéré comme un Oiseau qui ne vit qu'exceptionnellement chez nous à l'état sédentaire, il est intéressant de noter et d'étudier les diverses stations où il se reproduit normalement dans notre pays. C'est à ce double titre que la colonie de Freux du parc du château de Cand)ray (Eure-et-Loir) a attiré notre attention. Nous l'avons visitée le 7 mai 1921, en compagnie de i\L\L Chappei.lier et Pierre MAim':, au moment où les jeunes sortaient du nid, et nous avons ol)tenu de M. le baron dk Cambray et de ses gardes, des renseignements d'où il résulte que les Freux sont établis à Caml)ray à létat sédentaire depuis environ 2o ans. Une multiplication considérable des Hannetons a pris lin depuis leur établissement ; mais, s'ils se sont montrés utiles à l'épocjue des nids, les Freux ont commis des dégAts en automne, dans les champs ensemencés. Dans les futaies du parc, ils ont fait mourir de vieux arbres, à la longue, en se perchant sur l'extrémité des l)ranches feuillues qu'ils dénudent en se frottant le bec contre les écorces lisses. Ils ont fait également du tort aux taillis sous futaie, par suite de la multiplication extraordi- naire des Orties sous les arbres à nids, d'où tombe un guano (1) Depuis la |ir6«c'nfation de Ci Ile not< , nous avons appris de M. Pierre Makié, qu'aux environ" do Brétigny, Orléans et Cliartres, le nombre des chenilles adul- les de R. chri/snrvhfpa parasitées s'est trouvé êlre de 80 0/0 environ des chenilles ramassées par lui sous les (]hènes de t;iillis sous futaie (note du 8 juin J921). Aux environs de Brétigny, de nombreuses chenilles sont parasitées par des Tachinaires. SÉANCE DU 10 MAI 1921 89 qui favorise la croissance de ces plantes aux dépens du repcu- pleuient forestier. On s'en rendra compte aisément, quand on saura que, sur un vieil t)rnie, nous avons compté 43 nids, et que les gardes en ont oljservé de 50 à 60 antérieurement sur de gros Chênes, ce qui (à 4 ou o œufs par nid, donnaut 2 ou 3 petits) permet d'évaluer quelle population ailée fréquente ces arbres ! Les Freux sont donc nuisibles aux arbres des parcs où ils nichent. C'est pourquoi M. de Cambuay en fait, cbaque année, une iuqjortante destruction, au fusil et à la carabine. A la cara- bine, ou les tire à balle ; et, au fusil, de préférence avec un calibre 12, arme lourde qui diminue le recul et fatigue moins l'épaule quand on tire beaucoup, on se sert efficacement de plondj n° 5. Grâce aux registres de chasse, fort bien tenus, du château de Cambray, nous avons pu établir la statistique des destructions de Freux ainsi faites, de 1901 à 1920 inclusivement, non com- prise la destruction à laquelle nous participâmes le 7 mai 1921 et qui se continua les jours suivants. De 1901 à 1908 on tua 18.699 Freux, ainsi répartis par année : 1901 . . 1.825 1905 . . 2.700 1902 . . 1.947 1906 . . 2.477 1903 . . 1.912 1907 . . 2.697 1904 . . 3.016 1908 . . 2.749 Les trois années suivantes donnent des chiffres sensiblement égaux : 1909 . . 2.890 1910 . . 2.882 1911 . . 2.869 Puis il y a décroissance : 1912 . . 2.762 1913 . . 2.445 1914 . . 2.449 Avec les années de guerre, on ne peut procéder régulière- ment aux destructions. De 1915 à 1919, on tue cependanf, à Cambray, 4.i64 Freux. Aussi le chiffre de 1920 accuse-t-il un maximum de 3.074 Freux détruits, ce qui montre la prospérité de la colonie. Un assez grand nombre de gésiers ont été rapportés de l'ex- cursion et leur examen a été confié à M. Ghappellier, et à M. Pierre Marié pour la partie entomologique. Les observations ci-dessus peuvent être rapprochées de cel- les publiées par M. Auguste Besnard [Hu/I. Soc. Zoo/. Franco, 1881, p. 168 et s.) fjui avait trouvé 42 nids de Freux dans un 00 SÉANCE DU 10 MAI 1921 arl)re du parc du Lude (Sarthe) ol (|ui, j)oui' ce dôpartomcnt, estimait à 7 environ par nid la moyenne des œufs de cliaque couvée ; celle des couvées de Gambray serait un peu inférieure, an dire des gardes de cette pro])riété (4 à 5 œufs par nid). SUR LA PRESENCE DE Sagitta enflata GRASSI DANS LA BAIE DE SEINE l'AH P. AUDIGÉ » Durant les mois de novembre et de^ décembi'e de lan dernier j'ai recueilli, .m cours de pèclics j)('lai;i({u<'s, pi-aTuiuées en sur- face ou i)ar (juatre on ciuii brasses de fond, à (pndipiQs enca- blures de la bordure nord-est du i-oclicr du (Jnilioc, à I.uc sur- mer, un Lîi'and nondirc de (Ih.i'tognatlies (pie je ivipporlc à Tespèce : Sanitla cnflala Grassi. IIallkz a signalé le jjremicr dans la Mancdie ( l*as-d(;-(^alais) la présence de cette espé<-e (|iril considéi-e comme coinmniie dans les j^arages Aw j^orlc!. I.a diagnose (pi'il en f(tni'iiit ne concorde pas entièrement avec les descriptions données par Guassi (1), Stuodt.ma.n.n (3) et FowLKK (4) de Sni/iNn ciiflala (îrassi; cependant, avec raison, semble-t-il, il ne ci-oit ]);is devoii* en faire une espèce nouvelle. Les Gba'tognatlies [)résentent d'individu à individu une telle variabilité qu'il est nécessaire de recourir, pour la spécification, il de nombreuses moyennes biométrijpies. La Satjilla de Luc s'éloigne par certaines particularités de celle du l'ortel ; elle dill'ère aussi sur certains points de l'espèce-type décrite par les auteurs et par lbrrKU-Z\ii(»NV (5), en particulier. Toutefois, comme elle se rapproche, par .lillcurs, par de nombreux carac- tères, de cette dernière espèce, jf ne crois pas utile de l'en M) IIallez. La Sagitta du l'orli'l (Sayitld en/lata Grassi, var.) {Arch. Zool. exp. N. et li LU, 1909). (2) Gkassi. Die Ghiiclof^nalhen (Fauiia uml Floia des Golfes von Neiipcl, 1883). (2) .Strodtmann. Die Syslenialik der Glii'lognHthen (Arch. Nalurgesch. 189f). (i) Fowleh. Tlie Ghiûlogn.ilha (Sibof^aLxpedition. 1906, XXI). (5) HiTTEit-ZAHo.Nv. Cliii-togiialhi (Das Tierroich, Lief. 20, Berlin, 1911). SÉANCE DU M) MAI 1921 01 sépniMM'. Tout au plu9^^out-ou la considérer comme une variété. Ses caractéristiques sont les suivantes : Longueur maximum : li,o mm. Très transparente. Tète ophiocéphale, élargie en arrière, nettement distincte du tronc. Deux yeux pigmentés, (iorona ciliata peu marquée, même après coloration suivant la méthode de Kitter-Zahoïs'Y. Tronc légèrement rétréci en avant et en arrière, un peu renflé en son milieu. Queue atténuée. Rapport de la longueur de la queue à la longuour totale :^ 20 à 27 0/0. (ianglion ventral, petit, plus long que large, situé au quart environ de la longueur totale. Nageoires antérieures étroites et allongées commençant au niveau de la partie postérieure du ganglion ventral, entièrement séparées des nageoires postérieures. Celles-ci, plus longues d'un tiers et environ deux fois plus larges que les précédentes, insé- rées en partie (1/3) sur le tronc et en partie sur la queue (2/3). IMaximum de largeur ^u niveau du septum caudal. Vésicules séminales peu apparentes, placées environ au 1/4 de la distance qui sépare le liord postérieur de la deuxième nageoire du pre- mier rayon de la caudale. Contour du vestibule bordé de petites paj^illes peu saillantes. Dents antérieures, un peu renflées à la base, se recouvrant 2)artiellement les unes les autres, au nombre de 7-8 de chaque côté. En moyenne 14 dents postérieures plus longues et plus aiguës que les dents antérieures. Crocliets au nombre de 9 de chaque côté, en forme de lames élargies à la base et terminés à l'autre extrémité par de petites pointes. Longueur ^/O ■ûle en min. Crochets Denis anlér. Denis pos 7 28,2 7 5 8 11 27,2 7 + 1 0 + 1 11 11 26,1) 8 + 1 7 11 + 1 12 20,7 8 + 1 7 12 + 1 12,o 20,5 9 7 + 8 13 + 1 13 2(),4 1) 7 + 1 13 + 1 14 20,3 9 8 14 14,5 2(;,1 9 8 14 92 SKANCK I»U 10 MAI 1921 Les cliilFros -f- 1 indiquent les dents oiî crochets plus courts, en voie de développement. Les caractères ci-dessus sont, à quelques dillercnces près, ceux de Sagitta enflala Grassi. Ils en diifèrent seulement par le rapport de la longueur de la queue à la longueur totale, par le nombie des crochets et par le nombre des dents posté- rieures ; toutes valeurs supérieures aux données correspondan- tes des espèces décrites par Guassi, Fowler et Strodtmanis. Ils ne s'éloignent de ceux de Ritti<:r-Zahony que par le rapport Q j L qui atteint 26 à 27 0/0 de la longueur totale, au lieu de 20 à 23 0 0 dans l'espèce décrite par cet auteur. Tous les autres caractères coïncident et s'opposent par suite au démembrement de l'espèce. Très abondante pendant les derniers mois de l'aimée, Satjitta enflata s'est montrée excessivement rare au cours de l'été passé ; de plus, elle a presqu'entièiement disparu depuis le début du printemps (février) et lespêcbes praticjuées de])uis cette époque dans la baie de Seine, au larg-e de Luc-sur-mer, sont restées infructueuses. Autant que les l'ésultats obtenus jusqu'à ce jour permettent de le penser, cette espèce, très comumne à la fin de l'automne et au dé])ut de l'hiver, est beaucoup plus rare pendant le reste de l'année. Cette rareté pendant la belle saison explique suffisamment que cette espèce n'ait pas encore été signalée, du moins à ma connaissance, dans la région envisagée. Il est à remarquer que Rittkr-Zahony, qui a étudié la distri- bution géographicjue des (Iba-tognatlies, assigne connue aire de répartition de SnijiHa enflata Grassi la zone comprise entre les 40'" degrés de latitude nord et de latitud<> sud. C'est donc une forme très méridi(jnale, liai)itant des eaux de haute température. Sa présence dans la baie de Seine, en automne et en hiver, est évidennnent en relation avec la pénétration dans la Manche, en cette saison, des courants chauds d'origine atlantique. Elle est une confiruiation des opinions que j'ai émises par ailleurs (1) à propos des variations des conditions œcologiques de cette mer. (1) AubiuK. Sur les variations des conditions bionomique.s de la Manciie (Bull. Soc. Centr. AquiculL, mai 1921). i .*' ! I Séance du Usinai ii)ii . PRÉSIDENCE DE M. DE (JUEHNE, AiNClEiN l'RÉSlDENT MM. Ferez, Petit et Raraud s'excusent de leur absejice. M. de Guerne annonce que notre coUèeue, M. Rolllnat, s'ins- crit comme membre donateur. M. Raspail maintient son interprétation de la biologie du Coucou. M. le président présente le volume supplémentaire des Mémoires de la Société, dû à la libéralité de M. Carié, et qui contient une revue d'ensemble de la faune malacologique des îles Mascareignes par notre collègue, L: Germain. MM. A. Bayard et Le Charles, présentés à la dernière séance sont élus mendjres. M. Guy Barault, associé du Muséum, 10, rue Camille-Périer, à Chatou (Seine-et-Oise), est présenté par MM. Berland et Rabaud. M. Semichon signale un nouvel appareil de M. Le Ray qui permet de projeter des objets opaques et en indique le principe. M. Vandel fait une communication sur les variétés que pré- sente une Planaire, Po/yce/t-> cor/* ?^^«, dans le midi delà P'rance, Ouvrages offerts : Brolemann (H. VV.). — Rectification de la synonymie dun Spirostrepte {Bull. Soc. Eut. France, XX, 1918). — Sur quelques Culex des Pyrénées et description d'une espèce nouvelle {Annal. Soc. Ent. France, LXXXVII, 1918). — Sur quelques Culex des Pyrénées. II. Campagne 'I918(76i(/.,LXXXV1I1, 1919). — Un nouvel Oxydesmus (Myriapode-Polydesmoïde) {Bull. Soc. Zool. France, XLIV, 1919). — Un nouveau Myriapode du sous-ordre des Spirostreptoides {Ibid.). — Myriapodes recueillis par M. ladministraleur Colomb en Guinée fran- çaise {Ibid.) (3 notes). — « Pro Blaniulo nostro » {Bull. Soc. Etude Vulg. Zool. agricole. Bor- deaux, 1920). — Myriapodes (Mission de l'Equateur, X, fasc. n). Brolemann (H. W.) et J. L. Lichtenstein. — Les vulves des Diplopo- des. Mémoire préliminaire {Arch. Zool. Exp., LVIll, 45 p., 31 fig., 1919). 04 SiANCE DU 24 MAI 1021 Ji'iLi.KR.vT (Eugène). — L'élevage industriel ilcs Salmonidés. Pisciculluro pi'iilique (Paris, Delagrave, 1921, 203 p in 8). Pic (M.). — lîéfloxions à propos d'uno figure inexai U' de (loléoplcre {fht/l. Soc. Zool. France, Xi.V, 1920). — Noie sur divers Scapliidiides {Annal. Soc Ent. lichiiiiup, \A, l!»20j. — l^ongicornes nouveaux de Chine {/Ju/l. Soc. Ent. France^ VII, 1020). — Nouveaux Allcntlidae dArrique [Ibid , IX, ID'iO). — Sca[)liidiides nouveaux de diverses origines (.1////. Mas. Ciricn. Sloria Nntaral. Genova (3), IX, 1920). — .Scapliidiides recueillies par l'eu L. I\ja (Ihid.). L'ARRIVEE DES HIRONDELLES EN 1921 l'Ait L. PETIT (aîné) Nous savons (-(MiihuMi ost iiitôressaiilc la (|iiesli()ii(l<' la inigra- tioii dos Oiseaux. L arrivée de nos lliioiidclles le montre encore cette année. Du .'i mars au 13 avril, en ett'et, Ic^ temps a été très sec et la température idéale ; on pouvait donc espérer voir arri- ver nos messagères du printemps par cette série de lieau.x jours. Il n'en a rien été : car ce beau temps prématuré devait nous causer des surprises ; le 1 i avril le temps changea, les vents tournèrent au nord, nord-est, la neige tondia ; le thermomètre descendit, de lo ou 18 degrés à 0, avec gelées l>lanches. Enfin le 16 avril le temps s'améliore et nous donne l'espoir de revoir les lieaux jours. (Test poui'(pioi nos Hirondelles, par ])etits g^'oupes d'avant garde, apparaissent à la tin de la lielle période, mais disparais- sent aussitôt pour rétrograder et se mettre à l'abri à (pielques centaines de kilomètres vers une température plus clémente, pour revenir, cette fois en groupe, quelques jours après : Ce que j'ai constaté Fa été également par tous mes aimables corres- pondants qui ont relevé le même fait, ce dont je les remercie sincèrement. Nos insectivores, Fauvettes et autres, sont arrivés en ])eu de jours, vers le 28 avril, aux environs de Paris ; le Coucou est signalé le 22 avril à Lacres (^ Pas-de-Calais) par .M. de Kerhkrvé. Si le commandant Caziot, notre aimable collègue de Nice, a entendu le chant du Hos<^ii;nol le 12 avril, celui-ci ne se fit i5 SÉANCE DU 24 MAI 1921 'J.') ciiiciuli'c cIjcz nous que le l'' mai et s'il a observé le passage des iMartinets le 22, ce n'est que le 28 avril que je constatais leur jîrésence au-dessus de Paris et de ses environs;. il est intéres- sant de remarquer que les deux années précédentes ils sont arrivés à la même date. L'arrivée des Hirondelles a été constatée le 24 mars à La Réole (Gironde) par M. Queuvay, le 20 mars à Luçon (Vendée) par notre collègue M. Texier, le 28 mars à Yvetot (Seine-Inférieure) par M. llÉuiCHEH, le 31 mars à lUanc-Mesnil (Seine-et-Oise) par moi-même, le l*" avril à Vaudoy par M. DuRA>iD et à Solesmes (Sartlie) par M. Lkbanmek, le .'5 avril à Gaen, par mon gendre et collègue M. (Juéga^, le 8 avril à Nice, par notre collègue le conunandant Gaziot, le 10 avril à Decize (Nièvre) par M. IMauchal, le 10 avril à Saint-Valéry sur-Somme par M. Décu- peu, le 11 avril à Alen(;on (Orne) par M. Dalifaiid, le 15 avril à Lyon par M. Bkausiîr, le 16 avril à Lacres, puis du 16 au 27 en petits groupes par M. dk Kerheiwé, le 17 avril à Blanc-Mesnil (S.-et-O.) par moi-même, le 17 avril à Gourville (Eure) par isi. llÉuiCHKR, le 22 avril ta Lannion (Gôtes-du-Nord) par M. Gen- tilhomme, le 4 mai à Gherbourg (Manche) par M. Aufan. CORRIGENDA ET ADDENDA AU a COLEOPTERORUM CATALOGUS » r-Au M. PIC Il me faudrait rédiger un long mémoire si je voulais signaler toutes les omissions (trop nombreuses !) relevées, pour divers fascicules, parus ces dernières années, du « Goleopterorum Gata- lôgus » ; je m'occuperai seulement, dans le présent article, d'en signaler quel({ues-unes choisies dans des groupes que j'ai particulièrement étudiés. Pour les fausses synonymies et les erreurs diverses que ce même ouvrage contient, je les passe provisoirement sous silence, à l'exception de quelques synony- mies vraiment trop fantaisistes (1) qu'il importe de ne pas lais- ser accréditer dans le monde entomologiste. (1) Dans ïùJchuiige S.KIU, 1907, p. 123, on trouvera l'explicalioii de ce iermo qui s'applique à des synonymies faites à la légère, trop hâtivement, sans ronnaitro les types et s nivent sans même consulter les descriptions des espèces, ou varié- tés, ju|^ées superllues. 9G SÉANCE DU 24 MAI 1*J21 \^ Corrigenda (al)r(''gé). I*artie 59. Eumolpinak. Dans cette partie, je relève deux fausses synonymies flans le genre Pachnep/iorus Redt. et une dans le genre Melegia Lef. concernant des Insectes quejai décrits. Pachneplioru.s Lepriciivi Pic (catalogué comme immature de laemcoUu Frm.). — N'est pas un immature (les immatures ont huc coloration générale rous- sàtre) avec son avant-corps foncé, ses élytres roussAtrcs ayant une bande suturale foncée bien nette, mais une variété tranchée de P. laevicollis Frm. Pachnephonis Lefeorei l'ic- (catalogué comme immature de P. ruficornis heï.\. — Ce n'est pas un immature (1), mais une bonne espèce, très différente du rn/icoriiis Lef. P. Lefevrei Pic est distinct, à première vue, de P. ni/icornis Lef., non seule- ment par sa coloration foncière un peu rouss;\tre, mais par sa pubescence écailleuse uniforme et assez régulièrement espacée. Malegia caffra Pic (catalogué comme synonyme de Schim- periLeî.). Pour moi M. caffra Pic est une espèce valable ; je ne connais pas M. Schimperi Lef. en nature mais caffra Pic s'en distingue {ex description) par plusieurs caractères opposés à ceux donnés par Lefèvre pour son espèce. /]/. Scliimperi Lef. est décrit comme étant parallèle, densément revêtu de squa- mules piliformes jawnes, noir avec les pattes fauves ; M. caffra Pic a une autre forme avec les élytres bien plus larges que lavant-corps, des reliefs métalliques, un revêtement grisâtre peu serré et enfin des pattes en partie foncées. Addenda (ex parte) Partie 65. — Aedemeiudae. Schellia sitaroïdes Reitt. {in : Ent. Blâtter, 1914, p. i9), de Transcaucasie. Asclerosibulia Pic n. g. et sp. diverses [in : Y Echange, 1914, p. 67 et 68) d'Afrique. Diasc/era Reitt. n. g. [in : Deufsch. Ent. Zeit., 1913, p. 663), de Transcaucasie. (1) Cette interprétation étrange de Glavaueai; est combaltue, non seulement par la comparnison des types, mais encore par les testes descriptifs faisant connaître ces deux Insectes. Alors commenta été établie cette synonymie ? C'est de la pure fantaisie ! SÉANCE DU 24 MAI 1921 1(7 Plusieurs espèces àAsclera Steph. exotiques décrites par moi, de 1912 à 1915. Oncomera Steph. (divers) Pic {iii. : Mélanges Exot. Eut. 13, 1915, p. 6 et 7), d'Asie. Partie 69. — Meloidae et Gephaloidae. Difîérentes espèces du Maroc décrites par M. de la Escalera (m : Coleopteros de Marruecos, 1914 [1915]). Cjjaneolytta diversescidpla Pic, Coryna Antinorii Pic (et autres vésicants d'Afrique) [in : An. Mus. Gen., XLVI, 1914, p. 103 à 115). Ceroctis viltala Borch. [in : Sjost. Kilim. Mer. Exp., 1910, 7, p. 305), de l'Afrique orientale. Etude de Sumakov : « Les espèces paléarctiques du genre Mi/labris » [in : Hor. Ent. Rossicae, XLII, 1915). Mylahris [Zonahris) madrasensis Pic (et autres) (m : Bul. Soc. Ent. France, 191(3, p. 125, 126), d'Asie. Mylahris [Zonahris) calciittensis Pic (et autres) [in : Mélanges Exot. Ent. 18, 1916, p. 18). Spastica Lac. Diverses espèces de l'Amérique méridionale décrites par moi [in : Mélanges Exot. Ent. 15, 1915, p. 13 à 15). Apalus [Stenoria) hrunneicollis Pic (m : VEchange, 1914, p. 74), du Liban. Séance du i i juin Hf^l PRESIDENCE DE M. H.VUALD, l'HÉSIDEM M. CooKE, à Xiikui'u, colonie du Kenya (Afrique orientale anglaise) s'olFre à procurer aux personnes qui lui en feraient la demande différents Mammifères d'Afrique. Le Laboratoire d'l)vdi'ol)ioloiiie et d'histoire naturelle de l'Institut technique de Valence demande l'écliange de ses jîuhli- cations avec le liNl/elni [renioyé au Conseil). M. le président adresse les félicitations de la Société à M. de LA V^AULX, récenmient nommé docteui- ès-sciences avec la men- tion très honorahle. M. Guy Babailt, prpsenté à la dernière séance, est élu membre. M. Hobert Denis, agrégé des sciences naturelles, 27, pue de la Cplombière, à Dijon (Cqtc-d'Ur), est jn'éspnté par MM. de |3cau- cl^anip et paris. M. Pellegri.n rend compte du voyage qu'il vient de faire 4ai>s l'Indre chez M. Holli.nat, et décrit les organisations scientifi- ques de notre collègue. Sur une demande de M. Pérez, M. Antmoisy dit avoii' trouvé des Eslheria, en grand nombre, dans un ruisseau, au Douldu, près de Quimj)erlé. Ouvrages offerts : f^AnnoissE (Dr. I'\). — Elude systématique et mcdiralc des fMili;l)olonie3 (Travail du laboratoire de parasitoloj,Me de la l'acuUô de médecine. I^aris, 1921, 106 p.). Anthony. — La poche gutturale du Tapir [Bull. Soc. Sci. vëtér. Lyon, no 4, 16 p., 1920). Id. — fj'interprétation du type morphologique de la Tridacne et de 17////- po/m^ [Bull. Soc. Sci. .Yai.. Ouest, (3), VI, 9 p., 1920). Anthony et Champy. — La forme reptilienne du spermatozoïde du Pango- lin el sa signification (C. 7?. Ac. Sci., 2 mai 1921). f SÉANCE DU 14 .lUliN 11)21 99 PRÉDOIVimANCE ANORMALE DE IVIALES DANS UNE POPULATION D'APUS ( Lepidu rus productus WSC.) PAU J. JÉZÉQUEL , (Note prcsenlée par M. G)i. Piîuez). On sait que, dans certaines stations où on les renpontre, les À pus sont exclusivement représentés par des femelles partlié- nogénétiques, constituant à elles seules la totalité de la popu- lation. Tel est Texemplc classique d'une marc où Von Sieuold pécha jusqu'à épuisement tous les Apus qu'elle contenait, sans jamais oljserver, pendant plusieurs années consécutives, que des femelles. Dans d'autres stations, au contraire, il est régu- lier que les deux sexes soient simultanément représentés ; mais toujours la proportion numérique est de beaucoup à l'avantage des femelles : parfois les mâles ne constituent même pas 1 0/0 de la population totale ; d'autres fois, un peu moins rares, ils . atteignent une proportion de 10, 15 et même 25 0/0. Le cas extrême a été observé en 1863 par J. Lubbock aux environs de Rouen : 33 mâles sur 72 individus. Aussi me parait-il intéressant de signaler une observation que j'ai faite, d'une population cVApus où les nuUes étaient au contraire en prédominance manifeste. 11 s'agit d'une station que je connais depuis bien des années, où les Apm réapparais- sent chaque fois que les conditions favorables sont réalisées, et que j'ai utilisée à plusieurs reprises pour faire, au laboratoire de zoologie de la Sorbonne, des élevages à partir de l'œuf. C'est une dépression marécageuse située à droite de la route de Choisy-le-Roy à Bonneuil, à environ 2 km. 500 du carrefour Pompadour, et 400 à 500 mètres en avant de la façade du loge- ment des employés du Bassin filtrant. Cette station est une de celles où les deux sexes se rencon- trent simultanément. Ainsi, en 1910, année bien favorable à leur développement, les Apits avaient atteint une taille de 5 à 6 centimètres sans compter les cerques. Une pèche fut faite le 2 mai, et la présence de mâles fut constatée ; mais rien n'attira spécialement l'attention, et le pourcentage des sexes ne fut pas compté. 100 SÉANCE DU l4 JUIN 1921 Le 8 jiiai 1920 les Apus adultes ne dépassaient pas 3 cm. o ; la surabondance des mâles fut tout de suite constatée, et le dénondjrement de la pèche donna 323 mâles contre 63 femelles seulement, c'est à-dire plus de 83 niAles pour cent. En outre les femelles elles-mêmes seml)laicnt n'avoir jjas atteint autant que d'habitude le plein développement de leur sexe ; le nond)re des œufs qu'elles portaient était relativement réduit. Quatre jours plus tard l'assèchement était complet, et toute la popula- tion était morte. En 1921 des conditions de sécheresse excep- tionnelle ont empêché la réapparition des Apus. Il sera inté- ressant de suivre dans l'avenir cette station, et d'y contrôler avec précision les conditicms dé sexualité des Apus. Séance du '28 juin 1921 PRÉSIDENCE DE M. lUBAUD, PRÉSIDENT MM. Petit et Billiard s'excusent de leur absence. M. le président de l'Association française pour l'avancement des sciences et M. Mercier, président de la section de zoologie invitent la Société à se faire représenter au prochain Congrès qui se tiendra à Rouen du l^"" au 6 août prochain. MM. Pelle- GRiN et de Guerne sont élus délégués. A la demande de M. X. Raspail, une Commission est consti- tuée aux fins d'examiner le mode opératoire qu'emploie M. BuRDET pour photographier les jeunes Coucous. Cette Commis- sion comprend le président, le secrétaire général et MM. Chap- PELLiER, Delacour et Petit. M. le président présente le deuxièm-e volume de la Faune de France qui a trait aux Oiseaux, par M. Paris, et le dernier fascicule des Archives de parmitologie. M. Denis, présenté à la dernière séance est élu membre. M. DE Guerne présente déjeunes exemplaires de Cistiido euro- pœa, provenant des élevages de notre collègue, M. Rollinat. M. DE Guerne rappelle que le centenaire de la Société de géo- graphie aura lieu le 4 juillet, et à ce propos résume l'œuvre entomologique de Walckenaer, l'un des fondateurs de la Société. 102 SÉANCE DU 28 .lUlN 1921 RÉPONSE A UNE DEMANDE CONCERNANT LA BIOLOGIE DU COUCOU PAR XAVIER RASPAIL Au monieiit où la question de risolcnient du jouuc Coucou dans lo nid osf do nouveau soulevée par les propagateurs do la légende de Jknnkii, j'ai reçu d'uu de mes collègues de la Société zoologique de France, la demande suivante : « Combien de fois avez-vous vu opérer la feuielle Coucou sur des jeunes déjà éclos on sur des œufs ? » Ce <{ui reviendrait à dire : Combien de fois avez- Vous vu cette femelle se livrer à renlèvement (non des jeunes qu'elle ne laisse pas éclore), mais des œufs légitimes pour que son jeune, dès sa sortie de la coquille, reste seul dans le fond du nid choisi par elle pour confier à des étrangers le soin de cou- ver et d'élever l'intrus avec un dévouement sans'limite? Depuis soixante ans que je me suis adonné passionnément à l'étude de l'histoire naturelle, j'ai trouvé là un fait captivant ([ui s'imposait à mon esprit par son côté vraiment mystérieux. Je résolus de m'elforcer de pénétrer dans cette biologie du Coucou ({ui sortait si étrangement des règles communes à tous les autres Oiseaux et je commençai, aussitôt que mes occupa- tions et les circonstances me le permirent, cà y procéder synthé- tiquemeut, c'est-à-dire en obtenant des résultats absolument positifs pour aborder de nouvelles recherches pouvant m'ame- ner à déterminer linalement comment était oj^i'-ré l'isolement du jeune Coucou dans le nid. Par une méthode, que je puis (jualilier tle scientifique, j'arrivai d'abord, en y consacrant plu- sieurs années, à faire de nmlti])les observations pour être assuré que les Passereaux n'acceptent jamais un Oeuf étr.'tnger, môme de leur propre espèce, fùt-il d'une coloration tellement iden- tique, que substitué dans le nid, il ne m'aurait pas été possible de le reconnaître si je n'y avais pas fait une remarque. Je dois noter que je procédais à cette substitution en évitant de toucher avec les doigts les œufs que j'enlevais et que je substituais dans les nids^ en me servant, à cet efl'et, d'une petite cuillère en bois préalablement jîassée dans la terre. SÉAiNCE DU 28 JUIN 1921 103 Pnr coutrc, l'œuf que la ^ëriiëllo Coucou déposait dans un nid était toujours accepté, alors que ce môme oéiif, que je sub- stituais dans liri nid a la pilace d'un légitime, était invariable- ment rejeté. Mo'TBÉLiARD a dit à ce sujet : « Dans le domairiè de l'his- toire naturelle, il faut, au lieu de |iréter nos petites idées àda Nature, nous efforcer d'atteindre ses grandes vues par la coni- pàraîsou attentive dé ses ouvrages et par l'étude approfondie de leurs rapports ». En ce qui concerne l'adoption par les Pas- sereaux de l'ceuf du Coucou, lious nous trouvons en présence d'un fait qui a toujours existé sans modification, ainsi que déjà il y a plus de 2.300 ans, Aristote l'avait constaté ainsi : « L'œuf de Coucou est couvé et le petit qui en éclot est nourri par les Oiseaux dans le nid desquels l'œuf a été déposé ». Comme on le voit, Aristote nous avait devancés, en prouvant qu'il en connaissait peut-être mieux que nous sur la biologie du Coucou. En présence de cette acceptation passive de roëùf du Côil- cou, nous devons nous borner à enregistrer ce qui frappe nbs yeux, sans espérer en trouver l'explication, mais nous sommes en droit de dire : De même qu'il existe une corrélation évidente entre la petitesse dé l'œuf de Coucou par rapport à la taille de cet Oiseau et son abandon dans le nid des Passereaux, de môme, doit-on admettre que l'adoption qui en est faite volon- tairement par ceux-ci est la conséquence inéluctable de cet abandon. Il faut donc enregistrer sans commentaire que le rôle ({ue doit jouer le Coucou dans l'harmonie de la Nature, l'oblige à confier à des étrangers le soin de. perpétuer sa race, en leur imposant d'accepter son œuf, de le couver, d'élever le jeune, de se résigner à faire le sacritice de leur propre progéniture. Cette partie de la biologie du Coucou devant rester pour moi une inconnue iiidétérminable, je dirigeai en second lieu mes recherches en vtie de déterminer la durée de l'incubation de l'œuf de Coucdii et de l'éducation du jeune dans le nid, dont des observations rigoureusement poursuivies me permirent de fixer les termes. Les rares auteurs, qui jusqu'ici en avaient fait riiention, ne s'étaient pas rapprochés de la vérité, par cette raison qu'ils n'avaient procédé que par induction « by infè- rent » ainsi qu'un sérieux ornithologiste anglais, William 104 SÉANCE DU 28 JULN 1921 Evans a soin de le dire en donnant les délais de 13 et 14 jours. De leur côté Owen et Margillivray avaient adopté le premier 14 jours et le second 15 jours, tandis que Selby croyait que l'œuf de Coucou devait éclore en même temps que ceux de la mère adoj^tive. On sait qu'il faut compter sur le hasard pour rencontrer un œuf de Coucou dans un nid, ceux choisis étant généralement difficiles à découvrir et le plus souvent soigneusement dissi- mulés dans les fourrés les plus épais. Pendant plusieurs années, les quelques œufs de Coucou que je rencontrai ne purent pas me faire arriver à obtenir la durée de l'incubation chez cette espèce, vu l'impossibilité d'établir l'heure exacte de leur dépôt dans le nid. Si on considère qu'on doit estimer que le quart à peine des nids échappe aux innombrables auteurs de leur destruction, lesquels circulent jour et nuit à leur recherche, on conqjrendra condjien il m'apparaissait impos- sible de réunir les circonstances qui m'étaient nécessaires j)our déterminer la durée exacte de l'incubation de l'o'uf du Coucou. Lorsque je vins habiter Gouvieux, dans 1 Oise, localité pri- vilégiée par ses bois, ses plaines, ses marais, ses cours d'eau, pour y appeler de nombreuses espèces d'Oiseaux qui y trou- vaient les conditions les plus favorables à leur nidification, je parcourais cette contrée avec assiduité pendant la période de la reproduction, ce qui me permit de publier sous le titre de : « Une station ornithologique dans l'Oise », l'ensemble de mes observations sur les mœurs, la nidification, les durées de I in- cubation et de l'éducation des jeunes dans le nid, des Oiseaux venant s'y reproduire. Je découvris, au cours de mes excursions journalières, qu'un rideau épais de roseaux sur les bords de l'Oise, était fré- quenté par la Rousserole Effarvatte, au point que sur une distance de trois kilomètres, je relevai de trente à quarante nids de cette espèce, qui devait choisir ces roseaux émergeant de l'eau, pour assurer ses couvées contre leurs ennemis arrêtés par leur établissement lacustre. Mais, ce qui était pour moi une bonne fortune inespérée, c'était l'adoption de ces nids par les femelles Coucou pour y déposer leur œuf, avec certaine- ment l'intuition que ce dernier y serait plus en sûreté. Je trouvai ainsi chaque année une douzaine d'œufs de Coucou. SÉANCE OU 28 JUIN 1921 lOo Dès ce moment, je ne pouvais manquer de déterminer les durées de rincul)ation de l'œuf et de l'éducation du jeune dans le nid; mais par là, je me condamnais j)endant le mois de juin à y consacrer mes journées entièr-es, depuis le grand matin jusqu'à la tombée de la nuit et si je dis qu'il me fallait faire plusieurs kilomètres pour me rendre de mon habitation aux bords de l'Oise, on peut se rendre compte que cela ne pou- vait passer pour une partie de jîlaisir. Dès que j'avais noté l'heure du dépôt d'un œuf de Coucou dans un de ces nombreux nids d'Effarvatte avant le commen- cement de l'incubation qui, chez cette espèce, est de 11 jours 5 à 6 heures environ, je passais trois fois par jour le visiter et j'arrivai après six observations faites dans les mêmes condi- tions, à établir que la durée de l'incubation de l'œuf de Coucou est de 11 iours 12 heures, movenne des résultats obtenus allant de 11 j. 7 h. à 12 jours. Je poursuivais naturellement avec la même persévérance, l'éducation du jeune Coucou qui, au bout de 19 jours, quittait le nid qu'il avait transformé par son poids, en un plateau informe, sur lequel il ne se tenait plus que par un miracle d'équilibre. J'étais parvenu ainsi de proche en proche à éclairer certains points de la biologie du Coucou restés depuis un temps immé- morial en pleine obscurité et sans lesquels il m'aurait été impossible d'aborder la question de l'isolement du jeune Cou- cou dans le nid que Jknner, dans ses « Observations sur l'his- toire du Coucou », insérées dans les Transactions philosophiques; , accuse, à peine sorti de la coquille, de se transformer en un agile acrobate jetant par dessus bord les œufs légitimes des Passereaux. Jenner avait procédé par induction « hij inferens w ainsi que William Evans l'avait émis au sujet de la durée de l'incubation de l'œuf de Coucou différemment appréciée par les auteurs. J'arrive donc, après ce long- préambule, mais absolument nécessaire pour répondre à cette demande d'un collègue de la Société zoologique de France : « (Combien de fois avez-vous vu opérer la femelle Coucou ». Pour faire cette constatation de visu, il aurait fallu que je fusse installé à quelques mètres seulement du nid et que la femelle Coucou voulût bien consentir à opérer bénévolement en ma présence. Or, le Coucou est de tous les Oiseaux le plus 106 sèInce iJu 28 juIn iM farouche et le plus habile à se clissinmler à la viié de l'hoinhic ; c'est rOiseàu des haute^ futaies. Vous pouvez le suivre à sou cHàtit î^aiis pai*vehir à le docoiivrir, tout au plus s'il vous sera possible dé l'entrevoir traversant ilne clairière avècuiie rapidité qui ne vous permettrait pas toujours de l'identifier. Depuis longtemps, j'étais convaincu « /»// inferens » que c'était la femelle Coucou (pii faisait l'isolenieiit de Son jeune dans le nid, mais je voulus en établir la constfitation ii'i'éfuta- ble, non de v'isti, ce cpii n'étJiit pas possible, mais en y consa- crant tout le. temps nécessaire et en recourant aux nioyeiis qui me pài-aisshieni les plus favorables à obtenir le résultat cherché. Des observations que j'ai poursitivîcs %ï relevées pétidfint des années conséciitivcs, il me suffira de citer les deux plus carac- téristiques. L'une, concernant l'œuf (h> (ictucou déposé dans un nid d'I^liarvatte dont la })onte de quatre œufs n'était pas tei'minéë, par conséqiieht l'incubation devait commencer' en même temps pour les œufs légitimes et l'œuf étranger et leiir éclosion dèvailt se suivre de près puisque, pour les preniiers, il faut 11 jours et 0 heures environ et pour le second 1 i jours, 12 heures. La seconde, alors que la femelle Coucou avait jeté son dévolu, pour placer son œilf, sur un nid d'Elfarvatte couvaht depuis trois jours. (]e fait du dépôt de l'cruf (hi t>)UCou dans un liid où lès œufs sont en cours d'incubation, a été signalé par plusieurs observateurs et notamment par Un savant orni- thologiste, mot! regretté collègue Jules Vian, fondateur de la Société zoologif[ue de France. J'ai établi il y a [ilu^ de 50 ans (pie la ponte chez les Passe- reaux se faisait entre 6 h. et 7 b. I /2 du matin et que la femelle ne quittait pas le nid son dernier œuf poiîdu, de sorte qu'on peut prendre 7 h. comme terme moyen pour calculer la dui'ée de l'incubation. Dès que je tr-ouvais un nid contenant un oeuf de Coucou déposé dans l'une ou l'autre de ces conditions et qiié j'avais déjà noté, dans le second cas, lé début de l'incubation, j'éta- blissais un poste d'observation à une distance rie pouvant éveiller la méfiance de la femelle Coucou ni lui déceler ma présence. Pour le premier exemple, ayant calculé qiie l'incubation était SEANCE DU 28 JUIN 19^1 107 .'IrriVée au 11'' jour, je me rendis à mon jîoste, après être allé vérifier s'il n'y avait rien de change dans le nid depuis la veille au soir". Jb quittai la place à 11 h. sans avoir* rien remarqué, jioiir revenir à 1 h. A 4 11. j'aiîbrçiis ûii GouCou longccint l'épais rideau de roseaux jusqu'à l'endroit occupé par* le nid, puis je lé vis repartir quelques instants après. Je îii'y rendis Éiussitôt et je constatai que lé jeutiè Gbilcou venait de sortir de la coqliille encore tout liumide et gisaiit ati fond du nid, comme tous les jeuiies qui naissciit et Sont incapables de faire d'autres mouve- ments que de remuer la tète sans jiouvôir encore la soulever. L'œuf de Coucou avait doiic demandé pour éclore 11 j. et 9 li. Les trois œiifs d'Etfarvatte étaient intacts. Comine je me retirais là. mère adoptive i-etint S'installer dans son nid. A 7 11. me dis- posant à partir, la feinelle toucoii revint et s'éloigna après être restée près du nid à peine uiié minuté ; j'y allai aussitôt et cons- tatai que les œlifs légitimes avaient disparu. Il y avait donc là la preuve que c'est la femelle Coucou et elle seule, qui venait de fait-e l'isolenient de son jeune dans le nid. Le lendemain matin, pendant ma toiiiMiéc d'Inspection des nids en observation, la femelle Etfarvatte tenait le nid sur le jeune intrus pour lequel elle et lé mâle allaient dépenser toute leur activité afin d'arri- ver à lui fbiirnir là nourriture nécessaire à son complet déve- lopipement. Le second exemple était plus compli(]ué, étant donné que les œdfs dd illd choisi pû.v là femelle Coucou pour y faire le dépôt dû sieii, étaient déjà en incubation de trois jours ; ils devaient donc éclore le 11'^ jour et quelques heures, par consë- qufent bien avant l'œuf du Coiiéou qui ne serait arrivé alors qu'à son 8^ jour environ de couvaison. Je poursuivis cette observation avec le plus vif intérêt, fort iiitriguë du résultat qu'elle donne- rait. A 7 h. du soir, en quittant la place, aucun changement n'était survend dans le nid, inais le lendemain matin en arri- vant, à 6 h. , l'Effarvattë s'échajipa comme toiijours à mon appro- che et je vis ses trois œufs à moitié écrasés par un coup iden- tique porté sur un des côtés de la coquille, qui se trouvait par suite écaillée sur une largeur du tiers environ, les jeunes devant être morts ; foeuf de Coucou était intact au riiilieu d'eux. A qui attribuer ce massacre ? Les parents nourriciers ne pou- Vciiént en être accusés en raisbii de leur bec trop faible pour porter un tel coup sur la coquille ; ce rie pouvait être un autre 108 SÉANCE DU 28 JUIN 1921 Oiseau plus fort, vu qu'il n'aurait pas ménagé l'œuf de Coucou qui s'oft'rait le premier à sa vue à cause de son volume ; restait donc une troisième hypothèse, celle de l'action directe de la femelle Coucou qui seule avait intérêt à empêcher les œufs légi- times d'éclore avant le sien, sur ce point aucune ohjection n'était possil)le. L'éclosion des œufs de l'Elfarvatte demandant 1 1 jours et quchpies heures, il fallait encore environ 3 jours pour amener celle de l'œuf de Coucou. D'après les notes de cette observation, la femelle Effarvatte avait commencé à couver le 3 juin à 7 h. du matin, ses a'ufs devaient éclor<; le 14 à 7 h. du matin plus 6 à 7 heures ; celui de la femelle Coucou le 17 plus un certain nombre d'heures, étant donné que l'Effarvatte continuait à couver malgré l'état lamentable de ses propres œufs. Le 15 et le 16, rien de changé, l'Efiarvatte tient le nid avec persistance ; le 17, n'ayant pas abandonné mon poste, j'aperçus la femelle Coucou à 4 h. du soir passer et repasser devant le massif de roseaux, puis rega- gner le bois. A 5 h., elle revient d'un vol rapide et s'arrête quelques instants, dans les roseaux ; dès qu'elle s'éloigne, je vais voii' le nid et je trouve le jeune venant à peine de sortir de la cocjuille et les trois œufs aplatis de l'Efiarvatte disparus. L'Efiarvatte, malgré une durée plus longue d'incubation et ses jjropres reufs frappés de mort sous elle, avait continué à couver et à amener l'éclosion de l'œuf intrus. Je dois ici faire remarquer que chez les Oiseaux en général et chez les Passe- reaux principalement, on trouve dans le nid après le départ des jeunes, des œufs clairs ou contenant des jeunes qui ne sont pas venus k terme, les parents ne les rejetant jamais hors du nid. Ceci peut expliquer dans une certaine mesure, que la femelle Effarvatte avait conservé dans le nid ses œufs frappés de mort. La cause de l'isolement du jeune Coucou était donc démon- trée et j'étais arrivé au but que je m'étais projiosé, mais qui m'avait demandé de longues années pour l'atteindre. Je termine ce long exposé de mes observations par ce fait que je n'ai pas eu l'occasion de constater personnellement, mais qui a été attesté par quelques auteurs rapportant qu'on avait trouvé des nids avec un jeune Coucou paisiblement ins- tallé au milieu de ses frères de couvée. Convaincu de longue date que la femelle Coucou faisait le vide autour de son jeune SÉANCE DU 28 JUIN 1921 1()9 pour qu'il profite sans partage de toute la uouiritui'c que les parents adoptifs auraient pu fournir à leur couvée, je n'iiésitai pas à déclarer par le raisonnement seul que, dans ces cas exceptionnels, la femelle Coucou avait été détruite accidentelle- ment avant Féclosion de son œuf. Ayant été chargé, après l'enquête adniinistriitive de 1885- 1886 pratiquée dans tous les départements, de faire le dépouil- lement des 2.100 feuilles concernant le Coucou, deux de ces feuilles mentionnaient la présence dans le nid d'un jeune Coucou avec les jeunes légitimes. Plus tard, la Revue scienti- fique, ayant signalé comme extraordinaire la découverte d'un nid de Rouge-gorge contenant, à côté de cinq jeunes, un petit Coucou, un naturaliste distingué, M. A. Mansion cita, dans le n° du 22 décembre 1900 de la même Revue, un cas analogue, qui vient éloquemment authentiquer ce que j'avais émis par induction. En 1889, son garde-ciiasse lui apporta un Coucou femelle qu'il venait de tuer. F'eu de jours après cette destruction déplo- ralîle, M. Mansion, trouva, non loin de l'endroit oîi elle avait eu lieu, un nid de Hochequeue grise renfermant quatre petits et un jeune Coucou. « En juillet 1895, dit-il, la lecture d'un arti- cle, publié dans la Revue scientifique par M. Xavier Raspail, me remit en mémoire mon ancienne observation et me fournit en môme temps l'explication du phénomène qui m'avait tant intri- gué. Le fait de rencontrer l'intrus que je considérais comme un meurtrier, vivant en bonne intelligence avec ses frères de couvée, était la preuve évidente que la femelle Coucou tuée par mon garde était la mère du jeune trouvé en compagnie des quatre jeunes Hochequeues ». La présence, dans un nid, d'un jeune Coucou et de ses frères de couvée est la preuve inéluctal)le que la mère du premier a été tuée avant l'éclosion de son œuf et elle suftit à elle seule, à démontrer l'inexactitude de la légende de Jenner. Séance du i2 juillcl J9'2J PRÉSIDKNCE DE M. RABAL'D, PRÉSIDENT M. Denis remercie de son admission. Le Dottin des scioiiccs, lettres et arts demande des rensei- gnements sur le fonctionnement de la Société, en vue de les insérer dans le nouvel Annuaire qu'il prépare. M. le président annonce la mort du professeur (sao Ijiaia, de Tokyo, membre lionoraire depuis 1901 et exprime les vifs regrets de la Société. M. Secques s'est entendu avec le conservateur du dépôt des cartes de la marine au sujet (l cchang-es possijjles avec des pul)lications appartenant à la Société. M. Petit présente des Acariens picjueurs recueillis sur un Cerisier. LAVAL. IMPRIMERIE BARNEOUD. Séance du t^5 octobre /9'Ji PRÉSIDENCE bE M. RABALD, PRESIDENT MM. Petit et Robert s'excusent de leur a])sence. M. le président s.ouliaite la Ijienvenue à M. le D' Matthaî, professeur de zoologie à l'Université de Lahore (Indes). M. le président prononce, au sujet de la mort de deux de nos collèaues les paroles suivantes : « Au cours des vacances universitaires, la Société zoologique a perdu deux de ses membres, M. Edmond Perrier et M. G. Dar- BOUX. Professeur au Muséum, ancien directeur de cet établisse- ment, Edmond I^errier eut une carrière extrêmement brillante et rapide. Au moment où, très jeune encore, il obtenait une chaire magistrale, il venait de publier quelques travaux sur les Lombriciens et les Echinodermes qui dénotaient une intelli- gence souple et déliée. Ces recherches ne le retiennent pas long - tenqjs ; bientôt il se détourne du laboratoire et son activité se déploie dans des O-^uvres de vulgarisation. 11 débute par un volume sur les Colonies animales qui est le développement d'une idée émise, dans son cours, par Lacaze-Duthiers, et aj)pli- quée par Durand de Gros aux Vertébrés, tout spécialement à rUomme. Puis, il se répand dans les Revues, voire dans les journaux quotidiens; il y donne, sur les sujets les plus variés, des articles écrits d'une plume alerte, dont chacun de nous a pu apprécier la saveur. Nommé, en 1900, directeur du Muséum, Edmond Perrier consacra une partie de son temps à ces fonc- tions administratives, et l'on sait qu'il rendit ainsi des services appréciés. La Société zoologique exprime ses vifs regrets avec toute sa sympathie à la famille de son ancien président. « G. Darboux meurt prématurément. Professeur à la Faculté des sciences de Marseille, il a publié divers travaux sur les Annélides, et collaboré avec Holard au Catalogue des Zoocé- cidies. Cet ouvrage est pour le naturaliste de première utilité ; il suffit à lui seul pour sauver de roul)li le nom de son auteur. 8 11:2 SÉANCE L)L 2o OCTUlîlU: I*I2I Ce iKJiii, (lu rente, demeurera à perpétuité en tête de nos Bul- letins : Dauboux s'était inscrit coinnir iii(Mul)r(> donateur, et nous conserverons de lui un souveuir reconnaissant ». M. le président annonce que le montant de la souscription pour l'aménagement de la bi])Iiothé(|ue s'élève actuellement à 4o5 francs. Il espère que de généreux donateui's ne tarde- rf>nt pas à cond)ler co (jiii luaucpie encore pour atteindre la somme nécessaire. Sont présentés : M. Rose, agrégé de l'Université, professeur au Prytanée militairo, à la Flèche, par MM. Diihosij et lu)]»('rt : MM. Pierre Foibkrt, externe des hùjntaiix, et Lucien Imh bi:iit, 11, nie Péclet. à Paris (lo"), par MM. Uel])liy et M(.nlé ; M. Edward IIindle, professeur de zoologie à l'Ecole de méde- cine du (]aire (Egypte), par M.M. (]aullery et Mesnil ; M. Jean Strohl, professeur à l'Université, 50, Kopfsteig, à Zurich (Suisse), par MM. (>aullery et Mesnil ; M. Alluaud présente nu travail sur la zoologie du Maroc, paru dans le liullelin ilc l'InsiiiiU des; hautes rtmlrs niaro- caines. M. Caullery dépose sur le bureau de la Société, pour sa bibliothèque, un volume qu'il vient de publier, dans ÏEnct/clo- pédie scientificjiie, sur « Le i>auasitis.mk et la symbiose ». « Je me suis placé, dit-il, tout le long de cet ouvrage, au point de vue de la Biologie générale, mais en restant toujours au contact immédiat des faits et j'ai cherché à emprunter ceux-ci de préfé- rence aux travaux récents. Les phénomènes de parasitisme et de svmbiose intéressent également les deux lègues. J'ai été amené cependant, dans la pratique, plus que je ne l'aurais souhaité, à considérer surtout les faits zoologiques. Nos con- naissances sur les parasites se sont énornu'mejit accrues et pré- cisées. Néanmoins l'étude de ces êtres me semble encore des plus fécondes en zoologie, par les exenq^les frappants qu'ils olfrent de l'évolution, par la diversité illimitée de leurs rapports avec leurs hôtes, de leurs conditions d'accès à ceux-ci, ainsi <{ue par to ito 1 >Li:' physiol )gie, encore si peu connue. J'espère donc que cette revue d'ensemble des associations animales qui, du commensalisme à la svmbiose, forment une série continue sans SÉAiNCK DU 25 OCTOBRF, l!(2l 113 distinction de nature réelle, olirira un certain intérêt et aidera à suivre, en particulier, les travaux nombreux qui, en ce moment, ont pour objet la symbiose ». M. Ch. Pérkz, présente un résumé des observations ({uil a pu faire, cet été, sur les Epicaridcs de Roscoli*. MM. (^aullkky et Rabald font quelques remarques sur la façon dont les parasites restent attachés pendant les mues de l'htMe. Ouvrages offerts : AuLTAUD (Ch.). — Aperçu sur la zoologie du Maroc (Bull. fnst. Hautes Etudes Maroc I. 1920, p. 57-70). Calllerv (M.). — Titres et travaux scientifiques. Supplément, 1909-1920 (27 p.). — Parasitisme et Symbiose (Paris, Doin, 1920, 400 p.). Caullehy (M.) et F. Mesnil. — Sur l'existence de la multiplication asexuée (scissiparité normale) chez certains Sabelliens {Potamilla torelli, Malm. et Mlixicola dinardensis St.-Jos.) (C. H. Ac. Sci., tt oct. 1920). — Xe/iorœhma Brumpti C. et M., Copépode parasite de Polycirnis areni- roriis [Bull. Biol. France-Belgique, LUI, p. 162-233, 20 fig.,4 pi.). — Àneyrotiiseus Bounieri C. et M., Epicaride parasite d'un Spli'éromide [fbid., LIV. 13fig.). Delphy (J.). — Influence des agents climatériques sur les variations de l'aune {Bull. Mus. Paris, 1917). — La (( Grande » et la « Petite ■> Roussette {Ann. Sci. Nat., X). — Scoliose abdominale chez le Mur/il auratus lUsso et présence d'une Myxosporidie parasite de ce Poisson [C R. Ac. Sci.. 17 juill. 1916). — Sur la reproduction des Lombriciens limicoles : l'accouplement et la ponte, le cocon {fbid., 18 oct. 1920). — Sur la reproduction des Lombriciens limicoles : fécondation, segmenta- tion, morphogenèse {Ibid., 2 nov. 1920). 114 SÉANCE DU 25 OCTOBRE t*J21 ESPÈCES RARES DE LA FAUNE MARINE DE LA RADE DE VILLEFRANCHE-SUR-MER (A. -M.) PAH LE COMMANDANT CAZIOT La faune marine de Villefranclie-sur-Mer (Alpes-Maritimes j dint sa renommée piMncipaloment aux animaux flottants qui arrivent avec les courants si-ANci; III 25 DcriMMu; IH2I MOLLUSQUES h*Tl'-;ilO|>OI)E6 l'itriunoderinupsis ciHatfi (lei^eub. Cavolhiia inflexa \'er. Cavolinia Iriclentala Forsk. (Jio pifiamidata L. (lia cuspiddla Hos«-, CiIcIki rort/ata h'orsk. Hktéropodes Alldiild perunii Less. Cai'inaria médite rranea Per. et Les, Plerotradiea coronata Forsk. Pleroirachea mulica Les. NlDIltlUNCHES l'uoSORRA.NCHES S l*lnjllirhoe biicephalum Les. ( Tethi/s lejiorina L. Mi/ra zoruild M;irr\at (L). DESCRIPTION D'UN OPHIDIEN NOUVEAU DE L'ANGOLA APPARTENANT AU GENRE PSAMMOPHIS l>AII M. F. ANGEL liue collection de Hopliles rapportée de rAiiyola au Muséum d'histoire naturelle par M. .laccjues de Kohan-Chabot renferme, «Ml outre des matériaux qui feront l'objet d'une étude ultérieure, une forme nouvelle, que je dédie avec grand plaisir au doiia- leiir. Psammophis Rohani, nov. sp. Ecailles lisses sur lo rangs; celles des rangs externes beau- coup plus grandes que les autres. Ventrales : 167. Anale divisée. Sous-caudales : 97. Museau très saillant sur la lèvre inférieure, laquelle ne dépasse pas Taplomb du bord postérieur (1) Les Céphalopodes feront l'oljjel d'un travail particulier. SKANCIC 1)1 2) uCTltUliK 19"21 117 (le la narine. Diamètre de l'œil compris une fois et demie dans la longneur du museau ; ce diamètre porté en avant atteint la partie postérieure de la narine, Rostrale lAua large que haute, bien relevée sur le museau ; sa portion visible d'au-dessus est égale aux deux cinquièmes de sa distance de la frontale Interna- sales un peu plus que moitié de la longueur des préfrontales. Frontale deux fois aussi longue que sa plus grande largeur en avant ; aussi large dans le milieu <{ue les sus-oculaires ; consi- • lérablement plus longue que sa distance du bout du museau, Fjc. — Psammophis Ixohani, nov. pp. IVlG. — Face supérieure. — ^ latérale. — — inférieure. plus longue que les pariétales. Narine entre trois plaques, dont l'antérieure est aussi grande que les deux autres réunies. Loréale deux fois plus longue que large. Une préoculaire très largement (mi contact avec la frontale. Deux postoculaires, dont la supérieure est beaucoup plus grande que l'inférieure. Sept labiales supérieures, les troisième et quatrième bordant l'œil. Temporales : 1 4-2 (1). Quatre labiales inférieures en contact avec la première paire de plaques mentonnières qui est plus courte que la seconde paire. (iOLORVTiox. — Le dessus du corps et de la (fueue est gris, plus ou moins jaunâtre ; le dessous est jaune pailb\ A lexcep- tiou <1e la tète et de la région gulaire, ces teintes sont ujiilor- uics. Toutefois sur le rang vertébral, ou voit, sur les écailles, un point blanc, serti postérieurement de noir, qui occupe la (1) L'no pelile plaque supplérueiitaire entre la piMiiniére et la seconde temporale supérieure me parait anormale. 118 SÉANCK DU 2o OCTOBHK 1921 partie antérieure de chacune d'elles et qui forme une sorte de petit chaînon courant le long' du dos (1). Sur le fond gris du dessus de la tète, des taches jjlanc jaunAtre, bordées de noir, forment les dessins réguliers suivants : une, partant de la ros- trale, longe et encadre la suture longitudinale des internasales et des préfrontales, en s'arrétant à la frontale. Sur cette der- nière, deux raies noires symétriques bordées extérieurement de blanc, accompagnent les bords latéraux de cette plaque, mais sur la partie antérieure seulement. Les sus-oculaires présentent aussi, chacune, une tache longitudinale claire, ])ordée de noir, ([ui se prolonge, en s'écartant de la ligne médiane, sur les parié- tales. Dans le milieu de celles d, deux taches rondes, accolées. Les deux postoculaires et la partie inférieure de la préoculaire sont blanclies, ainsi que les labiales supérieures. Sur le fond clair de la gorge et du cou, les taches et bandes noires, longi- tudinales et symétri(|ues, vont s'atténuant vers l'arrière où elles se perdent à la iiauleur de la dixième gasti'ostège. Ln exemplaire. — Longueur totale : 425 nmi. Queue : 127 mm. Localité : Kégion de la Lunuina, affluent de Loengoué. Cette forme nouvelle est a])parentée aux espèces suivantes : P.s. Ansorgii Blgr., de l'Angola; Ps. cifici fer Dawd., du Sud- Africain et /^\. Jallae Perac, du Sud-Rhodésien-. DESCRIPTION D'UN BARBEAU NOUVEAU DE L'ANGOLA l'Ait LE Di JACQUES PELLEGRIN M. Jacques de Uohan-Chabot, lors d'un récent voyage dans l'Angola, a récolté une petite collection de l*oissons qui n est pas sans intérêt, les régions visitées par lui étant jusqu ici assez peu connues au point de vue ichtyologique. Dans le (^aculovar, affluent du Gunené, petit fleuve cùlier qui se jette dans l'Atlantique, ont été recueillis, un Gharacinidé (1) Ce dernier caraclère se retrouve sur d'autns espèces du même genre. .1 si-;a>ci; du '2'6 octuijkk \\}'Il iiy VA/esles laleraHs. Boiilenger, et ti'ois Cypriiiidés du genre Bar- beau : Barbus Irtmaculatus Peters, B. a ni (œniatu s 'Sicind., B. Rogersi Boulgr., enfin dans la Loniba, affluent du Cuando qui appartient au bassin du Zambèze, avec un Siluridé à dis- tribution géograpliique très vaste, le Schilhe mysliis L., a été ren- contré un Barbeau (]ui parait devoir constituer le type d'une espèce nouvelle dont on trouvera ci-dessous la description : Barbus Rohani sp. novi La bauteur du corps est contenue 3 fois, celle de la tête 3 fois -/;. dans la longueur sans la caudale. Le museau, assez pointu, égale l'espace interorbitaire et est contenu 3 fois J/j dans la longueur de la tète. La bouclie est terminale, sa lar- geur est comprise 3 fois '/^ dans la longueur de la tète; les Barbus Roluini, nov. sp. lèvres sont j)eu développées, linférieure est largement inter- rompue. 11 existe 2 barbillons de cbaque côté, rantérieur fai- sant la J/.,, le postérieur les -/a du diamètre de l'œil. Les écail- les à stries assez peu nombreuses divergentes, sont au nom- bre de 32 en ligne longitudinale ^' en ligne transversale, 14 autour du pédicule caudal, 2 Vi» entre la ligne latérale et la ventrale. La dorsale, également distante du centre de l'œil et de la fin du pédicule caudal, a son ]>ord supérieur concave et est composée défrayons simples et de 8 branchus, le dernier rayon simple est ossifié, denticulé sur son bord postérieur sur une longueur faisant un peu plus des -/;j de la longueur de la tète. L'anale comprend 3 rayons simples et 5 branchus et n'atteint I2W SKA.N( i; i,»i; '2ù ucTOBiU'; IH2I pas la caudale. La pectorale fait un peu plus des -/3 de la lon- gueur de la tête et finit avant la ventrale ; celle-ci commence un peu en avant de l'aplomb de Forigine de la dorsale et n'arrive pas à l'anus. Le pédicule caudal est 1 fois '/i>^wssi long que haut. La caudale est fourchue. La coloration générale est ai'gentée avec des tons gris ardoisé sur 1<' dos. Le ventre et les nageoires inférieures sont jaunâtres. 1). IV 8: A. III 5; \\ 16: V. 1»; Sq. 5 ' /. | 32 [ o '/.. N" 1919-44G. Coll. Mus.— Loinba (.\ngoUi) ; .1. dk Hoh.an CiiAHiti. liOngucur : 115 + 29 = 14i iiiiii. Cette espèce est (étroitement alliée au Ihirbus; rapax Sfein- dachner (1) du Transvaal et de l'est du Bechuanaland (bassin du Limpopo). Elle peut, semble-t-il. s'en distinguer à cause de ses barbiQonsplus courts (antérieur ' /^ au lien des «'/.i f^"X 'Vi' postérieur -/.. an lieu des '/; à 1 fois le diamètre de l'œil) et par son pédicule caudal un peu plus court (1 fois '/j au lieu de I fois ^/j à 2 fois aussi long que haut). Je la dédis bien volon- tiers à M. Jacques w. Roiian-Cuabot. (I).S'. B. A/.-. W'tss. Wieii.. cm, I, IS'Ji, p 451, pi. i\. lig. -2. Sfancf (lu S Kon'nihrr llhj J PRÉSIDENCE DE M. lUBALD, PRÉSIDENT. M. UelphV s'excuse de sou absence. M. le président souhaite la bienvenue à M. Keilin qui assiste à la séance. M. le président t'ait pai't de Li mort du D' V. .Iousseaume, membre fondateur, ancien président de la Société, et exprime les vifs regrets de tous. M. Lamy donne lecture d'une notice nécrologique sur notre regretté collègue. M. le président signale le travail de classement opéré par l'actif ])ibliothécaire de la Société et lui adresse les remercie- ments de tous. M. Delphv signale la capture, par M. Herpin, à\Eopophilt(s Honnairei Signoret dans les rochers avoisinant le fort de Nac- queville (à l'ouest de Cherbourg). On signale à la Société l'apparition d'un ouvrage intitulé « Les Ressources du travail intellectuel en France » par Edme Tassy et Pierre Léris. (^et ouvrage rassemble une série (rinfoi-niations précises et détaillées sur les bibliothèques et Sociétés savantes (h' l*aris et de province. M. Martinus Xuhoff, éditeur à La Haye, annonce l'apparition tlune nouvelle revue zoologique néerlandaise Capila Zoolofjica qui se composera d'études de nature -systématique zoologique. Ont déjà paru dans ce recueil : J.-G. de Man, « Nouvelles recher- ches sur les Nématodes libres terricoles » ; G. StiaSxNY, « Studien uber Rhizostomen ». MM. Pierre et Lucien Foubkrt, L. Hindle, Rose et Strohl, pré- sentés à la dernière séance, sont élus membres. M. Sterianos, étudiant en médecine, 54, rue Monge, à Paris (5"), est présenté par MM. Delphy et Othonides. M. MiLLOT, licencié ès-sciences, 11, cité Vaneau, à I^aris (7*^), est présenté par MM. ïurchiniet Verne. Ouvrages offerts : Uk la Vaulx. — L'Inlcrscxiialilé chez un (iruslacë (^ladocère, iJuiiluiid atkinsoni Baird {Bull, lîiol. Franre-Belgiqut', \A , 1921, 86 [).). I'i2 sÉAiN'CK i»L S .nuvk.muiu: li>:21 SUR LES APTÉRYGOTES DE FRANCE PAR J. R. DENIS Agrégé des sciences iiatmcllL's l.a l'aune fraiiraise des Aptérygotes a surtout été étudiée pai- BoiRLET (1) et MoMKz (2). Lo mémoire de Bouhlkt date de 183'.) et la série des uotes de Monhiz va- de ISSO à 18t)4. (les ouvrages ne sont guère directement utilisa])lcs car, de])uis 1900, la systé- mati(]ue des Aptérygotes a été complètement remaniée. Le reste de la littérature, touchant notre sujet, se réduit à un très faible njmbre de notes par des auteurs tels que Giaud, (Iarl, Willk.m, Mehcieh. Tout cela est fort insuffisant pour établir 1rs l)ases d'une faune franco-aise d'Aptérygotes. Jusqu'à présent les Protoures n'ont jjas été trouvés en l^ance (l'Alsace non comprise). Les Thysanoures français sont peu nombreux, du moins jusqu'à nouvel ordre, et on peut admettre provisoirement que leur importance faunisti(pie n'est pas très grande, dans le pabearctique tout au moins. Mais il n'eu va plus de même en ce qui concerne les Collend>oles. Ces petits Insectes tiennent^ en effet, dans les diverses faunules terrestres, une place, poui' le moins aussi importante que celle quy tiennent, par exemple, les Acariens, les Myriapodes et les Isopodes. Et c'est pourquoi l'étude des Collemljoles ne doit pas être négligée par les faunisticiens. Je donne, ci-dessous, une liste d'Aptérygotes trouvés par moi au cours de l'an dernier. Il s'agit simplement de renseigne- ments destinés à être utilisés plus tard. J'ai chassé à des épo- ques ditférentes de l'année, dans les régions jurassiques de Gharleville (Ardennes) de la Côte Dijonaise et Chalonaise, dans les pays liasiques de FAuxois et les terrains granitiques du Morvan. La plupart de mes déterminations ont été vérifiées par M. le 1)'' E. Handschin que je suis heureux de remercier (1) BouKLET (l'abbé M.) 1831), Mémoire sur les Podures (Mém. Soc. voij. et cenlr. d'agricull. Scienc. et Arts du départ, du Nord, Douai, p. 1 78). (2) Je renvoie à l'index bibliographique donné dans le travail indiqué en (3). SÉANCE DU 8 iNOVKMBRb; lî>21 123 ici. Dans ce qui suit j'adopte la classificatiou donnée, dans son travail fondamental, par Linnanu^mi (3). Ordre : COLLEMBOLA Sous-ordre : ARTHUOPLEONA Borner Famille : Podurid.e Lubb., Boriier. Sous-fanu'iie : Poduhiiv.ï; Borner. Genre : Podura L. P. aquatica L. Je ne crois pas devoir distinguer les variétés : îiigripes B»jrner et ferriiguiea Borner, la couleur des appen- dices ni'ayant paru assez variable. Il arrive qu'en alcool, la teinte bleu-noir du vivant se mue en rouille. Je n'ai pas observé de feinte rouille sur le vivant. L'espèce est très fré- quente, partout, pendant toute la saison et sur toutes sortes d'eaux, souvent en très nombreuses colonies. Je l'ai trouvée à l'île d'Yeu presque au niveau de la mer et au sommet maréca- geux d'une montagne du Morvan : Uchon, mars 1921. Soi(s-f(inn/le : HvpoG.iSTRURiN.E Borner Genre : Hypogastrura Bourl., Borner. Soic^-genre : Hypogastrura s. str. Borner, Linnaniemi //. artnata (Nie). Contrairement à Garl (4) et à Borner (5), Linnaniemi (3) n'admet pas le poil-massue au tibio-tarse et les exenqDlaires que j'ai examinés ne m'ont jamais montré de poil- massue caractérisé. Cette espèce est fort commune à la saison des (Champignons. On la trouve entre les lamelles de diverses Agaricinées et dans ou sous les tubes des Polyporacées. Elle parait beaucoup plus fréquente en tant que forme fungicole qu'en tant que forme de l'humus. Je l'ai trouvée, l'hiver, venue acci- dentellement, à la surface de petites flaques d'eau. Sous-genre : Schœttella (Schâff.). S. iniunguiculata (ïullbg.). J'ai retrouvé cette espèce, déjà signalée en France par Moniez, dans la Côte Chalonaise, le l*^' mai 1921 à Fontaine-les-Ghâlon, sous les pierres au bord d'une routo, en nombreux exemplaires.. (.j) Linnaniemi (Walter M. (Axelson)), Die Apterygotent'auna Finnlands Acla). Soc. Sci. Fenn., 1907-1912). (4) Carl (Johann), Ueber Schweizerische CoHembola (Genève, 1899). (5) BuRNEu (Carl), Zur kenntnis der Apteryi^otenfauna von Breinen, etc. {Separal- abir. n. d. Ahhandl. Nuturicins. Ver. Bremen., XVII). 124 SÉANCE DU 8 N0VKJ1BRE 1 1>2 1 .S. parvula (Schâff.). Une seule station : Etang-sur-Arroux (Morvan") le 23 mars 11)21, nombreux exemplaii'es dans des mousses de bois. Cette espèce n"a pas été, que Je sache, si,i;iialée en France. Genrr : Xenylla TuUbg-. A. hnmicola (0. Fabr.) Je ne ])ossède qu'un seul exenq»laiie delà : foi^ma principalis Linnaniemi, trouvé en mars 1921 dans des mousses de l)ois, à Etanu-sur-Arroux (Morvan). Cette espèce paraît nouvelle pour la l'aune française. SoKs-faynille : Achoruti.n,*: Honier. Trihu : Pseidachori tim Boriu'i- Genre : Friesea 0. T. h\ wii'afiilis (TuUbg.). Trois exemplaires ont été trouvés en mars 1921, dans des mousses de Jjois, à Et^ing-sur-Arroux (Morvan). Leur coloration était i)leue noire très foncée, et, bien que la diagnose de Tuleberi; (6) indique pour la couleur « pallide cinereo cœridea » je n'ai pas de doutes (juaiid je rapj)orte mes exemplaires à l'espèce de Ti]llbp:ug. Cette espèce est nouvelle pour notre faune. Trihu : Aciidki iiM H(")rner. Ge/ivr : Achorutes ïempl., Borner. A. miiscorinn Templ. J ai trouvé cette espèce, [)artout où j'ai cliassé, princii)al('ment sous les bois pourris à tei're et les écorces des arbres morts depuis longtemps. Carl (7) la signale dans la collection Dollfi s, et Absolon (8) comme ayant été trouvée par M. A. Viré dans une grotte des Basses-Pyrénés. Sous-famille : Oi\ycHiiRii\.E Borner Genre : Onychiurus Gerv., Borner. 0. armatus{l\\\\\Y^.). Très commun partout, sous les pierres, les bois à terre, etc. ; plus rare ce2:)endant dans les mousses. O. ambulans{L., Nie). Très commun partout : dans les mêmes stations que le précédent. (6) TuLLBERG (T.), Sveriges Podurider (Kongl. SoeusUn Vet. Akad. Ilaiidl.. X, n» 10, Stockholm 1872). (7) Carl (J.), Notice descriptive des Golleinboles do la collection do M. Adrien HoWins (Feuille Nalural., n" 342, 1" avril 1899). (8) Absolon (K.), Ueber einige teils noue Collembolen aus den Hôlilen Frank- reichs und des sûdliciien Karstes [Zool. Ane, XXIV, n" 63G, 1901), SK.VNCK lu 8 \(»vi:Mi!!ii: 11)21 12-) O. fimelarius »!.., TuUbs:;.). Très commun partout : principale- ment dans les mousses. FainiUe : h^NXOMonRYiD.E Tom. Sous- famille : IsOTomî^jK Schâth, Borner. Genre: Folsomia Willem. 7". fimelaria (L., Tulbii".). Un exemplaire bien typique a été trouvé en mars 1921 à Uchon (Morvan). Le matériel dont je dis- pose ne me permet pas de dire si un second exemplaire, trouvi' en mars 1921 à Etang-sur-Arronx (Morvan), sous un morceau de bois, à terre, appartient à F. fimetaria var. caldaria xVxels. ou à F. functarioides Axels. .Je ne puis rien préciser sur la ciliatiou (les soies dre*^sées de l'abdomen ni sui' les poils sensoriels de Ant. IV. \j' mucroii montre nettement lî dents, ce : 6 -f- 6. Les deux derniers articles antennaires se montrent parfois annelés. Le revêtement est con- forme à celui donné par Tullberg (6), pL viii, fig. lo-26, pour Templetonia nitida (Templ.) Le tibiotarse porte une soie en massue. Le prtetarse, une petite soie. La griffe montre deux dents proximales l'une à côté de l'autre et deux distales. L'« Em- podialanbang » ne présente pas de dents. Letenaculum a 4 dents et une soie au corpus. Le mucron : deux dents et une épine basale. Il s'agit sans doute d'un Heteromurus, mais je n'affirme rien touchant sa spécificité. J'ai cru bon cependant de signaler, ici, la j)résence dans notre faune de cette forme qui parait assez répandue, bien que rare. La question en sera reprise. Genre : Orchesella Templ. O. cincla (L.) forme principale et var. vaga (L.). Partout et très communément. Hiverne à l'état adulte comme le note d'ail- leurs Ll.NNANIEMl (3) (p. 236). 0. flavescens (BourL). Je n'ai pas trouvé la forme principale, mais la var. pallida Reut. est assez commune, partout où j'ai cbassé, sous les bois à terre et sous les pierres. La var. melano- cephala Nie, n'a été trouvée qu'à Uumigny (Ardennes), septem- bre 1H20, 2 exempl. sous des branches à terre, dans un bois. O. villosa (Geolf. ). Presque aussi commune que cincla elle montre des formes à dessins marqués sur fond assez soml>re et d'autres à dessins estompés et réduits sur fond très clair ; entre elles : toutes sortes d'intermédiaires. Tribu : Cyphoderini Borner. Genre : Cyphoderus Nie. 132 SÉANCE DU 8 JNOVEMBRK 1921 C. a/hiniis Nie. Je ne l'ai jamais trouvé qu'en conipaiiiiic de Fourmis. Il est très coninuni et très répandu. Je l'ai vu eu iiiver : l*lond)ières-les-Dijon, février 1921. Sous-urdrc : SYiMPJI YPLEU.NA Borner Famille : Smimhuriu.k Lu1)I>. Sous-famille : Sminthuridin.*: Borner. (if/irv : Sminthurides Borner. Sous-(jenre : Sminthurides s. «,//•. Borner. >. malmijrem var. eleganlula (Reut.). Je nai pas encore vu le type ni en Côte-d'Or, ni dans le Morvau où, cependant, la variété est fort conuuune. On la trouve, en nombreux exem- j)laires, dans les mêmes stations et souvent en compagnie de S. aqua/icus (Bourl.). Var. (jaadrilineala Âi^ren. Jai trouvé, le 9 avril 1921, àVal- Suzon (Cùte-d'Or) à la surface de Teau des bords du Suzou, un exemplaire à bande dorsale complètement dédoublée qui, sans aucun doute se rapporte à la variété de auren. Garl( 1 1) a considéré ces formes à bande dédoublée comme j)lus adultes que celles à bande simple. Mon exemplaire mesure 0 mm. i, ce qui n'est pas la plus forte taille observable. J'ai noté des passaizes à cette variété quadi ilineala, en particulier sur un exemplaire de 0 mm. i à bande dorsale dédoublée sur sa moitié antérieure seulement, lequel exemplaire fut trouvé en compai;nie de nom- breuses formes à bande sinq)le. Je note encore que, sur une grande quantité d'individus pris en divers endroits, au prin- temps et à l'été 1921, Je n'ai pas trouvé un seul exemplaire c?. S. aqualieus (Bourl.). 11 s'agit de la forme principale qui est très commune, partout, sur les eaux. Parmi de très nombreux exemplaires et, notamment, parmi ceux recueillis en mars 1921 sur un étang à Etang-sur-Arroux (.Morvan), il n'y avait pas un seul (j*. Je ne possède qu'un seul individu de ce sexe, capturé en juin 1921 sur les étangs de Citeaux (Cùte-d'Or). Genre : Sminthurinus Borner. S. aurem (Lubb.) forma principalis. (Juelques exemplaires en mars 1921 à Etang-sur-Arroux (Morvan), sur des branches à terre dans un bois. SÉANCE DU 8 N0VE3IBKE 1921 133 Sous- famille : Sminthurln.e Borner Genre : Bourletiella Hanks, Linnauieiiii. B. signata (Nie.) Agren. Quelques exemplaires trouvés dans des mousses en avril 1921 à Etang-sur-x\rroux (Morvan) et d'autres, trouvés à Dijon en avril et mai, sur Teau de petits bassins au Jardin botanique. Genre : Deuterosminthurus Hôrner, Linnaniemi. D. insignis (Reut.). Très commun en Côte-d'Or, Auxois, Mor- van, n'a jamais été rencontré ailleurs que sur le bord des eaux. Genre : Sphyrotheca Borner. iS\ luhboki (Tullbg). forme principale en une seule station : Rumig-ny, Ardennes, 30 septendjre 1920, en quelques exem- plaires sous des écorces à terre dans un bois. Genre : Sminthurus Lat., Br>rner. .S', virif/is (L.) Un seul exemplaire défectueux provenant de Rumigny (Ardennes), septenibre 1920. Genre : Allacma Borner. .4. fusca (L.). La couleur varie du brun café au lait au brun noir. Très commune dans les Ardennes et la Côte- d'Or à la fin de la saison dans les Jjois sur des brandies à terre. Sous- famille : Dicyrtomin.e Borner (jienre : Dicyrtomina Borner. />. minuta (0. P'al)r.) fornui jjrincipalis et \3ii\ couloni Sic. La forme principale est très commune en Côte-d'Or, dans l'Auxois et le Morvan Je n'ai de la var. couloni qu'un exem- plaire typique provenant de Saint-Jean-de-Losne et capturé au bord d'un fossé près de la station aquicole Grimaldi. Var. ornata Lu])b. Un seul exemplaire : le 20 mai 1921, Gevrey (Côte-d'Or). Genre : Dicyrtoma Bourl., Borner. I). fusca (L. Lubb.) et var. si/lvatica Tuilbg'. Le type est cer- tainement le plus commun des CoUemboles glol)uleux chez nous. On le rencontre partout, même en hiver. La variété sijlvaiica ne me parait pas très bien définie. Elle est plus rare que le type. 1 •v / 134 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1921 Ordre : THYSANURA Jusqu'à présent je n'ai pu déterminer que les formes suivan- tes, mais j'ai lieu de penser qu'en ce qui conf-erne le grand genre Machilis, notre faune n'est pas si réduite qu'on pourrait croire. Machilis polypoda (L.) est très al)ondant dans les carrières do calcaire bathonien et oxfordien de la Cote-d'Or. AillcMirs, c'est une forme assez fi'équente. LejAsma saccharina (L.) se rencontre dans les maisons par- tout où j'ai chassé. Cnmpodea fragilis Mein., partout dans ses stations habi- tuelles. Dijon ^ laboratoire de zoolorjie. Faculté des sciences, le W octobre 19^21. SYNONYIVIIES ET CORRECTIONS CONCERNANT DIVERS COLÉOPTÈRES HETÉROIVIÈRES l'A H M. PIC M. GebieiN, de Hambourg, et moi avons publié sinmltanénient ces dernières années, en ignorant nos travaux réciproques, un nombre important de genres et d'espèces d'Hétéromè- res dont certains tombent en synonymie. Le but de cet article est de signaler plusieurs de ces synonymies qu'il m'a été permis de relever, quelques-unes certaines, d'autres ayant besoin d'être confirmées jmr l'examen des types de Gkbien. Kn même temps, je publie des mutations et quelques notes correc- tives concernant de plus anciens insectes, qu'avant la guerre Gebien avait examinés et pour lesquels ma façon de comprendre est différente de la sienne, en outre je modifie certaines de mes anciennes vues personnelles. Pour ne 2)as trop allonger cet article, je note les synonymies avec les dates seules, sans références bibliographi({ues (l). (1) Presque toutes mes espèces sont décrilos dans divers fascipulcs de mes Mélanges exotico entomologiques. Je suis à la disposition de nos collègues ento- mologistes, pour leur fournir tout renseignement supplémentaire qu'ils pourraient désirer. SÉANCE DU 8 iNOVKMHRE 1921 135 Lo Q;eïii'c Leichrodomorphf/s Pic (\921), voisin de Stetholrt/pes Gel). (11)1 i), me parait différent par la structure de la tête ayant une échancrure frontale moins marquée chez çf, ou plus droite chez 9' ©t surtout par les cornes chez cj* placées moins antérieurement : en outre, les élytres paraissent plus régulière- ment rebordés en n'étant pas fortement élargis ou explanés en avant. Le genre Leichrodomorphus Pic aurait pour type l'espèce brccicornls Pic et renfermerait probablement le longiconiis Pic (9 seulement connue), mes autres espèces de Leichrodomor- plius (dont plusieurs sont encore insuffisamment connues par des 9 seules) devront rentrer dans le genre Stethotrtjpes Geb. L. latifi'oiis Pic (1921) est une variété (à macule antéapicale .foncée) de .S. hicornutu^ Geb. (1914), d'après deux co-types reçus de Bang-Haas et latifrons Pic est probablement syno- nyme àeglaber (jQh. qui ne m'est connu que par la description. Lyprops borneensù Pic (1917) serait, d'après la description, une var. de suhaeneus Geh. (1914) à membres roussàtres Mon Lfj/)r(///s suhaeneus (191()), différent (hi suhaeneus Gebien (1914), est à muter : je propose le nouveau nom de mutatus. Amarygmas celehensis Gebien (1920), préoccupé par D. rclr- hensis Pic (1913), devra prendre le nom de Gebieni (l). Stronggl'uini versicolor v. nigripcnne Geb. (1921), préoccujié par nigripenne Pic (1916), devra prendre le nom de atn= penne. Strongijliuni impressipenne Geb. (1921), préoccupé par impressipenne Pic ( 1910), devra prendre le nom de muta= tum. Caniaria inucronnla Gebien (juillet 1919) =; angustior Pic (juin 1919), rentrant dans le sous-genre Blapidocaniaria Pic. Camaria Putnlunaïuù Geb. (1919), est probablement une variété de subrufescens F*ic (1917). Camaria manca Gel). (1919) send)lc être la mémo espèce ([ue fasci( u/ald V'w (1917). Caniaria fa/cifera Geb. (1919) est synonyme de sinualienihs Pic (1917). (I) Si la laçon de voir de Gkuien ; Dietysus l'aseoe ~ Amaryijmus Ualiii. esl esacle. 136 SÉAlNCE Dl 8 .NOVEMBRE 1921 Catnaria Impressipennis Geb. (1919) = mipres.npennis Pic (1917). (^ette espèce varie un peu par sa coloration etses impres- sions plus ou moins fortes. Camaria cgena Geb. (1919) est probablement une variété de parana Pic (1917). Camrt/'/a v/jm/yj^^.s Geb. (1919) difïérent de spuiipes Pic (1917) devra j)reu(lre le nom de spinosa. Le genre Eiicamariti Geb. (1919) = Campsiumorplid Pic (1917). Eucainat'ia Sietnssem Geb. (1919)= C. lala Pic (1915). L(> genre MetJiistamena Geb. (1919) se rapporte probablement à Caniai'ioniorpha Pic (1915) comme sous-genre (à clytres sim- Vauuir'unt'iio tinuliirensis Geb. (1919) = caerulea Pic (1915). riKitiK.N (I) a mis lUapida l'ineala Pic en synonymie de Prihi'i Gast.. mais lineaUi l*ir en est séparal)le, au moins comme vai'iété, par les élylres ornés de bgnes alternées vertes ef jau- nes (ces organes sont d'un vert olivâtre clair cliez Perhji, d'après l'auteur) et présentant des impressions notables. To.ii- cuin Plafciiri Pic, mis en synonymie du pnnctippnne Pascoe par Gebien (2), diffère de la figure de punctipenue Pascoe (ex Gebien) par les cornes pileuses non droites, un peu recour- bées et par les cornes antérieures lisses très longues et très pointues. J'en possède deux exenij)laires cf réunissant ces difTé- rences pour confirmer ni.i manière de voir. Toxicum inmilaie Pic (ex type) diffère de divers Toxictan \ corne F. (S (nommés par Gebie.n) jjar la tète peu excavée au milieu et non Ijrillante, les cornes plus divergentes ; bonne variété selon moi. D'après Gkbien, les Tuxicum dicersicorne l*ic et andaienae Pic, ce dernier considéré comme aberra^tion, se rapporteraient à rufipes Kirsh, simple variété de qiindricoriieV . ; ce n'est pas ma manière de voir. En comparant Toxicitin andaiense Pic cf (vu par Gebien) à deux direr.sicorne Pic c5* (dont un vu par Gebien) je trouve que le premier diffère des seconds, en outre des cornes du c? dif- férentes, par le protliorax paraissant plus large avec les angles (1) In : Arch. .\aluf., LXXXIH. 1917(1919), p. 138. (2) In : Exp. scient, néerlandaise à la nouvelle Gtiince, XIII, n" 3, 1920. p. 309. SÉANCK DU 8 MOVEMHHK 1921 \'M aiitériciii's peu seiisibleiiieut saillants en avant et bien arrondis, - CCS trois Insectes sont plus l)rillants que les divers rti/lprs Kirsch, (le ma collection, dont deux vus par Gebikn. NOTICE SUR LE DOCTEUR F. JOUSSEAUIVIE(I) l'AU ED. LAMY Le D'' Félix Jousseaujik, né à Vervant (Charente-Inférieure) le 12 avril l(S3o, s'est éteint à Paris le 3 novembre 1921, après des souffrances morales de plusieurs mois, pendant lesquels la paralysie avait malheureusement laissé intacte la vigueur de son intelligence, ce (pii l'a condamné à suivre pas à pas les pro- grès de sa déchéance physique. 11 fut l'un des fondateurs de la Société zoologique, dont il devint président en 1878, et, pour attester son dévouement per- sistant aux intérêts de notre Société, qu'il ne confondait pas avec certaines petites chapelles dont il a flétri Fintolérance, il se fit inscrire en 1918 comme membre donateur. Après s'être livré pendant près de trente années à la pratique médicale, avec une conscience et un succès auxquels rendent un hommage reconnaissant ceux qui furent alors ses malades, il abandonna l'exercice de sa profession pour entreprendre pen- dant neuf hivers, durant une période (pii s'étend de 1889 à 1900, une série d'explorations sur différents points des côtes de la mer Rouge et du golfe d'Aden. Au cours de ses nombreux voyages, il a eu pour })rincipe directeur que tout explorateur doit partir la tète vide, c'est à- dire sans idée arrêtée d'aller chercher des documents pour confirmer une opinion préconçue, car l'observateur, dominé par une théorie, risque de négliger des choses qu'il juge peu importantes. Il faut reconnaître qu'en se plaçant à ce point de vue il sut déployer l'abnégation, le zèle, la persévérance et la* sagacité (1) CeltL' iiolice est extraits d'un article pins paru flans le Jaunidl dt convhyUolofjie, LXVl, 19il, p. 79, s 138 SÉANCE DU 8 NOVE^IBRIÎ Icl21 (l'un vrai iiatiii-aliste et parvint ainsi à rassemble i', surtout pour les Mollusques, mais éi;alement pour divers groupes d'ani- maux, particulièrement les Invertébrés, Crustacés, Insectes, Annélidcs, Zoophytes, ainsi que pour les plantes et les rocbes, de très importants matériaux qui sont venus enrichir nos gran- des collections nationales. D'autre part, outre divers volumes oîi il s'est conqihi à expo- ser ses paradoxes philosophiijucs, il a pul)lié nombre de notes et mémoires parus dansdiirércnts recueils, principalement (ian> les publications (\r notre Société : en même temps ([ue nous apprenions sa mort, nous recevions le fascicule de nos Mémoires qui renferme son dernier travail. Comme auteur, le D'" Jolsskau.me reconnaissait lui-même encou- rir le blâme délaisser fréquemment, dans des ouvrages sérieux, une place trop grande à d'ironiques boutades et d'abuser de digressions qui n'ont rien de scientifique. Il répondait à ces reproches (ju'il aimait mettre un peu àv gaité dans les sujets graves et qu'il est souvent utile, j)our atti- rer l'attention sur les questions importantes, de frapper l'ima- gination : la même pensée a été exprimée par Victor IIl io, (juand il a (ht (|ue la gaminerie, mêlée au bon sens, lui ajoute parfois delà force. Or cette association se trouvait réalisée chez le D'" JoLSSEALME : il se déclarait moitié citadin, moitié campa- gnard et, quand il causait, sa parole trahissait l'esprit faul)on- ricn (ju'il avait emprunté au quartier parisien où il habitait depuis si longtemps, et son œil bleu retlétait la finesse gogue- nai'de qu'il avait apportée de son village de Saintonge. (!lependant tous ses amis ont déploré qu'au lieu du volumi- neux ouvrage humoristique intitulé « Impressions de voyage en Apharras», il ne nous ait pas donné le travail capital que l'on était en droit d'attendre de lui sur la faune malacologique de la mer Rouge et dans lequel il eut exposé non seulement ses recherches sur la systématique, mais aussi ses observations sur la biologie des Mollusques de cette région. Les regrets augmentent (juand on sait (ju'il s était elleclivc- merit proposé de traiter un sujet de cette envergure et que ce n'était pas là seulement un simple projet : pour le texte de ce travail il avait rédigé tout un ensemble de notes et pour l'illus- tration il a\ait déjà fait lithographier bon nomljre de plan- ches. 1 i\ SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1921 180 Mais, si l'œuvre n'a pu être menée à bonne fin, les maté- riaux qui devaient servir à l'édifier demeurent heureusement : ils constituent les riches collections accumulées par notre regretté confrère. Le D'" JoussEAiJME était, avant tout, un collectionneur et si, dans un accès de franchise inspiré du yvcoO'. o-îauTÔv socratique, il affirme que les collectionneui'S sont des frères envieux et jaloux atteints d'une même manie, combien a-t-il raison de pro- clamer que ce sont des maniaques utiles ! car ils sont les pourvoyeurs, les aides, les soutiens des travaux scienti- fiques. Parmi ses collections conchyliologiques deux sont particuliè- rement importantes : sa collection générale et sa collection spéciale de la mer Rouge. Dans sa collection générale il faut admirer avec quelle sûreté de coup d'o'il il savait discerner d'emblée dans tout un lot d'échantillons la pièce rare ou intéressante constituant l'excep- tion dont nue vue exercée et une longue expérience lui permettaient d'apprécier immédiatement les caractères diffé- renciels. Dans ses récoltes crythréennes on retrouve évidemment la trace des mêmes qualités, mais, de plus, on est frappé de la peine considérable qu'il a prise. 11 ne s'est pas borné à recher- cher de beaux échantillons, gloire du collectionneur, mais il s'est eliorcé de constituer des séries complètes où tous les âges d'une même espèce fussent représentés. Pour les coquilles minuscules, notamment, dont les voyageurs ne rapportent, en général, les exenqjlaires que par unités ou tout au plus par dizaines, c'est par ceidaines et par milliers qu'il en a recueilli les spécimens. Et les initiés savent quel travail ingrat et méti- culeux nécessitent le triage et le classement des formes micro- scopiques. Force alors est de reconnaître que ce fantaisiste était aussi un grand laborieux. . Persuadé d'ailleurs que l'existence d'un homme seul est trop éphémère pour réaliser une œuvre aussi considérable que celle dont il avait rassemblé les matériaux, il a désiré assurer leur conservation et éviter leur dispersion, et il a voulu qu'ils fus- sent mis à la disposition de tous dans un Musée public où ils pussent être facilement consultés : c'est pourquoi depuis 1910 il a successivement remis au Muséum de Paris les différeids 140 SKANCIi DL 8 NOVEMBRE 1021 groupes constituant rensenihlc de ses coUoctions, dont l'élude se trouve ainsi détînitivement permise aux travailleurs, qui no sauraient trop Ini en être reconnaissants. C'est donc à l)on droit qui! a pu se rendre ce témoignage qu'avec le plus entier désintéressement il a donné à nos grands établissements scientitiques, Muséum, Kcole des Mines, Sdp- bonne, tout ce cpien histoire naturelle il a récolté cl a< lieté do précieux on d'iiitéi-ossant pendant soixante ans. SUR UNE TECHNIQUE DE COLORATION DES VAISSEAUX 'Ail MARCEL PRENANT Au cours de recherches sur les localisations histol()gi([ues et cytologiques d'une peroxydase, j'ai constaté que le réactif dont jo me servais, la bcnzidiuo en solution légèrement acéticjue, et agissant en présence deau oxygénée, peut servir à mettre en évidence les ])otits vaisseaux chez les animaux dont le sang con- tient de l'hémoglobine ou de la chlorocruorine. On sait depuis longtemps que l'hémoglobine est capable (\o fonctionner comme peroxydase, et notamment, on présence d'eau oxygénée, d'oxyder la benzidine eu une matière colorante bloue. Mais, à ma connaissance, on n'a pas encore proposé (rappli({uer cette technique pour remplacer, compléter ou con- trôler les injections. Les résultats que l'on obtient ainsi sont cependant remarquables pour tous les vaisseaux assez superficiels. Le procédé permet, sur de petits animaux, de remplacer par une technique rapide et sùro un(^ injection toujours délicate et souvent impossible. Sur des pièces dissécpiées fraîches on obtient de bons résultats, même et surtout lorsque les vaisseaux qui sub- sistent sont trop petits pour être injectés. Les injections, enfin, en présence de trop tins capillaires, risquent de ne pas y péné- trer, ou au contraire de les rompre, et de provoquer dans les deux cas des conclusions erronées. Comme contre-pai-tie il y ;i malheureusement deux inconvénients : luu est le défaut de Là SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 11^21 141 pénétration de la benzidine, qui rend le procédé incertain en profondeur sur les pièces épaisses ; l'autre est le peu d'exten- sion zoologique que peut avoir la technique, applicable seule- ment aux animaux à hémoglobine ou à chlorocruorine, car ni Ihémocyanine ni les autres pigments respiratoires n'agissent sur la benzidine de façon assez intense. Je n'ai appliqué le procédé que de façon dispersée et au hasard de mes trouvailles zoologiques, mais je dois signaler que j'ai pu obtenir ainsi un tracé parfait de réseaux vasculai- res cutanés, comme celui que Jaquet (1) a décrit chez les Nephe- /is, ou celui qui couvre les parapodes des Nereis, le voile et les parapodes thoraciques des Serpuliens, et le tégument entier de Liimbrinereis ou de Johnstonia. Sur de très petits animaux, comme certains Oligochètes ou de très jeunes Nereis, la pénétration de la benzidine est suffi- sante pour que l'on puisse colorer les gros troncs vasculaires et le réseau de capillaires étalé sur l'intestin. Chez les Vertébrés, par exemple dans la queue de têtard ou sur des péritoines, le résultat est parfait aussi, mais les capillaires sont souvent tracés en pointillé, parce qu'ici l'hémoglobine est supportée par les hématies, qui peu- vent ne pas être contiguës. Le meilleur exemple des services que peut rendre l'impré- gnation à la benzidine m'a été fourni par les luMnchies des Polychètes. (^laparède (2) y avait décrit chez les (lirratuliens, les Térébelliens et dans le genre Eiinice deux systèmes de capillaires semi-annulaires qui unissent les deux branches de l'anse vasculaire. Ils avaient échappé depuis à Jaquet, qui usait des injections, sans doute parce que leur tinesse les rend impé- nétral)les à la masse. Très difhciles à apercevoir avec netteté sur le vivant, ils sont mis en évidence facilement par la benzi- dine et l'eau oxygénée (fig. 1). Conformément aux descriptions FiG. 1. — Dodecaceria conchatnim Orirs[. Portion moyenne d'une brancliie. Les vaissenux ont été mis en évidence par la benzidine et l'eau oxy- ;;énée (en réalité ils sont colorés en bli;u). A, coupe optique ; B, vue superficielle. 142 SÉAiNCE DIJ 8 NOVEMBRK 1921 de Claparède, de Jaquet, de Mesml (3), les capillaires man- quent, par contre, dans les l)ranchies des Pohjdora, des Nephtliifs^ des Spionidiens, et aussi dans celles des iSerpu- lacés, où les vaisseaux branchiaux, on le sait, ne sont que des Ctecunis. L'aspect des capillaires n'est tl'adleuj's pas le nicine chez les (iirratuliens dans les diverses parties de la branchie. (]hez Dodecorrria conduirinn Oerst., par exemple, les vaisseaux ailc- rciit et etlérent n'émettent pas de capillaires dans la n'-uioii tout à fait basilaire. I^lus loin il s'en détache des caecums irré- gulièrement ramifiés. Plus loin encore ceux-ci sont anasto- mosés transversalement, mais sans régularité. Vers l'extrémité enfin les capillaires ti-ansversaux sont régularisés. Sans obser- vations sur l'évolution de la branchi<', Je n'ose affirmer que cette série reproduise les divers stades M\ (lév('loj)penH'nt des capillaires. i^es caractères anatomiques si spécialisés delà Nascularisation des branchies chez les Cirratulicns ne laissent aucun doute sur le rôle essentiel qu'elles jouent dans la respiralion. Bou.muol (i) cependant, après des recherches physiologiques, a soutenu que la respiration n'était pas plus active à ce niveau (pie par le reste des téguments. La contradiction entre ces résultats me semble pouvoirs'expliquer par une critique de Hoh.n (5) : d'après lui Boi;.\HioL aurait gravement troublé la circulation branchiale par l'emploi même du réactif qui lui servait à déceler le déga- gement de gaz carbonique. Les exemples donnés suffisent, Je crois, à montrer que le procédé indi({ué donnerait probablement, par sa simplicité et sa précision, des résultats intéressants, si on l'appliquait sys- tématiquement aux Polychètes cpii présentent un sang rouge ou vert : il permettrait peut-être, par exemple, d'étudier dans le détail le dévelojDpement des branchies, ou leur équivalence avec certaines régions tégumentaires richement vascularisées, comme le sont les parapodes, surtout postérieurs, chez Nereis tlumc- ri/ii Aud. et Edw. Ouvrages cités : (t) Jaquet. l{ecliei"ches sur le syslètue vasculaire des Annélidcs [Milth. Zotd. Stat. Nrapel, \\, 1^K6). (2) Claparèdk. Les Annélides Chétopodes du Golfe de Xaples (Gonèvo cl Bâlo, 181)8). SÉANCE DU 8 NOVKMBRK 1921 143 (3) Mesnil Etudes de morphologie externe chez les Annélides. 1. Les Spionidiens des eûtes de la Manche {Bull. Sci . France-Belgique (4), VIII, 1896). (4) BouNHiuL. Ftechei'clies biologiques expérimentales sur la respiration des Annélides Polychètes {Atin. Sci. Nal . Zool. (8), XVl, 1902). (5) BoHN. Des localisations respiratoires chez les Annéliites (C. R. Soc. Biol., 1903). Laboraloire de zoologie de r Ecole normale supérieure. 10 Séance du t^t^ noccni/n-e li^JI PRÉSIDEÎSCE DE M. RABAUl), l'RKSIDENT M. Petit, victime duii accident, s'excuse de ne pouvoir assis- ter à la séance. M. le président souhaite la bienvenue à MM. Julin et S.\nchez Y Sanchez qui assistent à la séance. M. le président fait part du décès de M. Adrien Dollfus sur- venu le 19 novembre. Les obsèques ont eu lieu le 22 novembre et le président a prononcé, au nom de la Société, Tallocution suivante : « En apportant à la famille de notre collègue aimé et vénéré l'expression de ses très grands regrets, le président de la Société z(jologique de France ne saurait oublier qu'il est aussi le collaborateur, l'ami d'Adrien Dollfls. Lami mesure, dans toute son étendue, la perte qu'il éprouve; il ne peut dissimuler son chagrin et son affliction. Adrien Dollfus était l'un des derniers survivants des natura- listes zélés qui fondèrent, voici 47 ans, la Société zoologique de France. Dès le début, cà peine âgé de 17 ans, il suivit assi- dûment ses travaux ; il n'a pas cessé de les suivre et d'y prendre une part active en y apportant le résultat de ses recherches sur les Isopodes terrestres. Il avait la synqiathie de tous; et il en avait aussi l'allection, en même temps que l'estime scientifi- que. Nous l'avions, naguère, porté à la présidence et nous ne pensions pas avoir ainsi épuisé les honneurs que nous comp- tions lui rendre. Tous, nous sentions en lui, sous une modestie sincère, les qualités éminentes d'un caractère droit, noble, élevé ; dune intelligence ouverte, s'appliquant à des questions variées ; et tous nous savions qu'une pensée mesquine ne l'avait jamais effleuré. Mais ceux-là seuls qu'il honorait de sou andtié, ceux-là seuls qui ont jJartagé sa vie scientifique et vécu un peu dans son inti- mité, ceux-là seuls connaissent vraiment Adrien Dollfus. Seuls ils savent (|uellc source vive de dévouement, de désintéresse- ment, d'enthousiasme renfermait notre cher disparu. Seuls ils SÉANCE DU 22 NOVKMBRK 1921 145 savent comment il a consacré sa vie toute entière à une œuvre, comment il a poursuivi cette œuvre persévéramment, avec une rare continuité de vues, sans se laisser déprimer f)ar les inci- dents fâcheux, sans marquer jamais aucun découragement véri- table, sans perdre rien de son ardeur. Pendant plus de quarante ans, il a dirigé la Feuille des jeunes naturalutes qu'avait fondée son frère Ernest, et il en a fait une revue d'un caractère tout spécial, un centre très vivant de propagande et de diffu- sion scientifiques. Là, tous les jeunes se sentaient accueillis, par des camarades, avec la plus extrême bienveillance ; ils sentaient que leurs observations, leurs brèves notes de débutants trou- veraient immédiatement asile, sous la seule condition d'être de bonne foi. Ils n'ignoraient point, les jeunes, que les conseils ne leur seraient 2:)as ménagés, que la Feuille était tout à la fois un guide et un secours. Pour mener à bien cette œuvre considérable, Adrien Dollfus faisait appel au concours d'amis sûrs, imbus du même esprit, pénétrés du même désir. Tous les mois, nous nous réunissions autour de lui, dans son cabinet delà rue Pierre-Charron; nous venions nous ranimer à son enthousiasme communicatif et entraînant. Il dépouillait le courrier ; ensemble nous lisions les notes envoyées de tous les coins de France par des travailleurs isolés et portant sur les sujets les plus divers. Notre ami les avait déjà toutes lues ; sur toutes il avait une opinion provi- soire, mais il désirait que chacun de nous, suivant sa compétence, émit aussi la sienne. Dans ces séances, Adrien Dollfus se révé- lait tout entier ; il pensait presque à haute voix, exprimant ses espoirs ou ses craintes, non pas tant pour l'avenir de la Revue, qu'il assurait avec un désintéressement complet, mais pour l'avenir des recherches scientifiques. Les lettres qu'il recevait traduisaient d'une manière assez exacte les tendances des géné- rations successives ; à travers cette correspondance, on pouvait en quelque mesure deviner où les préoccupations du moment conduisaient la jeunesse. Mais toute indication, bonne, médiocre ou mauvaise était, pour Adrien Dollfus, prétexte à un nouvel effort. Non content de l'aide scientifique et morale que la Feuille portait à ses lecteurs, espérant les stimuler encore, Adrien Dollfus voulut donner aux naturalistes habitant loin des grands centres la possibilité de consulter les ouvrages nécessaires à leurs recherches. Par 146 SKANCE DU 22 NOVEMBRE 1921 des échanges, par des achats, il avait créé une J)il)liotlièque considéra])le qui s'accroissait chaque jour et qu'il mettait à la disposition des al)oniiés de la Revue. Et nul ne dira les services que cet admirable instrument de travail a rendus au cours des années. Revue et Ribliothèque occupaient, préoccupaient Adrien DoLLFUS et absorbaient le plus clair de son temps ; l'une et l'autre étaient sa vie même. Sa seule récompense, son seul bénéfice résidaient dans les résultats scientifiques et moraux. Ses amis peuvent témoigner ici que cette œuvre de dévouement, cette œuvre entièrement désintéressée a exercé l'influence la plus heureuse, qu'elle a été, qu'elle est une œuvre de la plus grande utilité../ Et voici que, soudain, la guerre éclate... L'Alsacien s'émeut — et espère ; dès ce moment plus rien n'existe pour lui, hor- mis la défense du pays. Avec le même dévouement, avec le même désintéressement, avec la même ardeur, il collabore aux œuvres de guerre. Et nous le voyons alors, à la Société Fran- klin, diriger cette œuvre admirable, ces envois de livres aux combattants et aux prisonniers ; nous le voyons, par des moyens divers, répandre ses bienfaits sur ceux qui souffrent de la guerre, sur tous ceux qu'il faut aider matériellement et mora- lement. De tout cela, Adrien Dollfus a recueilli la satisfaction morale du devoir accompli et des services rendus. 11 a tra- vaillé sans bruit, loin des honneurs officiels : mais il laisse une œuvre dont l'influence ne s'éteindra pas; — et il laisse aussi, suprême récom])ense, un grand exemple. Que ses fils soient fiers de lui ! ». MM. MiLLOT et Stedianos, présentés à la dernière séance, sont élus membres. M. le D"" Deschiens, 15, avenue Kléber, à Paris (16'), est pré- senté par MM. Rrunq^t et Robert. M. Pérez signale que le numéro 4107 de L Illustration^ du 19 novembre 1921, donne des photographies du Grand-Duc américain, Buho viryinianas^ susceptibles d'intéresser les natu- ralistes. M. Pérez annonce qu il a re«;u de bonnes nouvelles de notre collègue, le professeur Rorcea, de Jassy. I SÉANCE nu 22 NOVEMBRE 1921 1'j7 SUR LE DÉPART DES HIRONDELLES EN 1921 PAR L. PETIT aîné Dans une note présentée à la séance de la Société zoologique du 24 mai 1921, j'attirais à nouveau l'attention sur l'intéressante question de la migration de nos Hirondelles et de leur instinct. De cet instinct nous avons une fois de plus la preuve, car malgré la saison exceptionnelle, lorsque le moment a été venu, elles ont quitté successivement les diverses contrées de la France. Depuis longtemps nous n'avions eu une saison d'été aussi belle (trop belle même dans certains cas, à cause de la séche- resse, laquelle par endroits est devenue un fléau); nous aurions donc pu penser qu'avec cette chaleur intense, nos Hirondelles auraient quitté plus tardivement nos contrées. Il n'en a pas été ainsi, car si nos Martinets quittaient Caen le 25 août, puis suc- cessivement Paris et ses environs le 27 et le Puy-de-Dôme du 25 au 28 août, nos Hirondelles, sans s'occuper de la belle sai- son d'automne, nous quittaient aux époques suivantes : Notre collègue M.Cazioï me signale leur départ de INice dans les premiers jours d'août (ce qui est bien prématuré), mais, dit-il, pour séjourner en plus grand nombre à Cannes et Anti- bes. M. (jkntilhomme m'avise de leur départ de Lannion (Gôtes- du-Nord) du 27 août au 5 septembre; quelques retardataires font encore acte de présence le 15 : ce sont les jeunes de la dernière nichée. Je remarque leur passage à Blanc-Mesnil (Seine et-Oise) et autres coins des environs de Paris du 28 août au 8 septeml)re. M. Mavel, instituteur à Combronde (Puy-de- Dôme) m'avise de leur passage du 3 an 6 septembre ; quelques- unes apparaissent encore le 15 et 17 ; M. Marchai à Decize (Nièvre) le 15 septembre; M. dk Kpirhkrvé, notre collègue à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais), le 15 septembre. D'une façon unanime mes aimal)les correspondants sont de mon avis : partout, nos Hirondelles sont parties bien avant leur époque ordinaire, puisque les années précédentes, pendant la chasse, on en rencontrait encore en octobre, 118 SKANCE DU 22 xNOVKMllRK 1921 SUR LA REPARTITION D'UNE PEROXYDASE CHEZ LES INVERTÉBRÉS )'AR MARCEL PRENANT On sait que la l)ciizi(liiic et l'eau oxygénée peuvent servir de réactif à certaines peroxydases, et (|ue la réaction donne une matière colorante bleue, susceptible d'une grande précision de localisation cytologique. Les résultats fournis par l'application systématique de cette réaction dans la série animale sont remar- (|ual)lement constants dans des groupes plus ou moins étendus, mais assez variables d'un groupe à l'autre pour en être souvent très caractéristiques. J'ai montré déjà (1) comment les Pulmonés se distinguent entre tous les groupes par leurs cellules séminales à clion- driome chargé de peroxydase ; comment, cliezles Lamellil)ran- ches et les Gastéropodes Prosobranclies, et chez eux seuls, ce sont, inversement, les ovules dont le chondriome se colore par le réactif; et j'ai ajouté qu'à mon avis il ne faut voir là qu'un fait curieux, mais sans importance théorique, d'imprégnation de produits sexuels par une diastase très abondante dans l'animal. Lamellibranches, Prosobranclies, Pulmonés, et aussi à un moindre degré Amphineures, sont en elh't bourrés de peroxy- dases, dans les téguments surtout, et principalement au niveau du manteau, des branchies, des palpes, où Portier (2) et Pikri et Portier (3) les avaient déjà mises en évidence par le gaïac. 11 est d'autant plus remarquable de constater qu'à part le foie, les Céphalopodes et même les Opisthobranches que j'ai eus à nia disposition {Oscnnius metnbianaceiis Montagu, lier- tella pliDnula Montagu, Goniodoris castanea Aid. et Hanc.) sont au contraire entièrement exempts de peroxydase agissant sur la benzidine. (1) M. Phena.nt. Sur les localisations cytolosifiues d'une peroxydase et sur sa présence dans des cellules sexuelles (C R. Soc. Binl., 5 nov. 1921). (2) PoRTiEK. Les oxydases dans la série animale (Thèse médecine, Paris, 1897). (3) PiEKi et Portier. Présence d'une oxydase dans certains tissus des ISIoIlusMues Acéphales {Aj^ch. Pliyxial., 1897). SÉANCE DU 22 NOVKMHRK 1921 149 D'autres groupes en sont tout aussi dépourvus. Tels sont : une partie des Spongiaires [Sycandra, Grantia, Suberites,^ Tft/ti/a, etc...); les Cœlentérés, à l'exception de certaines inclusions endodermiques, d'origine phagocytaire probable- ment ; les Echinoderines, les Trématodes et Gestodes, les Nématodes parasites ; les Crustacés, si l'on ne tient pas compte du contenu de l'intestin et des caecums hépatiques, et si l'on excepte les appendices branchiaux des Daphnies, des Chiroce- pkalm, des Nebalia et des Mysis, qui se lavent de bleu par le réactif sans que l'on puisse reconnaître à la réaction ime loca- lisation histoiogique ; il est probable que dans ce cas il s'agit d'hémoglobine, car le chauffage à 100° n'atténue pas la réaction. Chez d'autres Spongiaires, tels que Halichondria, chez les Turbellariés, les Némertiens, les Nématodes libres, beaucoup de Géphyriens et d'Annélidos, la peroxydase est abondante dans les tissus, mais sa répartition est assez banale, dans le conjonctif et parfois dans l'épiderme. On observe cependant des faits curieux dans certaines famil- les d'Annélides. Chez les Aphroditiens, ou plus exactement dans l'ancien genre Polynoe, auquel appartenaient tous les Aphrodi- tiens que j'ai pu étudier, on observe une réaction positive sur des granulations contenues dans les cellules du ganglion ner- veux que JouRDAN (4) a décrit à la base du cirre dorsal ; le fait est d'autant plus frappant qu'il est unique parmi toutes les cel- lules nerveuses que j'ai examinées. Chez les Syllidiens, outre une réaction banale fréquente dans les téguments, on observe à la base des soies un réseau très limité de cellules à gros grains peroxydasiques, et de plus, dans les cirres, des cellules que je n'ai pu identifier, qui sont réparties par deux ou trois dans chaque article du cirre, et donnent une réaction positive. Pour descendre à des caractères de groupes moins vastes, Nereis dumerilii Aud. et Edw. est nettement et constamment marquée par des groupes métamériques de cellules à longs prolonge- ments, bourrées de peroxydases. Chez Eteonepicta Qtf. on voit, à la base de chaque parapode, un véritable chromatophore ramifié à peroxydase, qui manque aux autres Phyllodociens que (4) JouRDAN. Structure histoiogique 'Jes téguments et des appendices sensitifs de VHermione hystrix et du Polynoe grubiana (Avch. Zool. Expér, (2), V, 1887). loO SÉANCK DU 22 NOVEMBRK 1021 j'ai eus. Ceux-ci, comme d'ailleurs les Cirratuliens, les Térébel- liens, les Spionidiens, les NephtJujs, Gli/ceia, Eiinice, Lunibri- nereis, Johnslonia, etc .., ne donnent aucune réaction de pero- xydases vraies. insectes et Myriapodes sont très pauvres en peroxydase. Les œnocytes en contiennent Cejiendant de fines granulations, pro- bablement mitocliondriales. La e-lande acide à venin de l'Abeille est aussi une localisation curieuse : cbaque cellule y renferme un boyau contourné de granulations probablement mitocliondriales, cbargées de peroxydase, qui prolonge le canal excréteur cliitineux de la cellule. Je ne sais dans quelle mesure ce fait est général cbez lés Hyménoptères. Chez les Tuniciers, outre certains leucocytes, la peroxydase caractérise deux lignes parfaitement régulières de cellules épi- théliales qui bordent l'endostyle, et que Ton voit particulière- ment bien chez les Polyclinidés. Par leur localisation à coté d'une ligne de cils vibratiles puissants, ces cellules en rappel- lent d'autres qui, chez les larves dérivées de la trochophore (trochophore, véligère, cyphonaute), soulignent d'un trait net la couronne architrochale, et qui existent même lorsque les per- oxydases manquent chez l'adulte, comme c'est le cas chez les Pleurobranrlnis. Des caractères, transitoires analogues se marquent chez les larves des Tuniciers : les têtards n'ont pas les lignes para- endostylaires ; en revanche la benzidine y colore les glandes des papilles adhésives, et aussi, tant que les têtards sont dans l'œuf, les cellules folliculaires internes qui les coif- fent. En somme les localisations de la peroxydase étudiée sem- blent, par leurs variations capricieuses, exclure l'idée qu'elle joue un rôle essentiel dans la respiration des tissus. Il n'est pas impossible, par contre, qu'elle intervienne comme cataly- seur dans les échanges gazeux à la surface du corps, comme semblent l'indiquer son accumulation fréquente dans les points les plus aérés, son absence dans les Vers parasites, et aussi un certain balancement avec l'hémoglobine et l'hémocyanine, qui ont aussi des propriétés de peroxydase. Une opinion semblable, diftîcile du reste à vérifier rigoureusement, a été émise déjà par Fleig (o) pour des raisons analogues. (5) Fleig. L'acUvité perosydasique comparée du sang et des organes. (C. H. Snr. BioL, lOlO, II, pp. 66, HO, 539). SÉANCE DU 22 NOVEMBRK 1921 151 Kn tous cas, par sa répartition et son aspect cytologique, la peroxydase en question ott're de grosses analogies avec nn pig- ment. C'est, à mon avis, un pigment non réalisé, faute d'accep- teur. Elle est d'ailleurs très souvent associée étroitement à des pigments, et j'espère montrer prochainement qu'elle leur donne naissance par intervention d'un accepteur approprié. Laboratoire de zoologie de F Ecole normale supérieure. INSUFFISANCE DE LA CONCEPTION DE LA GASTRULA POUR EXPLIQUER LE TYPE FONDAMENTAL DES CŒLENTÉRÉS PAR MANUEL SANCHEZ Y SANCHEZ La tendance à simplifier la nature a souvent donné lieu à des erreurs déplorables concernant l'interprétation des formes animales ; quand ces erreurs ont été énoncées par des savants de renom, elles ont passé comme des dogmes dans la zoologie. C'est le cas pour les Cœlentérés. Il a suffi que les deux frè- res HERTWir. aient affirmé en 1880 que le mésoderme n'existait pas chez les Cœlentérés, mais qu'il s'agissait d'une sécrétion des deux autres" feuillets embryonnaires, pour que tous les autres investigateurs admissent cette conception. Les cellules obser- vées dans le feuillet moyen en question, procédaient par émi- gration de l'ectodcrme ou de l'endoderme. Vu que les Cœlen- térés ne disposaient que de deux feuillets embryonnaires, ils n'étaient que des phases gastrulaires, des Métazoaires rudi- mentaires, comparables aux larves pourvues de deux feuillets des autres animaux. Ceci donna origine ta la fameuse « théorie de la gastrula » soutenue par tous les zoologistes. Les idées quelque peu obscures, émises par les zoologistes sur le feuillet moyen (mésoglée) et la variété des opinions manifestées au sujet de la nature de la substance fondamen- tale et des cellules qui s'y trouvent m'ont induit à étudier la couche mentionnée (en 1918), m'aidant des méthodes sélectives, dans le but de voir s'il sasissait réellement d'une snbstance 152 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1921 anhistc (« gelly » des Anglais, « Gallerte » des Allemands) avec quelques fibrilles conjonctives qui la traversent, ou s'il s'agis- sait d'un tissu niésenchyniateux conij)aral)l(' à celui des autres Métazoaires. En appli(fiuint la méthode (I'Achucarro sur des exemplaires bien fixés, j'ai eu la joie de voir se résoudre ladite question. « (^hez les Cœlentérés, comme le dit Dantan (1), tous les auteurs n'ont parlé ([ue de la substance interstitielle : personne, excepté Sanchez y Sanchez (1918), n'a jamais montré les cellules qui l'ont sécrétée. » On aperçoit dans le mésoderme de Sagartia parasitica les éléments suivants : des libres épaisses, des libres minces et des pelotons. Parmi ces éléments se trouvent les cellules conjonc- tives et comme élément amorphe une substance liquide, sans que toutefois il y ait la moindre gélatine. Les fibrilles délicates qui constituent un tissu typi([ue traversent en tous sens la préparation en donnant lieu à un mélange confus. Parmi ces fibrilles se trouvent 'les cellules conjonctives et les fibres épaisses, ainsi tju'on peut le voirdans les figures de mes tra- vaux (2). Les pelotons ont des fcjrmes très diverses ; ils sont en général orientés en direction radiale, ayant un aspect cylindrique ou fusiforme. Les pelotons en question sont très élastiques : quand l'Actinie se contracte, ils s'aplatissent (phase du systole des pelotons), au contraire quand elle s'étend, les pelotons s'allon- gent (phase de diastole des pelotons). Dans le premier cas ils sont fusiformcs, dans le deuxième ils sont cylindriques. Le fait régulier est que les pelotons sont éloignés les uns des autres, mais, presque toujours, les fibrilles conjonctives qui les constituent traversent les espaces interglobulaires, ainsi qu'on peut le voir dans les coupes optiques. Les cellules du tissu conionctif méscnchvmateux des Cni- daires sont arrondies, fusiformcs ou étoilées. Elles existent toutes dans l'épaisseur du mésoderme, englobées dans les déli- (1) J.-L. Dantan. — Recherches sur les Antipathaires (Arch. anat micr., XVII, p. 161). (2) Ceux qui désireraient connaître les nouvelles iilées sur la structure dos Actinies, pourront consulter mon travail à ce sujet : M. Sanchez y Sanchez. listu- dios sobre la liistolof,'ia de las Actinias ( Tralmjos del Museo nacional de ciencias naturales, série Zoologica, n°' 3.5, et Trab/ijos del labo/-atorio de investigaciones hiologicas del D' Gajal, XVI, 1918). SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1921 153 cates fibrilles par lesquelles il est constitué. Ces cellules con- jonctives ont une membrane très fine qui recouvre le proto- plasme granuleux et un noyau typique. Elles ne sont donc pas de nature nerveuse ni cartilagineuse, ainsi que l'avaient affirmé différents zoologistes. Théorie de la continuité des trois feuillets embryonnaires dans r adulte. — Je pense que les JEponges, les Cnidaires et les Gté- nophores forment un groupe assez homogène, c'est-à-dire qu'ils constituent un seul pliylum, d'autant plus que ces animaux sont pourvus d'un mésoderme typique et qu'ils ne se diffé- rencient que par des détails accessoires de leur architec- ture. Les Eponges., les Cnidaires, les Cténophores conservent l'axe primaire de fœuf, l'axe gastrulaire, ainsi que faxe priîicipal ultérieur du corps, et tous les organes sont des différenciations peu compliquée?, de trois couches primordiales., dans la. conti- nuité desquelles ils restent presciue toujours, durant tonte leur vie. Les deux premiers groupes d'animaux sont sédentaires ; les Cténophores sont errants. Tandis que les Eponges se fixent avec le pôle buccal de la phase gastrula, les Cnidiaires emploient le pôle apical. Chez les Cténophores qui sont errants, le pôle animal de l'axe principal se distingue par l'organe sen- sitif apical. Dans le cas où il existe un tube œsophagien stomodéal, l'entrée de l'œsophage correspond à la bouclie primordiale, tandis que chez les Hydroïdes la bouche correspond toujours au blastopore. Chez les Eponges l'archenteron est en relation avec l'extérieur par les canaux qui intéressent les trois feuillets blastodermiques, au contraire chez les Cnidaires et les Cténo- phores, cet appareil n'existe pas. Chez les Eponges, les Cnidaires et les Cténophores, les orga- nes ne sont pas formés exclusivement de différenciations épithéliales, mais le mésoderme peut aussi constituer des corps squelettiques (Eponges et Cnidiaires) ou donner lieu à une mus- culature mésenchymateuse très importante, telle qu'on la trouve chez les Cténophores, ou encore constituer des gonades, comme l'admet Dantan pour les Antijjathaires. Dans la fente située entre les deux feuillets embryonnaires 5 il n'y a point sécrétion d'une substance homogène de soutien (« gelly /), « Gallerte », « gélatine ») ainsi que l'ont admis jus- 154 SÉANCE DU 22 .NOVEMBRE 1921 qu'à présont los zooloeistes : an contraipe il se foriiio un véri- table feuillet moyen, pourvu d éléments cellulaires (|ui com- posent la matière fondamentale (Dantan et nous). Il en résulte que le mésoderme des Cœlentérés (h^ponges, Cnidaires et Cténophores) est uu feuillet embryonnaire, riche en (lilférenciations, d'une grande plasticité, telle (ju'on ne la trouve pas dans les deux autres feuillets enii)ryonnaires. On peut considérer comme une particularité des Eponges le fait qu'il n'existe pas de séparation absolue entre la couche superticielle du corps et la couche mésenchymateuse sous- jacente, vu ([ue les deux couches s'enchevêtrent réciproque- ment et que les gonades ne se trouvent pas rassemblées, mais dispersées ; c'est pour cela que nous considérons les Eponges comme les plus primitifs de tous les Cudentérés. Un autre caractère très important est l'inversion des feuillets embryon- naires (ectoderme, endoderme) ainsi (jue nous l'a démontré Delage. Chez beaucoup de Coelentérés le type radiaire de la struc- ture est très répandu, parce que ce sont des animaux séden- taires, ce qu'il ne faut toutefois pas interi)réter comme carac- tère primitif, la morphologie symétrl<[ue radiaire étant une qualité de tous les animaux non errants. Nous pouvons résumer ce que nous venons d'exposer de la façon suivante : les Cnidaires ont un mésoderme comparable à celui des autres protoaxonides ; il est formé d'un tissu conjonc- tif mésenchymatenx; les Guidaires unis aux Eponges et aux Cténo[)hores constituent uu phylum très homogène, formé de Métaz(mires qui ont l'axe primaire de l'œuf, soit l'axe gastru- laire, comme axe ultérieur du corps. Comme l'a dit notre illustre maître Cajal, c'est en vain que nous cherchons à soumettre la nature à nos calculs ; la nature se moque de nous et nous montre au seuil du néant des hori- zons nouveaux et des vues plus larges. Srance du /,"> drcenibrc Jlhjf PRÉSIDENCE DE M. RAHAUD, PRÉSIDENT M. Lévy s'excuse de son al)sence. M. Bayard remercie de son admission. La direction officielle de la publication des œuvres de Flo- rentino Ameghino parle Gouvernement de la province de Buenos Aires ofFre à la Société le service des œuvres complètes du savant argentin et annonce l'envoi des tomes I et II de cette publication. M. le directeur de l'Enseignement supérieur annonce que la Caisse des rechercbes scientifiques accorde à la Société une subvention de 6.000 francs pour contribuer en 1921 à l'impres- sion des publications. M. Petit annonce que notre regretté collègue, le D"" Jous- SEAUME a légué à la société 20 titres de rente russe 1906. M. Marchai, adresse le tome IV des Annales des épiphijties pour commencer l'échange, accepté jDar le Conseil. M. le secrétaire général adresse les félicitations de la Société à M. Mesnil, élu membre de l'Institut. M. le D"" Deschiens, ^présenté à la dernière séance est élu membre. M. Jean Cabams, élève à l'Ecole centrale, 5, rue Ballu, à Paris^ (9«), est présenté par MM. Dautzenberg et Lamy. M. A. DuLAC, secrétaire adjoint de la Société d'histoire natu- relle d'Autun, 53, rue de Dijon, au Creusot (Saône-et-Loire), est présenté par MM. Magnin et Bobert. M. MouLLET, chirurgien-dentiste, 282, rue de Vaugirard,à Paris (15*'), est présenté par MM. Billiard et Magnin. Ouvrages offerts : Obras complétas y correspomJencici cienlifica de Florenlino Ameghino : I. Vida y obras fïcl sabio (1913, 391 p.). II. Primeros Irabajos cientiflcos (1914, 76.5 p.). Delamarke dk Monchaux (Cle.).— Le Congrès international de La Haye [La Vie aux champs, 10 novembre 1921). — Les expositions avicoles {/bid., 25 nov. 1921). 156 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1921 Delpiiy (J.). — Elude sur l'organisation el le développement des Loiubri- ciens limicoles thalassophiles (1921, 137 [>., 65 fig.). Janet ;Ch.). — Considérations sur l'être vivant. II. Lindividu, la sexua- lité, la parthénogenèse et la mort, au point de vue orUiobionlique (iîeauvais, 1921, 193 p.). Man (J. de). — Nouvelles reclierdies sur les Nématodes libres terricoles {Capita Zoolofiica, I, 1921, 62 p., 14 pi.). — Sur quelques anonialies oi)servées chez deux espèces du genre Pinno- t/ieres Latr., de l'Archipel Indien (/iidl. liiol. Fraiice-lielgique, LV, 1921, 5p..lpl.). — On three Macrurous Decapod Crustacea, one ol' which is new lo science [Zoot. Medfdeelingen, VI, 1921, 5 p , 2 fig.). Onslow (11.). — The inheritance ol' wing rolour in Lepidoptera. V. Mela- nism ini Abniras f/rossii/ariafa va.r., varlt'!/ata Porritl) {J. Geift., XI, 1921). PINCES ANORIVIALES DE CRABES PAU JEAN DELPHY C'est sculoiiicnt à titre de docunieiits <à ajouter à ceux que l'on possède déjà sur le luèiiie sujet (1) et (jui ne sauraient être Fig. 1 à 3. — Pinces anormales de crabes. trop abondants, que je signale les trois anomalies ci-après. Je m'abstiendrai de les décrire en détail, renvoyant aux figures (quelque peu schématiques) que j'en donne. (1) V. Bateson. Materials for Ihe study of variation (Lni)don, 1894, p. 5iî;j-o38) el 1». FiscHEH. Bull. Soc. Zonl. France, XIII, 1888, p. 69-73. i SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1921 157 J'attirerai seulement Tattention sur le cas 11° 1, qui présente deux articulations, ce qui me parait être nouveau. Je n'ai pu ol)tenir de renseignements précis sur les conditions de la capture des Crabes dont proviennent ces pinces. Tout ce que j'en puis dire, c'est qu'ils ont été certainement pris dans la baie de la Hougue (1). Le n" 1 provient d'un Carcinus )iisenas (Penn.), les deux autres de Portunus puber (L.). REMARQUES SUR LES ARAIGNÉES DU GENRE CEBRENNUS SUIVIES DE LA DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOU- VELLES. PAR LOUIS PAGE, Assistant au Muséum national d'histoire naturelle Un entomologiste distingué des îles d'Hyères, M. H. Powkll, en me comnmniquant récenmient quelques Arachnides recueil- lis par lui dans le sud marocain, m'avait signalé tout particu- lièrement une espèce qu'il avait capturée la nuit, sur le versant nord du Zergoun, en train de dévorer les chenilles du Crocallis Boisduvalaria Lucas. En lion lépidoptérologiste, M. Powell désirait connaître cet ennemi imprévu d'un Papillon qui l'inté- ressait. L'espèce en question était un Clubionide nouveau du genre Cebrennus^ dont on trouvera plus loin la description sous le nom de Ccbrenniis Powelli sp. nov. Le genre Cebrennus forme, avec le genre Cerbalus, dans la série des Sparassese, un petit groupe à part, que caractérisent nettement leur céphalothorax fortement convexe, leurs yeux postérieurs petits, largement séparés, et disposés en ligne récurvée. Le genre Cerbalus a des représentants à la fois en Egypte, dans le sud Tunisien, dans le sud Algérien {Cerb. beluinus (Karsch.), au Maroc [Cerb. uiyriventris E. S.) et aux îles Canaries {Cerb. Verneatii. E. S.). (1) Le n° 1 a été pi'isdans un « casier » à Homards près de la balise du Creux ; les n»^ 2 et 3 à la pêche à pied, le n» 2 à l'ile de Tatihou, le n» 3 à l'ile Saint- Marcoufdu large. Les trois exemplaires ont été pêches en été {Xute ajoutée à l'impression). lo8 SÉAiNCK DU 13 DÉCEMBRE 1021 Le genre Ce/jrc/mus, plus iionibreiix en espèces, a scnsihlc- nieut la même distribution yéographique ; on le trouve depuis la Palestine jusqu'à Mogador. Un coup d'œil sur les espèces qui Fu;. 1. — Organes oopulaleurs des Cebvennus du pretuier ;,'rouiie x \\. a, b, c : Cebrennus casianeitarsis E. S. : d, e : Cebrennus n'ihiopicus E. S. ; /", g : Cebren- nus Wagœ E. S. le composent m'a permis de constater que celles-ci pouvaient être classées en deux groupes, d'après la structure de leurs organes copulateurs. Dans un premier groupe (fig-. 1) dont font partie les Cebrennus SÉANCE DU 13 DÉCKiMURE 1921 159 castaneitarsis E. S., œlhiopicus E. S. et Wagse E. S., le tibia de la patte-màchoire du mâle possède une apophyse externe, grêle, au moins aussi longue que rarticle, dirigée en avant parallèlement au tarse, et terminée en pointe aiguë. De la base du bulbe se détache un tube séminifère, qui, après avoir décrit du côté interne une S irrégulière, émet brusquement une courte pointe antérieure, verticale, bien visible de profil, et se con- FiG. 2. — Organes copulatours des Cebreniius du second groupe x W.a.h, c : Cebrennus Kocki (0. P. '^ambr.) ; d, e, f : Cebreanus (unetanus E. S.; y. h : Cebrennus cullrifer sp. nov. tinue par un style capillaire, dessinant, du côté externe, une large boucle, en dehors du tarse. Chez la femelle, lépigyne est en grande fossette, ouverte en arrière, occupée par une plaque convexe, plus large que longue, etdiversement modelée. Dans le second groupe, au contraire (lig. 2j, où se placent les Cebrennus Kocki (0. P. Canibr.), lunetanus E. S, et cultvifei-, sp. nov. (l) ; l'apophyse tibiale est épaisse, courte, oblicpiement (1) Vuir pliis loin la description de celle espèce. Il 160 . SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1921 dirigée de haut en bcis, ou perpendiculaire, et fortement arquée en dedans. Le style est également court et épais, lamel- leux cà la base, brusquement terminé en pointe aiguc I/épi- gyne, au moins pour les espèces dont les femelles nous sont connues, est en simple plnque allongée, que limite de cliaque côté une bande cbitiiieusc ;n(|uée et noirAtre. I Fin. 3. — Or;?anes copulali-uis du Cebrennus Powelli s^p. nav. a tibia et tarse de la patte-mùchoirc vus en dessous x 11 ; b, palle-màchoire, face externe X 1 1 ; c, partie supérieure du bulbe X 29 ; d, épigyne x- 11. Par cet arrangement, les aflinités des espèces se précisent et ce n'est plus, à Fintérieur dun même groupe, que par le degré plus ou moins grand de dillerenciation où chacune d'elles est arrivée qu'on peut en faire la distinction. Ces deux groupes ne sont pas isolés géographiquement. Ils sont représentés, l'un et l'autre, par une forme orientale : le C. œthiopicus, de Massoua, de Keiren, de Djibouti, et le C. Koclii de Palestine. Dans le sud Tunisien on trouve le C. tu/ielanus, pris aussi à el Kef, et dans le sud Algérien, à Biskra, à Bou Saada, le C. Waga'. Enhn, dans le sud Oranais le premier groupe a pour représentant le C. ca.slaneitar.sis, et le second, le C. cnllri/er d'el Keïder, au voisinage des grands chotts. Si ces deux groupes ont accompli indépendamment leur évolution, ils ont donc colonisé les mômes régions. Les Cebrennus existent aussi plus à l'ouest. Dans la collec- tion E. Simon, jai trouvé une femelle incomplètement déve- I SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1921 161 loppée, provenant de Mogador, et mon collègue L. Berlamd m'a communiqué un mâle immature, rapporté du Maroc par M. BiiiNOiST. Je ne puis rien dire de ces deux jeunes individus, dépourvus d'organes sexnels externes et qu'ori ne saurait, pour cette raison, classer avec certitude. Mais la trouvaille de ]\I. H. l'owELL vient heureusement, de ce côté, compléter nos connaissances. Les deux femelles et le mâle capturés par lui à Béni Amar sont parfaitement adultes et permettent de recher- cher les aflinités de l'espèce qu'ils représentent. Or celles-ci sont remarquables. L'apophyse tibiale du mâle, (fîg. 3) par sa forme grôle, par ses dimensions, par sa direction, est telle que nous la trouvons chez les Cehrennm les mieux caractérisés du jDrèmier groupe, chez le C. Wagœ, par exemple. Le style, par contre, est court et épais à la base, brusquement coudé du côté externe, à angle aigu et terminé rapidement en pointe droite. Il apparaît donc bien plus voisin de celui que possèdent les espèces du second groupe, de celui du C. tune- tanus en particulier. Cependant, à y regarder de près, on con- state que la jîointe antérieure si caractéristique de cet organe chez les espèces du premier groupe, résulte uniquement d'un repli brusque du canal séminifère, analogue à la courbure que nous trouvons, à la même place, chez le C. Powelli. La partie rétrécie du style de ce dernier rappelle aussi, par sa forme et par sa direction, la base du long style dont est pourvu le bulbe d'un C. u'thiofncus, castaneitarsis ou Wdgsp. Quant à l'épig-yne, bien que nettement caractérisé par la concavité de sa partie postérieure, il est du même type que celui du C. tunelanm, dont il possède aussi les bandes chitineuses latérales et leurs épaisississements antérieurs. Mais sa forme est plus large, il est plus étalé sur la face ventrale, et surtout il est divisé en trois lobes inégaux, comme celui du C. castaneitarsis ei du C. Wagx ; et l'on peut voir, dans la légère dépression que portent les lobes latéraux de ces deux espèces, la première ébauche ou le rappel de la j^rofonde concavité qu'acquièrent ces mêmes par- ties chez le C. Powelli. C'est pourquoi le C. Powelli se présente vraiment, du point de vue (|ui nous occupe, comme une forme intermédiaire entre les deux groupes de Cebrennus que nous avons précé- demment détinis, et permet de comprendre par quelle voie le type de structure, propre à chacun d'eux, a pu se réaliser. 1G2 SÉAiNCE DU 13 DÉCKMHRE 1921 TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE CEBRENNUS 1. — c? : Style loiii^, iiliroriuc, fiiisaut saillie vn dehors t inconnue. {i) La femelle du C. cullri/'er >M inconnue. SÉANCE DU 13 DKCKMIÎRE 1921 103 vexité interne, limitant une plaque médiane convexe, deux fois plus longue que large, et terminée en arrière par un bouton ovale aplati Kochi (0. P. Gamb). — Yeux postérieurs en ligne moins récurvée (une droite tangente au bord postérieur des médians est tangente au Jjord antérieur des latéraux), çf : Apophyse tibiale indivise. 6 6. — (^ Apophyse tibiale aussi longue que l'article; l)ul])e extrêmement et irrégulièrement convexe ; style brusquement atténué en pointe très courte. 9 : Plaque médiane de Tépig-yne triangulaire, aussi large que longue, limitée de chaque côté par une étroite bande chitineuse, échancrée au milieu et à convexité externe tunetanus E. S. — C? : Apopliyse tibiale au moins deux fois plus courte que l'article ; bulbe modérément et régulièrement convexe ; style graduellement atténué en pointe longuement aiguë. 9 incon- nue cu/fr/fer sp. no V. • DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES Cebrennus Powellî sp. nov. (Fig. 3). Tt/jie (le l'espèce : 2 9 et 1 cf de Béni Amar, versant sud du Zergoun entre Modagor et Marrakech (Maroc). 9 : Longueur : 15 mm. — Coloration : céphalothorax, ster- num, appendices fauves, avec l'extrémité des tarses noirâtre î chélicères rougeàtres à crochet noir ; abdomen fauve, moucheté de brun ; ventre fauve concolore ; filières noirâtres. '■ — Cépha- lothorax^ très convexe, à strie thoracique courte et reculée. — Yeux antérieurs en ligne droite, les médians à peine plus gros, équidistants et séparés j^ar un intervalle un peu plus grand que leur diamètre ; yeux postérieurs en ligne fortement récurvée (une droite tangente au bord postérieur des médians passe en avant des latéraux), intervalle des médians plus large que deux fois leur diamètre, intervalle des médians aux latéraux plus large que la paire médiane ; quadrilatère des yeux médians des deux lignes aussi long que large. — Chélicères armées, à la marge supérieure, de deux dents, l'antérieure plus forte ; à la marge inférieure, d'une série de trois dents inégales, la médiane plus forte, et commençant et finissant par une dent granuli- 164 SÉANCE DU V^ DKCEMBRE 1921 forme. — Pallc-mâchoire nvoc le fémur armé en dessus do deux courtes épines apicales. — Pattes ambulatoires : II > IV >> I > m ; II = 20 mm. de longueur ; pas d'épines apicales aux métatarses des trois premières paires. — Epigyne plus large que long, arrondi et convexe en avant, brusquement concave dans sa partie postérieure et coupé carrément en arrière ; la partie concave, rouge tostacé, formée dune plaque médiane deux fois plus largo que longue, flan(|uée de chaque côté dune fossette ovale, séparée chacune de la pLupio médiane par une étroite bande chitineuse noirâtre épaissie en avant. C? Céphalothorax plus large.- — Yeux antérieurs plus gros et plus rapj)rochés : séparés par un intervalle plus petit que leur diamètre. — Patte-mdchoirc : fémur armé en dessus d'une ran- gée transverse de trois courtes épines apicales; patella et tibia égaux, ce dernier prolongé à l'angle externe par une longue apophyse, dirigée en avant, parallèlement au tarse, grêle, presque deux fois plus longue que l'article, comprimée au som- met en une petite crête dorsale noirAtre ; tarse deux fois plus long que large, densément scopulé en dessus dans sa portion terminale. — Bull)e convexe, lisse, largement dépassé par la pointe tarsale et émettant à sa 2>artie antérieure un style noir, d'abord épais, lamelleux et dirigé en avant, puis brusquement coudé à angle aigu du côté externe, et rétréci en pointe courte ne l'aisant pas saillie en dehors du tarse. Ohscrvatioiis. — (^ette espèce a été capturée, parM. 11. Powell, la nnit, sur un buisson, alors qu'elle dévorait des chenilles du CrocaUis lioisduvalaria. Le cf est adulte au mois de novembre. Je ne reviendrai pas sur les affinités du Ce/rrenmis Powei/i, qui ont été exposées plus haut, en détail. Cebrennus cuit ri fer sp. nov. Ti/pe de f espèce : I c?, échantillon unique, pris par M. Eug. SiMO.N, à el Kheïder, dans la pai-tie du sud Oranais voisine de la région des (Ihoots. CJ* Longueur : 10 mm. — Coloration : entièrement fauve, avec l'abdomen légèrement rembruni et l'extrémité des tarses noire. — Yeux antérieurs en ligne droite, les médians au moins deux fois plus gros que les latéraux, séparés entre eux et de ces SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1921 165 (lerniers par un intervalle égal à peine à leur rayon; yeux pos- térieurs égaux aux latéraux antérieurs et égaux entre eux, en ligne récurvée (une droite tangente au bord postérieur des médians est tangente au bord antérieur des latéraux), intervalle des médians éaal à deux fois leur diamètre, et intervalle de ceux-ci aux latéraux égal à deux fois et demie leur diamètre ; quadrilatère des yeux médians des deux lignes à peine moins long que large. — Ckélici'res armées, à la marge supérieure, de deux dents, l'antérieure plus forte; à la marge inférieure, de trois fortes dents, les deux premières insérées sur une base commune. — Laines maxillaires atténuées de la base à l'extré- mité (1) et à troncature très oblique. — Pattes ambulatoires : II >■ IV > I >■ 111 ; II = 24 mm. de longueur; pas d'épines apicales aux métatarses des trois premières paires ; face posté- rieure des hanches de la quatrième paire pourvue d'un épais- sissement chitineux fauve rougeâtrc. — Patte-mâchoire : fémur armé en dessus d'une rangée transverse de deux ou trois cour- tes épines apicales, et d'une épine seml)lable un peu en retrait; tibia, sensiblement plus long que la patella, armé à sa base d'un crin spiniforme interne et prolongé à l'angle externe par une apophyse grêle, noirâtre au sommet, plus courte que la hauteur de l'article, obliquement dirigée de bas en haut et incurvée en dedans ; tarse plus de deux fois plus long que large, aplati et densément scopulé dans sa moitié terminale, — Bulbe très convexe, lisse, largement dépassé par la pointe tarsale et émettant vers le milieu de son bord interne, un style droit, o])liquement dirigé de dedans en dehors, aussi long que le bulbe, épais et lamelleux à la base, brusquement atténué en pointe fine à son tiers terminal. Observations. — Cette espèce est assez voisine du Cebrennus tiinetanus E.S., dont elle se distingue, non seulement par sa taille plus petite, mais surtout, par la structure du bulbe. Ses lames maxillaires atténuées et obliquement tronquées, les indurations de la face postérieure des hanches chez le c? sont des caractè- res exce2)tionnels qui séparent le Cebrennus cultrifer des autres espèces du genre. (1) Ce caractère exceptionnel dans le g. Cebi^ennus mériterait d'être confirmé par l'examen de plusieurs individus. 166 SÉANCE DU 18 DKCEMBRK 1921 INDEX IUHIJ(Hll5AIMIlOUE 1872. <).-P. Cambridge. — General lisl of Spidor of Palestine and Sjrie {Proc. Zool. Soc London. p. 3J2). 1874. E. Simon. — Uevision des ospèees européennes de la famille des Spa- rassidœ {Ann. Soc. en t. France, p. 2t)3). 1880. E. Simon. — Révision de la famille des Spnrassidœ (Act. Soc. Linn. Bordeaux, p. 111). 1897. E. Simon. — Histoire naturelle des .Vraignées (H, p. 48). ! ■M Srancf du 'il décenihin 19^21 PRKSIDICNCh; r>E M. RABAUD, PRESIDENT MM. Petit et Va >del s'excusent de leur absence. Le Comité pour l'érection d'un buste à la mémoire d'Emile Yuîs'G, annonce que l'inauguration de ce buste a lieu le 27 décem- bre à 3 heures à l'aula de l'Université de Genève. MM. Cabanis, Dulac et Moullet, présentés à la dernière séance sont élus membres. M. Jean Roy, licencié ès-sciences naturelles, 7, rue Cazotte, à Dijon (Côte-d'Or) est présenté par MM. de Beauchamp et Paris. M. Anthony fait une communication «. sur un exemplaire de grande taille de Tatusia ». M. Henneguy signale que le catalogue des périodiques exis- tant dans les bibliothèques de Paris, entrepris par l'Académie des sciences, est sur le point d'être livré à l'impression. 11 invite les établissements qui n'ont pas encore envoyé la liste de leurs périodicpies à M. le professeur Lacroix, secrétaire per- pétuel, à le faire sans retard. M. Pkllegrin offre sa dernière note sur la reproduction d'un Poisson exotique en aquarium et en complète les données. L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour le renouvellement du bureau et du tiers sortant du conseil. MM. Magnin, Semiciion et Turchim sont nommés scrutateurs. Sur 126 votants, ont obtenu, comme : Président : MM. ?.. Brumpt 123 voix (I voix à M. EIenneguy, là M. Pre- nant). P. Carié 117 voix (1 voix à M. DuBOscQ, 2 à M. Neveu- Lemaire, 1 à M. Pellegrin, I à Vice-présidents : { M. Pérez, 1 à M. Secques). C. Pérez 119 voix (1 voixcàM. DuROSCQ, 1 à M. Picard, 1 àM. A. Prenant, 1 càM.WiNTREBERT). 168 SÉANCK DU 27 DÉCEMBRE 1921 Secrétaire eénéral A. Robert. . (3 à M. Vandel). 122 voix Secrétaires : 1.. Dehorne .... 117 voix (l à M. Berland, 1 à M. W. Doll- FUS). A. Vandel .... 120 voix (1 voix à M. Axderson, 1 à M. Pre- nant, 1 à M. TuRCHlNl). Trésorier : L. VlGNAl (1 à iM. Larroisse). 124 voix Archiviste-bibliothécaire: (1. Hilliard .... 121 voix (1 voix à M. Benoit-Bazille, t à M. Pierson). E. Hérouard . . . 122 voix (1 voix à M. Callleky, 1 à M. \Vin- tuebkrt). E. Fal'ré-Fremiet . . 123 voix (1 voix à M. 11enne(;uy). M. Neveu-Lemaire . . 121 voix (1 voix à M. (ÎHorARD, 1 à M. I^'aiw;, 1 à M. Joyeux). L. Roule 121 voix (1 voix à M. Eage, 1 à M. Pelle- IMembres du Conseil pour 1922 : GRLN /• Il y a un l)ulietin blanc et de plus 3 bulletins nuls pour défaut de signature sur l'enveloppe extérieure. Ouvrages offerts : Hria.n (Alessandro) — I Copepo>ii ll.ii-particoirJi dei golfo di Genova (.S7«^/< del tahorat mnr. di Quarto dei Mille presso (Jenova, l'Jii, 112 [»., 12 pi., in-4''). Catalogue on british scient ific and technical books prepared by a Coni- millee oT Ihe british science Guibl (1921, 876 p.). Pellegrin (Dr J.). — Sur la reproduction en acpiarium d'un Poisson du Brésil, VAcara teti'amerus Ileckel {C. R. Acad. sri., 21 nov. 1921 1. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1921 IfiO , SUR UN NOUVEAU PLAGIOSTOMUM (TURBELLARIÉS RHABDOCCELES) ET SES RAPPORTS AVEC UN ISOPODE PAR P. DE BEAUCHAMP Chargé de cours à la Faculté des sciences de Dijon Durant mon exploration faunistique de l'été dernier à l'île d'Yeu (Vendée) j'eus l'occasion d'examiner des lots considéra- bles (YIdotea neglecta Sars (Isopodes) dont quelques-unes étaient parasitées par le Rliabdocœle très dégradé Fecanipia xanthoce- pliala Caullery et Mesnil, décrit j)ar ces auteurs dans le même hôte (1). Je m'aperçus en même temps qu'on voyait fréquem- ment à la surface de leur corps un autre Rhabdocœle du genre Plàgiostomiim et que celui-ci déposait presqu'exclusivement ses cocons sur eux en un point déterminé, le voisinage de l'ori- fice génital du c?. Cette particularité m'a poussé à entreprendre de l'animal une étude morphologique, puis éthologique, cette dernière malheureusement encore incomplète. Je vais les don- ner ici. Le Plagioslonuim dont il s'agit n'a pas d'autre pigmentation qu'un réticulum réunissant les deux yeux, particularité qui caractérise un certain nond^re d'espèces déjà décrites (voir von Graff, 1913). Il est bien distinct de toutes, sauf peut-être de PI. caudalum Levinsen 1879, décrit au Groenland et retrouvé par (lAMBLE (1893) en Angleterre. Par malheur cette espèce est trop sommairement décrite pour qu'on puisse conclure de la concordance de quelques caractères à l'identité spécifique. Je crois avoir le droit d'en séparer la nrienne parce que le dessin fort sonmiaire de l'appareil copulateur par Lkvinsen montre un pénis plus court par rapport à la vésicule séminale, parce que lui et Gamble insistent sur la présence de corpuscules jaunes dans l'épiderme qui manquent tout à fait dans mes individus (lesquels ont d'abondants rhabdites de forme renflée tandis qu'ils (1) Contraipement à Caunlehy el Mesnil j'ai trouvé quelquefois la Fecampia dans un Amphipode partout, mêlé aux Idotées, Gammarus locusta (L.), déterminé par M. Chevheux ; les individus ne pouvaient se distinguer de ceux de l'Iso- pode. 170 SÉANCE DU 27 HKCEMBRE 1921 seraient peu nombreux chez P. cdudalitm), enfin parce (ju'elle mène une existence semi-parasite dont les précédents auteurs ne font aucune mention et qui n'est connue chez aucune espèce de la famille. Je lui donnerai donc le nom de Plagiostomum oyense n\ sp. (de Oi/a nom latin de Tîle d'Yen). L'animal(tig. 1 , I)coniplètementadultenedépasseguère2mm., sa couleur est l)lanclu\tre, sa forme peu caractéristique ; l'extré- mité supérieure, quoique non séparée par un sillon, peut avoir l'aspect sul)])entai;onal indicpié [)ar Levinsen dans son espèce, l'inférieure renflée s'atténue brusquement, en une queue poin- tue. La bouche est sul)terminale, le pharynx assez petit ne dépasse pas le cinquième de la- longueur du corps, dont les trois cinquièmes suivants sont presque entièrement occupés par l'intestin. L'orifice g-énital est très rapproché de l'extrémité inférieure. Au niveau du l»ord supérieur (hi pharynx se trouve le cerveau, et sur lui les yeux éloignés l'un de l'autre un peu plus f[ue des faces latérales. Chacun d'eux est formé en réalité de deux cupules visuelles noyées dans la môme masse de pig- ment (fig-. 1, IV). Le réticulinn qui les réunit, et dont l'étendue varie peu suivant les individus, est formé du même pigment rouge-brun que les yeux, (juoique ceux-ci paraissent presque noirs i'u sa plus grande densité. Les ovaires (I, o) sont placés très haut, vers la limite du tiers supérieur, tandis (jue les testicules (/) sont juste au-dessous de l'intestin, rajiports qui distinguent l'espèce de plusieurs autres assez voisines conmie P. Movc/ani Gratf et P. elongalimi Gam- ble. Les jeunes ovules ont une particularité curieuse : leur pro- toplasma est incisé, partagé tout entier en lobes qui ])araisscnt distincts juscprau noyau et insérés séparément sur sa mem- brane (V) ; le fait est visible sur le vivant, où chacun a l'aspect d'un capitule arrondi de Composée Tubulitlore. Les ovules plus avancés n'ont plus que de petites encoches à la péiiphéiie. Cette disposition, (jui semble en rapport avec la nutrition, a été signalée chez des formes voisines, notamment par Bohmig dans Vorticeros auriculation (Millier), mais les incisures n'y parais- sent j)as tout à fait aussi développées. Les vitellogènes iyi) sont appli(jnés latéralement à l'intestin et se fusionnent du côté dorsal ; les oviductes, ciliés, descendent dorsalement à l'appa- reil ç^ et se réunissent pour s'ouvrir dans l'atrium commun })ar une dilatation située un peu à sa gauche [od] et fortement SÉANCE DU 27 DÉCKMBRK 1921 171 ciliée. Des glandes se rainifieiit autour de Torifice génital. Les cocons pondus, dont nous allons v()ir la position fVI), sont bruns, pirifornies et pédoncules, longs de 0 nini. o au moins; ils peu- FiG. d. — Plagiostomuni oyense n. ?p. — I, l'aniinal entier, x 45 environ ; 0, ovaire; od, oviducte commun: p. organe copulatour; t, testicule; vi. vitcllo- gène; o-Ç, orifice génital.— II et III, appareil copulateur à iVvtat de repos etde contraction (demi-schématique ; les glandes et cellules musculaires ne sont figu- rées que dans le second) ; /". manchon m isculaire supérieur ; f. manchon infé- rieur; f/p, gaîne du pénis; vs, vésicule séminale. — IV, les deux yeux et leur réticulum pigmentaire.— V, deux jeunes ovules, X 510.— VI, dernier s(\gment thoracique et premier abdominal d'une Idotée cf , montrant (juatre cocons et le pédoncule d'un cinquième en place, x 24 environ. 172 SÉANCE DU 27 DÉCEMBHE 1921 vent renfermer 3 à o œufs et s'ouvrent en se détachant circu-^ lairement un peu au-dessus du pédoncule. L'aj)pareil copulateur mérite une description détaillée, d'au- tant plus que son plan général varie peu à l'intérieur du genre ; on en aura une idée par les descriptions de Bohmig, dont la nomenclature des parties a dû d'ailleurs être rectifiée (voir von Graff dans lîrotni\s Tierrricli). L'espèce où il est le mieux connu, PL Lpmani (Forel et Duplessis), bien étudié par von Hofs- tëi\ s'écarte pourtant passablement de ce que nous allons décrire (1). Nous le ligurerons à l'état de repos (fig. 1, II), puis à l'état de protraction (III) qu'on observe toujours sur les indi- vidus fixés. La vésicule séminale {vs) grande, subspliérique à l'état de plénitude, reçoit directement à sa partie supérieure le sperme venant des deux testicules contigus, à son collet la sécrétion granuleuse des glandes accessoires bien développées. L'appareil éjaculateur est formé de deux manchons musculai- res (/et/') superposés, d'une structure si compacte qu'il est difticile de distinguer les fdjres (|iii les constitueiil. La cavité du premier (libres longitudinales en dehors, circulaires très épaisses en dedans) est continue avec celle de la vésicule dont elle représente un prolongement. Le second, formé de fibres surtout longitudinales, est rempli d'un parenchyme lAche que traverse le véritable canal éjaculateur, terminé en haut par un bullte à orifice étroit continu avec la paroi du premier manchon et pou- vant s'invaginer à son intérieur comme le montre la hg. H (quand il n'est pas refoulé ainsi vers le haut, le canal apparaît plus fortement sinueux). Tout autour de l'ensemble on voit une couche de noyaux formant un tonnelet régulier, très schémati- quement représenté dans la ligure III ; ce sont ceux des cellules musculaires elles-mêmes du manchon, dont un prolongement délié vient seul se mettre en rapport avec la fibre qui en dépend comme il est habituel chez les Platodes. Le canal éjaculateur est revêtu de petites papilles cuticulaires, plus serrées près de l'orifice. Au-dessus de celui-ci la plus grande partie du man- chon inférieur, libre dans la cavité atriale, forme le pénis pro- (1) Cette unique espèce d'eau douce du genre, longtemps considérée comme résidu marin dans les grands lacs, se trouve en réalité un peu partout. Je l'ai signalée autrefois ici môme aux environs de Paris et l'ai retrouvée plusieurs fois depuis, notamment à Dijon dans le canal de Bourgogne et au Jardin botanique, mais toujours par individus isolés. SÉANCE DU 27 DÉCEJiBRt 1921 178 premeut dit. Enfin autour de lui règne un repli des j)arois atriales (renfennant conime elles deux minces couches muscu- laires, circulaire sous Tépithélium, longitudinale au-dessous), qui est souvent étroitement appliqué sur lui et percé d'un trou presque imperceptible : c'est la gaine du pénis (/Jp), bien con- nue chez beauccmp de Plagiostomum. A létat de contraction au contraire, la vésicule séminale appa- raît surbaissée avec un épithélium plus haut, le premier man- chon rétréci avec Une paroi épaisse, le bulbe du canal déférent complètement retourné et celui-ci en partie dévagiiié par l'ori- fice du manchon pénien, au contraire aminci et dilaté (plus même qu'il n'a été figuré en 111). La gaine du pénis est .elle- même très dilatée, et son orifice spacieux laisse largement passer le prolongement pénien ou cirrhe. J'ai rencontré comme je l'ai dit PL oijense exclusivement à la surface du corps àldotea neglecfa. Ce Grustacé est très abon* dant à Yen comme sur toutes nos côtes océaniques dans la zone des Fucas, principalement au niveau occupé surtout par jP. Dm- culosus. On le rencontre un peu partout en individus isolés, en abondance prodigieuse sous certaines pierres sous lesquelles se trouvent des débris d'Algues commençant à se décomposer» Les stations les plus favorables sont dans la partie ouest de la côte nord de File, entre Fa use des Broches et Port-Joinville, et c'est là (|ue j'ai récolté presque tous mes échantillons; j'en ai pourtant trouvé en colonies semblables et avec leur commensal dans les anses de la côte sud. Quand on immobilise FIdotée sur le dos dans une cUvette, on voit le Turbellarié blotti contre la hanche d'une patte ou courant avec rapidité entre leurs bases, dont il utilise les angles morts pour fuir la 2)ipette qui le pour- suit. Inquiété par celle-ci il s'enfuit souvent sur la face dorsale ou grimpe le long d'une patte, mais ce ne sont pas des posi- tions stables ; parfois aussi il s'échappe sur le fond de la cuvette, plus rarement encore il nage en pleine eau. J'ai trouvé jusqu'à quatre individus de dilférents âges sur la même I dotée, mais je ne l'ai jamais trouvé isolé dans la nature, bien qu'ayant spécia- lement étudié la petite faune dés cuvettes d'Algues au même niveau. Dans un bocal renfermant des Idotées, surtout si cer- taines ont succombé, on en trouve pourtant quelques-uns ram- pant le long des parois. Enfin je ne l'ai jamais vu non plus à la s s- 174 SÉAiNCE DL "21 DÉCEMBRE 1921 surface du corps du Gammants vivant dans les mêmes sta- tions (1). Mais le point intéressant est la localisation du Plagiostomiim sur les Idotées des deux sexes (qu'on lus favorii])l«»s à l'étude cpie je n'en ;ii rencontré. Ouvrages cités : 1891. iîoiiMir. (1^.). — lîntersiicliiingcii liljcr lUiabdocœle Turbellarien. IF, (Zei(sr/ir. iriss. Zno/., M, |). l(iG-i79, pi. xii-xxi). 1917. (^oLi.iNGi; (W'.-l";). — A révision ol' Uie IJritisli Idoteidœ, a laïuily oi' marine Iso^toda (Tians. />. Soi-. /ùlinburf//i, Ll, p. 7:21-700, 11 pi.). 1893. (ÎAMBLE (l-'.-W . ). — Coiilrilxilion lo a knowledge ol' Ut'itisli marine Turbellaria (Quart. ./. microsr. Sri. [2], XXXIV, p. 433-528, pi. x.xxix- Xl.l). 1913. f'iiiAFF (1.,. von). — Turbellaria Ubabdocoelida [daa Tierreic/i, 1 vol. in-8», 484 p., Merlin). 1907. HoKSTEN (N. von). — Znr Kcnniniss des l'iaf/iostomiim Lemniû (Foret et du l^lessis) [Zoolof/iskn stuiicr tillUffiiade Pr . T. Ttithir;/, IJppsala, p. 93-132, 1 pi.). 1879, Levinsen ((l.-.M.-K.). — Uidrag till kiindskab cm Grœnlands Turbella- riel'aiina ( t'ù/^'«sÂ-. Meddel. uatiir/i. For. h'jôhen/iar/i, XXX, [). 1(»5-2U4, pi. Ml). ESPECES NOUVELLES DÉCRITES DANS LE BULLETIN DE 1921 REPTILE Pages Psamtnop/iïs Rohani Angel. 116 POISSONS • Barbus Rohani Pellegrin 119 Petersius brevidorsa/is l'ellegrin 49 INSECTES Atnari/f/miis (jebieni Pic (nov. nom.) 135 Catnavia spiiwsa Pic {id.) 136 Lyprojis tfiutatus Pic {id.) '. . . . 135 Strungulium atripenne Pic [id.) 135 — mutaium Vïc (id.). 135 ARACHNIDES Cebrenniis cultrifer Page. . . .' 164 — Powelli Fage 163 TUKBELLARIÉ Plagiostomum oyense de Beauchamp, .......... 170 TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages Angel (F.). — Desci'iption d'un Ophidien nouveau de l'Angola, appar- tenant au genre Psrtmmo/>/_j ?'^^^ "''^'^-- > or>^ : .':>:s^s):->. L'^r^ >^>^ .^# > :2> >o^»:>^:»^:>- ^ 31>î>- ?3 :>:>o> Jg> 1» :»;i l^O. >>p^pZ :i^j»»^ ► ^»a -"^^S ► ■^».3 ^ J) ,J " J>J 1^ ^ ^3Jrt) "3 k """"'^^'^."^ ~"^^ ► j3S>0 ^pr>jB^g^HB '•-* ^ ^31 ■ :»>^ n >y>~> ^3p ■^■^>'> ^ »'A;»* <^jd:> :: >-;vv;)J^ IKX]fe^ab ^^ :2KK»~ ^. :2JO);>r - :.3 ^9 ^^ > "^91 ^>-.' 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